Harald Posté 7 juillet 2007 Signaler Posté 7 juillet 2007 http://www.seniorplanet.fr/actualite/depeche-afp.070707183605.qwa68la8.xml.html Pas de grâce collective pour le 14 juillet, inquiétude des professionnelsPARIS (AFP) 07/07/2007 18:36 La décision de Nicolas Sarkozy de ne pas accorder de grâces collectives aux détenus à l'occasion de la fête nationale du 14 juillet risque d'avoir de lourdes conséquences sur le climat dans des prisons déjà surpeuplées, s'inquiètent les milieux judiciaires et pénitentiaires. Le chef de l'Etat a confirmé samedi dans une interview au Journal du Dimanche ce qu'il avait dit pendant la campagne, à savoir son hostilité à cet héritage de l'Ancien Régime, qui avait permis en 2006 environ 3.500 sorties anticipées après remises de peine. S'il reconnaît "l'utilité pour des raisons humanitaires ou exceptionnelles d'une grâce individuelle prononcée de façon transparente", il affirme: "mais la grâce collective pour réguler les prisons, je ne l'accepte pas". Depuis plusieurs années, le champ d'application des grâces s'était sensiblement réduit. En 2006, Jacques Chirac avait exclu les auteurs de violences. Les récidivistes et auteurs de crimes graves avaient été écartés les années précédentes. Les grâces, systématiques depuis 1988 à l'exception de 1990, sont devenues "un instrument de régulation" de la population pénale et surtout de la surpopulation pénitentiaire, selon le chercheur au CNRS René Lévy. Mais les syndicats pénitentiaires s'accordent à dire qu'il ne s'agit là que d'une soupape saisonnière, "une goutte d'eau par rapport aux plus de 60.000 détenus incarcérés, qui ne répond que pour deux ou trois mois à l'engorgement des prisons", avertit Christophe Marquès de FO-pénitentiaire. Il y avait, selon l'Administration pénitentiaire (AP), 60.870 personnes incarcérées au 1er juin, en hausse de 0,3% par rapport à mai. Le chercheur au CNRS Pierre Tournier évalue à 12.000 le nombre de détenus en surnombre en France, où certaines maisons d'arrêt ont un taux d'occupation de plus de 200%. Dans ce contexte, l'absence de grâce apparaît comme "une étincelle pouvant mettre le feu aux prisons", selon le président de l'Observatoire international des prisons, Gabriel Mouesca. "Une absence de décret peut laisser craindre une explosion des prisons", renchérit Hélène Franco, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche). Le SM "n'est pas attaché à ce fait du prince", mais "les prisons respirent un peu grâce au décret de grâce" à un moment "où toutes les réformes de ces dernières années ont abouti à un taux d'incarcération inégalé depuis 1945 avec 10.000 détenus en plus depuis 2002", a expliqué Mme Franco. Le président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), Bruno Thouzellier, voit dans les grâces "la quintessence de la mesure aveugle qui met des milliers de délinquants dehors du jour au lendemain sans préparation", mais "cela ne peut pas ne pas avoir de conséquence sur la gestion au quotidien des prisons". Tous les professionnels plaident pour un développement des alternatives à l'incarcération et des aménagements de peine, qui favorisent des sorties de prison mieux préparées et plus favorables à la réinsertion. "Les réductions de peine sont très attendues et ont un réel impact psychologique au sein de la population pénale", insiste Christophe Marquès de FO-pénitentiaire. La Chancellerie a réagi samedi soir en promettant "une politique ambitieuse en faveur des aménagements de peine". La ministre de la Justice Rachida Dati a adressé le 27 juin une circulaire en ce sens à ses services.
