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Jean-Paul II a-t-il été euthanasié?


Roniberal

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http://www.time.com/time/world/article/0,8…1664189,00.html

Was John Paul II Euthanized?

In a provocative article, an Italian medical professor argues that Pope John Paul II didn't just simply slip away as his weakness and illness overtook him in April 2005. Intensive care specialist Dr. Lina Pavanelli has concluded that the ailing Pope's April 2 death was caused by what the Catholic Church itself would consider euthanasia. She bases this conclusion on her medical expertise and her own observations of the ailing pontiff on television, as well as press reports and a subsequent book by John Paul's personal physician. The failure to insert a feeding tube into the patient until just a few days before he died accelerated John Paul's death, Pavanelli concludes. Moreover, Pavanelli says she believes that the Pope's doctors dutifully explained the situation to him, and thus she surmises that it was the pontiff himself who likely refused the feeding tube after he'd been twice rushed to the hospital in February and March. Catholics are enjoined to pursue all means to prolong life.

The article, entitled "The Sweet Death of Karol Wojtyla" (using the Pope's birth name) appears in the latest edition of Micromega, a highbrow Italian bi-monthly that has frequently criticized the Vatican's stance on bioethics. The author, who heads the anesthesiology and intensive care therapy school at the University of Ferrara, says she decided to revisit the events around John Paul's death after the Vatican took a hard line in a controversy last year in Italy over euthanasia. Indeed her accusations are grave, questioning the Catholic Church's strictly traditional stances on medical ethics, including the dictum from John Paul's own 1995 encyclical Evangelium Vitae to use all modern means possible to avoid death.

Recalling the Vatican's medical reports during John Paul's last days, Pavanelli writes: "I'm surprised that I myself failed to critically examine the information. I let my perceptions conform to the hope of recovery and the official version, without confronting the clinical signs that I was seeing." While the Vatican had expressed most of its concern about breathing difficulty, which was alleviated with a tracheotomy, Pavanelli says a readily apparent loss of weight, and an apparent difficulty to swallow, was not being addressed. "The patient had died for reasons that were clearly not mentioned. Of all the problems of the complicated clinical picture of the patient, the acute respiratory insufficiency was not the principal threat to the life of the patient. The Pope was dying from another consequence of the effects on the [throat] muscles from his Parkinson's Disease… not treated: the incapacity to swallow."

The Vatican quickly fired back this week. John Paul's longtime doctor Renato Buzzonetti, who now monitors Pope Benedict XVI, said that doctors and John Paul himself all acted to stave off death. "His treatment was never interrupted," Buzzonetti told the Rome daily La Repubblica. "Anyone who says otherwise is mistaken." He added that a permanent nasal feeding tube was inserted three days before the Pope's death when he could no longer sufficiently ingest food or liquids. Buzzonetti did not specifically respond to Pavanelli's claim that John Paul needed a tube weeks, not days, before he eventually died.

The polemics come just as the Vatican again weighed in on euthanasia. The Church's doctrinal office released a one-page document, approved by Benedict, that denounced the cutting off of food and water to patients in a vegetative state even if they would never regain consciousness. This reaffirmed John Paul's stance in 2004 during the battle over ending artificial feeding for the severely brain-damaged Terri Schiavo, who was later taken off her feeding tube and died.

"The administration of food and water even by artificial means is, in principle, an ordinary means of preserving life," said the Vatican ruling, which came in response to questions from the U.S. Catholic Bishops Conference about what constitutes ordinary and extraordinary life support.

The issue of euthanasia and the Church heated up in Italy last year after a man named Piergiorgio Welby, who'd been on life support for nine years from the effects of muscular dystrophy, asked for the right to die. Eventually, the life support was suspended and he died. But when his wife, a practicing Catholic, asked for a funeral in Church, the Vatican refused. Pavanelli says that this episode prompted her to revisit John Paul's death.

The medical aspects of the Pope's final days are clearly difficult to verify from afar, and the Vatican is convinced that the actions of the both its doctors and its Pope were in absolute good faith. Of course, medical opinions can often vary. So too can those on bioethics.

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C'est une pente glissante grave, si on commence a authoriser ca les papes vont commencer a se faire empoisonner a tout bout de champ.

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Bon, récapitulons : Benoît XVI est un nazi. JPII a été euthanasie. JPI assassiné. Paul VI était un usurpateur. Jean XXIII aussi, et franc-mac ! Pie XII antisémite. Je vous épargne la liste de leurs prédécesseurs, mais c'est du même tonneau.

