Bastiat Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 Bastiat, tu me réponds que Ferry n'était pas libéral parce qu'il était colonialiste… or, de mon côté, j'en ai parlé pour montrer qu'il s'est trouvé plusieurs libéraux (républicains ou non) qui ont défendu le colonialisme. Voilà tout. Et qu'il fût laïciste, évidemment, mais cela n'ôte rien à son libéralisme (au contraire, ajouterais-je en étant perfide). Non, ce que je dis, c'est qu'il cumule vraiment, mais alors vraiment beaucoup de tares définitivement inacceptables. Ce n'est pas mon propos. Je n'ai pas écrit qu'il y avait une fatalité à ce que des libéraux fussent colonialistes. J'ai constaté que plusieurs d'entre eux se sont ralliés à cette politique, notamment au nom d'idéaux libéraux (il suffit de voir comment on nous vend certains guerres aujourd'hui pour s'apercevoir que cette manière d'agir n'est pas tombée dans l'oubli et pour vérifier combien tant de libéraux suivent la fanfare militaire sans broncher). Nuance, nuance. Non, je prend Tocqueville avec sa position sur l'algérie, je prend ollivier avec sa guerre de 1870, à regret. Je n'adhère pas pour autant à l'analyse radicale d'un Rothbard sur les questions internationales. Plein d'autres ont des "petits" défauts comme Jefferson avec sa plantation entretenue par des esclaves. La plus part des auteurs que j'ai lu ne me plaisent pas intégralement, je sais pourtant reconnaitre leur libéralisme indéniable. Je ne fais nullement de l'idolatrie. Mais vraiment Jules Ferry, il cumule. Je suis loin d'être un fan de l'ami Jules. Cependant je lui reconnais au moins un mérite. Celui d'avoir créé un système scolaire qui a instruit plus que correctement des générations complètes d'ouvriers, de paysans qui savaient écrire un français que beaucoup envieraient y compris en ces lieux, savaient leur arithmétique. La manière dont le système a évolué par la suite est largement dû à ce qui s'est passé après la libération et je crois qu'aucun honnête homme ne s'aventurerait à lui en faire reproche. Sans être spécialiste de la question, j'ai souvent lu et entendu que le taux d'alphabétisme dans les années 1880 était déjà très élevé. J'ai trouvé ça vite fait, avec un taux de signature de 80-90% lors des mariages en 1985. http://histoiremesure.revues.org/document816.html#tocto3
Ronnie Hayek Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 Non, ce que je dis, c'est qu'il cumule vraiment, mais alors vraiment beaucoup de tares définitivement inacceptables.Non, je prend Tocqueville avec sa position sur l'algérie, je prend ollivier avec sa guerre de 1870, à regret. Je n'adhère pas pour autant à l'analyse radicale d'un Rothbard sur les questions internationales. Plein d'autres ont des "petits" défauts comme Jefferson avec sa plantation entretenue par des esclaves. La plus part des auteurs que j'ai lu ne me plaisent pas intégralement, je sais pourtant reconnaitre leur libéralisme indéniable. Je ne fais nullement de l'idolatrie. Mais vraiment Jules Ferry, il cumule. Nouvelle question propice à soulever des débats passionnés : "peut-on être libéral et cumulard ?"
Ronnie Hayek Posté 28 août 2008 Signaler Posté 28 août 2008 La pataphysique, ça vaut oulipo d'balle. Comme disait Mac-Mahon : "Queneau, Queneau !"
Bastiat Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Les graves égarements d'Alexis de Tocqueville je ne connaissais pas sa position sur l'esclavage… la vache ça fait une sacrée casserole là par contre (mais bon je ne suis pas historien) « La conservation des colonies, écrivit-il, est nécessaire à la force et à la grandeur de la France. » Confirme comme je l'avais lu je ne sais plus ou que pour lui l'important lui semblait la conquéte d'Alger et non de l'algérie qui correspondait alors à 3 provinces (Constantine, Titteri, et Mascara) de l'empire otoman. Ceci pour avoir face aux Britanniques le contrôle de la méditerranée. Comme évidement rien ne va jamais comme prévu dans les grands plans gouvernementaux pour la grandeur de ceci ou cela, une conquête ne plait jamais aux habitants légitimes, moyennant quoi il faut "pacifier" (avec les crimes que l'on sait). « deux législations très distinctes en Afrique parce qu'il s'y trouve deux sociétés très séparées. » Cette remarque me parait tout à fait fondée, je doute fort que que les gens du cru aient accepté EN PLUS de la conquête que des lois étrangères ne remplacent celles musulmanes traditionnelles. Dans l'article, la citation de Tocqueville me parrait employé COMPLETEMENT à contre sens. Elle n'a aucun lien avec celle qui précède qui fait plutôt allusion aux négociations entre acteurs gouvernementaux/politiques. Il y a toujours un danger à prendre des citations isolées… sur ce point l'article me semble fort léger (surtout pour un prof d'histoire) voir éventuellement … malhonnête.