Harald Posté 8 juillet 2007 Auteur Signaler Posté 8 juillet 2007 A priori, cette nouvelle ne va pas ouvrir un réflexion publique, de fond, sur l'administration pénitentiaire qui pourtant me semble importante. A droite comme à gauche comme dans le milieu professionnel, tout le monde semble d'accord pour dire qu'il y a un sérieux problème de surpopulation carcérale. Cependant jusqu'à présent je n'ai guère entendu de voix s'élever pour dénoncer l'abus qui est fait de la détention préventive. Outre le fait que pour l'opinion publique elle semble jouer le rôle de pansement (cf l'affaire du mineur percuté par un véhicule de police dans laquelle on s'offusque de ce que le mis en cause ne soit pas incarcéré), il y a plusieurs raisons d'ordre technique et administratif qui expliquent le recours abusif à cette mesure de privation de liberté d'un individu encore considéré comme innocent. Il y a, bon an, mal an, en moyenne 21.000 personnes en détention provisoire. 15.100 dont l'affaire est en cours instruction ou qui attendent d'être renvoyées devant un tribunal. 2.600 en attente de comparution immédiate. 1.800 en instance d'appel ou de renvoi. 1.500 jugés en comparution immédiate. Or, notre système judiciaire fait peser sur le ministère public l'ensemble de l'enquête puisqu'il est censé instruire à charge et à décharge. Les délais vont donc s'allonger puisque devront être menées des expertises de personnalité conduites par un ou plusieurs collèges d'experts, dont les conclusions pourront d'ailleurs être contestées par la défense. Les expertises ADN ont certes fait de gros progrès en terme de rapidité, seulement entre la réalisation de l'expertise elle-même et le rendu du rapport il faut néanmoins compter au mieux deux mois. En outre, contrairement au système anglo-saxon où la chambre de mise en accusation fixe la date de tenue du procès, le nôtre est dépourvu d'un principe similaire. Si on ajoute à cela le temps de préparation du dossier par les magistrats du siège, on arrive facilement à obtenir des affaires dont le traitement se compte en années. Ajoutez à cela les incarcérations que pour ma part j'estime abusives car elles pourraient être aisément remplacées par des peines soit de réparation soit de substitution et vous aurez un panel assez juste des raisons de la surpopulation chronique de nos prisons. En outre il est à noter que l'article parle de surpopulation, de prisons cocottes-minutes prêtes à exploser mais que l'on aborde en aucune façon ce qui est depuis 1791 une des missions de la prison: l'amendement.
patrick coutant Posté 8 juillet 2007 Signaler Posté 8 juillet 2007 A priori, cette nouvelle ne va pas ouvrir un réflexion publique, de fond, sur l'administration pénitentiaire qui pourtant me semble importante. A droite comme à gauche comme dans le milieu professionnel, tout le monde semble d'accord pour dire qu'il y a un sérieux problème de surpopulation carcérale. Cependant jusqu'à présent je n'ai guère entendu de voix s'élever pour dénoncer l'abus qui est fait de la détention préventive. Outre le fait que pour l'opinion publique elle semble jouer le rôle de pansement (cf l'affaire du mineur percuté par un véhicule de police dans laquelle on s'offusque de ce que le mis en cause ne soit pas incarcéré), il y a plusieurs raisons d'ordre technique et administratif qui expliquent le recours abusif à cette mesure de privation de liberté d'un individu encore considéré comme innocent. Il y a, bon an, mal an, en moyenne 21.000 personnes en détention provisoire. 15.100 dont l'affaire est en cours instruction ou qui attendent d'être renvoyées devant un tribunal. 2.600 en attente de comparution immédiate. 1.800 en instance d'appel ou de renvoi. 