Aller au contenu

Dix controverses sur Che Guevara


Messages recommandés

Posté

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-…6-964489,0.html

Dix controverses sur Che Guevara

La vie d'Ernesto Guevara de la Serna, dit "Che", nourrit toujours une suite de controverses entre ses partisans et ses adversaires. La prolifération d'ouvrages historiques, de pamphlets et d'hagiographies n'y change rien, au contraire : les faits les plus simples de l'existence du "guérillero héroïque", selon la mythologie officielle cubaine, semblent devenus définitivement incertains.

1. Quand est-il né ?

Son acte de naissance porte la date du 14 juin 1928. Mais son meilleur biographe, Jon Lee Anderson, affirme que sa mère a retardé la déclaration de sa naissance, survenue en fait le 14 mai 1928, afin de masquer qu'elle était enceinte lors de son mariage.

2. A-t-il adhéré à un parti communiste ?

Compagnon de route du Parti communiste guatémaltèque en 1953-1954, Che, selon les archives du comité central du Parti communiste d'Union soviétique, adhère en 1957 en compagnie de Raul Castro au PSP, le parti des communistes cubains. Mais pour beaucoup d'historiens, il n'a jamais fait acte d'adhésion, se contentant d'être un acteur du rapprochement du castrisme avec le PSP, une fois le pouvoir conquis à La Havane. Seule certitude : il a quitté Cuba lorsque Fidel Castro crée formellement le Parti communiste cubain en octobre 1965.

3. A-t-il été un bourreau ?

Che relate, dans un passage de son journal de la guérilla censuré par les autorités cubaines, qu'il s'est porté volontaire pour réaliser la première exécution décidée par les guérilleros et qu'il a tiré une balle de revolver dans la tête d'un condamné. Devenu, après la victoire des barbudos, commandant en chef de la caserne havanaise de la Cabana, il a mis en œuvre plus du quart des six cents exécutions capitales de l'année 1959. Etait-il un superviseur lointain de cette tâche ou au contraire un chef s'acquittant d'un suivi de détail au jour le jour ? La question n'est pas tranchée.

4. A-t-il rompu ouvertement avec Moscou ?

Che doutait de la générosité du communisme orthodoxe envers le tiers-monde. Cette position n'est pas discutée, mais pour certains, il ne l'expose pas franchement, tandis que d'autres jugent qu'il fait preuve de courage dans son discours prononcé en février 1965 à Alger, en sommant les pays socialistes de "liquider leur complicité tacite" avec les pays capitalistes.

5. Quelle est sa relation avec Fidel Castro à la fin de sa vie ?

Che n'apparaît plus en public à son retour d'Alger, en mars 1965. Lors du congrès qui scelle la création du Parti communiste cubain, Fidel Castro lit la lettre qui devait être tenue secrète annonçant que Guevara a décidé de renoncer à toutes ses fonctions et de quitter Cuba. Che est fou de rage. A son retour du Congo (1966) et avant son départ pour la dernière guérilla en Bolivie, il vit à nouveau secrètement à Cuba. Pour les uns, Fidel fait tout pour éloigner irréversiblement un compagnon dont les positions compliquent sa relation avec l'Union soviétique, fournisseur d'une aide indispensable. Pour les autres, Che renonce de lui-même à devenir dirigeant d'un gouvernement révolutionnaire, afin de porter la révolte sous d'autres cieux.

6. Est-il responsable de l'échec de la guérilla au Congo en 1965 ?

Fidel Castro a choisi le théâtre de cette opération. Che est son opérateur sur le terrain. La perte de l'appui de la Tanzanie, indispensable pour disposer de bases sûres, entraîne la fin de cette guérilla qui s'achève par une retraite et l'abandon de compagnons sur le terrain. Che est-il victime de cette dynamique géopolitique qui interrompt ses efforts ou bien, comme l'affirment ses adversaires, sa déroute est-elle déjà acquise compte tenu de son incompétence face aux réalités africaines ?

7. A-t-il été soutenu quand il combattait en Bolivie ?

Pas de radio, un armement médiocre, le retrait anticipé de l'agent cubain chargé d'assurer la liaison avec la guérilla à partir de la capitale bolivienne : Che combat sans appui logistique en Bolivie. Est-ce sur décision de Fidel Castro ou parce que le "département Amériques" du comité central du Parti communiste cubain a failli dans sa tâche ? Selon l'interprète traduisant les propos de Fidel Castro à Alexis Kossyguine, premier ministre soviétique, en juillet 1967, le leader cubain affirme : "Le camarade Guevara se trouve maintenant en Bolivie. Mais nous ne participons pas directement à cette lutte."

