Aphrael75 Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 l’Humanité des débats. MarchéAPRÈS LE MARCHÉ ? PERSPECTIVES ACTUELLES Maurice Décaillot, Expert agréé en Economie sociale Abordons un premier point : Est-on fondé à poser dès aujourd’hui la question d’un avenir situé après le marché, au-delà des sociétés marchandes ? La situation actuelle du capitalisme mondial permet, pensons-nous, d’y répondre. Ses profondes difficultés, dérives, menaces actuelles trahissent, bien au-delà du seul gonflement financier, certes écrasant, mais tirant son pouvoir des déséquilibres marchands essentiels, les effets séculaires, et aujourd’hui amplifiés, de la tenaille marchande enserrant les échanges mondiaux. Celle-ci, bien loin des mythes d’équilibre rabâchés, superpose aujourd’hui avec une intensité sans précédent l’effet de ses deux mâchoires : la dépression cumulative, dépréciative et appauvrissante de l’affrontement concurrentiel, et l’extorsion inflationniste et spoliatrice des dominations oligopolistiques (Décaillot, 1999, p. 138-142) . L’état actuel des forces productives, bien plus lourdement modelé par les rapports sociaux dominants qu’il ne les modèle lui-même, est aujourd’hui marqué par une circulation de l’information intense et rapide qui, dans le cadre marchand de la permanente recherche d’aubaines, accélère les déséquilibres du marché en les cristallisant, aggravant notamment l’accaparement oligopolistique, par les prix rentiers, des richesses et des informations, en même temps que les risques d’etouffement concurrentiel. Les effets politiques, sociaux, les enjeux vitaux de ces prévisibles naufrages, annoncés dans de précédents ouvrages (Gombeaud, Décaillot, 1997) en dépit de larges scepticismes, sont aujourd’hui lourdement menaçants pour tous, traduisant l’épuisement historique de pratiques qui, loin de leur proclamée modernité, sont aujourd’hui vétustes, au point que le système doit sa survie aux aides, dangereusement alourdies, des Etats assujettis. La conclusion est que l’anticipation d’une alternative aux pratiques marchandes est dès aujourd’hui d’autant plus nécessaire qu’un retard dans leur émergence ne pourrait que laisser le champ libre aux multiples désastres des combats sans issue. Après avoir ainsi, à la question « quand ? », répondu « maintenant », répondons à la question « où ? ». Bien des éléments suggèrent de répondre, en quelque sorte : « là-bas », Dans le sens où, comme par le passé lointain et proche, l’émergence des formes nouvelles de vie sociale ne se produit pas dans les hauts lieux des sociétés qui s’épuisent, mais dans des zones souvent marginales subissant leurs dislocations. Le raidissement autoritariste du capitalisme mondial, et son corollaire l’émiettement social qui l’aide à diviser pour régner, agissent en convergence, précipitant ses contradictions suicidaires déjà signalées par divers auteurs (Artus, Virard, 2007, 2008) : on ne peut indéfiniement à la fois écraser les pauvres par le dénuement, le surtravail, le chômage, la destruction sociale et l’oppression, et vendre rentablement aux pauvres, quand vendre aux riches ne suffit plus à satisfaire tous les riches affrontés dans la concurrence. La même dérive globale, qui assujettit les pouvoirs politiques et institutionnels au maintien de la loi marchande, rend aujourd’hui plus inefficaces que jamais les propositions réformistes de régulation étatique des mouvements de capitaux, d’assainissement réel de la vie financière mondiale, et plus encore de régulation des marchés mondiaux, dont l’OMC n’est pas la régulatrice, mais la gardienne autocontrôlée de leur dérégulation impérative. L’Etat, dont l’intervention, aujourd’hui surprenante pour certains, est depuis longtemps honnie lorsqu’elle régule, mais tout autant convoquée par les dominants pour les renflouer, ne sera pas plus demain qu’hier le sauveur de la société, non plus que le stratège d’une réelle transformation. Les promesses institutionnalistes, fréquentes, d’éventuels droits nouveaux, tels qu’une intervention des salariés, de nouveaux critères de gestion, fussent-ils appuyés sur une modulation voulue incitative, locale ou internationale, des conditions de financement, dans le contexte d’entreprises structurées par les groupes privés dominants, seront plus que jamais des impasses gravement décevantes. La même dérive réduit les marges d’efficacité des mouvements protestataires ou défensifs, tels que ceux qui réclament, aujourd’hui, d’un capitalisme s’enfonçant dans le déséquilibre, un travail décent ou une sécurité d’emploi et de formation. Ainsi émergent déjà, et émergeront nécessairement plus fermement, aux marges internes et externes des sociétés capitalistes, les premières formes