1.500 jugés en comparution immédiate. Or, notre système judiciaire fait peser sur le ministère public l'ensemble de l'enquête puisqu'il est censé instruire à charge et à décharge. Les délais vont donc s'allonger puisque devront être menées des expertises de personnalité conduites par un ou plusieurs collèges d'experts, dont les conclusions pourront d'ailleurs être contestées par la défense. Les expertises ADN ont certes fait de gros progrès en terme de rapidité, seulement entre la réalisation de l'expertise elle-même et le rendu du rapport il faut néanmoins compter au mieux deux mois. En outre, contrairement au système anglo-saxon où la chambre de mise en accusation fixe la date de tenue du procès, le nôtre est dépourvu d'un principe similaire. Si on ajoute à cela le temps de préparation du dossier par les magistrats du siège, on arrive facilement à obtenir des affaires dont le traitement se compte en années. Ajoutez à cela les incarcérations que pour ma part j'estime abusives car elles pourraient être aisément remplacées par des peines soit de réparation soit de substitution et vous aurez un panel assez juste des raisons de la surpopulation chronique de nos prisons. En outre il est à noter que l'article parle de surpopulation, de prisons cocottes-minutes prêtes à exploser mais que l'on aborde en aucune façon ce qui est depuis 1791 une des missions de la prison: l'amendement. Il ne faut pas réver, les habitudes de graces présidentielles étaient liées aux nombreuses imprécisions du droits. Les politicitiens ont toujours l'habitude de s'amnistiés entre eux. Avant un délit économique, n'était pas différentié d'un autre délit, voie publique, ou circulation routière. Maintenant, les qualifications deviennent plus précises, il reste possible de différentier une classe de délit concernant les magouille financière, d'un infraction ou délit routier, ou de l'agression d'une petite vieille devant un D A B. Les deux derniers resteront en prison, les voleurs du monde politico-économique sortiront, ou ne seront même pas jugés. En 2007, il y aura une incertitude, avec N SARKOZY ce ne sont plus les mêmes copains. Personnellement, je respecte le code de la route, je gagne ma vie en travaillant, je ne tape pas dans les finances publiques, alors cette histoire d'anmistie, ça me laisse quelque peu indifférent, je pourrai observer et mesurer la valeur des promesses et de la parole de notre nouveau PRESIDENT. Je reste conscient, que même en étant vigilants au volant d'une voiture, il ne faut pas grand chose pour se retrouver en prison. Même à titre de témoin (même pas assisté ), on peut se retrouver incarcéré. C'est amusant de voir, que ce sont les juges qui se plaignent de la surpopulation cacérale, mais ce sont eux qui décident des incarcérations, y compris les innocents injustement détenus.
h16 Posté 8 juillet 2007 Signaler Posté 8 juillet 2007 C'est amusant de voir, que ce sont les juges qui se plaignent de la surpopulation cacérale, mais ce sont eux qui décident des incarcérations, y compris les innocents injustement détenus. Il y a un problème dans ce raisonnement : si on connaissait la proportion "d'innocents injustement détenus", on naviguerait dans les eaux riantes du foutage de gueule. Ne la connaissant pas, il est totalement inapproprié d'en faire mention. En outre, quelque soit le taux de prisonnier par cellule, le magistrat doit se poser la question et rendre un verdict en fonction de "cet individu est-il coupable oui ou non ?" et non "y-a-t-il une place en prison pour lui oui ou non ?". La notion de justice repose sur l'interprétation du droit, pas sur l'interprétation des plans d'architecte d'une prison pour déterminer son taux optimal de remplissage, je pense. Le problème, dès lors, se situe à deux niveaux : - ou bien les lois sont trop sévères (trop d'incarcérations) et dans ce cas, il faut changer la loi - ou bien les prisons sont trop petites et dans ce cas, il faut construire des prisons - ou bien les deux Mais en tout cas, on ne peut pas dire "y'a trop de prisonniers parce que les juges en mettent trop en prison".