8. Qui a donné l'ordre de l'exécuter après sa capture ?

Trois thèses s'affrontent. Felix Rodriguez, un réfugié cubain travaillant pour la CIA et présent auprès des troupes boliviennes, affirme qu'il a fait exécuter Che, conformément à un ordre venu de La Paz. Le capitaine Gary Prado Salmon, placé à la tête de l'unité bolivienne qui a capturé Che, affirme que c'est son supérieur, le colonel Joaquim Zenteno Anaya, qui lui en a donné l'ordre, sur instruction du président bolivien. Mais plusieurs témoignages, y compris des enquêteurs du Pentagone, affirment que c'est Gary Prado qui a de son propre chef décidé de l'exécution.

9. Combien a-t-il eu d'enfants ?

Officiellement cinq : une fille, Hilda, de son premier mariage ; deux filles, Aleida et Celia, et deux garçons, Camilo et Ernesto, de son second mariage. La rumeur lui attribue la paternité d'autres enfants à Cuba, notamment un écrivain et poète opposant au régime, Omar Perez.

10. Où se trouve sa dépouille mortelle ?

Le 12 juillet 1997, les restes du Che ont été placés dans le mausolée bâti pour lui, à Santa Clara, par les autorités cubaines. Mais l'authenticité de cette dépouille mortelle exhumée par des chercheurs cubains d'une sépulture clandestine, près de l'aéroport de Vallegrande, est âprement discutée. Pour certains, le "guérillero héroïque" reste prisonnier de la tombe anonyme où les militaires boliviens l'ont placé, afin de dissimuler son exécution.

Le Monde.fr

C'est des vendus au Monde, "espèce d'enf… !!"

On a retrouvé le Che !

onaretrouvelechexm5.jpg

Posté
Ca ne m'étonne pas.

de la droite :icon_up: ?

Plus sérieusement c'est embettant dans un débat quand on est attaqué sur les faits parce qu'il est alors impossible dans le cadre du débat de plonger dans une analyse historique sérieuse.

Posté

Rien à voir, mais j'ai une question pour les spécialistes de l'Amérique Latine : qu'est-ce qui explique le nombre important de prénoms islamiques à Cuba (on ne compte pas les Omar par exemple) ?

Posté
de la droite :icon_up: ?

Plus sérieusement c'est embettant dans un débat quand on est attaqué sur les faits parce qu'il est alors impossible dans le cadre du débat de plonger dans une analyse historique sérieuse.

Et quand y en a un pour te dire le plus sérieusement du monde, que Trotsky n'a rien à voir avec les camps de concentration ou à Kronstatd, tu es mal.

Posté
Et quand y en a un pour te dire le plus sérieusement du monde, que Trotsky n'a rien à voir aux camps de concentration ou à Kronstatd, tu es mal.

Question de point de vue. Au moins tu sais que tu peux lui foutre ton poing dans le gueule la conscience en paix.

Posté

Quelques commentaires gratinés :

Ah trés bon, les mecs de droite qui viennent donner des lecons sur le Che quand tous les héros de la droite ne sont que des bouchers qui ont massacrés les peuples du monde entier ! Entre les généraux d'empire, les Napoleons et les Thiers, c'est sur que l'image d'humaniste vous va si bien

Que tu balances les plus grosses conneries propagées par les historiens de droite du moment. Trotsky n'a jamais inventé le goulag et Lenine et l'homme qui s'est battu pour donner tous les pouvoirs d'un pays à des soviets. Il n'y a rien de plus démocratique que ça sauf bien sur pour les historiens de la bourgeoisie, les Carrere d'Encausse et autre que ça doit choquer d'imaginer le peuple diriger la société.

Toute la tyrannie du collectivisme et ses alibis en quelques lignes.

Invité jabial
Posté
Question de point de vue. Au moins tu sais que tu peux lui foutre ton poing dans le gueule la conscience en paix.

On ne gagne pas un débat vis-à-vis des ignorants spectateurs en mettant son poing dans la gueule de son adversaire. En plus de ça, si on gagne la bagarre, ça semble montrer qu'on est plus totalitaire que lui, et si on la perd, on l'a bien cherché. On ne défend pas le libéralisme en agressant les gens pour leurs opinions.

Posté
On ne gagne pas un débat vis-à-vis des ignorants spectateurs en mettant son poing dans la gueule de son adversaire. En plus de ça, si on gagne la bagarre, ça semble montrer qu'on est plus totalitaire que lui, et si on la perd, on l'a bien cherché. On ne défend pas le libéralisme en agressant les gens pour leurs opinions.

