Taranne Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Figurez-vous en effet que notre président n'aime pas La Princesse de Clèves: 16 avril 2008Le Président veut-il la peau de Mme de La Fayette ? Décidément, le Président a un un vrai problème avec elle. Entre eux, c’est du sérieux. Car il ne la lâche pas. Ce n’est plus de l’amour mais de la rage. Elle a dû lui résister dans sa jeunesse lycéenne et il ne lui a jamais pardonné, à la princesse de Clèves (1678). Car il vient de remettre ça. On se souvient des deux premiers épisodes de ce feuilleton. La première fois, c’était le 23 février 2006, une méchanceté lâchée devant un parterre UMP rigolard à Lyon par le candidat Sarkozy. La deuxième fois, ce fut le 20 avril 2007. La troisième s’est donc inévitablement produite le 4 avril dernier à Bercy. Le Président y lisait une longue déclaration sur la modernisation des politiques publiques et la réforme de l’Etat devant des ministres, des parlementaires et des fonctionnaires des Finances. L’entame de l’ancien occupant des lieux donnait le ton (“J’ai vu que l’on s’était occupé du bâtiment sur la Seine. Ce truc vert que l’on a collé dessus, cela doit être de l’architecture. Chacun ses goûts”) quand soudain : “… Les premières victimes de l’organisation actuelle, ce sont les fonctionnaires. Innombrables sont ceux qui m’ont dit : A quoi ça sert qu’on se donne du mal, on a l’impression que tout le monde s’en moque ! Et la qualité de vie d’un fonctionnaire, ça compte aussi. C’est tout ce que nous engageons (…) sur la mobilité, sur la reconnaissance du mérite, sur la valorisation de l’expérience, sur la possibilité pour quelqu’un d’assumer sa promotion professionnelle sans passer un concours ou faire réciter par coeur la Princesse de Clèves ! Ca compte aussi dans la qualité de vie d’un fonctionnaire…” Dans la mesure où le recueil des discours du Président ne constitue pas ma lecture de chevet, en ce moment, j’avoue que cette nouvelle saillie m’avait échappé. Je dois donc à un fidèle lecteur d’avoir été voir du côté de Charlie-Hebdo où Philippe Val vient de consacrer un éditorial à la question Clèves. Il s’y dit accablé non seulement par cette attaque renouvelée contre Mme de La Fayette, mais encore par le silence des milieux littéraires et intellectuels. Non qu’il faille se demander s’il faut mourir pour la Clèves comme autrefois pour Dantzig, mais tout de même, quelle léthargie : “Un tel désaveu, une telle injustice, résonnent comme une résignation à la médiocrité.” écrit-il. Pas de quoi en faire une affaire, mais bien assez pour secouer le cocotier des idées, ou ce qu’il en reste. Juste pour dire que ce signe d’époque est mauvais signe. Qu’il y a quelque chose de vil et de bas dans cette manière si démagogique de susciter des rires gras sur le dos non d’un quelconque auteur controversé, mais sur ce que l’histoire littéraire française a de plus brillant, de plus éclatant et de plus enviable en la personne de Mme de La Fayette. Comme si, après plusieurs mois de sevrage bling-bling imposé par le très proche entourage et une vertigineuse chute de popularité dans les sondages, le naturel avait repris le dessus dans la relative intimité de son ancien bureau de Bercy face à ses anciens collaborateurs. Quel est donc son problème : l’exceptionnelle capacité de séduction de Monsieur de Nemours qui le rend fou de jalousie ? L’effacement du narrateur qui ne dit “je” qu’une seule fois, cinglant camouflet aux centaines de “je” qui ponctuent les discours sarkoziens ? l’esprit même de cet exquis traité sur l’art d’aimer et l’art de plaire dont les ressorts lui échappent manifestement ? Insulter de cette manière répétée, lourde, insistante la Princesse de Clèves, nouvelle galante qui est soit dit en passant la matrice du roman français moderne, prend une résonance extra-littéraire, sans quoi ce serait anecdotique. C’est cracher sur la légèreté, le goût de la nuance en toutes choses, l’esprit de finesse, la grandeur d’une langue, une forme de sensibilité qui lui tragiquement étrangère. Au fond, sur une certaine idée de la France. On avait déjà compris que le candidat Sarkozy ne la partageait pas. Au cas où l’on aurait eu des doutes, le Président Sarkozy tient absolument à nous rappeler que lui non plus ne la partage pas. Sur ce point au moins, il est cohérent. Navrant. Et dire que l’on se moque de Berlusconi… “La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux ; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n’en était pas moins violente, et il n’en donnait pas des témoignages moins éclatants…”. Ce sont les premiers mots de La Princesse