Cochon Posté 8 juillet 2007 Signaler Posté 8 juillet 2007 "Une absence de décret peut laisser craindre une explosion des prisons", renchérit Hélène Franco, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche).Le SM "n'est pas attaché à ce fait du prince", mais "les prisons respirent un peu grâce au décret de grâce" à un moment "où toutes les réformes de ces dernières années ont abouti à un taux d'incarcération inégalé depuis 1945 avec 10.000 détenus en plus depuis 2002", a expliqué Mme Franco. Le président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), Bruno Thouzellier, voit dans les grâces "la quintessence de la mesure aveugle qui met des milliers de délinquants dehors du jour au lendemain sans préparation", mais "cela ne peut pas ne pas avoir de conséquence sur la gestion au quotidien des prisons". Le Syndicat de la Magistrature affirme sans problème qu'après tout, des individus jugés coupables et condamnés - par des magistrats, donc des collègues, voire par ses membres-n'ont rien à faire en prison. Après ces sympathiques membres vont encore trouver que leur réputation d'extrême gauche est un mensonge fascisto-sarkozyste… En outre, quelque soit le taux de prisonnier par cellule, le magistrat doit se poser la question et rendre un verdict en fonction de "cet individu est-il coupable oui ou non ?" et non "y-a-t-il une place en prison pour lui oui ou non ?". Fais attention, avec ce genre de raisonnements terre à terre, tu risques de passer pour un beauf d'extrême droite anti-intellectualiste
Harald Posté 8 juillet 2007 Auteur Signaler Posté 8 juillet 2007 Sur le problème des innocents injustement détenus, on peut sans l'ombre d'un doute y ranger la majorité de ceux qui sont en préventive. Ceux-là sont innocents tant qu'un tribunal n'a pas statué sur leur cas et à de rares exceptions près (ceux qui représentent réellement un risque pour la société) ils n'ont rien à y faire. Sur le fait qu'il y ait des individus qui n'ont rien à faire en prison, malgré le fait qu'ils aient été jugés et condamnés, c'est une évidence. Il y a un certain nombre de détenus qui auraient dû écoper d'une peine de réparation plutôt que d'avoir à subir les rigueurs de la maison d'arrêt avec tout ce que cela comprend en matière de mauvaises fréquentations, de mauvais traitements de la part des autres détenus, etc. Maintenant, concernant le problème du nombre de places disponibles, il est clair qu'il y a une réelle carence, que celle-ci n'est pas nouvelle et qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour arriver à offrir des conditions humainement satisfaisantes.
h16 Posté 8 juillet 2007 Signaler Posté 8 juillet 2007 Fais attention, avec ce genre de raisonnements terre à terre, tu risques de passer pour un beauf d'extrême droite anti-intellectualiste J'assume. Mais en général, dans les swarées cocktails, je ne suis pas le premier à passer pour un beauf.
Cochon Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 J'assume. Mais en général, dans les swarées cocktails, je ne suis pas le premier à passer pour un beauf. A ce sujet, un rassemblement comme je les aime: interdit aux intellos binoclards. Yeeeeahhhhhhhh!
Invité Arn0 Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Il y a un problème dans ce raisonnement : si on connaissait la proportion "d'innocents injustement détenus", on naviguerait dans les eaux riantes du foutage de gueule. Ne la connaissant pas, il est totalement inapproprié d'en faire mention. En outre, quelque soit le taux de prisonnier par cellule, le magistrat doit se poser la question et rendre un verdict en fonction de "cet individu est-il coupable oui ou non ?" et non "y-a-t-il une place en prison pour lui oui ou non ?". La notion de justice repose sur l'interprétation du droit, pas sur l'interprétation des plans d'architecte d'une prison pour déterminer son taux optimal de remplissage, je pense. Le problème, dès lors, se situe à deux niveaux : - ou bien les lois sont trop sévères (trop d'incarcérations) et dans ce cas, il faut changer la loi - ou bien les prisons sont trop petites et dans ce cas, il faut construire des prisons - ou bien les deux Mais en tout cas, on ne peut pas dire "y'a trop de prisonniers parce que les juges en mettent trop en prison". C'est plus compliqué que cela je trouve. Les condition de détentions modifient la nature même de la peine. Par exemple envoyer quelqu'un une année dans une prison chinoise ce n'est pas du tout la même chose que de l'envoyer une année dans une prison portugaise : la première peine est beaucoup plus sévère, même si elle peut sembler équivalente a priori. La fonction de juge c'est aussi de trouver la peine la plus adaptée à la situation et pour cela il faut bien prendre en compte la réalité concrète de l'application de cette peine. A quoi sert d’infliger une peine de prison qui ne sera pas appliqué pour des raisons de moyen alors qu’une peine plus clémente aurait été pleinement appliquée ?Dire qu’il faut modifier la loi et/ou augmenter les places de prison c’est vrai dans l’idéal, mais le juge lui ne peut influer que sur la peine individuelle.