innovantes, constructives, d’activité économique hors le marché. La question suivante serait alors : « quoi ? ». Qu’est-ce que le marché, et qu’est ce qui pourrait le remplacer en s’en écartant. Rappelons brièvement que bien des tentatives sociales ont souhaité ne pas reproduire les dominations passées, l’exploitation salariale du travail, l’accaparement privé spoliateur des richesses, mais ont échoué, une lacune essentielle étant l’absence d’un avenir pour de nouvelles formes, non marchandes, d’échange. On pointe donc ici l’importance cruciale du problème, en soulignant que sortir du marché n’est pas renoncer à l’échange en faveur de la distribution autoritaire ou technocratique, ni renoncer à l’évaluation et à la monnaie pour l’allocation arbitraire ou une irréalisable gratuité générale, mais aller vers l’échange vrai, c’est-à-dire réciproque, solidaire, entre personnes (individuelles ou groupées) socialement égales, selon une règle commune d’équité ; échange qui, aujourd’hui comme hier, ne peut être confondu avec la transaction marchande foncièrement dissymétrique. En effet, la transaction marchande, de ses lointaines origines à nos jours, est la cession d’un bien entre deux partenaires, réputés libres, négociée hors de toute attestation d’une équivalence réelle entre la richesse représentée par le bien cédé et la grandeur monétaire reçue en contrepartie. Elle est inévitablement inégalitaire, rompant ainsi les réciprocités sociales, dans toute la mesure où les partenaires sont, de fait, inégalement dotés, inégalement libres, les uns ne voulant, les autres ne pouvant faire respecter une équivalence ; ce déséquilibre se combinant cumulativement avec les déséquilibres de la propriété des ressources et de l’exploitation salariale de l’homme par l’homme, avec les effets mondiaux dont nous souffrons. L’échange équitable serait, on le sait depuis Aristote (Aristote, 2001, p. 146), tel qu’aucun partenaire ne gagne ni ne perde, chacun ayant ainsi « autant après qu’avant », ce qui rémunérerait ainsi l’apport véritable de chacun à la vie sociale. L’évaluation ainsi faite pourrait être arbitrée par un intervenant tiers, indépendant des parties, publiquement reconnu (Décaillot, 2003, p 107-116). Une telle pratique d’arbitrage serait le prolongement moderne, démocratisé, de multiples expériences sociales de tous les âges (Aristote, 2001, p. 145 ; Godelier, 2002, p. 262). Le prix marchand est admis comme le résultat légitime du consentement subjectif des deux partenaires. La valeur équitable serait l’évaluation d’une richesse réelle communément homologuée, définie selon une procédure générale qu’il est possible de formuler rationnellement. Un dogme traditionnel, s’appuyant sur la difficulté réelle d’une évaluation commune de biens distincts par nature, proclame impossible la définition de termes de l’échange équitables (Barrère, 2001, p. 29, note ; Lavergne, 1951). On peut montrer qu’en prenant en compte les valeurs moyennes de référence, les performances passées et actuelles de chaque activité concernée, il est possible de définir des procédures communément acceptables d’évaluation équitable des travaux, des biens, et également des services, et ceci en reconnaissant à la fois l’équilibre moyen de chaque société et les apports nouveaux de richesse réelle, l’équilibre interne de chacune et la diversité nécessaire des territoires. Ces évaluations pourraient être établies, de façon coopérative, avec l’aide de structures nouvelles, que nous appellerons ici des Places d’échanges équitables. Leurs fonctions pourraient inclure, de façon centrale, l’arbitrage, l’homologation et le suivi généralisés des termes de l’échange sous toutes leurs formes (prix, tarifs, rémunérations) ; suivi que les techniques actuelles permettent sans lourdeurs. Ces fonctions s’appuieraient sur une clarification des rapports entre offreurs et demandeurs reconnaissant le rôle de ceux-ci ; elles impliqueraient une prise en compte cohérente des performances qualitatives ; une évaluation équitable des services divers, ainsi que des apports de compétences. Pour être cohérentes avec leur ambition d’évaluation et de circulation équitable des richesses produites, ces pratiques devraient s’accompagner de la mise en place de structures nouvelles. Celles-ci assureraient une large information professionnelle transparente des travailleurs et de leurs mandataires ; elles fourniraient le cadre d’une autogestion démocratique des lieux d’activité et de leurs moyens, fondée sur l’accès de tous aux ressources professionnelles, rompant avec le salariat subordonné et maîtrisant ainsi, dans l’initiative des personnes au travail et de leurs groupements, le présent et l’avenir des activités, des