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Bon, récapitulons : Benoît XVI est un nazi. JPII a été euthanasie. JPI assassiné. Paul VI était un usurpateur. Jean XXIII aussi, et franc-mac ! Pie XII antisémite. Je vous épargne la liste de leurs prédécesseurs, mais c'est du même tonneau.

Et Saint-Pierre est miquelon.

Invité jabial
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De toute façon, sauf erreur de ma part, l'Eglise catholique ne condamne que l'euthanasie active. Si donc JPII a demandé à ne plus être nourri artificiellement, ce n'est pas de l'euthanasie active mais passive.

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De toute façon, sauf erreur de ma part, l'Eglise catholique ne condamne que l'euthanasie active.

Faux:

http://www.nationalreview.com/campbell/cam…00603220732.asp

"The Church has always taught that both passive and active euthanasia are grave evils and the late pope regularly criticized the “culture of death” in which physicians give up too soon on the lives of the frail and elderly."

Invité jabial
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Tu as une source plus officielle? Il doit bien y avoir quelque chose sur vatican.va, non?

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Tu as une source plus officielle? Il doit bien y avoir quelque chose sur vatican.va, non?

J'irai voir.

Mais je sais, de source sûre, que l'Eglise catholique ne fait absolument aucune différence entre euthanasies active et passive.

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Voici ce que dit l'encyclique Evangelium Vitae:

Pour porter un jugement moral correct sur l'euthanasie, il faut avant tout la définir clairement. Par euthanasie au sens strict, on doit entendre une action ou une omission qui, de soi et dans l'intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur. « L'euthanasie se situe donc au niveau des intentions et à celui des procédés employés ».

Il faut distinguer de l'euthanasie la décision de renoncer à ce qu'on appelle l'« acharnement thérapeutique », c'est-à-dire à certaines interventions médicales qui ne conviennent plus à la situation réelle du malade, parce qu'elles sont désormais disproportionnées par rapport aux résultats que l'on pourrait espérer ou encore parce qu'elles sont trop lourdes pour lui et pour sa famille. Dans ces situations, lorsque la mort s'annonce imminente et inévitable, on peut en conscience « renoncer à des traitements qui ne procureraient qu'un sursis précaire et pénible de la vie, sans interrompre pourtant les soins normaux dus au malade en pareil cas ». Il est certain que l'obligation morale de se soigner et de se faire soigner existe, mais cette obligation doit être confrontée aux situations concrètes; c'est-à-dire qu'il faut déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d'amélioration. Le renoncement à des moyens extraordinaires ou disproportionnés n'est pas équivalent au suicide ou à l'euthanasie; il traduit plutôt l'acceptation de la condition humaine devant la mort.

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Il s'agit visiblement d'un nouvel épisode de la Culture war qui fait rage actuellement en Italie, et l'auteur de l'article n'est pas dupe.

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Si j'en crois Le Parrain III, Jean-Paul 1er a été empoissonné par un évêque (Paul Marcinckus ?) mouillé dans de sales affaires financières.

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Si j'en crois Le Parrain III, Jean-Paul 1er a été empoissonné par un évêque (Paul Marcinckus ?) mouillé dans de sales affaires financières.

Logique, de finir empoissonné quand on est mouillé. Mais plutôt en bord de mer, alors.

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Un billet de Patrice de Plunkett à ce sujet:

http://plunkett.hautetfort.com/archive/200…glise.html#more

Les journaux et les radios en Europe se jettent sur cette « info » : le pape Jean-Paul II serait mort volontairement et avec la complicité de son entourage médical, qui aurait interrompu les soins. On entendait ce matin France Info développer gravement cette idée, en soulignant que, s’il en est ainsi, l’Eglise pratique en secret l’euthanasie pour elle-même tout en la condamnant pour les autres. Ainsi on réactive les deux fantasmes cathophobes : a) la « non transparence » de l’Eglise, ce qui fait d’elle « le contraire des valeurs d’aujourd’hui » (donc une sorte d’équivalent de Poutine et de la junte birmane) ; b ) « l’hypocrisie » de l’Eglise, qui pratique dans tous les domaines le contraire de ce qu’elle prescrit. (Entendu dans les salons du livre : « C’est comme pour les gays, il y en a dans l’Eglise alors qu’elle est homophobe en théorie »)*.

