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L'affaire Gautier-Savagnac


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http://www.

lefigaro.fr/france/20070928.FIG000000060_gautier_sauvagnac_sur_la_piste_du_financement_syndical.htm

Gautier-Sauvagnac : sur la piste du financement syndical

ERIC DECOUTY et FRANÇOIS-XAVIER BOURMAUD.

Publié le 28 septembre 2007

C'est l'une des trois hypothèses avancées pour expliquer la disparition des 5,6 millions d'euros retirés des caisses de l'UIMM.

À QUOI et à qui ont servi les 5,64 millions d'euros tirés en liquide entre 2000 et 2007 des caisses de l'organisation patronale de la métallurgie ?

L'audition prochaine de Denis Gautier-Sauvagnac, « DGS », le président de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) par les policiers de la brigade financière, pourrait apporter un commencement de réponse. S'il renouvelle les explications fournies à la BNP, affirmant que cet argent était destiné à des oeuvres sociales de la métallurgie, DGS risque toutefois de ne pas convaincre les enquêteurs.

De source proche du dossier, trois pistes sont aujourd'hui avancées. La première concerne l'utilisation de ces fonds à des fins d'enrichissement personnel. Sans être totalement négligée, elle apparaît comme la moins vraisemblable compte tenu de la personnalité du dirigeant patronal.

La deuxième piste, guère davantage privilégiée, vise des financements politiques et notamment des campagnes électorales. Les policiers se sont plongés dans la carrière de DGS pour constater que cette figure du patronat français s'était essayée à la politique à plusieurs reprises. En 1978, il fut suppléant d'Étienne Bizet, député apparenté RPR de la Manche, où il se présenta sans succès aux législatives en 1986 sous l'étiquette « divers droite ». Directeur de cabinet de François Guillaume, ministre de l'Agriculture entre 1986 et 1988, il n'a ensuite plus brigué de mandat mais entretenait toujours d'étroites relations avec le RPR puis l'UMP.

Un système « opaque »

La troisième piste d'investigation, qui revient avec le plus d'insistance, concerne le financement syndical.

Une hypothèse pas vraiment surprenante dans la mesure où les syndicats ne sont pas tenus de publier leurs comptes, sur lesquels règne le plus grand flou. L'an dernier, un rapport remis au premier ministre Dominique de Villepin avait même dénoncé l'« assez grande opacité » du système. Les syndicats eux-mêmes reconnaissent que les cotisations des adhérents ne représentent en réalité que 15 % à 60 % de leurs ressources, le reste provenant officiellement de financements publics, parapublics ou d'entreprises.

Réalisé par le conseiller d'État Raphaël Hadas-Lebel, le rapport sur le dialogue social consacrait une longue partie à cette question du financement. « Certaines ressources dont bénéficient les organisations syndicales relèvent de procédures dont la légalité (…) est pour le moins discutable », assurait-il.

S'il est un symbole de ces circuits de financement, c'est bien celui du comité d'entreprise d'EDF, soupçonné tant par la justice que par la Cour des comptes d'alimenter la CGT. « Complot politique », rétorque le syndicat qui, comme l'ensemble de ses confrères, plaide pour une plus grande transparence, sans jamais faire avancer le dossier. Résultat, l'opacité du système alimente tous les fantasmes.

Celui de la valise de billets glissée à tel ou tel syndicat ami en est-il un ? À l'évidence, les choses sont plus subtiles. L'enquête s'annonce en tout cas aussi sensible que difficile, les « valises de billets » restant l'outil le plus efficace pour échapper à la justice.

En attendant, les enquêteurs de la police financière commenceront par entendre les responsables de la BNP où ont été effectués les retraits allant jusqu'à 200 000 euros. Ils devraient également éplucher les comptes de l'UIMM. De source judiciaire, on n'écarte pas la possibilité d'une prochaine perquisition dans les locaux de l'organisation patronale de la métallurgie.

Quoique peu partisan, cet article est éclairant.

Rappel: un cadre de la BNP a denoncé à la cellule TracFin (appareil de l'Etat luttant contre la délinquance financière) des mouvements d'argent liquide douteux dont il a eu vent:

La Brigade financière en action

Une enquête préliminaire de police avait été ouverte la semaine dernière par le parquet de Paris sur des retraits en espèces de 5,64 millions d'euros effectués entre 2000 et 2007 sur le compte de l'UIMM par Denis Gautier-Sauvagnac. Mercredi (3 octobre), ce sont les policiers de la Brigade financière qui sont entrés en action. D'une part au siège de l'Union des industries et métiers de la métallurgie. Ils ont débarqué vers 11h30 au 56 avenue Wagram, dans le XVIIe de Paris, pour n'en repartir que peu après 20h. Ils ont pénétré dans le bâtiment tandis que leur voiture rentrait dans le parking souterrain. On pouvait distinguer à l'arrière du véhicule un ordinateur portable placé sous scellés. Une autre équipe agissait au domicile parisien du haut responsable du Medef.