Blueglasnost Posté 29 août 2008 Auteur Signaler Posté 29 août 2008 Beaucoup d'autres ? Adam Smith, Frédéric Bastiat, Jean-Baptiste Say, Yves Guyot déjà et ce sont des poids lourds du libéralisme (hormis pour le dernier) si je puis dire… Nouvelle question propice à soulever des débats passionnés : "peut-on être libéral et cumulard ?" Je n'en sais trop rien, néanmoins je m'interroge sérieusemment sur la nature du "libéralisme" de Jules Ferry, créer l'école publique n'est pas forcément ce qu'il y'avait de plus libéral à faire, vous l'admettrez, d'autant plus que son rôle était à l'époque (mais est-ce que ça a vraiment changé?) de faire du bourrage de crâne, d'insuffler des valeurs républicaines, du patriotisme aux élèves, d'autant que cela se faisait non sans force coercition (volonté de promouvoir un enseignement public qui permettrait d'imposer la langue française au détriment des dialectes, histoire de favoriser la fameuse "cohésion sociale et nationale" dont tout planificateur a besoin pour imposer une échelle de valeur lui permettant d'arracher l'adhésion de la population à ses fins, dans un scénario typiquement hayékien)… Pour moi, le "libéralisme" de Jules Ferry, s'il existe réellement, est empli de contradictions et est très impartiel au demeurant.
Invité jabial Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Il a vraiment soutenu la colonisation? L'a -t-il dit/écrit explicitement? Bah non, tu avais écrit décolonisation, comme tu le remarques toi-même. Bastiat était contre la colonisation. Au passage, Ferry prog je veux bien, mais Ferry libéral
Saucer Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Bah non, tu avais écrit décolonisation, comme tu le remarques toi-même. Bastiat était contre la colonisation.Au passage, Ferry prog je veux bien, mais Ferry libéral Sans parler de Ferry Boat. Nan mais sans dec'.
Harald Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Sans parler de Ferry Boat. Nan mais sans dec'. Fa Ferry golo.
Ronnie Hayek Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Adam Smith, Frédéric Bastiat, Jean-Baptiste Say, Yves Guyot déjà et ce sont des poids lourds du libéralisme (hormis pour le dernier) si je puis dire… Je n'en sais trop rien, néanmoins je m'interroge sérieusemment sur la nature du "libéralisme" de Jules Ferry, créer l'école publique n'est pas forcément ce qu'il y'avait de plus libéral à faire, vous l'admettrez, d'autant plus que son rôle était à l'époque (mais est-ce que ça a vraiment changé?) de faire du bourrage de crâne, d'insuffler des valeurs républicaines, du patriotisme aux élèves, d'autant que cela se faisait non sans force coercition (volonté de promouvoir un enseignement public qui permettrait d'imposer la langue française au détriment des dialectes, histoire de favoriser la fameuse "cohésion sociale et nationale" dont tout planificateur a besoin pour imposer une échelle de valeur lui permettant d'arracher l'adhésion de la population à ses fins, dans un scénario typiquement hayékien)… Pour moi, le "libéralisme" de Jules Ferry, s'il existe réellement, est empli de contradictions et est très impartiel au demeurant. Les termes "libéral" et "constructiviste" ne sont pas antinomiques. Au passage, Ferry prog je veux bien, mais Ferry libéral Des libéraux indiscutables - et érudits - le déclarent pourtant. Sans parler de Ferry Boat. Nan mais sans dec'. Pour le dire en un parler moderne : Ferry, Ferry l'édit.
free jazz Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Dans la lignée de la mauvaise compréhension du libéralisme, J-F K. commet un article sous forme d'exhortation aux libéraux et aux conservateurs pour sauver le "vrai libéralisme" du "néocapitalisme postfinancier" ^^ qui menace de "refonder le communisme sur une base privée" : Adresse aux idéologues de la droite libérale Et de citer à sa rescousse Constant, Guizot, Thiers, Tocqueville, Adam Smith ou Frédéric Bastiat… tout n'est pas faux dans son diagnostic, mais les quelques éclairs de lucidité sont noyés dans un tel écheveau de fantasmes sur le libéralisme que c'en est franchement comique.