de Clèves. De quoi se réconcilier avec l’humanité lorsqu’on l’a prise en grippe. Que l’on ne nous dise pas qu’il y a des choses plus importantes : il y en a toujours eu et il y en aura toujours. A ceci près que ce qui est menacé de notre société, de notre culture, de notre langue à travers le crachat adressé à la Princesse de Clèves représente justement une bonne partie de ces si importantes choses. Lorsqu’il faut choisir son camp, je choisis celui-là. http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/04/16/le-president-veut-il-la-peau-de-la-princesse/ Les commentaires sont priceless, notamment cette citation du désormais incontournable Philippe Val: “Le choix d’un « ouvrage de dame » – comme on disait déjà autrefois, afin de ridiculiser les écrits féminins – pour stigmatiser le ridicule et l’inutilité de l’amour de la littérature révèle un ma-chisme d’un autre âge. Mais on peut également y voir une certaine cohérence. Dans un pays qui n’aurait pas transformé ses littéraires en parias et les études de lettres en poubelle, ni Ségolène Royal, ni Nicolas Sarkozy n’auraient été finalistes dans une élection présidentielle au suffrage universel. L’un et l’autre sont les produits d’un mépris institutionnel pour l’intelligence de la langue, laquelle est l’outil primordial pour penser sa vie, la politique et la justice. Dans une démocratie, la parole est essentielle, elle a du sens et du pouvoir, celle des citoyens comme celle des représentants. Elle est ce qui décide et juge de l’action. Mépriser ce qui fait le pouvoir de la langue, c’est-à-dire sa capacité à exprimer quelque chose de la réalité, c’est se résigner au mensonge permanent, à la manipulation, à l’à-peu-près et à la dissimulation qui sont les mauvaises herbes qui envahissent une langue négligée. Les artistes, les écrivains, les philosophes, sont les trappeurs d’une réalité dont la percep-tion est fuyante et malaisée. La liberté n’est qu’au prix d’un saisissement du réel, ce qui demande toujours un certain effort mêlé d’une certaine jubilation.Alors, on va dire, oui, mais on ne peut pas tout garder de la littérature, ni de l’histoire de l’art, ni de l’histoire des idées. Il faut se débarrasser du médiocre, de l’inaccompli, du superficiel, du raté, du mauvais. Bien sûr, mais le temps qui passe s’en charge. Il suffit de lire les grandes anthologies de poé-sie pour s’en convaincre. On y découvre ça et là quelques chefs-d’œuvre inconnus, mais, en gros, ce qui est resté de notre Moyen Âge jusqu’à aujourd’hui, ce sont bel et bien les meilleurs – Rutebeuf, Villon, La Fontaine, Verlaine… Le réel qu’ils ont fait surgir de leurs phrases, du fond des siècles, brille encore de tout son éclat. C’est notre patrimoine de connaissance de la vie, c’est l’échelle par quoi nous gagnons notre liberté intellectuelle, critique, existentielle, c’est un trésor que tout responsable politique doit présenter à son peuple comme un bien inaliénable… … C’est grâce à la littérature que la langue nous permet de nous communiquer des choses assez fortes pour nous comprendre un peu et nous relier les uns aux autres. Sans la littérature, sans Mme de La Fayette, c’est chacun pour soi, TF1 pour tous, et nos désirs cantonnés dans l’impuissance. A noter que personne ne se demande si ce n'est pas précisément à force de ne produire que des littéraires pas franchement "saisis du réel" que la France en est là où elle est aujourd'hui. Une chose est sûre en tout cas: ce n'est pas encore demain la veille que nos compatriotes réaliseront qu'un politicien est un gestionnaire, et non un guide suprême, que l'école est faite pour transmettre les savoirs de base et non "former des citoyens" et que notre culture nationale n'a pas le monopole de la grandeur ni de la profondeur (sauf celle de l'ennui) P.S.: Ceux qui se sont fait suer en lisant la PdeC, levez la main…
Saucer Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Sarko est décidément le Mal. L'Anté-France. Il faudrait inventer un corrolaire au point Godwin : Plus une discussion sur un forum dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Sarkozy s'approche de 1. "PdeC" ? Ne me dis pas que… Paire de…
0100011 Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Sarko est décidément le Mal. L'Anté-France.Il faudrait inventer un corrolaire au point Godwin : Plus une discussion sur un forum dure longtemps, plus la probabilité d'y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Sarkozy s'approche de 1. Que veux tu : ça rime alors forcément ça attire les simples d'esprit comme les néons, les papillons de nuit (comme ça moi aussi je fais des rimes).