Pour comprendre ce qui se passe en réalité dans cette affaire, il faut savoir que la soi-disant « polémique en Italie autour des conditions de la mort de Jean-Paul II » existe non sur le plan médical, mais sur le plan politique. Ceux qui l’entretiennent – depuis des mois – sont les militants italiens pro-euthanasie, qui veulent une loi à la néerlandaise**. Et de toute façon, ils déforment la question. Car l’Eglise condamne l’acharnement thérapeutique ! (personne ne le dit***). Ce dont elle ne veut pas, c’est d’un feu vert légal donné au suicide assisté ; et beaucoup de laïques partagent là-dessus sa position. Enfin, l’affaire Welby****, point de départ de la « polémique » italienne, était en réalité – dès le départ – un coup politico-médiatique organisé contre l’Eglise : la demande d’obsèques religieuses, formulée par des militants cathophobes pour un défunt cathophobe, ne pouvait que se heurter à un refus de la part du diocèse de Rome.

Bien entendu, ces nuances et explications ne sont pas apportées par la radio de service public ni par Le Figaro (origine de cette « info » en France), qui relaient l’un et l’autre la presse anticléricale transalpine. Mais ce psittacisme est trop habituel pour surprendre.

_____

(*) Les deux choses n’ont évidemment rien à voir entre elles, mais c’est en accumulant les fausses équivalences que l’on construit des hantises. (Et l’Eglise n’est pas « homophobe » : elle critique les pratiques homo comme elle critique l’adultère hétéro, sans assimiler l’acte et la personne).

(**) Le Figaro dit que la « toute-puissante » (!!!) Congrégation pour la doctrine de la foi prône le maintien en vie des personnes en état « végétatif ». Ce n’était nullement le cas du pape, voué à une mort prochaine par sa maladie évolutive.

(***) alors que les Néerlandais, angoissés par les dérives de leur loi, souhaitent maintenant revenir en arrière.

(****) ce blog, catégorie Société, note du 28.12.06.

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http://www.time.com/time/world/article/0,8…1664189,00.html

Was John Paul II Euthanized?

In a provocative article, an Italian medical professor argues that Pope John Paul II didn't just simply slip away as his weakness and illness overtook him in April 2005. Intensive care specialist Dr. Lina Pavanelli has concluded that the ailing Pope's April 2 death was caused by what the Catholic Church itself would consider euthanasia. She bases this conclusion on her medical expertise and her own observations of the ailing pontiff on television, as well as press reports and a subsequent book by John Paul's personal physician. The failure to insert a feeding tube into the patient until just a few days before he died accelerated John Paul's death, Pavanelli concludes. Moreover, Pavanelli says she believes that the Pope's doctors dutifully explained the situation to him, and thus she surmises that it was the pontiff himself who likely refused the feeding tube after he'd been twice rushed to the hospital in February and March. Catholics are enjoined to pursue all means to prolong life.

The article, entitled "The Sweet Death of Karol Wojtyla" (using the Pope's birth name) appears in the latest edition of Micromega, a highbrow Italian bi-monthly that has frequently criticized the Vatican's stance on bioethics. The author, who heads the anesthesiology and intensive care therapy school at the University of Ferrara, says she decided to revisit the events around John Paul's death after the Vatican took a hard line in a controversy last year in Italy over euthanasia. Indeed her accusations are grave, questioning the Catholic Church's strictly traditional stances on medical ethics, including the dictum from John Paul's own 1995 encyclical Evangelium Vitae to use all modern means possible to avoid death.

Recalling the Vatican's medical reports during John Paul's last days, Pavanelli writes: "I'm surprised that I myself failed to critically examine the information. I let my perceptions conform to the hope of recovery and the official version, without confronting the clinical signs that I was seeing." While the Vatican had expressed most of its concern about breathing difficulty, which was alleviated with a tracheotomy, Pavanelli says a readily apparent loss of weight, and an apparent difficulty to swallow, was not being addressed. "The patient had died for reasons that were clearly not mentioned. Of all the problems of the complicated clinical picture of the patient, the acute respiratory insufficiency was not the principal threat to the life of the patient. The Pope was dying from another consequence of the effects on the [throat] muscles from his Parkinson's Disease… not treated: the incapacity to swallow."

