yoook100% Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Bonjour à tous. Voici un article repiqué du dernier numéro de "Courrier Internationnal". Il m'a beaucoup plu : "A de rares exceptions près, ce n'est pas la peine de voter. Nous, les électeurs ordinaires, nous ne décidons pas des choses qui sont vraiment importantes. Alors que faire ? Rappelez-vous l'intrigue de "La lucidité", le roman de José Samarago : les électeurs d'un pays démocratique sans nom qui ressemble au Portugal refusent de voter et mettent des bulletins nuls dans l'urne, ce qui fait paniquer l'ensemble de la classe politique. Le simple fait de ne plus accomplir un rituel légitimateur fait apparaître le pouvoir d'Etat comme ce chat de dessin animé suspendu au dessus d'un précipice. Je me souviens des dernières années du régime communiste en Slovénie : jamais gouvernement ne fut plus avide de gagner sa légitimité, précisément parce que le pouvoir communiste n'avait pas de légitimité démocratique. Aujourd'hui, la majorité de ceux qui ne votent pas ne le font pas en signe de protestation ; ils comptent sur les autres pour le faire. Leur "non" est juste un signe d'indifférence. Ce qu'il nous faut, c'est un "non" actif, soutenu par des mouvements et des groupes de pression issus de la société civile. Mais là encore il y a un problème. Les manifestations de masse contre l'invasion américaine de l'Irak témoignent d'une étrange relation symbiotique entre le pouvoir et les manifestants, dans laquelle les deux camps peuvent trouver leur compte. Les manifestants ont sauvés leur âme, tandis que le pouvoir a accepté calmement leur protestation, ce qui a permis à G.W. Bush lui-même de déclarer lors d'une visite à Londres : "Vous voyez, c'est pour ça que nous nous battons, pour que ce que les gens font ici -manifester contre la politique de leur gouvernement- soit aussi possible en Irak". (…) La menace aujourd'hui, ce n'est pas la passivité mais la pseudo-activité, le besoin pressant "d'être actif", de "participer", de masquer le néant de ce qui se passe. La vraie difficulté, c'est de prendre du recul, de se mettre en retrait. Le pouvoir préfère souvent une participation "critique", un dialogue, au silence - n'importe quoi pourvu que cela brise notre inquiétante passivité. Seule une telle mise en retrait créera un espace pour agir vraiment. Slavoj Slizek."
L'affreux Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Tout à fait. Voter, c'est signer, c'est légitimer. Le vote "moins pire" est une plaie. Il est, le plus souvent, même pas démocratique : http://www.laisseznousvivre.com/courts_ecr…m#votemoinspire Il ne faut pas voter blanc. Il ne faut pas voter. Bienvenue.
Punu Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Tant qu'à faire, il me semble plus efficace alors de créer un parti "Non" ou "Blanc" (ou autre nom explicite) et d'appeler à voter pour ce parti.
A.B. Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 J'adore. Pour une révolution passive-agressive !
yoook100% Posté 10 octobre 2007 Auteur Signaler Posté 10 octobre 2007 Tant qu'à faire, il me semble plus efficace alors de créer un parti "Non" ou "Blanc" (ou autre nom explicite) et d'appeler à voter pour ce parti. Justement non. Voter c'est réaliser un "pseudo acte" qui ne sert qu'à soulager ta conscience (tu as fait ton bon devoir de citoyen ; tu as "participé" à la vie en communauté). Malheureusement c'est un acte qui prouve ton envie d'avoir une instance supérieure (l'Etat, ou la communauté, ou autre..) pour te gouverner. Et ça ne sert, au final qu'à légitimer le pouvoir.
Punu Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Le refus du vote est la voie de la bonne conscience (je ne mets pas mes mains dans le cambouis, je suis pur, etc.). Dans un système étatique, ce qui compte, c'est la force politique. Des voix non exprimées sont des voix inexistantes, donc négligeables. Quant au "et si tous les non votants de la Terre se tenaient par la main", cela me semble hautement improbable et de toute façon inefficace. Les politiciens ne réfléchissent pas en termes de symboles, mais de sièges. EDIT : grâce à ce message, je porte la marque de la bête.
L'affreux Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Le refus du vote est la voie de la bonne conscience (…) Et le vote est la voie du statu quo.
Taisei Yokusankai Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Le refus du vote est la voie de la bonne conscience (je ne mets pas mes mains dans le cambouis, je suis pur, etc.). Dans un système étatique, ce qui compte, c'est la force politique. Des voix non exprimées sont des voix inexistantes, donc négligeables. C'est bien beau tout ça, encore faut-il trouver le parti qui permettra de faire exister ta voix. Au niveau local, c'est encore possible (parfois), au niveau national, c'est une illusion. Si je ne te connaissais pas, je dirais que tu es naïf.
A.B. Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Bon le gar a fumé des trucs pas clairs http://en.wikipedia.org/wiki/Slavoj_Zizek
Taisei Yokusankai Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Toi aussi d'ailleurs, on en avait déjà parlé de ce Zizek ici-même il y a une ou deux semaines.