ressources, des revenus, des échanges. Appuyées sur une régulation démocratique qui stimulerait l’adaptation équitable des activités à la demande sociale et ses indicateurs généraux, ces coopérations établiraient les signaux communs concernant l’accès aux activités, leurs normes de fonctionnement adaptées aux besoins des offreurs et des demandeurs, y compris les conditions de travail et de formation ; l’organisation coordonnée de leurs évolutions (développement ou reconversion) ; au besoin la réévaluation des activités homologuées. Elles garantiraient les moyens de l’accès universel aux ressources professionnelles, notamment en cas de reconversion. Elles contribueraient à des conventions démocratiques avec les partenaires et les institutions de la vie économique (notamment les consommateurs), politique, sociale et culturelle, de l’environnement. Elles inclueraient, avec les activités marchandes environnantes, des contacts confortant les structures équitables dans leur rôle ; elles faciliteraient une régulation des échanges entre zones locales visant l’équilibre viable et solidaire de chacune d’elles. Ces fonctions s’appuieraient sur des moyens mutualisés, à travers des structures novatrices de financement réciproque. Elles viseraient notamment, en perspective, avec l’apport de contributions générales, la dotation initiale de chacun en moyens professionnels, créant par là, en s’écartant de la loi marchande du plus fort et de ses saccages actuels comme de l’arbitraire étatiste, les conditions d’une activité à la fois librement créative pour chaque personne et solidaire avec tous. Une telle évolution de l’échange économique serait la condition d’un essor nouveau des services publics, repensés comme un échange démocratique de tous avec tous pour l’avantage commun, complément nécessaire (mais non substitut) de l’échange éonomique d’équivalents, et ainsi reconnu comme un élément conventionnel général de l’évaluation des biens et services. Des propositions plus précises peuvent être présentées sur chacun de ces points, appelant les élaborations collectives indispensables à de telles initiatives. Répondons alors à la question suivante : « qui ? ». Quels partenaires, quels acteurs sociaux pourraient s’engager dans les processus ainsi amorcés ? On le voit de par le monde : de nombreuses populations, lasses des déprédations du trafic marchand mondialisé, attendent non seulement des soutiens publics à leurs besoins essentiels, mais aussi, plus largement, de nouvelles façons de vivre le travail et l’échange hors de l’exploitation et de l’extorsion. En témoignent, y compris dans leur complexité, les changements intervenus en divers lieux du monde, tout d’abord en Amérique Latine. Il est probable que, face aux perturbations actuelles, des réorientations convergentes apparaissent sur d’autres continents. Les populations en situation économique difficile ou excluante seraient des acteurs potentiels importants de tels changements, et tout d’abord celles qui réclament activement des transformations. On sait qu’une partie des activités marchandes en situation faible (agriculteurs, petites et moyennes entreprises, activités de service, zones défavorisées, déstabilisées…) trouveraient également avantage à l’apparition de structures et de perspectives plus équitables. La création et la transmission de telles activités avec des appuis nouveaux, la recherche collective de solutions aux destructions d’activité aujourd’hui accélérées, les initiatives de collectivités locales, et bien entendu des pouvoirs démocratiques apparaissant en divers lieux, pourraient également favoriser les innovations du monde du travail et de la création. Une dialectique complexe relie le besoin d’initiatives économiques concrètes comme terrain de projets politiques cohérents, et le besoin d’appuis politiques clairs pour un essor effectif de telles initiatives. L’avancée démocratique en ce sens doit inclure, en écart avec le pur empirisme collectif, un moment d’élaboration rationnelle des outils communs de structuration, mobilisant notamment les acteurs de la réflexion économique, sociale, politique. Efforçons-nous alors de répondre à la question : « comment ? ». Quels processus, quels cheminements pourraient concrétiser de telles perspectives ? Un point paraissant essentiel serait que les partenaires souhaitant s’y associer établissent entre eux des rapports de solidarité mutuelle forts, durables, équitables, à travers des réseaux (Décaillot, 2004), qui seraient non seulement, comme par le passé, des réseaux d’aide mutuelle financière ou technique, mais aussi, centralement, de réseaux d’échanges mutuels des biens et services respectant, tels les Places d’Echanges équitables déjà