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Jacobinisme et paranoïa


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Ils sont beaux, les défenseurs de l'académie :

J'aimerais réagir à la Lettre aux membres de l'Académie française publiée par Ivon Balès dans Le Devoir concernant l'opposition de l'Académie à l'inscription des langues régionales à la Constitution. Elle me paraît receler quelques inexactitudes ou sophismes que je souhaite relever.

Sa lettre commence par une hypothèse où il s'agirait d'entendre que la France voudrait supprimer les langues régionales -- «C'est comme si on imposait l'anglais au Québec». Avec à la clef un raisonnement du type alternatif: c'est soit le français, soit les langues régionales.

En fait, il n'y a jamais eu de politique d'éradication. C'est à la fois le français et les langues régionales; c'est l'idée de coexistence qui correspond en fait à la situation française. Le français pour l'espace public et les langues régionales pour l'espace privé. Du reste, ces langues sont reconnues et aujourd'hui on peut passer le bac avec «option langue régionale». Les écoles qui les enseignent sont subventionnées par les pouvoir publics et/ou les municipalités. S'il y avait la moindre menace pour leur survie, ça se saurait! D'où le caractère très étrange de leur inscription dans la Constitution!

Ensuite, contrairement aux affirmations un peu aventurées de Ivon Balès, toutes les langues n'ont pas la même dignité. Même si l'on est linguiste -- et c'est mon cas -- et convaincu de la nécessaire pluralité et survivance de toutes les langues, on ne peut mettre sur le même plan ce qui est une grande langue de culture et un dialecte appauvri. Existe-t-il un Rousseau en occitan, un Tocqueville en basque, un Balzac en ch'ti pour faire allusion à un film récent, un Stendhal en breton, un Montesquieu en catalan?

Si une grande langue est vecteur de culture, on voit mal ce que les langues régionales auraient à nous proposer au-delà du folklore touristique. Hélas! Sauf peut-être le provençal dont s'était nourri Dante Alighieri, mais cela reste une littérature des XI-XIIe siècles! Pourquoi dans ces conditions vouloir «imposer» lyonnais, auvergnat, berrichon, gaga stéphanois et autres à des élèves qui ont déjà bien du mal à maîtriser le français? Ne serait-ce pas les tirer en arrière par le maillot, intellectuellement, s'entend?

Le français s'est construit autour de l'imposition d'une langue nationale. La France est fondée entièrement -- à la différence de l'Allemagne, monoethnique, monoculturelle -- sur une extrême diversité. S'il n'y avait pas eu une langue unitaire qui prenne le pas, sans les supprimer, sur les langues locales, alors il n'y aurait pas eu d'unité politique, pas de puissance publique, pas d'État, pas de civilisation française. Mais historiquement un ensemble flou, à la remorque de quelque Saint-Empire allemand, autrichien ou espagnol.

Ce qui est une donnée pour l'Allemagne, à savoir son unité linguistique de fait, a toujours été une difficulté, une conquête, une création, un fait d'histoire et de culture (de culture littéraire) pour la France. D'où l'hypersensibilité de l'opinion à cette question, qui est avant tout politique, et qui touche à l'existence, au coeur du fait français.

Toucher à la prééminence du français revient bien à s'attaquer à une construction politique multiséculaire qui a coûté tant de drames historiques pour se constituer. Cette vigilance sur le changement de statut des langues régionales, qui seraient inscrites dans la Constitution avant qu'il soit même fait mention du français, n'est pas illégitime et ne relève pas automatiquement de comportements condamnables et taxables d'obscurantisme.

Cette question des langues régionales en Europe est aussi à penser dans le cadre d'une géopolitique bruxelloise d'inspiration germanique. Il y a aujourd'hui en Europe des groupes d'intérêt qui militent pour un reformatage de l'Europe sur un modèle politique impérial. La manoeuvre qui consiste à encourager la reconnaissance de toutes les langues minoritaires n'est qu'un leurre, une stratégie oblique qui vise en fait à déconstruire, à détricoter les nations européennes autres que l'Allemagne, qui toutes incorporent des groupes d'appartenance linguistiquement minoritaires.

