walter-rebuttand Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Il semblerait qu'il n' y ait pas consensus ici sur la légitimité du suicide assisté en cas de maladie incurable. Je souhaiterais discuter sereinement avec ceux qui pensent que ce n'est pas une demande légitime de la part d'un patient qui souffre et sait qu'il va mourir. Qu'est-ce qui pourrait ne pas être légitime dans une telle demande? Prière de ne pas: -Faire dévier ce fil sur la question des dérives de la loi vers une euthanasie sans consentement. (C'est une autre question, liée certes mais dont je ne souhaite pas discuter ici) -Le polluer par des disputes anciennes. Pour moi les choses sont claires: empêcher quelqu'un en fin de vie qui souffre de mettre fin à ses jours de manière "douce" est une agression particulièrement inhumaine. Je suis disposé à écouter des contre-arguments.
Punu Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 La notion de consentement est difficile à établir, selon moi. Je pense que le plus simple est de laisser le candidat au suicide faire lui-même le geste ultime devant témoins extérieurs à la famille, s'il a encore des forces en lui donnant (comme en Suisse) un liquide à boire, sinon en lui donnant un boîtier avec un bouton sur lequel il doit appuyer deux fois (boîtier relié à une machine qui injectera du penthotal, par exemple).
walter-rebuttand Posté 28 septembre 2007 Auteur Signaler Posté 28 septembre 2007 Gadrel a dit : La notion de consentement est difficile à établir, selon moi. Je pense que le plus simple est de laisser le candidat au suicide faire lui-même le geste ultime devant témoins extérieurs à la famille, s'il a encore des forces en lui donnant (comme en Suisse) un liquide à boire, sinon en lui donnant un boîtier avec un bouton sur lequel il doit appuyer deux fois. Je me place dans le cas où le consentement est clair, comme l'exemple que tu cites. Cela se pratique aussi aux USA dans les Etats où c'est interdit (c'est à dire partout sauf en Oregon)
Ronnie Hayek Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Je considère que c'est au malade d'accomplir lui-même le geste, comme l'explique Gadrel.
Invité jabial Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Et s'il ne peut pas? Prenons le cas du LIS par exemple. Consentement clair exprimé par clignement des yeux, mais impossibilité matérielle d'actionner le mécanisme.
walter-rebuttand Posté 28 septembre 2007 Auteur Signaler Posté 28 septembre 2007 Si tout le monde est d'accord pour ce cas, me voilà rassuré sur l'état moral des membres de ce forum!
Invité jabial Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 En fait il existe deux objections majeures : la validité du consentement passé pour qui ne peut plus s'exprimer (maladie d'Alazheimer), et la possibilité, même avec un consentement clair et présent, pour un tiers d'administrer la mort. Ce ne sont vraiment pas des sujets joyeux.
walter-rebuttand Posté 28 septembre 2007 Auteur Signaler Posté 28 septembre 2007 Lucilio a dit : Parfait. Maintenant, on boit. Ca simplifie parce que lire 45 pages dont 39, merci bonsoir.
Aurel Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Et je trouve très positif que des cliniques spécialisées offrent cette prestation. Il y a un vrai modèle économique à développer en France.
walter-rebuttand Posté 28 septembre 2007 Auteur Signaler Posté 28 septembre 2007 jabial a dit : En fait il existe deux objections majeures : la validité du consentement passé pour qui ne peut plus s'exprimer (maladie d'Alazheimer), et la possibilité, même avec un consentement clair et présent, pour un tiers d'administrer la mort.Ce ne sont vraiment pas des sujets joyeux. Si les participants à ce forum étaient un peu plus adultes, on sérierait les questions en créant des fils distincts une fois les différents problèmes établis.
Chitah Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Aurel a dit : Et je trouve très positif que des cliniques spécialisées offrent cette prestation. Il y a un vrai modèle économique à développer en France. C'est typiquement une activité que pourraient prendre en charge les pompes funèbres, en remontant vers l'amont de leur chaine de valeur. En effet, les pompes funèbres ont ceci de particulier qu'elles ne peuvent pas augmenter le nombre de leurs clients (ce seraient des meurtres), alors que là, grâce au suicide assisté, elles ont une façon élégante de développer leur business.
Invité Arn0 Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Chitah a dit : C'est typiquement une activité que pourraient prendre en charge les pompes funèbres, en remontant vers l'amont de leur chaine de valeur.En effet, les pompes funèbres ont ceci de particulier qu'elles ne peuvent pas augmenter le nombre de leurs clients (ce seraient des meurtres), alors que là, grâce au suicide assisté, elles ont une façon élégante de développer leur business. Euh…
Invité jabial Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Je ne peux m'empêcher de ressentir un frisson en lisant ça. Ca ne veut pas dire que ce ne soit pas vrai, hein, je n'ai pas étudié la question, mais bon sang, c'est vraiment une façon froide de voir les choses.
Chitah Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Je vous fais marcher les enfants, là.
LaFéeC Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 jabial a dit : En fait il existe deux objections majeures : la validité du consentement passé pour qui ne peut plus s'exprimer (maladie d'Alazheimer), et la possibilité, même avec un consentement clair et présent, pour un tiers d'administrer la mort. Ce qui amène 2 autres questions : - Un choix exprimé clairement à N-x (et non dénoncé depuis) doit-il être respecté à N ? - Un tiers peut-il se substituer au patient qui n'est plus capable de se suicider ?