Il y a un moment pour chaque chose. Il y a un moment où il faut débattre, il y en a d'autres où il faut cogner. Je te concède que les premiers moments sont bien plus fréquents que les deuxièmes.

Posté
Rien à voir, mais j'ai une question pour les spécialistes de l'Amérique Latine : qu'est-ce qui explique le nombre important de prénoms islamiques à Cuba (on ne compte pas les Omar par exemple) ?

Je me risque à dire qu'il y a peut-être eu une forte immigration des pays arabes.

Posté
Rien à voir, mais j'ai une question pour les spécialistes de l'Amérique Latine : qu'est-ce qui explique le nombre important de prénoms islamiques à Cuba (on ne compte pas les Omar par exemple) ?

C'est l'islamogauchisme en action :icon_up:

Et quand y en a un pour te dire le plus sérieusement du monde, que Trotsky n'a rien à voir avec les camps de concentration ou à Kronstatd, tu es mal.

Bof, faut voir qu'à part quelques étudiants désoeuvrés et des profs à l'âge de la retraite, plus personne n'ose dire tout de même que le communisme est un mouvement de paix et d'amour.

Sinon, pose la question de savoir qui était le chef de l'armée soviétique qui a écrasé Cronstadt et qui était chargé des camps de concentration militaires, toujours en tant que chef de l'armée rouge.

Posté
Rien à voir, mais j'ai une question pour les spécialistes de l'Amérique Latine : qu'est-ce qui explique le nombre important de prénoms islamiques à Cuba (on ne compte pas les Omar par exemple) ?

:icon_up: Tiens, donc!

Posté
Il y a un moment pour chaque chose. Il y a un moment où il faut débattre, il y en a d'autres où il faut cogner. Je te concède que les premiers moments sont bien plus fréquents que les deuxièmes.

Boah, tu t'es déjà bagarré suite à une discussion politique?

Posté

bon, vous savez que j'ai un énorme besoin de reconnaissance, et bien là je suis très contrarié, personne n'a encore fait de commentaire sur le Che South Park que j'ai crée.

Bhouuuuu, personne ne fait attention à moi, bhouuuuuuuu, je n'existe pour personne, bhouuuuuuuu.

:icon_up:

Posté
bon, vous savez que j'ai un énorme besoin de reconnaissance, et bien là je suis très contrarié, personne n'a encore fait de commentaire sur le Che South Park que j'ai crée.

Bhouuuuu, personne ne fait attention à moi, bhouuuuuuuu, je n'existe pour personne, bhouuuuuuuu.

:icon_up:

Il cadre bien avec l'univers atroce de ce "dessin animé". Là. Tu es satisfait ?

Posté
bon, vous savez que j'ai un énorme besoin de reconnaissance, et bien là je suis très contrarié, personne n'a encore fait de commentaire sur le Che South Park que j'ai crée.

Bhouuuuu, personne ne fait attention à moi, bhouuuuuuuu, je n'existe pour personne, bhouuuuuuuu.

:icon_up:

C'est vous qui l'avez fait? Franchement il est génial !

Envoyez le à Rouge pour en faire la caricature du jour…

Posté
bon, vous savez que j'ai un énorme besoin de reconnaissance, et bien là je suis très contrarié, personne n'a encore fait de commentaire sur le Che South Park que j'ai crée.

Bhouuuuu, personne ne fait attention à moi, bhouuuuuuuu, je n'existe pour personne, bhouuuuuuuu.

:icon_up:

C'est ça les libéraux :doigt:

Je t'invite à le poster ici [url="http://marxisme.alloforum.com/"]succès assuré[/url]

EDIT (Fredo) : balises mises.

Posté

Merci merci, je me sens déjà beaucoup mieux. :icon_up:

[quote name='Rémy' post='339642' date='10-Oct-07, 12:52']C'est ça les libéraux :devil: 
Je t'invite à le poster ici [url="http://marxisme.alloforum.com/"]succès assuré[/url][/quote]

ce sera un peu de la provoc, … je n'aime faire aux autre ce que je n'aime pas qu'on nous fasse à nous. NA

Posté
Bof, faut voir qu'à part quelques étudiants désoeuvrés et des profs à l'âge de la retraite, plus personne n'ose dire tout de même que le communisme est un mouvement de paix et d'amour.

http://fr.news.yahoo.com/afp/20071010/tpl-…-ee974b3_1.html

Vers la fin de l'article, on peut y lire :

"Marxiste humaniste", Che s'est toujours "opposé aux exécutions sommaires" et "au terrorisme aveugle", affirment les auteurs qui réprouvent toutefois l'approbation de la peine de mort par le leader révolutionnaire.