Ainsi, subtilement, on ne s'attaque pas frontalement aux États, mais on commence par une reconnaissance linguistique. C'est très «démocratique», ça semble n'engager à rien. Mais à partir de là, c'est le toboggan. De reconnaissance linguistique, on passe à la constitution de «communautés linguistiques», de là à la notion de «groupes ethniques». On monte le tout en mayonnaise et au bout du compte, ce sont des «droits culturels», des «droits spécifiques», des «identités» à respecter, bientôt des «droits politiques» et des minorités tyranniques qui, comme en Corse, n'auront de cesse de se dissocier de l'ensemble national.

Bruxelles a alors réussi son pari et peut régner en maître dans cette confusion. Ces fictions identitaires vont permettre de constituer à terme autant de confettis politiques désarmés, mais dépendants face à un pouvoir bruxellois de plus en plus fort. Ce retour au babélisme avec guérillas communautaires comme en Belgique, en Espagne, en Italie du Nord, ce retour aux tribus, cette libanisation programmée de l'Europe, n'est-ce pas quelque peu régressif?

Comme quoi, la grille de lecture «politiquement correcte» faite d'écologisme extrapolé, d'égalitarisme obsessionnel, de démocratisme radical et de marxisme résiduel ne constitue par un ouvre-boîte universel. Les académiciens ont peut-être bien des torts. Mais ils ont répondu avec pertinence à une provocation et à un vote irresponsable de la part des députés français. Mais que Ivon Balès se rassure. Le projet de déconstruction des nations européennes par le biais des langues reviendra très vite sur le tapis. Pas d'inquiétudes là-dessus.

http://www.ledevoir.com/2008/07/02/195993.html

Exercice : surligner en rouge les mensonges flagrants (10 points) et en vert les élucubrations sans fondement (10 points).

Posté
"…la grille de lecture «politiquement correcte» faite d'écologisme extrapolé, d'égalitarisme obsessionnel, de démocratisme radical et de marxisme résiduel…"

:icon_up: N'empêche, j'aime bien cette formule !

Posté
"mesuré", j'en déduis que ça veut dire "négationniste", alors.

Tu comprends pas grand chose visiblement. Terrible manque de recul, de nuance, de finesse, que de l'idée lourde dans son caractère figé et obtus.

N'importe quoi

La France n'est pas fondée sur une extrême diversité ? :icon_up:

Posté
Tu comprends pas grand chose visiblement. Terrible manque de recul, de nuance, de finesse, que de l'idée lourde dans son caractère figé et obtus.

1) c'est fou comme on parle de soi, etc…

2) quand ce type écrit "En fait, il n'y a jamais eu de politique d'éradication." c'est du négationnisme, purement et simplement, il n'y a pas d'autre terme. Pour croire à ce genre d'affirmation, il faut être soit un imbécile, soit un républicain, soit les deux.

Posté
La France est fondée sur une diversité regionale, comme l'Allemagne.

La France est en grande partie, le fruit de vagues succesives d'immigration.

1) c'est fou comme on parle de soi, etc…

:icon_up:

2) quand ce type écrit "En fait, il n'y a jamais eu de politique d'éradication." c'est du négationnisme, purement et simplement, il n'y a pas d'autre terme. Pour croire à ce genre d'affirmation, il faut être soit un imbécile, soit un républicain, soit les deux.

Il n'y pas d'éradication des langues régionales à partir d'une certaine époque. Il y a eu un projet de société, visant à faire du français la langue usuellement employée par tous, c'est nécessaire à la force d'une nation, d'un Etat nation. On a jamais mis une amende à un type dans la rue parce qu'il parlait créole. Faut arrêter avec la parano.