Bastiat Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Interrogation d'autant plus pertinente que les succès les plus spectaculaires en matière de croissance, quantitative sinon qualitative, à caractère néolibéral, sont affichés par la Chinedonc, par le Vietnam communiste, mais aussi par une Russie poutinienne qui a mis au service de cette dynamique une gouvernance de type étato-soviétique, par l'Inde ultrafonctionnarisée dont le dirigisme de type social-démocrate fut, avant l'explosion actuelle, le moteur du développement, par des féodalités pétrolières arabes, voire par le Brésil de Lula. A la lecture des âneries de jfk, je me dis qu'on a là un bon exemple du caractère mythique d'un 'libéralisme politique' à gauche. Les 'ex' communistes chinois notamment ont en effet lâché la bride sur beaucoup d'aspect commerciaux et contractuels mais la maintienne en revanche très fermement sur tout le reste. liberté religieuse extrêmement encadré ou persécution. censure médiatique massive. culture du nationalisme. interdiction de toute concurrence politique. propriété étatique de la terre comme moyen de pression définitif.
Saucer Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Dans la lignée de la mauvaise compréhension du libéralisme, J-F K. commet un article sous forme d'exhortation aux libéraux et aux conservateurs pour sauver le "vrai libéralisme" du "néocapitalisme postfinancier" ^^ qui menace de "refonder le communisme sur une base privée" :Adresse aux idéologues de la droite libérale Et de citer à sa rescousse Constant, Guizot, Thiers, Tocqueville, Adam Smith ou Frédéric Bastiat… tout n'est pas faux dans son diagnostic, mais les quelques éclairs de lucidité sont noyés dans un tel écheveau de fantasmes sur le libéralisme que c'en est franchement comique. C'est touchant de penser à… nous ? "L'anti politiquement correct officiel" disait Finkielkraut à son propos. Quand je pense qu'il parlait lors de la campagne présidentielle d' "abolir le libéralisme" (il ne l'appelait pas de ses voeux mais il émettait l'hypothèse, ce qui montre bien qu'il ne sait même pas de quoi il parle), aujourd'hui il essaie encore et toujours de fédérer autour de sa petite hystérie anti-Sarkozy. Surtout qu'on n'a pas besoin de ses analyses à la mords-moi le noeud pour ne pas aimer Sarko. J'ai toujours trouvé son verbiage de caniveau imbitable, il manie tellement de concepts, colle des étiquettes de partout, il ne les saisit même pas ! C'est en partie à cause de lui et de son Sarko-bashing que j'ai fini par voter pour l'aut' là, je le remercie pas.
Hidalgo Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Les termes "libéral" et "constructiviste" ne sont pas antinomiques. Tu parles sans doute de l'anarcapie que tous les individus appellent de leurs voeux.
Ronnie Hayek Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Tu parles sans doute de l'anarcapie que tous les individus appellent de leurs voeux. Pas nécessairement.
roubachov Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Pour en revenir à Jules Ferry, c'est une figure que j'aime beaucoup car c'est un libéral à la fois "conservateur-progressiste-laïc". Il est très représentatif d'un certain libéralisme à cheval entre le centre-gauche et le centre-droit, puisqu'il combattit tant les progs acharnés (les radicaux et les socialistes) que les monarchistes. Il est clair que Ferry aurait souhaité voir l'émergence d'un grand parti "centriste", faisant la synthèse des aspirations républicaines modérées et libérales.
Ronnie Hayek Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Pour en revenir à Jules Ferry, c'est une figure que j'aime beaucoup Il était équipé pour devenir favori :
Sous-Commandant Marco Posté 29 août 2008 Signaler Posté 29 août 2008 Il était équipé pour devenir favori : Je comprends mieux pourquoi Roubachov considère Jules Ferry comme à même de balayer à droite et à gauche. Très pratique pour ramasser les miettes des festins républicains.