Taranne Posté 17 avril 2008 Auteur Signaler Posté 17 avril 2008 "PdeC" ? Ne me dis pas que… Paire de… Non, Princesse de Clèves, tout simplement.
h16 Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Nous en arrivons à la phase ultime pour ces crétins lobotomisés où que Sarko fasse ou pas, il sera sujet de critique, la plus acerbe possible. Il ne fait rien ? C'est scandaleux : il devrait faire, surtout vu ce qu'il est payé et (embrayer sur ses augmentations de salaire, la misère en Fraônce, etc…) Il fait des trucs ? Si on n'en parle pas dans la presse, c'est que c'est suspect ou inutile et ça démontre soit le machiavélisme, soit la pusillanimité du personnage ! Et si on en parle dans la presse, c'est parce qu'elle est toute acquise à sa cause, qu'il la corrompt, et qu'elle s'aplatit devant lui ! Formidable. Sarko est une lopette socialiste, ok. Mais c'est tout.
Saucer Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Que veux tu : ça rime alors forcément ça attire les simples d'esprit comme les néons, les papillons de nuit (comme ça moi aussi je fais des rimes). Joli (ça me dit kekchose) Non, Princesse de Clèves, tout simplement. Je suis fatigué aujourd'hui, et j'ai l'esprit tordu. Donc, bon… Paire de Clèves, Princesse de Couilles…
Harald Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Les commentaires sont priceless, notamment cette citation du désormais incontournable Philippe Val : D'une manière générale, ce type ne vole pas plus haut que son journal. Autant dire qu'il ne sort que très rarement des profondeurs abyssales où les crétins gauchisant ont l'habitude de végéter. Ceci dit, je ne peux m'empêcher que sur ce point précis il n'a pas franchement tort : Dans un pays qui n’aurait pas transformé ses littéraires en parias et les études de lettres en poubelle, ni Ségolène Royal, ni Nicolas Sarkozy n’auraient été finalistes dans une élection présidentielle au suffrage universel. L’un et l’autre sont les produits d’un mépris institutionnel pour l’intelligence de la langue, laquelle est l’outil primordial pour penser sa vie, la politique et la justice. L'EdNat n'a eu de cesse, grosso modo depuis 1968, que de rayer de la carte ce que l'on appelait les humanités et qui contribuaient à former des esprits capables de raisonner sainement. P.S.: Ceux qui se sont fait suer en lisant la PdeC, levez la main… Je fais partie de ceux qui adorent la Princesse de Clèves.
Abominable NH Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Ceci dit, je ne peux m'empêcher que sur ce point précis il n'a pas franchement tort :L'EdNat n'a eu de cesse, grosso modo depuis 1968, que de rayer de la carte ce que l'on appelait les humanités et qui contribuaient à former des esprits capables de raisonner sainement. Je suis bien d'accord avec toi. Mais les propos de Val me font penser à cette phrase souvent utilisée sur le forum : "c'est fou comme l'on parle de soi lorsqu'on parle des autres".
Ronnie Hayek Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Nous en arrivons à la phase ultime pour ces crétins lobotomisés où que Sarko fasse ou pas, il sera sujet de critique, la plus acerbe possible. Un peu comme ici, quoi.
Abominable NH Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Un peu comme ici, quoi. Ouch ! Tu y vas un peu fort là tout de même.
Ronnie Hayek Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 Ouch ! Tu y vas un peu fort là tout de même. D'où mon smiley.
Abominable NH Posté 17 avril 2008 Signaler Posté 17 avril 2008 D'où mon smiley. OMG ! Tu es en train de me faire du 15è degré, je ne vois pas d'autre explication. EDIT : à la première lecture, j'avais compris que ton "ici" faisait référence au "blanc" séparant ta phrase de ton smiley.