Et puis si tu crois que le morcellement du pays, qui soit dit en passant est une manoeuvre d'affaiblissement d'un tyran par un autre (l'europe), en langues régionales est une étape vers un plus de libertés individuelle, franchement tu te trompe lourdement. Il y a un très gros enjeu derrière cette histoire de langue régional, ce n'est pas une lutte d'invidus défendant une liberté, mais une lutte entres plusieurs pouvoirs, et entre ces pouvoirs je choisis volontier le parti de la république.

Posté
Il n'y pas d'éradication des langues régionales à partir d'une certaine époque. Il y a eu un projet de société, visant à faire du français la langue usuellement employée par tous, c'est nécessaire à la force d'une nation, d'un Etat nation. On a jamais mis une amende à un type dans la rue parce qu'il parlait créole. Faut arrêter avec la parano.

Et puis si tu crois que le morcellement du pays, qui soit dit en passant est une manœuvre d'affaiblissement d'un tyran par un autre (l'europe), en langues régionales est une étape vers un plus de libertés individuelle, franchement tu te trompe lourdement. Il y a un très gros enjeu derrière cette histoire de langue régional, ce n'est pas une lutte d'individus défendant une liberté, mais une lutte entres plusieurs pouvoirs, et entre ces pouvoirs je choisis volontiers le parti de la république.

Là, faut arrêter. L'école de Jules Ferry s'est montrée très dure envers les patoisants. Il n'y a pas si longtemps encore, mon paternel et ses copains, au fin fond du Cantal se prenaient des roustes par l'instit lorsqu'ils parlaient auvergnat pendant la récré. Tant et si bien que moi, fils, petit-fils, etc. d'une longue lignée arverne, dont le patronyme vient en droite ligne du gaulois, moi je ne parle pas cette langue parce que mon père avait peur que je vive ce qu'il a vécu.

Alors la république, je l'emmerde.

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Posté
Il n'y pas d'éradication des langues régionales à partir d'une certaine époque. Il y a eu un projet de société, visant à faire du français la langue usuellement employée par tous, c'est nécessaire à la force d'une nation, d'un Etat nation. On a jamais mis une amende à un type dans la rue parce qu'il parlait créole. Faut arrêter avec la parano.

Malheureusement, en l'occurrence, vous racontez n'importe quoi : l'extermination des langues régionales est un projet *explicitement formulé comme tel* lors de la révolution française, qui a vu naître des mesure aussi subtiles que "l'interdiction de parler allemand" en Alsace (ce qui, à l'époque, revenait à interdire à la majorité des habitants de la région de parler tout court)…

Des libéraux républicains, on aura tout vu. C'est quoi la prochaine étape ? Les libéraux fascistes ?

Posté
Là, faut arrêter. L'école de Jules Ferry s'est montrée très dure envers les patoisants.

Je n'ai pas dit le contraire. Mais on a pas vu de gendarmes débarquer dans les maisons pour contrôler si on parlait le français. Je préfère préciser, parce que des fois on a vraiment l'impression - à entendre certains discours - qu'on a mis en camps ceux qui parlaient patois. :icon_up:

Il n'y a pas si longtemps encore, mon paternel et ses copains, au fin fond du Cantal se prenaient des roustes par l'instit lorsqu'ils parlaient auvergnat pendant la récré.

Je sais bien. C'était le cas partout.

Tant et si bien que moi, fils, petit-fils, etc. d'une longue lignée arverne, dont le patronyme vient en droite ligne du gaulois, moi je ne parle pas cette langue parce que mon père avait peur que je vive ce qu'il a vécu.

Si tu parles pas cette langue c'est parce qu'il y a eu une faille dans la transmission. Le jacobinisme a certainement joué, mais c'est pas ce qui à fait que beaucoup de patois régionnaux ne sont plus parlés. Ce qui a rompu les patois, c'est le transport des populations d'une région à l'autre, parce que les moyens de transport ont commencé à le permettre et pour des raisons de travail.

