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Sarko contre l'OMC


Timur

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La tension monte entre Mandelson et Sarkozy sur les négociations à l'OMC

La présidence française de l'UE a débuté mardi sur une fausse note avec une controverse entre le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson et le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy au sujet des négociations à l'OMC qui entrent dans une phase très délicate.

"Je suis déçu par ce que le président Sarkozy a dit. A un moment comme celui-ci, où l'UE entre dans une difficile négociation, nous avons besoin d'unité, pas de division", a déclaré M. Mandelson à un journaliste de l'AFP peu avant l'ouverture d'une réunion de travail avec le gouvernement français à Paris pour le lancement de la présidence française.

"Les faits qu'il a décrits ne sont pas exacts et les critiques qu'il a faites ne sont pas justifiées", a-t-il ajouté, reprenant la substance d'un communiqué publié peu avant par son porte-parole à Bruxelles.

Cette réaction fait suite à de nouvelles critiques du président français lundi soir à l'encontre de M. Mandelson, qui négocie au nom de l'UE sur les dossiers commerciaux.

M. Sarkozy a affirmé dans une interview qu'il ne "laisserait pas faire" un accord à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) que le directeur général de l'OMC, Pascal "Lamy et M. Mandelson voudraient nous faire accepter" et qui sacrifierait la production agricole "sur l'autel du libéralisme mondial".

Cette attaque intervient alors que les négociations à l'OMC sont à un moment charnière, après six ans et demi de laborieuses tractations. M. Lamy a convoqué les ministres d'une trentaine de grandes puissances commerciales le 21 juillet à Genève à une réunion de la dernière chance.

Insatisfaite, Paris reproche à M. Mandelson d'avoir fait trop de concessions en matière agricole et de ne pas en avoir obtenu suffisamment en échange dans les domaines des produits industriels et des services.

En outre, elle le soupçonne, tout comme Pascal Lamy, d'être prêt à brader les intérêts européens pour obtenir un accord avant les élections présidentielles américaines, le successeur de George W. Bush pouvant potentiellement tout remettre en cause.

Lors d'un sommet européen, il y a deux semaines, le président français Nicolas Sarkozy avait déjà accusé M. Mandelson d'avoir joué un rôle dans le rejet du traité de Lisbonne en Irlande par sa position dans les négociations à l'OMC, les agriculteurs irlandais redoutent des coupes dans les subventions européennes.

Après avoir tenté d'ignorer les piques, le commissaire britannique, cible privilégiée des responsables français, semble perdre patience.

"Il ne s'agit pas d'individus, il ne s'agit pas de Peter Mandelson, de Pascal Lamy ou du président Sarkozy", a souligné mardi son porte-parole. "Il s'agit de donner un coup de pouce à l'économie mondiale" avec un éventuel accord à l'OMC.

Signe de sa mauvaise humeur: M. Mandelson a fait savoir qu'il ne participerait pas dans la soirée à un dîner organisé à l'Elysée, officiellement pour un problème d'agenda. Mais son entourage a fait savoir qu'il n'était "pas triste" d'y échapper après les récentes critiques.

Au-delà de la querelle avec M. Mandelson, la présidence française de l'UE démarre dans un climat tendu avec la Commission, à qui Paris reproche de ne pas réagir assez vite aux préoccupations des citoyens sur la hausse des prix pétroliers par exemple, ou dans le secteur de la pêche.

Dans une interview au quotidien Le Parisien lundi, le secrétaire d'Etat français Jean-Pierre Jouyet a estimé que la Commission "gagnerait a être plus souple, moins dogmatique". "Certains commissaires manquent parfois de sens politique", a-t-il regretté.

AFP.

Je rappelle que cette réunion de la dernière chance vise à trouver un accord sur le cycle de Doha (libéralisation des échanges en baissant les taxes de douane et en supprimant les subventions pour l'agriculture). On peut compter sur Sarkozy pour faire capoter définitivement la chose…

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D'un autre côté, l'OMC, c'est pas la panacée non plus.

Certes, mais c'est encore pire de réagir de façon aussi socialo-populiste devant l'OMC : qu'est-ce que Sarko le Rouge dirait si l'accord en question était véritablement libéral et si c'était Pascal Salin qui le négociait (exemple totalement au hasard) !!