The Vatican quickly fired back this week. John Paul's longtime doctor Renato Buzzonetti, who now monitors Pope Benedict XVI, said that doctors and John Paul himself all acted to stave off death. "His treatment was never interrupted," Buzzonetti told the Rome daily La Repubblica. "Anyone who says otherwise is mistaken." He added that a permanent nasal feeding tube was inserted three days before the Pope's death when he could no longer sufficiently ingest food or liquids. Buzzonetti did not specifically respond to Pavanelli's claim that John Paul needed a tube weeks, not days, before he eventually died.

The polemics come just as the Vatican again weighed in on euthanasia. The Church's doctrinal office released a one-page document, approved by Benedict, that denounced the cutting off of food and water to patients in a vegetative state even if they would never regain consciousness. This reaffirmed John Paul's stance in 2004 during the battle over ending artificial feeding for the severely brain-damaged Terri Schiavo, who was later taken off her feeding tube and died.

"The administration of food and water even by artificial means is, in principle, an ordinary means of preserving life," said the Vatican ruling, which came in response to questions from the U.S. Catholic Bishops Conference about what constitutes ordinary and extraordinary life support.

The issue of euthanasia and the Church heated up in Italy last year after a man named Piergiorgio Welby, who'd been on life support for nine years from the effects of muscular dystrophy, asked for the right to die. Eventually, the life support was suspended and he died. But when his wife, a practicing Catholic, asked for a funeral in Church, the Vatican refused. Pavanelli says that this episode prompted her to revisit John Paul's death.

The medical aspects of the Pope's final days are clearly difficult to verify from afar, and the Vatican is convinced that the actions of the both its doctors and its Pope were in absolute good faith. Of course, medical opinions can often vary. So too can those on bioethics.

Si on ne devait un peu de respect à Jean-Paul au même titre que tout être humain, on pourrait sourire par avance de tous les jésuitismes hypocrites que les théoriciens vaticanesques vont devoir élaborer pour retomber sur leurs pattes…

J'irai voir.

Mais je sais, de source sûre, que l'église catholique ne fait absolument aucune différence entre euthanasies active et passive.

Rappelons l'affaire Schiavo aux Etats-Unis, où l'église catholique nous l'a baillé belle avec le "droit sacré de vie" même pour une personne cliniquement sans espoir.

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L'article auquel l'autre se réfère est de toute évidence un article purement polémique écrit par un partisan de l'euthanasie et la biotech.

En refusant un tube il n'aurait pas réussi à se nourrir assez dans les 3 à 4 derniers mois de sa mort, ce qui aurait accéléré sa mort. lol. Faites moi rire. Si on commence à qualifier d'euthanasie une inaction qui peut, de manière incertaine, légèrement, jouer sur notre santé, et ce très indirectement, je sais pas où on va s'arrêter. Contre la cigarette parceque c'est de l'euthanasie? Je suis catholique, je suis contre l'euthanasie, mais là franchement, faut pas charrier…

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Cochon, cette histoire d' "euthanasie papale" est une rumeur répandue par les militants pro-euthanasie qui se sont déjà brillamment distingués il y a quelques mois lors de l'affaire Welby, notamment les élus du parti radical.

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Si on ne devait un peu de respect à Jean-Paul au même titre que tout être humain, on pourrait sourire par avance de tous les jésuitismes hypocrites que les théoriciens vaticanesques vont devoir élaborer pour retomber sur leurs pattes…

Rappelons l'affaire Schiavo aux Etats-Unis, où l'église catholique nous l'a baillé belle avec le "droit sacré de vie" même pour une personne cliniquement sans espoir.

C'est bien de voir que le public-cible réagit comme prévu.

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L'article du Figaro:

Polémique sur la fin de vie du pape Jean-Paul IIDe notre correspondant au Vatican HERVÉ YANNOU.

Publié le 27 septembre 2007

Actualisé le 27 septembre 2007 : 07h32

« Laissez-moi aller au Père », déclarait Karol Wojtyla, quelques heures avant sa mort.

«Continuer à alimenter et à hydrater un patient par voie artificielle, même s'il se trouve dans un état végétatif avancé » : c'était, il y a quinze jours, les directives publiées par la puissante congrégation pour la Doctrine de la foi, gardienne de la foi catholique. Depuis, les partisans italiens du droit à l'euthanasie sont montés au créneau, brandissant le dossier médical de Jean-Paul II en guise d'argument pour appuyer leur thèse. Car, plus de deux ans après sa disparition, les conditions exactes de la mort du pape polonais restent entourées de secrets.