Par exemple, moi qui vient de guadeloupe, je peux te dire que là bas, le créole on l'entend partout, à la radio, dans la rue, et dans les cours d'école, à tel point que quand j'étais petit j'avais un accent très pronnoncé qui interloquait les gens de mon âge, quand je venais en métropole. Et pourtant, là bas aussi, les instit défendaient de parler créole dans l'enceinte de l'établissement.

Enfin, si beaucoup aiment à parler de "langue régionale" il faut savoir que dans la plupart des cas, ce n'est pas de langues dont il s'agit, mais de patois.

Alors la république, je l'emmerde.

mediumgutenberghb3.jpg

Tu l'emmerde non par raison mais par sentiment. En fait ta haine de la république vient du passé. Mais je suis persuadé que les gens en ton genre, la regretteront dans 10 à 20 ans, en ce sens qu'elle était toujours mieux que ce qui viendra.

Mon attitude est conservatrice, la tienne est réactionnaire (mot à prendre dans le vrai sens, pas dans l'acception péjorative). Et le gros problème c'est que l'évolution actuelle, si on peut penser qu'elle fera arriver à une situation similaire à avant, en fait pas du tout. C'est un piège dans lequel beaucoup de réactionnaires tombent.

Et même si j'ai beaucoup de sympathie pour l'idée réactionnaire, en particulier royaliste pourquoi pas, je préfère la sagesse d'une position conservatrice. Au moins avec elle, il n'y à pas de pari à faire sur l'avenir.

Posté
Mon attitude est conservatrice, la tienne est réactionnaire (mot à prendre dans le vrai sens, pas dans l'acception péjorative). Et le gros problème c'est que l'évolution actuelle, si on peut penser qu'elle fera arriver à une situation similaire à avant, en fait pas du tout. C'est un piège dans lequel beaucoup de réactionnaires tombent.

Et même si j'ai beaucoup de sympathie pour l'idée réactionnaire, en particulier royaliste pourquoi pas, je préfère la sagesse d'une position conservatrice. Au moins avec elle, il n'y à pas de pari à faire sur l'avenir.

Ca sent le non-concept à plein nez là.

Posté
Tu l'emmerde non par raison mais par sentiment. En fait ta haine de la république vient du passé. Mais je suis persuadé que les gens en ton genre, la regretteront dans 10 à 20 ans, en ce sens qu'elle était toujours mieux que ce qui viendra.

Mon attitude est conservatrice, la tienne est réactionnaire (mot à prendre dans le vrai sens, pas dans l'acception péjorative). Et le gros problème c'est que l'évolution actuelle, si on peut penser qu'elle fera arriver à une situation similaire à avant, en fait pas du tout. C'est un piège dans lequel beaucoup de réactionnaires tombent.

Et même si j'ai beaucoup de sympathie pour l'idée réactionnaire, en particulier royaliste pourquoi pas, je préfère la sagesse d'une position conservatrice. Au moins avec elle, il n'y à pas de pari à faire sur l'avenir.

Conserver ce qui vient d'une révolution, ce n'est pas à proprement parler du conservatisme. D'ailleurs ce n'est pas tant l'idée républicaine que je n'aime pas mais la république française avec sa laïcité à la française, sa pseudo-démocratie et tout ce qui va avec de solidarité obligatoire, etc.

Posté
Je n'ai pas dit le contraire. Mais on a pas vu de gendarmes débarquer dans les maisons pour contrôler si on parlait le français. Je préfère préciser, parce que des fois on a vraiment l'impression - à entendre certains discours - qu'on a mis en camps ceux qui parlaient patois. :icon_up:

Je sais bien. C'était le cas partout.

Si tu parles pas cette langue c'est parce qu'il y a eu une faille dans la transmission. Le jacobinisme a certainement joué, mais c'est pas ce qui à fait que beaucoup de patois régionnaux ne sont plus parlés. Ce qui a rompu les patois, c'est le transport des populations d'une région à l'autre, parce que les moyens de transport ont commencé à le permettre et pour des raisons de travail.