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En résumé, nous allons continuer à subventionner notre agriculture, à absorber 43 % du budget européen pour la PAC, tout en instaurant de ridicules quotas qui nous sont très dommageables, car en période de croissance de la demande mondiale de denrées telles que le blé et le lait, je pense que l'abolition de la jachère et des quotas laitiers est plus que nécessaires… Le dirigisme européen est en train de nous faire perdre beaucoup d'argent, de même qu'il contribue (mais les Etats-Unis pratiquent très bien la subvention aussi, ne l'oublions pas) à asphyxier les économies en développement et le consommateur européen, car chacun pourrait acheter son blé moins cher (à 200 euros la tonne, ça ne serait pas de refus) si nos producteurs étaient soumis à une réelle concurrence… Ah, la belle hypocrisie que voici! L'UE qui, si souvent accuse la Chine ou autres de pratiquer le dumping social, fiscal et j'en passe, se prend à son propre jeu…

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La panacée n'existe pas.

En revanche, la panade existe, elle.

Il faudrait peut-être ouvrir un fil avec tous les coups reçus par la France pendant sa présidence de l'UE.

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Il ne faut pas chercher trop loin, le but de Sarkozy ce n'est pas tant de bloquer une libéralisation du commerce mondial agricole que de donner des gages aux peurs françaises en fusillant un Mendelson qui apparait libéral.

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Il ne faut pas chercher trop loin, le but de Sarkozy ce n'est pas tant de bloquer une libéralisation du commerce mondial agricole que de donner des gages aux peurs françaises en fusillant un Mendelson qui apparait libéral.

Quand la libéralisation du commerce mondial entraînera la faillite de centaines de milliers d'agriculteurs, tu verras si le Sarko n'ira pas tâter le cul des vaches au salon de l'agriculture en se dressant sur ses ergots, comme l'autre grande asperge.

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Quand la libéralisation du commerce mondial entraînera la faillite de centaines de milliers d'agriculteurs

:icon_up: quand quoi ?

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:icon_up: quand quoi ?

La PAC, c'est des dizaines de milliards d'euros dépensés en protectionnisme et en subventions aux agriculteurs européens, peu compétitifs et trop nombreux.

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La PAC, c'est des dizaines de milliards d'euros dépensés en protectionnisme et en subventions aux agriculteurs européens, peu compétitifs et trop nombreux.

Nan cherche pas, c'est juste Apollon : il a oublié ses grosses lunettes et n'arrive pas à lire les derniers posts. Ca va passer…

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La PAC, c'est des dizaines de milliards d'euros dépensés en protectionnisme et en subventions aux agriculteurs européens, peu compétitifs et trop nombreux.

Je ne pense pas que l'abolition de la PAC mettrait au chômage autant d'agriculteurs. Ensuite le premier bénéficiaire de la PAC c'est la reine d'Angleterre : beaucoup des subventions vont sur des exploitations de grande tailles, qui sont viables.

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Je ne pense pas que l'abolition de la PAC mettrait au chômage autant d'agriculteurs. Ensuite le premier bénéficiaire de la PAC c'est la reine d'Angleterre : beaucoup des subventions vont sur des exploitations de grande tailles, qui sont viables.

La moitié des agriculteurs français dépendent des aides de la PAC. En ce moment, on n'en entend guère plus parler à cause de la hausse des céréales mais si on supprimait les subventions agricoles, les taxes à l'importation et les aides pour les bio-carburants, il n'est pas exagéré d'avancer que plusieurs dizaines de pourcents des agriculteurs européens feraient faillite, surtout en France. Sarko s'est insurgé "contre la disparition de 100 000 emplois" qu'entraînerait la position de Mandelson sur les négociations de l'OMC.

http://fr.news.yahoo.com/euronews/20080702…br-115566a.html

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La moitié des agriculteurs français dépendent des aides de la PAC. En ce moment, on n'en entend guère plus parler à cause de la hausse des céréales mais si on supprimait les subventions agricoles, les taxes à l'importation et les aides pour les bio-carburants, il n'est pas exagéré d'avancer que plusieurs dizaines de pourcents des agriculteurs européens feraient faillite, surtout en France. Sarko s'est insurgé "contre la disparition de 100 000 emplois" qu'entraînerait la position de Mandelson sur les négociations de l'OMC.

http://fr.news.yahoo.com/euronews/20080702…br-115566a.html

Mouais, dans ce genre d'estimations on "oublie" toujours les forces positives : poussée vers l'innovation, recherche de gains de compétitivité. Et puis il y a un facteur exogène : la montée de la demande de nourriture qui pousse les prix vers le haut. Je ne crois pas aux projections pessimistes de fin de l'agriculture européenne.