h16 Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 C'est plus compliqué que cela je trouve. Les conditions de détentions modifient la nature même de la peine. Par exemple envoyer quelqu'un une année dans une prison chinoise ce n'est pas du tout la même chose que de l'envoyer une année dans une prison portugaise : la première peine est beaucoup plus sévère, même si elle peut sembler équivalente a priori. La fonction de juge c'est aussi de trouver la peine la plus adaptée à la situation et pour cela il faut bien prendre en compte la réalité concrète de l'application de cette peine. A quoi sert d’infliger une peine de prison qui ne sera pas appliqué pour des raisons de moyen alors qu’une peine plus clémente aurait été pleinement appliquée ?Dire qu’il faut modifier la loi et/ou augmenter les places de prison c’est vrai dans l’idéal, mais le juge lui ne peut influer que sur la peine individuelle. Donc en gros tu me réponds que le juge français doit faire attention de ne pas envoyer les coupables dans des prisons chinoises, c'est ça ? Le juge d'Untel-Sur-Yvettes devrait, d'après toi, tenir compte de la prison locale pour rendre ses décisions ? Trève de plaisanterie, le rôle du juge est de faire applique la loi. Ce n'est pas une assistante sociale. Le fait même que tu commences à te poser la question en dit long sur la conception de la loi dans notre société et à quel point elle a été pervertie : de nos jours, la maxime "dura lex sed lex" ne veut plus rien dire ; comment assurer l'isonomie dans ce genre de conditions ?
Ronnie Hayek Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Donc en gros tu me réponds que le juge français doit faire attention de ne pas envoyer les coupables dans des prisons chinoises, c'est ça ?Le juge d'Untel-Sur-Yvettes devrait, d'après toi, tenir compte de la prison locale pour rendre ses décisions ? Trève de plaisanterie, le rôle du juge est de faire applique la loi. Ce n'est pas une assistante sociale. Le fait même que tu commences à te poser la question en dit long sur la conception de la loi dans notre société et à quel point elle a été pervertie : de nos jours, la maxime "dura lex sed lex" ne veut plus rien dire ; comment assurer l'isonomie dans ce genre de conditions ? + 1 A ce train-là, il faudrait demander aux policiers de procéder à moins d'arrestations, histoire de ne pas surcharger davantage les prisons.
Invité Arn0 Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Trève de plaisanterie, le rôle du juge est de faire applique la loi. Ce n'est pas une assistante sociale. Le fait même que tu commences à te poser la question en dit long sur la conception de la loi dans notre société et à quel point elle a été pervertie : de nos jours, la maxime "dura lex sed lex" ne veut plus rien dire ; comment assurer l'isonomie dans ce genre de conditions ?Le juge doit choisir la sanction la plus adaptée, et cela dépend nécessairement de la manière dont sera appliqué cette sanction. C'est cela faire appliquer la loi.Je te signale que les conditions de détentions françaises sont très souvent contraires… à la loi française ! Logiquement si on s'en tient à un strict respect de la loi toute personne qui est emprisonné dans des conditions contraires aux règlements (qui, il me semble, prévoient notament une personne par cellule ou la séparation entre les préventifs et les condamés) devrait pouvoir voir sa situation mise en conformité ou être libéré. Il est évident que c'est absurde mais pourquoi cet aspect là de la loi passerait après la sévérité à l'égard du condamné ? Le juge robot est une garantie d'arbitraire, pas d'isonomie.
h16 Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Il doit choisir la sanction la plus adaptée, et cela dépend nécessairement de la manière dont sera appliqué cette sanction. C'est cela faire appliquer la loi. Tu confonds le travail du juge (poser un jugement) et le travail de la police pénitentiaire (faire appliquer le jugement). Il est évident que c'est absurde. Le souci, c'est qu'en demandant au juge de s'adapter aux conditions de détention, tu modifies l'interprétation des peines encourues en fonction d'un problème aval en modifiant une décision en amont. En gros, tu contournes un bug en demandant à l'utilisateur de ne pas cliquer sur ce qui fait planter, plutôt que de le corriger. Pas réellement viable.