:icon_up:

Et les médias français sont formidables, aucune contradiction à cette citation (ni aux autres) dans l'article.

Posté
C'est un peu light je trouve.

Il manque l'instauration des camps de concentration en Amérique latine.

Mais peut être n'est-ce pas une controverse :icon_up:

En fait ça avait été envisagé, mais la controverse sur "combien a-t-il eu d'enfants ?" a été préférée. L'une des innombrables qualités du journaliste du Monde est de savoir correctement déterminer ce qui est vraiment important.

Posté
http://fr.news.yahoo.com/afp/20071010/tpl-…-ee974b3_1.html

Vers la fin de l'article, on peut y lire :

:icon_up:

Et les médias français sont formidables, aucune contradiction à cette citation (ni aux autres) dans l'article.

Le plus marrant est ce passage:

Durant ses années au pouvoir avec Fidel Castro, Che Guevara, assurent les auteurs, a dénoncé la bureaucratie et s'est "rendu compte du danger du monopole du pouvoir par une caste privilégiée". Mais "il n'a pas pu, ou pas su, inventer les antidotes".

Je m'étonne que Besancenot n'ait pas proposé plus de service public comme antidote. Début d'aveu du caractère potentiellement liberticide de l'état?

Posté
A modern saint and sinner

Oct 11th 2007

From The Economist print edition

Why the Che myth is bad for the left

THE bearded face—eyes staring defiantly to infinity, the long wavy hair beneath the beret stirred by the Caribbean breeze—has become one of the world's most familiar images. Alberto Korda's photograph of Ernesto “Che” Guevara may be waved aloft by anti-globalisation protesters but it has spawned a global brand. It has adorned cigarettes, ice cream and a bikini, and is tattooed on the bodies of footballers.

What explains the extraordinary appeal of Guevara, an Argentine who 40 years ago this week was captured and shot in Bolivia (see article)? Partly the consistency with which he followed his own injunction that “the duty of the revolutionary is to make the revolution”. A frail asthmatic, he took up arms with Fidel Castro's guerrillas in Cuba's Sierra Maestra. After their victory, Guevara would fight again in the Congo as well as Bolivia. He fought dictators who were backed by the United States in the name of anti-communism when the cold war was at its hottest, and when Guevara's cry to create “two, three…many Vietnams” resonated on university campuses across the world. His renewed popularity in recent years owes much to a revival of anti-Americanism.

But it is semiotics, more than politics, that leads teenagers ignorant of the Sierra Maestra to sport Che T-shirts. Korda's photograph established Guevara as a universal symbol of romantic rebellion. It helps, too, that he died young, at 39: as a member of the Cuban gerontocracy he would hardly have become the James Dean of world politics. A second picture, that of the bedraggled guerrilla's corpse, staring wide-eyed at the camera, provides another clue. It resembles Andrea Mantegna's portrait of the dead Christ. It fixes Guevara as a modern saint, the man who risked his life twice in countries that were not his own before giving it in a third, and whose invocation of the “new man”, driven by moral rather than material incentives, smacked of St Ignatius Loyola more than Marx.

In Cuba, he is the patron saint: at school, every child must repeat each morning, “We will be like Che.” His supposed relics are the object of official veneration. In 1997, when Cuba was reeling from the collapse of its Soviet ally, Mr Castro organised the excavation of Guevara's skeleton in Bolivia and its reburial in a mausoleum in Cuba. Except that in the tradition of medieval saints, it probably isn't his body at all, according to research by Bertrand de la Grange, a French journalist.

A fighter against freedom and democracy

The wider the cult spreads, the further it strays from the man. Rather than a Christian romantic, Guevara was a ruthless and dogmatic Marxist, who stood not for liberation but for a new tyranny. In the Sierra Maestra, he shot those suspected of treachery; in victory, Mr Castro placed him in charge of the firing squads that executed “counter-revolutionaries”; as minister of industries, Guevara advocated expropriation down to the last farm and shop. His exhortation to guerrilla warfare, irrespective of political circumstance, lured thousands of idealistic Latin Americans to their deaths, helped to create brutal dictatorships and delayed the achievement of democracy.

Sadly, Guevara's example is invoked not just by teenagers but by some Latin American governments. In Venezuela, Hugo Chávez wants to create the guevarista “new man” (see article), just when Cuba is having second thoughts. As Jorge Castañeda, one of Guevara's biographers, notes, Che's lingering influence has retarded the emergence of a modern, democratic left in parts of Latin America. Sadly, most of those who buy the T-shirt neither know nor care.

http://www.economist.com/opinion/displayst…tory_id=9947002

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...