Par exemple, moi qui vient de guadeloupe, je peux te dire que là bas, le créole on l'entend partout, à la radio, dans la rue, et dans les cours d'école, à tel point que quand j'étais petit j'avais un accent très pronnoncé qui interloquait les gens de mon âge, quand je venais en métropole. Et pourtant, là bas aussi, les instit défendaient de parler créole dans l'enceinte de l'établissement.

Enfin, si beaucoup aiment à parler de "langue régionale" il faut savoir que dans la plupart des cas, ce n'est pas de langues dont il s'agit, mais de patois.

Tu l'emmerde non par raison mais par sentiment. En fait ta haine de la république vient du passé. Mais je suis persuadé que les gens en ton genre, la regretteront dans 10 à 20 ans, en ce sens qu'elle était toujours mieux que ce qui viendra.

Mon attitude est conservatrice, la tienne est réactionnaire (mot à prendre dans le vrai sens, pas dans l'acception péjorative). Et le gros problème c'est que l'évolution actuelle, si on peut penser qu'elle fera arriver à une situation similaire à avant, en fait pas du tout. C'est un piège dans lequel beaucoup de réactionnaires tombent.

Et même si j'ai beaucoup de sympathie pour l'idée réactionnaire, en particulier royaliste pourquoi pas, je préfère la sagesse d'une position conservatrice. Au moins avec elle, il n'y à pas de pari à faire sur l'avenir.

Et ben, quand je parlais de négationnisme…

Je rappelle quand même que, si on a effectivement pas mis les patoisants dans des camps, les seuls pays qui ont eu une politique linguistique comparable à celle de la France révolutionnaire, c'est l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et l'Espagne franquiste…

On peut aussi parler de l'URSS, dont le "respect des cultures" se traduisait en pratique par l'imposition du Russe comme langue unique dans l'enseignement supérieur pour les pays satellites, l'utilisation obligatoire de l'alphabet cyrillique, et la russification du lexique scientifique et technique des ces langues.

Posté
Il n'y pas d'éradication des langues régionales à partir d'une certaine époque. Il y a eu un projet de société, visant à faire du français la langue usuellement employée par tous, c'est nécessaire à la force d'une nation, d'un Etat nation. On a jamais mis une amende à un type dans la rue parce qu'il parlait créole. Faut arrêter avec la parano.

Les hussards de la République, ça ne te dit rien ?

Posté
Les hussards de la République, ça ne te dit rien ?

Hussards de l'empire :

400px-8e_hussards_1804(fr).jpg

Hussard noir de la république :

460042814.jpg

Comme on dit : il n'y a pas photo.

Posté

Toi, tu admires l'armée impériale ? Rhoooo…

Posté

Il paraît difficile de nier que l'Etat a créé de toutes pièces la France, y compris des pièces éloignées les unes des autres (des Bretons, des Flamands, des Alsaciens, des Corses, des Basques, etc.) qui avaient leurs langues et leurs coutumes. Ce que la monarchie avait conquis, la république l'a homogénéisé dans la droite ligne des utopies révolutionnaires (la fabrique des citoyens désincarnés). Outre ce qui a déjà été signalé, je crois que 14-18 a beaucoup joué dans cette homogénéisation - j'avais lu, mais c'est à vérifier, que les paysans enrôlés pour la boucherie ne comprenaient parfois même pas les ordres de leurs officiers.

En même temps, l'actuel "retour" des langues régionales a, comme toujours en France, un côté très artificiel. Cela rejoint un peu le multiculturalisme dont on parle dans l'autre fil, une sorte d'idéologie d'Etat de la différence bureaucratisée qui ravit des politiciens. Je n'ai rien contre les langues régionales si les gens ont envie de s'y adonner, mais de là à faire entrer tout cela solennellement dans une Constitution qui ne ressemble déjà pas à grand chose et à faire croire qu'il s'agit d'un symbole important, je ne marche plus, cela me paraît du toc.