Invité jabial Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Je viens de ferme l'autre fil parce qu'on s'y répétait. Merci de ne pas reporter ici les "mais non / mais si", sans quoi je serai obligé de fermer celui-là aussi.
Jesrad Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Chitah a dit : Je vous fais marcher les enfants, là. Ouf
Chitah Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Hé mais ho, là, j'ai une réputation de requin au sang froid sur ce forum ou quoi?
Nick de Cusa Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 jabial a dit : Et s'il ne peut pas?Prenons le cas du LIS par exemple. Consentement clair exprimé par clignement des yeux, mais impossibilité matérielle d'actionner le mécanisme. Est-ce vrai? Ne peut-on mettre au point une machine qui distinguerait entre inclignement d'yeux normal (réflexe) et un clignement volontaire (durée?) et donner au malade une séquence correspondant à un code de déclenchement?
Nick de Cusa Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 walter-rebuttand a dit : Ca simplifie parce que lire 45 pages dont 39, merci bonsoir. Hé ho, pas si vite! Le suicide est quelquechose de très spécifique dans la mesure où: - c'est irréversible - il y a un lien très fort entre la disponibilité de moyens de se suicider et la décision, à postériori donc de passer à l'acte. Le simple fait d'en parler peut même être un déclencheur, au point que faire de la pub pour des services d'accueil téléphonique peut faire passer à l'acte. Se pose alors la question: mettre un moyen à la disposition du malade ne lui fait-il pas prendre une décision qu'il n'aurait pas autrement prise? Je ne chipote pas, je pense que l'enjeu est suffisant pour réfléchir aux aspects les plus subtils.
Wallace Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Nick de Cusa a dit : mettre un moyen à la disposition du malade ne lui fait-il pas prendre une décision qu'il n'aurait pas autrement prise? Ca revient pas un peu à dire, par exemple, qu'il faudrait interdire les jolies filles au prétexte que c'est à cause d'elles que certains deviennent des violeurs ?
Nick de Cusa Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Wallace a dit : Ca revient pas un peu à dire, par exemple, qu'il faudrait interdire les jolies filles au prétexte que c'est à cause d'elles que certains deviennent des violeurs ? Pour moi ça n'a rien à voir. Association d'idées ne vaut pas pensée.
walter-rebuttand Posté 28 septembre 2007 Auteur Signaler Posté 28 septembre 2007 Nick de Cusa a dit : Pour moi ça n'a rien à voir. Association d'idées ne vaut pas pensée. La vraie question est alors "faut-il aider quelqu'un* qui veut se suicider si on a de bonnes raisons de penser que soit: -Il ne se suicidera pas sans notre aide -Il le fera dans de mauvaises conditions *rappelons qu'il est atteint d'une maladie incurable
LaFéeC Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 walter-rebuttand a dit : La vraie question est alors "faut-il aider quelqu'un* qui veut se suicider si on a de bonnes raisons de penser que soit:-Il ne se suicidera pas sans notre aide -Il le fera dans de mauvaises conditions *rappelons qu'il est atteint d'une maladie incurable La question qui tue (c'est le cas de le dire). Je pense que l'on ne peut pas répondre avant d'être confronté au problème.
walter-rebuttand Posté 28 septembre 2007 Auteur Signaler Posté 28 septembre 2007 LaFéeC a dit : La question qui tue (c'est le cas de le dire). Je pense que l'on ne peut pas répondre avant d'être confronté au problème. @Nick Je ne vois pas au nom de quel principe moral on pourrait refuser d'aider qqn à se suicider dans les circonstances décrites.
Nick de Cusa Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 walter-rebuttand a dit : @NickJe ne vois pas au nom de quel principe moral on pourrait refuser d'aider qqn à se suicider dans les circonstances décrites. Moi non plus. Disons que pour éliminer tout doute, on devrait attendre que l'intéressé aborde le sujet.
Ash Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 walter-rebuttand a dit : Prière de ne pas:-Faire dévier ce fil sur la question des dérives de la loi vers une euthanasie sans consentement. (C'est une autre question, liée certes mais dont je ne souhaite pas discuter ici) -Le polluer par des disputes anciennes. Impossible puisqu'un suicide ne peut pas être assisté. Ce n'est plus un suicide. Simple définition et rien d'autre.
A.B. Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 Ash a dit : Impossible puisqu'un suicide ne peut pas être assisté. Ce n'est plus un suicide. Simple définition et rien d'autre. Si quelqu'un accroche la corde au plafond il t'assiste dans ton suicide. Ce qui caractérise le suicide c'est que la décision de mourir vient de celui qui meurt.
pankkake Posté 28 septembre 2007 Signaler Posté 28 septembre 2007 A.B. a dit : Si quelqu'un accroche la corde au plafond il t'assiste dans ton suicide. Ce qui caractérise le suicide c'est que la décision de mourir vient de celui qui meurt. D'ailleurs c'est le suicide assisté "idéal" : on fait ce que tu ne peux pas faire, mais une partie de l'acte ne dépend que de toi (avaler la pilule ou s'asseoir sur le canapé par exemple).
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