Hier, à Rome, le directeur de la revue laïque de gauche MicroMega, Paolo Flores d'Arcais, avait convoqué la presse pour demander que toute la lumière soit faite sur la mort de Karol Wojtyla, et pousser l'Église à changer son discours sur les conditions de la fin de vie. Il était accompagné de l'épouse de Piergiorgio Welby, à qui l'Église avait refusé, à Noël dernier, des funérailles religieuses parce qu'il avait demandé le débranchement de l'appareil respiratoire qui le maintenait en vie. Il y avait surtout l'anesthésiste Lina Pavanelli, auteur d'un article controversé sur « la douce mort » du Pape.

La longue agonie de Jean-Paul II, de février à avril 2005, ne cesse en effet de poser des questions, alimentées par la version officielle des soins qui lui furent alors apportés. C'est sur ces informations délivrées par le Vatican que s'est appuyée Lina Pavanelli pour démontrer que le Pape était mort d'un manque volontaire d'alimentation. Selon elle, si le patient avait été correctement nourri, il aurait pu survivre plusieurs années. À la praticienne, il a été rétorqué que Jean-Paul II avait, dans les dernières semaines de sa vie, une sonde gastrique qui lui était retirée lors de ses apparitions publiques. Une opération que le Pape supportait mal. Mais pour le professeur Pavanelli, la réponse est insuffisante. Pire, les médecins n'auraient pas suivi les protocoles qui s'appliquent d'ordinaire à un malade de Parkinson. Jean-Paul II était atteint depuis quinze ans de ce mal dégénératif. « Le Pape et ses médecins connaissaient parfaitement son évolution. Ils avaient eu le temps de penser à cette fin prévisible », estime la directrice de l'école d'anesthésie de Ferrare. Et d'accuser ses confrères d'être intervenus en dernier recours. Le Pape aurait dû subir une trachéotomie avant le mois de février 2005, et surtout une sonde abdominale aurait permis de le nourrir sans douleur, sans le laisser s'affaiblir. Ses médecins le savaient, mais n'ont rien fait. Pourquoi ? Fut-ce une forme d'« euthanasie par omission » dénoncée par le Vatican, ou obéirent-ils à leur patient ?

C'est là la deuxième interrogation sur la mort de Jean-Paul II. Aurait-il refusé des soins ? Le 2 février 2005, le pape était transféré une première fois à l'hôpital Gemelli de Rome. Il refusa alors qu'une sonde abdominale lui soit posée. Après une seconde hospitalisation, du 24 février au 13 mars, il regagnait le Vatican pour y mourir. Apparaissant en public malgré le conseil des médecins, incapable de s'adresser à la foule le jour de Pâques, Jean-Paul II glissa à son secrétaire, Mgr Stanislas Dziwisz : « Il vaut peut-être mieux que je meure, car je ne peux plus remplir ma mission. » Amaigri, il avait perdu 15 kg. Le 30 mars, le Vatican avouait enfin qu'une sonde gastrique lui avait été posée. Le lendemain, il était frappé d'une septicémie suivie d'un arrêt cardiaque, et ses médecins ordonnèrent un retour à l'hôpital. Il refusa.

Les dernières 24 heures de la vie de Jean-Paul II sont encore moins bien connues. Le chef des urgences de l'hôpital Gemelli fut appelé à son chevet, le matin du 1er avril. Il trouva le Pape faisant ses adieux à ses proches. Dans le même temps, les stocks de « préparation nutritionnelle » furent renvoyés de son appartement à la pharmacie centrale du Vatican.

Le 2 avril 2005 à 15 h 30, Karol Wojtyla déclarait : « Laissez-moi aller au Père. » Il existe plusieurs versions de ces dernières paroles. Elles sont interprétées par les uns comme sa volonté de mourir en paix, sans acharnement thérapeutique, par les autres comme une prière intérieure. Cette dernière version est celle de son premier médecin et celui de Benoît XVI, Renato Buzzonetti. Pour lui, les soins apportés au Pape n'ont jamais été interrompus. C'est la version officielle du Vatican, qui fut publiée dès le mois de septembre 2005 pour mettre fin aux rumeurs qui couraient déjà.

Il reste une dernière question : le Souverain Pontife peut-il être soigné et mourir comme tout le monde ?