PS : je comprends aussi les arguments de Wallace, il ne faut pas tout mettre sur le dos du jacobinisme, les simples effets de l'économie et de l'information modernes auraient sans doute abouti à la domination d'une langue comme outil nécessaire pour les échanges.Cela s'observe dans tous les Etats-nations, même ceux qui n'ont pas eu l'ardeur égalitaire de nos républicains.

Posté

Je ne me prononce pas sur un éventuel "retour" des langues minoritaires. Ce qui est fait et fait. Mais je dis que celui qui nie le véritable génocide culturel et linguistique auquel a procédé la révolution française, celui là ment par la gueule.

Posté
Ca sent le non-concept à plein nez là.

Pourquoi ? Pour comprendre, il faut avoir une idée très précise sur la différence entre conservateur et réactionnaire.

Conserver ce qui vient d'une révolution, ce n'est pas à proprement parler du conservatisme. D'ailleurs ce n'est pas tant l'idée républicaine que je n'aime pas mais la république française avec sa laïcité à la française, sa pseudo-démocratie et tout ce qui va avec de solidarité obligatoire, etc.

Voilà qui donne raison à mes dire. Tu es plus réactionnaire que conservateur. Enfin, à mon humble avis. Etre conservateur, c'est vouloir au minimum rester à la position présente. Toi tu désires un net retour en arrière. Et là ou tu te fait avoir (si tu me permet l'expression), c'est que tu penses sans doute que que l'évolution futur des langues régionales à un lien avec ce qu'il en était dans le passé, et les motivations de ce passé également. Mais il n'en est rien. Je le redis, cette histoire n'est pas une affaire de luttes pour des libertés individuelles, mais c'est une concurence entre différends pouvoirs institutionnels.

Et ben, quand je parlais de négationnisme…

Je rappelle quand même que, si on a effectivement pas mis les patoisants dans des camps, les seuls pays qui ont eu une politique linguistique comparable à celle de la France révolutionnaire, c'est l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et l'Espagne franquiste…

Je l'attendais cette réaction. C'est l'Allemagne nazie ! Oh my god vous vous rendez compte ! Une nation ou tout le monde peut se comprendre dans une langue ! Ca pue le nazisme, hors de ma vue ! Satan !

Réaction type du petit blaireau de gauche dans le style Cohn Bendit ou Besancenot. La recette : Au bout de 5 minutes de conversation contradictoire, prendre un air effaré et dire "vous vous rende compte, les nazis ont fait pareil", également utiliser le vocabulaire adéquat comme le mot négationniste, ensuite concluez le plus tranquillement du monde que vous n'êtes pas fasciste au contraire de votre contradicteur. :icon_up:

Hussard noir de la république

460042814.jpg

C'est qui ?

Malheureusement, en l'occurrence, vous racontez n'importe quoi : l'extermination des langues régionales est un projet *explicitement formulé comme tel* lors de la révolution française, qui a vu naître des mesure aussi subtiles que "l'interdiction de parler allemand" en Alsace (ce qui, à l'époque, revenait à interdire à la majorité des habitants de la région de parler tout court)…

C'est complètement vrai. Je n'ai pas nié cela, relis moi. Je dis simplement que le développement ultérieur de la république, à partir du début du 19 ème n'a jamais reposé sur un génocide des langues régionales patois. Simplement parce que beaucoup de ces patois ont perduré. Tu confond un projet de société qui sous tend un minimum d'unicité de la langue avec une mise à mort des patois, le premier ne signifie pas forcément le second.

… j'avais lu, mais c'est à vérifier, que les paysans enrôlés pour la boucherie ne comprenaient parfois même pas les ordres de leurs officiers…

C'est vrai, et ils étaient fusillé pour désobéissance devant l'ennemie.

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Vous êtes une véritable anguille et en plus vous savez pas lire.