Bastiat Posté 30 août 2008 Signaler Posté 30 août 2008 Pour en revenir à Jules Ferry, c'est une figure que j'aime beaucoup car c'est un libéral à la fois "conservateur-progressiste-laïc".Il est très représentatif d'un certain libéralisme à cheval entre le centre-gauche et le centre-droit, puisqu'il combattit tant les progs acharnés (les radicaux et les socialistes) que les monarchistes. Il est clair que Ferry aurait souhaité voir l'émergence d'un grand parti "centriste", faisant la synthèse des aspirations républicaines modérées et libérales. Moi vu ses convictions il m'aurais plutôt fait honte.
roubachov Posté 30 août 2008 Signaler Posté 30 août 2008 Je comprends mieux pourquoi Roubachov considère Jules Ferry comme à même de balayer à droite et à gauche. Très pratique pour ramasser les miettes des festins républicains. Cela dit, comme je l'ai déjà dit dans l'un ou l'autre topic, il est intéressant d'observer le positionnement successif attribué à J. Ferry et de ses descendants spirituels (Ribot, Waldeck Rousseau, Tardieu, Reynaud, Laniel, Pinay, …), disons des débuts de la IIIe République aux années soixante: ces libéraux modérés sont de plus en plus rangés à "droite" - ce qui correspond d'ailleurs tout à fait à la règle du sinistrisme politique mise en avant par Albert Thibaudet.
Bastiat Posté 30 août 2008 Signaler Posté 30 août 2008 Cela dit, comme je l'ai déjà dit dans l'un ou l'autre topic, il est intéressant d'observer le positionnement successif attribué à J. Ferry et de ses descendants spirituels (Ribot, Waldeck Rousseau, Tardieu, Reynaud, Laniel, Pinay, …), disons des débuts de la IIIe République aux années soixante: ces libéraux modérés sont de plus en plus rangés à "droite" - ce qui correspond d'ailleurs tout à fait à la règle du sinistrisme politique mise en avant par Albert Thibaudet. Si ce n'est qu'une partie non négligeable de la droite depuis cette époque déteste à juste titre ces faux libéraux, et que cette période à largement constituer à faire honnir en France le beau nom de libéralisme. (Pinay mis à part) S'il y a un libéral pour moi à cette époque c'est Aristide Briand. Venant de l'extrême gauche il sera exclu par la SFIO comme "renégat" et "traitre" pour sa résolution de la crise de séparation de l'église et de l'État. Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes […] ». Le premier article crée un large consensus. Le texte ne laisse que peu de marge pour son application, par les mots « assure » et « garantit ». Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte […] » il reçu le Nobel en 26 pour l'établissement d'une paix qui aurait pu être durable avec l'Allemagne sans la crise de 29. D’abord proche du syndicalisme révolutionnaire et grand défenseur de l'idée de la grève générale, il devient député socialiste de Saint-Étienne en 1902. En 1904, il quitte son poste de secrétaire général du Parti socialiste français.Il joue un rôle important dans le processus de laïcisation de l'État français. C'est à Briand plus qu'à Émile Combes[réf. nécessaire] que l'on doit, en 1905, la loi de séparation des Églises et de l'État et surtout sa mise en application. Ses talents d'homme pragmatique et de négociateur ont finalement permis une application mesurée et un accord de fait entre la République laïque et l'Église catholique. Aristide Briand le 9 décembre 1905 sut avant tout parvenir à l'achèvement d'un affrontement violent qui avait duré presque vingt-cinq ans et qui avait opposé deux visions de la France : la France catholique royaliste et la France républicaine et laïque (conflit des "deux Frances"). En mars 1906, il se voit confier le ministère de l'Instruction publique dans le gouvernement du radical Sarrien. Plus encore que celle de Millerand en 1899, cette initiative fut très mal perçue dans les rangs socialistes qui crièrent à la trahison. Quand Briand, devenu ministre, brisa des grèves, H.-P. Gassier signa une affiche désignée par le titre « Le Jaune ». Bien que socialiste, il s'était montré hostile sur la question du droit de grève aux fonctionnaires et a brisé une importante grève de cheminots. Jean Jaurès l'apostropha : « Pas ça ou pas vous » ajoutant que Briand, par son « jeu de duplicité, souille et décompose successivement tous les partis », alors que Maurice Barrès le qualifie de « monstre de souplesse ». En 1914, il confirme son rapprochement avec la droite en créant, aux côtés de plusieurs leaders du Parti républicain démocratique, une éphémère Fédération des gauches, dont il prend la présidence. Il ne rejoint pourtant pas son groupe parlementaire après les élections législatives de 1914. http://lycees.ac-rouen.fr/briand/aristide.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristide_Briand
