Roniberal Posté 10 octobre 2008 Signaler Posté 10 octobre 2008 Le libéralisme est, fondamentalement, une pensée double: apologie de l'économie de marché, d'un côté, de l'Etat de droit et de la "libération des mœurs" de l'autre.Mais, depuis George Orwell, la double pressée désigne aussi ce mode de fonctionnement psychologique singulier, fondé sur le mensonge à soi-même, qui permet à l'intellectuel totalitaire de soutenir simultanément deux thèses incompatibles. Un tel concept s'applique à merveille au régime mental de la nouvelle intelligentsia de gauche. Son ralliement au libéralisme politique et culturel la soumet, en effet, à un double bina affolant. Pour sauver l'illusion d'une fidélité aux luttes de l'ancienne gauche, elle doit forger un mythe délirant: l'idéologie naturelle de la société du spectacle serait le "néoconservatisme", soit un mélange d'austérité religieuse, de contrôle éducatif impitoyable, et de renforcement incessant des institutions patriarcales, racistes et militaires. Ce n'est qu'à cette condition que la nouvelle gauche peut continuer à vivre son appel à transgresser toutes les frontières morales et culturelles comme un combat "anticapitaliste". La double pensée offre la clé de cette étrange contradiction. Et donc aussi celle de la bonne conscience inoxydable de l'intellectuel de gauche moderne. Sinon, rien à voir mais je viens de m'apercevoir que Le Figaro lui avait consacré un article (qui est passé inaperçu, ici, me semble-t-il) très récemment: http://www.lefigaro.fr/livres/2008/07/25/0…nservateur-.php
Apollon Posté 10 octobre 2008 Signaler Posté 10 octobre 2008 Dans le mode double-pensée, Michea est pas mal : critique qui adopte la manière, le vocabulaire, les codes de l'extrême-gauche, prétend attaquer le libéralisme mais n'en veut au fond qu'à la gauche libertaire.
Roniberal Posté 10 octobre 2008 Auteur Signaler Posté 10 octobre 2008 Ce court essai semble prometteur également:
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