La procédure pour "abus de confiance" fait suite à un signalement de la part de "Tracfin", la cellule anti-blanchiment du ministère de l'Economie. Denis Gautier-Sauvagnac, président depuis 2006 de l'UIMM et principal négociateur du patronat, a nié toute malversation. Dans une enquête préalable, il a justifié ces débits, effectués par des collaborateurs à raison de montants allant jusqu'à plusieurs centaines de milliers euros, par des besoins au titre des oeuvres sociales de la métallurgie et l'aide aux retraités et malades du secteur. L'intéressé a démenti s'être rendu "en personne" à la banque pour opérer de tels retraits "réservant toute autre information aux autorités compétentes".

L'enquête du parquet de Paris vise à déterminer si les faits dénoncés peuvent être ou non constitutifs d'un abus de confiance. Dans une résolution adoptée vendredi à l'unanimité, le bureau de l'UIMM a pour sa part "réaffirmé sa totale confiance en son président et en son intégrité". Denis Gautier-Sauvagnac mène en ce moment, au nom du Medef, des négociations très sensibles avec les syndicats de salariés sur la réforme éventuelle des contrats de travail.

Où l'on voit que les caisses noires syndicales sont des vases communicants…

On sent bien que cette affaire risque fort d'être enterrée, car elle va déranger beaucoup de monde.

Posté

Il n'y a qu'une seule question à poser : l'intéressé a-t-il agi conformément aux statuts de son syndicat ? (puisque c'est bien l'argent du syndicat qu'il manipulait)

Tout le reste (valise de billets, scandaleuse -mais légale - délation de la part de la BNP) est accessoire. Quant au financement des syndicats, c'est un autre problème.

Posté
Il n'y a qu'une seule question à poser : l'intéressé a-t-il agi conformément aux statuts de son syndicat ? (puisque c'est bien l'argent du syndicat qu'il manipulait)

Normalement, toutes les associations dites Waldeck-Rousseau (loi 18XX, avant la loi 1901) n'ont pas les obligations des lois 1901, qui sont : au de là de 1,5 m€ de CA ou d'actif, je sais plus, ils doivent tenir bilan et compte de résultat.

Rien de tout cela pour l'UIMM apparemment, donc de ce point de vue là pas trop de problème à craindre. Mais je me trompe peut-être.

Posté

Je me plaçais sur un plan davantage moral que légal… Un syndicat a des statuts, je ne pense pas qu'ils permettent par exemple l'enrichissement personnel.

Invité jabial
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Tiens, tiens, peut-on encore créer des associations Waldeck-Rousseau?

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Le fait est que les syndicats sont principalement financés par l'argent public, à ce titre, les comptes devraient être publiés.

En fait, l'Etat ferait mieux de se pencher sur ce qui est fait avec notre argent (ie : ce qu'il fait LUI) plutôt que d'aller fouiner les portefeuilles des individus et boites privées.

Posté
Le fait est que les syndicats sont principalement financés par l'argent public, à ce titre, les comptes devraient être publiés.

Oui, mais comme ils n'ont aucune obligation, …

En fait, l'Etat ferait mieux de se pencher sur ce qui est fait avec notre argent (ie : ce qu'il fait LUI) plutôt que d'aller fouiner les portefeuilles des individus et boites privées.

Oui. Ceci revient aussi à dire aux inspecteurs sur le terrain : "ne venez plus faire nos poches, allez faire celles de votre employeur"…

Posté
Oui, mais comme ils n'ont aucune obligation, …

Oui. Ceci revient aussi à dire aux inspecteurs sur le terrain : "ne venez plus faire nos poches, allez faire celles de votre employeur"…

J'ai le droit de rêver oui ?!

:icon_up:

Posté

C'est vrai qu'à 5 millions, cela faisait encore très familial. A 15, on commence tout juste à rentrer dans la petite industrie.

Posté
C'est vrai qu'à 5 millions, cela faisait encore très familial. A 15, on commence tout juste à rentrer dans la petite industrie.

15 millions, même en billets de 100, ça fait une masse considérable à bouger. Et si c'était tout simplement pour faire de l'exercice physique ?

Posté
15 millions, même en billets de 100, ça fait une masse considérable à bouger. Et si c'était tout simplement pour faire de l'exercice physique ?

Hé ben ouais, c'est ça, exact. Bien vu Kassad! :icon_up:

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