A.B. Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Toi aussi d'ailleurs, on en avait déjà parlé ici-même il y a une ou deux semaines. Qu'est-ce que ca apporte à la conversation au juste ?
Taisei Yokusankai Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Pas mordre, pas mordre. (Tu peux me préciser ce que la tienne apportait, s'il faut donner des points à chaque message?)
A.B. Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Pas mordre, pas mordre.(Tu peux me préciser ce que la tienne apportait, s'il faut donner des points à chaque message?) Je donne du background sur le personnage, il s'agit d'un méchant communiste qui apparemment a des idées assez tordues voire contradictoires.
yoook100% Posté 10 octobre 2007 Auteur Signaler Posté 10 octobre 2007 Qu'est-ce que ca apporte à la conversation au juste ? ça devait dire quelque chose comme : "ce n'est pas un bon critère de jugement". (Si je puis me permettre).
Taisei Yokusankai Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Je donne du background sur le personnage, il s'agit d'un méchant communiste qui apparemment a des idées assez tordues voire contradictoires. Zizek n'est justement pas un communiste, c'est encore plus tordu. Comme le dit yoook100% "ce n'est pas un bon critère de jugement": sur le sujet de cette conversation justement, ça n'a pas d'impact vu qu'un bon anar-cap comme toi est d'accord et qu'il se trouvera des gens dans son camp pour ne pas l'être. L'info n'est pas pertinente. Par contre, mon rappel qu'on avait déjà parlé du bonhomme il y a peu renverra le lecteur curieux vers un autre fil où ce genre de considérations a plus sa place. Mais je ne savais pas que tu étais aussi nerveux et que cette précision te mécontenterait à ce point.
A.B. Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Par contre, mon rappel qu'on avait déjà parlé du bonhomme il y a peu renverra le lecteur curieux vers un autre fil où ce genre de considérations a plus sa place. Mais je ne savais pas que tu étais aussi nerveux et que cette précision te mécontenterait à ce point. Au temps pour moi je pensais que tes propos s'adressaient à moi.
Taisei Yokusankai Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Au temps pour moi je pensais que tes propos s'adressaient à moi. OK, c'est vrai que, maintenant que je me relis, la confusion était envisageable. Sorry. Je modifie mon message.
Ash Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Le refus du vote est la voie de la bonne conscience (je ne mets pas mes mains dans le cambouis, je suis pur, etc.). Dans un système étatique, ce qui compte, c'est la force politique. Des voix non exprimées sont des voix inexistantes, donc négligeables. Quant au "et si tous les non votants de la Terre se tenaient par la main", cela me semble hautement improbable et de toute façon inefficace. Les politiciens ne réfléchissent pas en termes de symboles, mais de sièges.EDIT : grâce à ce message, je porte la marque de la bête. D'ailleurs plus le cercle des votants se restreint, plus il devient aisé de manipuler les votes.
L'affreux Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 D'ailleurs plus le cercle des votants se restreint, plus il devient aisé de manipuler les votes. Ce qui signerait la fin de la légitimité du système.
Bob Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Il existe toute une littérature économique sur le "paradoxe du vote" : http://antisophiste.blogspot.com/2005/11/l…xe-du-vote.html En deux mots : le fait de voter est coûteux, il s'agit essentiellement d'un coût d'opportunité (c'est-à-dire du temps pris sur sa journée pour se rendre au bureau de vote), or la probablité pour qu'une élection - surtout nationale - se joue à une voix près est nulle (et si c'était le cas elle serait certainement annulée). Il est donc irrationnel d'aller voter, sauf à éprouver une satisfaction intrinsèque à cet acte inutile.
L'affreux Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 En deux mots : le fait de voter est coûteux, il s'agit essentiellement d'un coût d'opportunité (c'est-à-dire du temps pris sur sa journée pour se rendre au bureau de vote), or la probablité pour qu'une élection - surtout nationale - se joue à une voix près est nulle (et si c'était le cas elle serait certainement annulée). Il est donc irrationnel d'aller voter, sauf à éprouver une satisfaction intrinsèque à cet acte inutile. C'est amusant ces analyses purement individualistes de mécanismes communautaires. Mais à côté de la plaque. L'analyste montre ici que sa grille de compréhension ne permet pas d'appréhender le phénomène, il en déduit non pas que la grille n'est pas la bonne, mais que le phénomène n'est pas le bon ! Je crois que je vais suivre l'avis de Chitah et lancer un débat sur le communautarisme.
yoook100% Posté 10 octobre 2007 Auteur Signaler Posté 10 octobre 2007 C'est amusant ces analyses purement individualistes de mécanismes communautaires. Pourquoi un individu ne pourrait-il pas appréhender les mécanismes collectifs ? ça lui échappe?
L'affreux Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Disons que ça échappe à certains individualistes.
Ash Posté 10 octobre 2007 Signaler Posté 10 octobre 2007 Ce qui signerait la fin de la légitimité du système. Et qui signera ?
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