J'ai dit, et je le maintiens, et je suis pas le seul à dire ça, que la politique linguistique française menée depuis la révolution était comparable à la politique linguistique menée par l'Allemagne nazie, c'est à dire une politique de négation culturelle, négation des identités (voir l'Espagne fasciste, où on forçait les catalans et les basques à prendre des noms à consonance castillane, voir encore la Turquie actuelle, ou on a fait des procès à certaines familles parce qu'ils avaient *donné un nom à consonance kurde à leur enfant*).

L'unification linguistique, c'est une réponse fascisante à un problème qui n'existe pas - quand la diversité linguistique est forte, le bilinguisme, le trilinguisme sont la norme, des langues véhiculaires comprises et parlées par tous émergent naturellement, sans que personne n'ait à renoncer à sa langue maternelle.

Et donc, qu'à une époque des gens se soient vus explicitement interdit d'employer la seule langue qu'ils connaissaient, ça ne vous choque pas ? Pire, vous le justifiez ? Et quel autre qualificatif que celui "fasciste" croyez-vous qu'il convienne d'employer pour désigner votre attitude jacobine de nationaliste paranoïaque et raciste, qui se vautre dans les mirages de l'unicité et de l'indivisibilité républicaine, vastes entreprises crapuleuses de gommage historique des différences au nom de cette chimère ethnocentriste allergique à tout écart qu'on appelle patrie, arrêtez-moi je vais vomir !

Ah, je me prend soudain de nostalgie pour le moyen-âge, époque où, parce que la langue administrative était une langue morte, le latin, on pouvait au quotidien parler sa langue natale, et même s'en servir pour écrire des chansons de geste, sans avoir à subir les orchidoclastiques remontrances de ces déchets francolâtres qui par leurs conspirations chafouines et leurs actes mesquins ont contribué à mener la culture française d'aujourd'hui à sa vrai place : celle qu'on est prié de laisser aussi propre qu'on l'a trouvée.

Salut à toi, bâtard latino-germanique, moi qui suis gascon par mon père et pied noir d'origine espagnole par ma mère, je te laisse toi et ton navire franchouillard au naufrage vers lequel tu le conduis gaiement les yeux grand ouverts.

Posté
Salut à toi, bâtard latino-germanique, moi qui suis gascon par mon père et pied noir d'origine espagnole par ma mère, je te laisse toi et ton navire franchouillard au naufrage vers lequel tu le conduis gaiement les yeux grand ouverts.

Sépharade, c'est plus simple. :icon_up:

Posté
Vous êtes une véritable anguille et en plus vous savez pas lire.

J'ai dit, et je le maintiens, et je suis pas le seul à dire ça, que la politique linguistique française menée depuis la révolution était comparable à la politique linguistique menée par l'Allemagne nazie, c'est à dire une politique de négation culturelle, négation des identités (voir l'Espagne fasciste, où on forçait les catalans et les basques à prendre des noms à consonance castillane, voir encore la Turquie actuelle, ou on a fait des procès à certaines familles parce qu'ils avaient *donné un nom à consonance kurde à leur enfant*).

L'unification linguistique, c'est une réponse fascisante à un problème qui n'existe pas - quand la diversité linguistique est forte, le bilinguisme, le trilinguisme sont la norme, des langues véhiculaires comprises et parlées par tous émergent naturellement, sans que personne n'ait à renoncer à sa langue maternelle.

Et donc, qu'à une époque des gens se soient vus explicitement interdit d'employer la seule langue qu'ils connaissaient, ça ne vous choque pas ? Pire, vous le justifiez ? Et quel autre qualificatif que celui "fasciste" croyez-vous qu'il convienne d'employer pour désigner votre attitude jacobine de nationaliste paranoïaque et raciste, qui se vautre dans les mirages de l'unicité et de l'indivisibilité républicaine, vastes entreprises crapuleuses de gommage historique des différences au nom de cette chimère ethnocentriste allergique à tout écart qu'on appelle patrie, arrêtez-moi je vais vomir !

