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La Guerre Des Six Jours


José

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Posté

Bon, vous le savez, il y a aujourd'hui 40 ans commençait ce qui allait foutre le boxon jusqu'à aujourd'hui. Un nouveau livre propose une nouvelle approche sur les causes de cette guerre :

La guerre soviétique des Six Jours

Daniel Pipes

La cause de la Guerre des Six Jours, qui débuta il y aura 40 ans la semaine prochaine, est l'une des grandes énigmes du Moyen-Orient moderne. Ni Israël ni ses voisins arabes ne souhaitaient ni ne s'attendaient à entrer en conflit en juin 1967; le consensus généralement admis par les historiens soutient que ces combats non désirés furent le résultat d'une succession d'incidents.

Aujourd'hui, un couple de chercheurs, Isabella Ginor et Gideon Remez, remettent en question la théorie de l'incident et proposent une explication plausible de l'origine de cette guerre. Comme le suggère le titre de leur ouvrage, Foxbats over Dimona: The Soviets' Nuclear Gamble in the Six-Day War (Foxbats sur Dimona : le pari nucléaire des Soviets lors de la guerre des Six Jours – Yale University Press), ils affirment que celle-ci est la conséquence d'une intrigue du Politburo soviétique visant à éliminer les installations nucléaires israéliennes de Dimona et, avec elles, les intentions d'Israël de développer des armes nucléaires.

Le texte se présente comme la solution d'un mystère : il amasse des informations en provenance de très nombreuses sources et guide les lecteurs pas à pas dans l'argumentation, développant ainsi une démonstration intuitivement convaincante et qui doit être prise au sérieux. En voici un résumé:

Moshe Sneh, leader communiste israélien (et père d'Ephraim Sneh, l'actuel vice-ministre israélien de la Défense), déclarait à l'ambassadeur soviétique, en décembre 1965, qu'un conseiller du Premier ministre l'avait informé de «l'intention d'Israël de produire sa propre bombe atomique». Leonid Brejnev et ses collègues prirent la chose très au sérieux et décidèrent – comme l’ont fait les Israéliens avec l'Irak, en 1981, et comme ils pourraient bien le faire avec l'Iran, en 2007 – de mettre un terme à ce processus par des frappes aériennes.

Toutefois, au lieu d'agir directement, Moscou concocta un projet complexe destiné à inciter les Israéliens à engager une guerre qui se terminerait par une attaque soviétique contre Dimona. Militairement, le Kremlin se prépara à encercler Israël avec une armada de forces dotées d'armes nucléaires, tant en Méditerranée qu'en Mer Rouge ; il disposa d’avance du matériel terrestre et entraîna des troupes dans la région avec l'intention de s'en servir. L'information peut-être la plus saisissante de Foxbats over Dimona a trait aux plans d'attaque du territoire israélien par les troupes soviétiques, et plus particulièrement aux bombardements prévus des raffineries et des réservoirs de pétrole, ainsi qu'à la main tendue aux Arabes israéliens. Il est également très révélateur d'apprendre que les avions soviétiques de reconnaissance, MiG-25 (les «Foxbats» du titre de l'ouvrage), survolèrent directement le réacteur de Dimona, en mai 1967.

Politiquement, le plan consistait à créer de faux rapports de renseignement sur des menaces qu'Israël aurait fait peser sur la Syrie, incitant ainsi les forces égyptiennes, syriennes et jordaniennes à se mettre sur le pied de guerre. Comme ses patrons soviétiques le lui avaient ordonné, Gamal Abdel Nasser déplaça ses troupes en direction d'Israël, éloigna une force d'interposition des Nations Unies et bloqua un passage naval, crucial pour Israël – trois initiatives qui, ensemble, poussèrent les Israéliens à décréter un état d'alerte maximale. Incapables de maintenir cette posture bien longtemps, ils frappèrent les premiers, tombant ainsi, apparemment, dans le piège soviétique.