Dardanus Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Si ce n'est qu'une partie non négligeable de la droite depuis cette époque déteste à juste titre ces faux libéraux, et que cette période à largement constituer à faire honnir en France le beau nom de libéralisme.(Pinay mis à part) S'il y a un libéral pour moi à cette époque c'est Aristide Briand. Venant de l'extrême gauche il sera exclu par la SFIO comme "renégat" et "traitre" pour sa résolution de la crise de séparation de l'église et de l'État. Article 1er : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes […] ». Le premier article crée un large consensus. Le texte ne laisse que peu de marge pour son application, par les mots « assure » et « garantit ». Article 2 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte […] » il reçu le Nobel en 26 pour l'établissement d'une paix qui aurait pu être durable avec l'Allemagne sans la crise de 29. http://lycees.ac-rouen.fr/briand/aristide.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristide_Briand Puisque l'on évoque un éminent député de Saint-Étienne. Petit extrait d'un journal stéphanois. Mémorial, 23 décembre 1927 M. Aristide Briand parlait de M. Mussolini :Comme moi, disait-il, il a été membre du parti socialiste ; et comme moi, il a dû abandonner ce parti dès qu’il a pris contact avec les réalités…Evidemment je ne suis pas allé aussi loin que lui ; mais les circonstances ne furent pas les mêmes…l’Italie a connu des heures plus difficiles que nous…en tout cas, nous sommes l’un et l’autre, des réalisateurs. Nous nous entendrons très bien…
Dardanus Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 En réalité, beaucoup ici ne comprennent pas que le paradigme politique était alors le libéralisme et que les débats se tenaient à l'intérieur de ce camp, et pas seulement entre les libéraux et les autres. Sur le plan économique, le libéralisme dominait. Clemenceau comme Passy utilisent l'argumentaire libéral pour contester l'intérêt économique de la colonisation. Leroy-Beaulieu est peut-être oublié aujourd'hui mais il était très connu de son temps. Les libéraux étaient donc divisés sur la question coloniale. Sans être spécialiste de la question, j'ai souvent lu et entendu que le taux d'alphabétisme dans les années 1880 était déjà très élevé. Évidemment car l'école publique n'a pas été créé par Jules Ferry mais par Guizot (assez libéral pour vous ?) qui a fait obligation à toute commune d'avoir une école primaire. Simplement les communes étaient libres de choisir les instituteurs et cet enseignement public était souvent confié à des religieux : pas toujours pour le meilleur. Savoir à peu près signer le jour de son mariage n'indique nullement une bonne maîtrise de l'écrit. Il faut regarder à quoi ressemblent les signatures.
Bastiat Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Puisque l'on évoque un éminent député de Saint-Étienne. Petit extrait d'un journal stéphanois.Mémorial, 23 décembre 1927 bon la hypercute du droit La capacité de séduction d'un mussolini comme d'un hitler est tout bonnement stupéfiante, ce qui me frappe dans la citation est à quel point il s'identifie à lui. La pratique du pouvoir de l'un et de l'autre sont cependant en complet opposé, c'est avant tout ce qui m'intéresse. Bastiat n'a t'il pas été un fervent de Rousseau comme il le dit lui même avant de dénoncer ses idées avec vigueur (dit il en espèrent ne pas se prendre d'autres citations de ce genre dans les dents ). Sur le plan économique, le libéralisme dominait. Clemenceau comme Passy utilisent l'argumentaire libéral pour contester l'intérêt économique de la colonisation.Leroy-Beaulieu est peut-être oublié aujourd'hui mais il était très connu de son temps. Les libéraux étaient donc divisés sur la question coloniale. Évidemment car l'école publique n'a pas été créé par Jules Ferry mais par Guizot (assez libéral pour vous ?) qui a fait obligation à toute commune d'avoir une école primaire. Simplement les communes étaient libres de choisir les instituteurs et cet enseignement public était souvent confié à des religieux : pas toujours pour le meilleur. Savoir à peu près signer le jour de son mariage n'indique nullement une bonne maîtrise de l'écrit. Il faut regarder à quoi ressemblent les signatures. Je ne nie pas que le climat eut à l'époque été plus libéral qu'aujourd'hui, ce n'est pas bien difficile. Mais c'est tout courant politique confondu. Ferry à des position qu'on retrouverais aujourd'hui au centre (parlementarisme) au FN (colognalisme) et à la LCR (Laicard). Note que je vois toute les différences entre la reforme scolaire de Guizo qui me semble tout à fait acceptable et à visiblement tout de même bien fonctionné et le rouleau compresseur centralisé et propagandiste de LF. Il faisait face aux congrégations subventionnées qui manifestement ne couvraient pas tout le territoire à défaut de supprimer les subventions c'est un moindre mal. Clémenceau s'attaque aussi à Jules Ferry sur la colonisation sur le plan éthiques. lien que je faisais page 2 du fil http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Ferry#E…30_juillet_1885 Ferry illustre les présupposés du racisme sous la IIIe République « Il y a un second point, un second ordre d'idées que je dois également aborder (…) : c'est le côté humanitaire et civilisateur de la question. (…) Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu'en effet, les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures… [Rumeurs sur plusieurs bancs à l'extrême gauche.] Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. » La réponse de Georges Clemenceau, le 30 juillet 1885 « Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures ! C'est bientôt dit. Pour ma part, j'en rabats singulièrement depuis que j'ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d'une race inférieure à l'Allemand. Depuis ce temps, je l'avoue, j'y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! (…) C'est le génie de la race française que d'avoir généralisé la théorie du droit et de la justice, d'avoir compris que le problème de la civilisation était d'éliminer la violence des rapports des hommes entre eux dans une même société et de tendre à éliminer la violence, pour un avenir que nous ne connaissons pas, des rapports des nations entre elles. (…) Regardez l'histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous y verrez la violence, tous les crimes déchaînés, l'oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé, tyrannisé par le vainqueur ! Voilà l'histoire de votre civilisation ! (…) Combien de crimes atroces, effroyables ont été commis au nom de la justice et de la civilisation. Je ne dis rien des vices que l'Européen apporte avec lui : de l'alcool, de l'opium qu'il répand, qu'il impose s'il lui plaît. Et c'est un pareil système que vous essayez de justifier en France dans la patrie des droits de l'Homme ! Je ne comprends pas que nous n'ayons pas été unanimes ici à nous lever d'un seul bond pour protester violemment contre vos paroles. Non, il n'y a pas de droit des nations dites supérieures contre les nations inférieures. Il y a la lutte pour la vie qui est une nécessité fatale, qu'à mesure que nous nous élevons dans la civilisation nous devons contenir dans les limites de la justice et du droit. Mais n'essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. Ne parlons pas de droit, de devoir. La conquête que vous préconisez, c'est l'abus pur et simple de la force que donne la civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires pour s'approprier l'homme, le torturer, en extraire toute la force qui est en lui au profit du prétendu civilisateur. Ce n'est pas le droit, c'en est la négation. Parler à ce propos de civilisation, c'est joindre à la violence l'hypocrisie. »
Ronnie Hayek Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 bon la hypercute du droit Tu veux dire que Dardanus est la plus mignonne des juristes ? (C'est "uppercut" que tu aurais dû écrire.) Ferry à des position qu'on retrouverais aujourd'hui au centre (parlementarisme) au FN (colognalisme) et à la LCR (Laicard). S'il n'y avait que la LCR a être laïciste…
Bastiat Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Tu veux dire que Dardanus est la plus mignonne des juristes ? non que ça "tranche net". Ouf belle pirouette . Je HAIS l'EdNat.
Serge Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Je HAIS l'EdNat. A ce stade, tu devrais la répugner
roubachov Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Ferry à des position qu'on retrouverais aujourd'hui au centre (parlementarisme) au FN (colognalisme) et à la LCR (Laicard). Cette phrase-là, je vais l'accrocher dans mon salon ou la mettre en citation Blague à part, j'ignorais que mes propres positions s'apparentaient à celles de la formation de Besancenot …
Bastiat Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Cette phrase-là, je vais l'accrocher dans mon salon ou la mettre en citation Blague à part, j'ignorais que mes propres positions s'apparentaient à celles de la formation de Besancenot … C'est un fait ils sont difficilement classable selon la grille politique moderne. Plus cela va plus je ne m'intéresse aux hommes politiques du passé QUE pour voir la façon dont leurs réformes ont évoluées. Chercher à les classer pour se les approprier et les mettre dans des cases me semble de plus en plus ridicule. Des connaissances en droit, en économie, en politique en psychologie sociale, et l'aide de spécialistes sont les outils nécessaires à la compréhension des dossier, l'histoire est indispensables pour voir ce qui à été tenté dans le passé et ce qui en est advenu. Quelque fut l'état d'esprit d'un J-F, si nous ne tenons pas compte de ce qu'il est advenu de sa politique, nous restons dans une idolatire qui ne vaut pas mieux que le dogme et l'on refait les erreurs des politiciens du passé. Alors autant fermer les yeux et proposer des réforme au hasard.
Adrian Posté 31 août 2008 Signaler Posté 31 août 2008 Une vidéo de plus… http://www.dailymotion.com/relevance/searc…s-liberau_music
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