Ah, je me prend soudain de nostalgie pour le moyen-âge, époque où, parce que la langue administrative était une langue morte, le latin, on pouvait au quotidien parler sa langue natale, et même s'en servir pour écrire des chansons de geste, sans avoir à subir les orchidoclastiques remontrances de ces déchets francolâtres qui par leurs conspirations chafouines et leurs actes mesquins ont contribué à mener la culture française d'aujourd'hui à sa vrai place : celle qu'on est prié de laisser aussi propre qu'on l'a trouvée.

Salut à toi, bâtard latino-germanique, moi qui suis gascon par mon père et pied noir d'origine espagnole par ma mère, je te laisse toi et ton navire franchouillard au naufrage vers lequel tu le conduis gaiement les yeux grand ouverts.

Message profondément injurieux et blessant. Je ne répond pas à ce genre de chose.

J'arrête donc d'écrire sur ce fil, tant que les diffamations délirantes et autres accusations sévères n'auront pas été nettoyées.

Posté
Voilà qui donne raison à mes dire. Tu es plus réactionnaire que conservateur. Enfin, à mon humble avis. Etre conservateur, c'est vouloir au minimum rester à la position présente. Toi tu désires un net retour en arrière. Et là ou tu te fait avoir (si tu me permet l'expression), c'est que tu penses sans doute que que l'évolution futur des langues régionales à un lien avec ce qu'il en était dans le passé, et les motivations de ce passé également. Mais il n'en est rien. Je le redis, cette histoire n'est pas une affaire de luttes pour des libertés individuelles, mais c'est une concurence entre différends pouvoirs institutionnels.

Vous avez visiblement besoin de lire des auteurs conservateurs.

Posté
Ils sont beaux, les défenseurs de l'académie :

http://www.ledevoir.com/2008/07/02/195993.html

Exercice : surligner en rouge les mensonges flagrants (10 points) et en vert les élucubrations sans fondement (10 points).

Le problème, mon cher Legion c'est que vos messages suivants sont remplis de mensonges flagrants et d'élucubrations sans fondement.

Vous mélangez la volonté affichée à l'époque de la Terreur (qui a été une brève période et où les discours ont tenu plus de place que les actes) avec la politique menée plus de 80 ans plus tard par Jules Ferry.

Dans le cas de l'école républicaine, on trouve d'ailleurs le même phénomène dans tous les États nationaux qui se constituent au XIXe siècle : on met en place une langue nationale unifiée que l'on fait apprendre aux petits écoliers. Dans le cas de la France, il s'agit surtout de diffuser la langue parlée par les élites à l'ensemble de la population.

Entre la Terreur et l'école de Ferry, il n'y a pas eu de politique cohérente.

D'abord parce que l'État ne s'occupait pas directement de l'école primaire abandonnée aux initiatives communales et souvent confiée aux ordres enseignants (Frères de la Doctrine chrétienne).

Dans l'enseignement secondaire, contrôlé par l'État de Napoléon à 1850 (c'est la IIe République qui crée des écoles secondaires libres c'est à dire indépendante de l'État) le latin occupe une plus grande place que le français. Et cela ne change guère ensuite : les écoles libres mettant aussi l'accent sur les humanités.

A partir du moment où les républicains tiennent le pouvoir réellement dans les années 1870, ils s'efforcent de gagner les campagnes (pour simplifier, dans les villes, tout le monde parlait français, l'Alsace n'étant plus française après 1870) et donc diffuser le français c'est aussi une façon de faire passer l'adhésion à la république identifiée à la nation.

J'ajoute, mais cela n'a aucun rapport avec le débat, que je connais très bien et personnellement l'auteur du texte qui a provoqué ce fil.

EDIT : coquille corrigée.

Posté

Une petite question en passant, suite à une idée qui m'est passée par la tête (si si ça m'arrive) : le fait que le français n'ait pas ou peu d'accentuation tonique ne prouverait-il pas que l'uniformisation de la langue a débutée à une époque plus ancienne et a été menée d'une manière à la fois plus approfondie et plus artificielle que dans la plupart des autres pays ? Ou bien cela n'a-t-il rien à voir ?

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