Mais les forces de défense israéliennes firent alors quelque chose de stupéfiant. Au lieu de se contenter d'une semonce, comme s'y attendaient les Soviétiques, ils remportèrent rapidement ce que j'ai appelé «la victoire la plus écrasante des annales de la guerre». En n’utilisant que des moyens conventionnels, ils vainquirent les trois États arabes ennemis en six jours, devançant ainsi l'invasion soviétique prévue, laquelle dut être annulée précipitamment.

Ce fiasco ridiculisa le plan soviétique, et Moscou s'efforça donc de dissimuler son rôle dans la préparation de cette guerre (sa deuxième débâcle stratégique majeure de la décennie, après la tentative d'installer des missiles à Cuba). Il y parvint si bien que la responsabilité soviétique dans la Guerre des Six Jours a disparu des histoires de ce conflit. Ainsi, un expert de cette guerre tel que Michael Oren a fait un accueil réservé à la thèse de Ginor et Remez, déclarant qu'il n'y avait trouvé «aucune preuve susceptible de la corroborer».

Si Foxbats over Dimona n'est pas le fin mot de l'affaire, il apporte une interprétation plausible et passionnante, riche d'implications, que d'autres peuvent maintenant étudier. Le conflit israélo-arabe actuel, qui se concentre aujourd’hui sur les territoires conquis en 1967, et s’accompagne d'un antisémitisme virulent, résulte en bonne partie des décisions prises par le Kremlin quatre décennies plus tôt. En fait, tout cela était inutile, car la possession d'armes nucléaires par Israël n'a eu qu'un impact limité sur l'Union soviétique jusqu'à sa chute, en 1991. Et, comme le relèvent les auteurs, «la nostalgie du XXIe siècle pour la soi-disant stabilité de la guerre froide est largement illusoire».

On peut se demander, 40 ans plus tard, où nous en serions si la guerre soviétique des Six jours n'avait pas eu lieu. Quelque regrettable que puisse être la situation actuelle, elle serait vraisemblablement pire encore sans cette éclatante victoire israélienne.

http://www.a7fr.com/Default.aspx?tabid=52&…articleId=35508

Posté

Je n'ai pas lu ce livre, mais la thèse ici proposée me semble tout à fait vraisemblable. Pendant la guerre du Kippour, les Soviétiques ont tenté d'implanter des missiles sur le Nil, probablement avec le même objectif. Seule une réaction énergique des Etats-Unis (la mise en alerte mondiale des forces US) les en a dissuadé.

Il serait cependant exagéré de dire que tout a commencé en 1967 (si c'est bien l'intention de Pipes). N'oublions pas que cette guerre n'est que la suite de la première guerre isrélo-arabe.

N'oublions pas aussi qu'après une victoire aussi fulgurante, les dirigeants israéliens n'ont pas su faire la paix. C'est lorsqu'on est victorieux qu'on doit se montrer généreux. Et pas en situation de faiblesse, comme Sharon évacuant le Liban.

Posté

Durant la guerre du Kippour, il n'y avait pas qu'une simple "mise en alerte" des USA, il y avait aussi la fourniture massive d'armes à l'Etat d'Israël, en particulier les nouveaux missiles AIM-9 sidewinder à la chasse israëlienne qui ont été décisifs dans les duels aériens.

Posté
Durant la guerre du Kippour, il n'y avait pas qu'une simple "mise en alerte" des USA, il y avait aussi la fourniture massive d'armes à l'Etat d'Israël, en particulier les nouveaux missiles AIM-9 sidewinder à la chasse israëlienne qui ont été décisifs dans les duels aériens.

Tout à fait. Mais les livraisons d'armes furent brutalement interrompues parce qu'on ne voulait pas que Tsahal aille jusqu'au Caire.

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N'oublions pas aussi qu'après une victoire aussi fulgurante, les dirigeants israéliens n'ont pas su faire la paix. C'est lorsqu'on est victorieux qu'on doit se montrer généreux. Et pas en situation de faiblesse, comme Sharon évacuant le Liban.

Exact. Au fait, il faut rendre à César ce qui est à César et à Barak le retrait unilatéral du Liban au profit des humanistes du Hezb…

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