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Mouais, dans ce genre d'estimations on "oublie" toujours les forces positives : poussée vers l'innovation, recherche de gains de compétitivité.

Autant de facteurs qui contribueraient à une baisse du nombre d'agriculteurs (et à une hausse des emplois chez leurs fournisseurs).

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La progression de la demande mondiale pourrait au contraire empêcher la disparition de trop d'emplois, si les agriculteurs étaient assez intelligents pour se reconvertir dans les domaines porteurs, franchement, si on abolissait les quotas laitiers de l'UE, je pense que l'on pourrait exporter jusqu'en Chine… Je suis d'accord que dans un premier temps, l'application des positions de Mandelson pourrait faire perdre des emplois, mais d'autres pourraient se créer sur le moyen terme (vu le cours des céréales par exemple), mais en tout cas, ni vous ni moins ne voulons continuer à payer pour une PAC qui ne fait qu'assister au lieu de responsabiliser… Si nos agriculteurs sont incapables d'être compétitifs, qu'ils se dégotent un autre job, en important des denrées alimentaires d'autres pays bien plus compétitifs nous baisserions les prix pour les consommateurs, in fine, nous aurions probablement plus de croissance (quoique si l'impact n'a lieu que sur les produits alimentaires, il pourrait n'être que marginal)… Je suis convaincu que la levée des subventions peut nous bénéficier, d'autant plus que nous n'avons aucun intérêt à maintenir des continents comme l'Afrique dans la misère avec des subventions malhonnêtes qui biaisent la concurrence et entretiennent une bande d'assistés. Ceci dit que l'on oublie pas que les Etats-Unis ne sont pas mauvais à ce jeu auquel ils s'adonnent volontiers…

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Autant de facteurs qui contribueraient à une baisse du nombre d'agriculteurs (et à une hausse des emplois chez leurs fournisseurs).

Pas forcément, la mode est au "bio", qui est peu productif. Pour avoir ses légumes sans pesticides, iul faut plus d'agriculteurs.

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Pas forcément, la mode est au "bio", qui est peu productif. Pour avoir ses légumes sans pesticides, iul faut plus d'agriculteurs.

Le bio, c'est environ 20% de productivité en moins. On parle de 50% d'agriculteurs dépendants des aides. 50%!

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Le bio, c'est environ 20% de productivité en moins. On parle de 50% d'agriculteurs dépendants des aides. 50%!

pas glop mais la libéralisation demeure souhaitable.

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Que penser alors du cas de la Nouvelle-Zélande dans les années 80 ?

Ils avaient arrêté les subventions agricoles du jour au lendemain et le secteur de l'agriculture a continué à croitre au lieu de se contracter.

Et où ai-je dit que l'agriculture ne croîtrait pas? J'ai dit qu'une bonne partie des agriculteurs français feraient faillite. Et non seulement ce n'est pas la même chose mais le fait que l'agriculture croîsse serait même plutôt une preuve qu'il y a des faillites car un marché libre qui croît sans faillites, ça n'existe pas.

En Nouvelle-Zélande, ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont demandé la fin des subventions:

http://www.newfarm.org/features/0303/newze…subsidies.shtml

Cet article indique que la situation fut mauvaise pendant 6 ans avant de se stabiliser en 1990. C'est d'ailleurs indiqué ici:

Rural population has kept pace with national population since 1986. Employment on farms has fallen somewhat (c'est moi qui souligne), but these losses have been balanced by increased rural employment in tourism-related businesses.

Donc, il y a moins d'agriculteurs mais autant de gens qui travaillent à la campagne qu'avant.

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