Invité Arn0 Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Tu confonds le travail du juge (poser un jugement) et le travail de la police pénitentiaire (faire appliquer le jugement). Le souci, c'est qu'en demandant au juge de s'adapter aux conditions de détention, tu modifies l'interprétation des peines encourues en fonction d'un problème aval en modifiant une décision en amont. En gros, tu contournes un bug en demandant à l'utilisateur de ne pas cliquer sur ce qui fait planter, plutôt que de le corriger. Pas réellement viable. Sur le principe je suis tout à fait d'accord. Mais le problème c'est que les lois francaises c'est pire que Windows, et il faut bien que la machine tourne. Alors il faut bien des rustines ici ou là.
h16 Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Moyennant quoi, on ne résout jamais les problèmes ; on les patche.
Invité Arn0 Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Après une recherche sur Internet la loi prévoit bien une seule personne par cellule et ce depuis… 1875 ! Si on devait faire respecter à la lettre toute les lois françaises ce serait la fin du monde.
melodius Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 A priori, cette nouvelle ne va pas ouvrir un réflexion publique, de fond, sur l'administration pénitentiaire qui pourtant me semble importante. A droite comme à gauche comme dans le milieu professionnel, tout le monde semble d'accord pour dire qu'il y a un sérieux problème de surpopulation carcérale. Cependant jusqu'à présent je n'ai guère entendu de voix s'élever pour dénoncer l'abus qui est fait de la détention préventive. Outre le fait que pour l'opinion publique elle semble jouer le rôle de pansement (cf l'affaire du mineur percuté par un véhicule de police dans laquelle on s'offusque de ce que le mis en cause ne soit pas incarcéré), il y a plusieurs raisons d'ordre technique et administratif qui expliquent le recours abusif à cette mesure de privation de liberté d'un individu encore considéré comme innocent. Il y a, bon an, mal an, en moyenne 21.000 personnes en détention provisoire. 15.100 dont l'affaire est en cours instruction ou qui attendent d'être renvoyées devant un tribunal. 2.600 en attente de comparution immédiate. 1.800 en instance d'appel ou de renvoi. 1.500 jugés en comparution immédiate. Or, notre système judiciaire fait peser sur le ministère public l'ensemble de l'enquête puisqu'il est censé instruire à charge et à décharge. Les délais vont donc s'allonger puisque devront être menées des expertises de personnalité conduites par un ou plusieurs collèges d'experts, dont les conclusions pourront d'ailleurs être contestées par la défense. Les expertises ADN ont certes fait de gros progrès en terme de rapidité, seulement entre la réalisation de l'expertise elle-même et le rendu du rapport il faut néanmoins compter au mieux deux mois. En outre, contrairement au système anglo-saxon où la chambre de mise en accusation fixe la date de tenue du procès, le nôtre est dépourvu d'un principe similaire. Si on ajoute à cela le temps de préparation du dossier par les magistrats du siège, on arrive facilement à obtenir des affaires dont le traitement se compte en années. Ajoutez à cela les incarcérations que pour ma part j'estime abusives car elles pourraient être aisément remplacées par des peines soit de réparation soit de substitution et vous aurez un panel assez juste des raisons de la surpopulation chronique de nos prisons. En outre il est à noter que l'article parle de surpopulation, de prisons cocottes-minutes prêtes à exploser mais que l'on aborde en aucune façon ce qui est depuis 1791 une des missions de la prison: l'amendement. La situation belge est très comparable.
Invité jabial Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Je suis tout à fait opposé à toute remise de peine, à tout sursis et à tout autre aménagement concernant les coupables de violences aux personnes, quelqu'en soit la raison. Pour le reste, OK.
Nico Posté 9 juillet 2007 Signaler Posté 9 juillet 2007 Le problème surtout c'est que 80 % de ceux qui sont enfermés là dedans n'ont rien à y faire, beaucoup sont malades.
Leepose Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 En gros, tu contournes un bug en demandant à l'utilisateur de ne pas cliquer sur ce qui fait planter, plutôt que de le corriger.Pas réellement viable. Pourtant, ma nouvelle responsable me tient parfois ce raisonnement. Elle n'est pas trés douée je crois. Si on oublie certaines données dans le systeme sur lequel je travaille, on déclenche des paiements pour le moins fantaisistes.