A.B. Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 Moi j'ai bien aimé la princesse de Clèves, lu au lycée. Ca change des romantiques qu'on nous file systématiquement et que qui m'insupportent.
h16 Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 Moi j'ai bien aimé la princesse de Clèves, lu au lycée. Ca change des romantiques qu'on nous file systématiquement et que qui m'insupportent. Que même au point que tu rajoutes des conjonquetions.
Nick de Cusa Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 Que même au point que tu rajoutes des conjonquetions. H16! C'est un pronom qu'il y a en trop.
MMorateur Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 C'est un pronom qu'il y a en trop. Es-tu sur qu'il ne s'agit pas d'une conjonction de subordination ? (c'est déjà loin la 6ème).
Nick de Cusa Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 Mais ou et donc or ni car. EDIT: ah non, je suis allé trop vite, tu as écrit subordination; Non c'est. Je crois qu'on dit pronom relatif mais c'est vrai que c'est un peu loin. Mais le que ou le qui représentent bien un nom qui apparait ailleurs dans la phrase, donc ce sont des pro noms.
Ronnie Hayek Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 RH, tu as lu ce bouquin? Il y a presque vingt ans. Je n'en ai pas gardé un souvenir impérissable. Moi j'ai bien aimé la princesse de Clèves, lu au lycée. Ca change des romantiques qu'on nous file systématiquement et que qui m'insupportent. Peut-être parce que tu en es très proche ?
MMorateur Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 Peut-être parce que tu en es très proche ? Il me semble pourtant que les romantiques sont des contre-révolutionnaires patentés.
Ronnie Hayek Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 Il me semble pourtant que les romantiques sont des contre-révolutionnaires patentés. C'est un cliché scolaire, que je ne qualifierais même pas de franco-français, puisqu'il suffit de lire la préface d'Hernani: Le romantisme, tant de fois mal défini, n'est, à tout prendre, et c'est là sa définition réelle, si l'on ne l'envisage que sous son côté militant, que le libéralisme en littérature. Cette vérité est déjà comprise à peu près de tous les bons esprits, et le nombre en est grand ; et bientôt, car l'oeuvre est déjà bien avancée, le libéralisme littéraire ne sera pas moins populaire que le libéralisme politique. La liberté dans l'art, la liberté dans la société, voilà le double but auquel doivent tendre d'un même pas tous les esprits conséquents et logiques ; voilà la double bannière qui rallie, à bien peu d'intelligences près (lesquelles s'éclaireront), toute la jeunesse si forte et si patiente d'aujourd'hui ; puis, avec la jeunesse et à sa tête l'élite de la génération qui nous a précédés, tous ces sages vieillards qui, après le premier moment de défiance et d'examen, ont reconnu que ce que font leurs fils est une conséquence de ce qu'ils ont fait eux-mêmes, et que la liberté littéraire estfille de la liberté politique. Ce principe est celui du siècle, et prévaudra. Les Ultras de tout genre, classiques ou monarchiques, auront beau se prêter secours pour refaire l'ancien régime de toutes pièces, société et littérature ; chaque progrès du pays, chaque développement des intelligences, chaque pas de la liberté fera crouler tout ce qu'ils auront échafaudé. Et, en définitive, leurs efforts de réaction auront été utiles. En révolution, tout mouvement fait avancer. La vérité et la liberté ont cela d'excellent que tout ce qu'on fait pour elles et tout ce qu'on fait contre elles les sert également. Or, après tant de grandes choses que nos pères ont faites, et que nous avons vues, nous voilà sortis de la vieille forme sociale ; comment ne sortirions-nous pas de la vieille forme poétique ? A peuple nouveau, art nouveau. Tout en admirant la littérature de Louis XIV si bien adaptée à sa monarchie, elle saura bien avoir sa littérature propre et personnelle et nationale, cette France actuelle, cette France du dix-neuvième siècle, à qui Mirabeau a fait sa liberté et Napoléon sa puissance."