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Résumons : JP2, tétu, a tenu à ne recourir qu'à la voie naturelle pour son alimentation, jusqu'au moment où, épuisé, une sonde nouricière lui a été insérée (consciemment ?). Il est mort 3 jours après. Fin de l'histoire.

Qu'il ait fait cela délibérément ou pas est une interrogation que l'on peut avoir mais à la réponse de laquelle il n'existe peut-être aucune réponse accessible. Que son entourage et ses médecins aient plutôt cherché à se montrer accomodants devant cette volonté ou au contraire ait poussé à l'acharnement thérapeutique est une autre interrogation qui finira probablement par filtrer avant quelques années. L'Eglise a tellement peur de laisser l'euthanasie rentrer par la brêche du refus de l'acharnement thérapeutique qu'en pratique elle promeut confusément cet acharnement.

Je crois qu'une nouvelle fois l'Eglise commet un péché d'orgueil en définissant de façon aussi restrictive l'acharnement thérapeutique et en prévoyant l'excommunication pour ceux qui passent outre. Pour moi quelqu'un qui refuse de se laisser soigner par des moyens médicaux massifs est dans son bon droit y compris au plan spirituel. Autant il est légitime de s'assurer de la conscience de chacun avant des décisions aussi graves, et demander à ce que des précautions civiles soient prises, autant l'infliction de thérapies forcées et l'incitation à l'acharnement thérapeutique sont des abus indignes contraires aux droits naturels et contraires au respect de la conscience spitituelle et de l'ascèse physique que chaque chrétien peut légitimement développer. Il y a des moines qui font voeux de silence, il y a des chrétiens qui font voeux de rejet de soins massifs durables et agressifs, et l'Eglise pourrait encadrer cela de recommandations fertiles au lieu de s'enferrer dans une situation qui sera humainement, biologiquement, conscientistement, spirituellement, de plus en plus intenable au fur et à mesure des progrès de la science médicale. Quant on transformera les mourants potentiels en androïdes semi-humains en guise de super-médicalisation, en exigeant que tout catholique se soumette à une telle transformation sous peine d'excommunication, l'Eglise aura simplement l'air spirituellement ignoble.

Dr. Renato Buzzonetti’s testimony that John Paul tried to delay the tracheotomy he underwent in his last hospital visit, refused to return to the hospital when death was imminent, and received care from physicians who rejected “any new aggressive therapeutic measure” on the day he died.

Cette attitude personnelle que l'on attribue à JP2 est pleine de sagesse et de dignité, parfaitement respectable. Si on prend certains textes officiels au pied de la lettre, on est bien près de l'excomunicabilité ! Peut-être l'Eglise pourrait s'inspirer de cet exemple lumineux pour amender ses textes en la matière…

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Je crois qu'une nouvelle fois l'Eglise commet un péché d'orgueil en définissant de façon aussi restrictive l'acharnement thérapeutique. Pour moi quelqu'un qui refuse de se laisser soigner par des moyens médicaux massifs est dans son bon droit y compris au plan spirituel. Autant il est légitime de s'assurer de la conscience de chacun avant des décisions aussi graves, et demander à ce que des précautions civiles soient prises, autant l'infliction de thérapies forcées et l'incitation à l'acharnement thérapeutiques sont des abus indignes contraires aux droits naturels et contraires au respect de la conscience spitituelle et de l'ascèse physique que chaque chrétien peut légitimement développer. Il y a des moines qui font voeus de silence, il y a des chrétiens qui font voeux de rejet de soins massifs durables et agressifs, et l'Eglise pourrait encadrer cela de recommandations fertiles au lieu de s'enferrer dans une situation qui sera humainement, biologiquement, conscientistement, spirituellement, de plus en plus intenable au fur et à mesure des progrès de la science médicale. Quant on transformera les mourants potentiels en androïdes semi-humains en guise de super-médicalisation, en exigeant que tout catholique se soumette à une telle transformation sous peine d'excommunication, l'Eglise aura simplement l'air spirituellement ignoble.

Merci pour cette analyse éclairante.

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Qu'il ait fait cela délibérément ou pas est une interrogation que l'on peut avoir mais à la réponse de laquelle il n'existe peut-être aucune réponse accessible.

Je me suis arrêté de lire après ce carambolage stylistique.

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On doit et donc tu peux la boucler.

Je n'imaginais pas les libéraux si chatouilleux vis à vis d'une institution aussi authentiquement libérale que la papauté :icon_up:

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