Invité Arn0 Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 Je suis tout à fait opposé à toute remise de peine, à tout sursis et à tout autre aménagement concernant les coupables de violences aux personnes, quelqu'en soit la raison. Pour le reste, OK.Pour moi cela dépend des circonstances. Entre un type qui s'est battu une fois dans un bar et un voleur de voitures multirécidivistes il me semble logique que la justice soit plus sévère avec le second.
Invité jabial Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 Le problème surtout c'est que 80 % de ceux qui sont enfermés là dedans n'ont rien à y faire, beaucoup sont malades. 80%? Tu le tiens d'où ce chiffre? Pour moi cela dépend des circonstances. Entre un type qui s'est battu une fois dans un bar et un voleur de voitures multirécidivistes il me semble logique que la justice soit plus sévère avec le second. Soyons clair : je vais allusion à des agresseurs et non à des bagarreurs, et même si on me répondra qu'il est parfois difficile de débrouiller les faits, c'est le travail du tribunal et non celui du JAP. Quand au voleur de voiture sans violence, il crée pour moi un risque bien moins important pour la société que le type qui, pour commettre le même vol, balance les gens de leur propre voiture - ou même celui qui arrache des sacs à main. Je sais que ce n'est pas politiquement correct, mais en ce qui concerne les agressions violentes, je suis tout à fait favorable au 3 strikes, you're out. Les gens normaux doivent être protégés contre ce genre de merdes à pattes, c'est le sens même de l'Institution de la Justice.
Invité Arn0 Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 Soyons clair : je vais allusion à des agresseurs et non à des bagarreurs, et même si on me répondra qu'il est parfois difficile de débrouiller les faits, c'est le travail du tribunal et non celui du JAP. Quand au voleur de voiture sans violence, il crée pour moi un risque bien moins important pour la société que le type qui, pour commettre le même vol, balance les gens de leur propre voiture - ou même celui qui arrache des sacs à main. Je sais que ce n'est pas politiquement correct, mais en ce qui concerne les agressions violentes, je suis tout à fait favorable au 3 strikes, you're out. Les gens normaux doivent être protégés contre ce genre de merdes à pattes, c'est le sens même de l'Institution de la Justice.Si tu mets les arrachages de sac dans les agressions violentes ça va loin. 20 ans de prison pour trois arrachages de sac tu trouves cela juste ? Pour ma part je me méfie beaucoup des mécanismes de peines automatiques.
Ronnie Hayek Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 balance les gens de leur propre voiture Serge Karamazov est un salaud ! http://www.dailymotion.com/relevance/searc…a-peur-partie-5
Simon Ovronnaz Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 Soyons clair : je vais allusion à des agresseurs et non à des bagarreurs, et même si on me répondra qu'il est parfois difficile de débrouiller les faits, c'est le travail du tribunal et non celui du JAP. Un rôle du juge c'est de jouer le rôle d'arbitre entre deux personnes qui ont une different. Mais ils peuvent aussi décider de régler leurs affaires par leurs propres moyens, la bagarre est un de ces moyens. S'il décide de régler leurs affaires sans le juge, celui-ci n'a pas besoin de se préocupper de la bagarre. Après, il peut s'avérer qu'il sagisse en fait d'une agression et non d'une bagarre, mais dans ce cas là, c'est dans un premier temps une affaire de police, afin de porter secours à l'agressé, mais pas de justice.
h16 Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 Si tu mets les arrachages de sac dans les agressions violentes ça va loin. 20 ans de prison pour trois arrachages de sac tu trouves cela juste ? Plus que juste. Normal. Si, au bout de 3 sanctions, le type n'a toujours pas compris que la violence doit être bannie, que lui faut-il d'autre ? Emasculation ?
Dardanus Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 Plus que juste. Normal. Si, au bout de 3 sanctions, le type n'a toujours pas compris que la violence doit être bannie, que lui faut-il d'autre ? Emasculation ?
Invité Arn0 Posté 10 juillet 2007 Signaler Posté 10 juillet 2007 peut-être, mais je persiste et signe. Na.Même aux USA cela ne se passe pas ainsi (sauf peut-être en Californie).
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