MMorateur Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 C'est un cliché scolaire, que je ne qualifierais même pas de franco-français, puisqu'il suffit de lire la préface d'Hernani: Ca m'apprendra à croire un prof de littérature… Cela dit on peut être libéral et contre-révolutionnaire. C'est même plutôt conseillé.
roubachov Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 C'est un cliché scolaire, que je ne qualifierais même pas de franco-français, puisqu'il suffit de lire la préface d'Hernani: Tu as raison, mais il ne faut néanmoins pas perdre de vue que Hugo et Lamartine furent, avant 1830, très laudateurs vis-à-vis de la royauté légitime. A la différence d'un Balzac, ils finirent par se rallier à la démocratie, mais en seconde partie de carrière. NB: sur l'évolution politique de ces deux poètes, on peut lire avec intérêt (je dis ça sans ironie) les oeuvres d'Henri Guillemin.
Ronnie Hayek Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 Je conseille plutôt la lecture de ceci (notamment à propos de la relation de Hugo au Panthéon/ex-Eglise Sainte-Geneviève) : Ca m'apprendra à croire un prof de littérature… Cela dit on peut être libéral et contre-révolutionnaire. C'est même plutôt conseillé. Il y en eut, au final, assez peu.
roubachov Posté 21 avril 2008 Signaler Posté 21 avril 2008 Je conseille plutôt la lecture de ceci (notamment à propos de la relation de Hugo au Panthéon/ex-Eglise Sainte-Geneviève) : Ah, c'est vrai, Guillemin n'aimait pas particulièrement Montalembert, me semble-t-il Cela étant, même si HG était la caricature du chrétien de gauche (voire plus), il a laissé des commentaires intéressants sur des auteurs tels qu'Hugo bien sûr (j'ai lu et relu son volume dans "Ecrivains de toujours"), Lamartine, Zola, Rousseau, Bernanos, et de manière nettement moins empathique Alfred de Vigny … et Benjamin Constant. Au niveau histoire, ses bouquins sont souvent nettement tirés par les cheveux (il croyait semble-t-il à un complot organisé en faveur de Pétain à la fin des années 30), mais j'avais adoré un essai où il montrait l'évolution des "nationaux et nationalistes" sous la IIIe: chauvins et revanchards avant 1914, capitulards car admiratifs des régimes totalitaires avant 1939-1940. Même si, là encore, par exagération, il faisait presque de Poincaré en 1914 l'équivalent de Bismarck en 1870 pour ce qui concerne le déclenchement de la Première Guerre Mondiale. Dans le même genre, il avait une certaine sympathie malheureuse pour Robespierre dans la mesure où ce dernier avait une foi en l'Etre suprême, moquée par les viveurs et corrompus qui peuplaient la Convention.
Taranne Posté 21 avril 2008 Auteur Signaler Posté 21 avril 2008 Il me semble pourtant que les romantiques sont des contre-révolutionnaires patentés. En Allemagne et en Angleterre, oui. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle Heine détestait le romantisme, qu'il connaissait de première main. En France, par contre, les choses sont plus complexes.
melodius Posté 22 avril 2008 Signaler Posté 22 avril 2008 Moi j'ai bien aimé la princesse de Clèves, lu au lycée. Ca change des romantiques qu'on nous file systématiquement et que qui m'insupportent. +1 Sarko prouve qu'il n'a aucun goût, la belle affaire.
A.B. Posté 22 avril 2008 Signaler Posté 22 avril 2008 Peut-être parce que tu en es très proche ? Je crois franchement que tu me cernes mal.
Ash Posté 22 avril 2008 Signaler Posté 22 avril 2008 C'est un cliché scolaire, que je ne qualifierais même pas de franco-français, puisqu'il suffit de lire la préface d'Hernani: "Il y avait péril, en effet, à changer ainsi brusquement d'auditoire, à risquer sur le théâtre des tentatives confiées jusqu'ici seulement au papier qui souffre tout ; le public des livres est bien différent du public des spectacles, et l'on pouvait craindre de voir le second repousser ce que le premier avait accepté. Il n'en a rien été. Le principe de la liberté littéraire, déjà compris par le monde qui lit et qui médite, n'a pas été moins complètement adopté par cette immense foule, avide des pures émotions de l'art, qui inonde chaque soir les théâtres de Paris. Cette voix haute et puissante du peuple, qui ressemble à celle de Dieu, veut désormais que la poésie ait la même devise que la politique : TOLÉRANCE ET LIBERTÉ."
Ronnie Hayek Posté 22 avril 2008 Signaler Posté 22 avril 2008 Voilà. Oui, c'est un peu du maire de Champignac en moins audacieux dans la pompe.
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