mentionnées, les objectifs spécifiques communs d’équité. On sait toute les difficultés d’un tel impératif, provenant tant de l’entourage marchand concurrentiel que des pressions politiques, juridiques, financières et des accusations de « repli » qui les accompagnent. On évoquera particulièrement la dictature de la concurence dite « libre et non faussée », imposée par les pouvoirs européens, sacralisant le laissez-faire pour les trafics marchands et l’interdiction de faire pour la concertation démocratique des travailleurs solidaires, ou encore la pression exercée par les puissances dominantes pour étendre de façon contraignante les accords de libre échange, notamment en Amérique Latine. Le développement d’échanges équitables, d’abord dans les contextes les plus favorables, est cependant une voie indispensable vers de nouveaux équilibres, qui devait être empruntée au prix d’adaptations multiples à la diversité des situations. Cette émergence passe notamment par le contournement des structures lourdes, gaspilleuses, dominatrices du grand commerce actuel, et l’expansion de « circuits courts » reliant plus directement qu’aujourd’hui la production, la transformation, le transport, la diffusion aux acquéreurs des productions, à travers des structures transparentes contrôlées en commun, en outre moins gourmandes en ressources planétaires que les trafics à grande échelle actuels. Rappelons que, là encore, l’histoire humaine nous apprend que le contournement des strucures dominantes est depuis longtemps une voie établie de l’innovation sociale. Le développement persévérant, conséquent, solidaire, de ces nouvelles pratiques, clairement orientées, non vers une assitance palliative marginale au monde marchand, mais vers l’émergence de systèmes nouveaux de vie sociale, conduirait, de façon certaine, à des développements économiques équilibrés, et par là à des situations où les menaces de chômage, d’appauvrissement, de dénuement professionnel, d’assujettissement s’éloigneraient pour des populations importantes. Ainsi seraient émoussés les instruments de pression essentiels de la domination marchande, et se renforceraient les pouvoirs de négociation de l’ensemble des populations travailleuses et défavorisées, y compris dans leurs rapports avec les employeurs marchands capitalistes et les circuits aujourd’hui dominants. C’est aussi la condition pour que s’alimente concrètement l’information des citoyens et des structures politiques sur les possibilités réelles de transformation sociale, influant par la suite sur les équilibres sociaux globaux. Il est possible de dire dès aujourd’hui que de multiples initiatives d’acteurs de l’économie solidaire, de collectivités locales, de pays et de groupes de pays organisant entre eux des échanges équilibrés mutuellement avantageux, marquent les premiers pas d’un mouvement mondial fondamental vers la redéfinition, sous l’oeil des peuples, des nouvelles façons d’échanger vraiment qui, libérées du trafic marchand, ouvriront au monde, avec l’extinction de l’exploitation du travail humain, la voie vers des ères nouvelles de renaissance, dans la diversité de nos sociétés et de leurs expériences, de la réciprocité, de l’équité, de la solidarité essentielles à l’homme, ouvrant ainsi aux peuples du monde, dans la vraie liberté, l’immense avenir de l’histoire du genre humain. Références Aristote, Ethique de Nicomaque. Préface de J. Voilquin, Editions GF Flammarion, Paris 2001 (1965), p. 146. Artus P., Virard M.-P., Globalisation : le Pire est à venir. Editions La Découverte, Paris 2008. Artus P. Virard M.-P., Le capitalisme est en train de s’auto-détruire. Editions La Découverte, Paris 2007. Barrère C., Comprendre la Formation des Prix contemporains : Les Limites de l’Analyse marxienne. Dans : Le Capitalisme contemporain : Des Théorisations nouvelles ? Editions L’Harmattan, Coll. Recherches économiques François Perroux. Paris 2001, p. 29, note. Décaillot M. Au-delà du Marché, L’Economie humaine. Editions La Dispute, Paris, 1999. Décaillot M. Le Juste Prix. Etude sur la Valeur-travail et les Echanges équitables. Editions L’Harmattan, Coll. Economie et Innovation, Paris 2003. Décaillot M. Econome équitable : Saisir la Chance des Réseaux. Dans : Rasselet G. et al., L’Economie sociale en Perspective. Editions Presses universitaires de Reims, Reims 2004. Godelier M., L’Enigme du Don, Editions Flammarion, Coll. Champs, Paris 2002, p. 262. Gombeaud J.L., Décaillot M. Le Retour de la Très Grande Dépression. Editions Economica, Paris 1997. Lavergne B., L’Ecole Coopérative par Rapport à la Doctrine libérale. Dans : Revue d’Economie coopérative, N° 85, décembre 1951. Source : (badurl) http://www.humanite.fr/2008-11-22_L-Humani…TIVES-ACTUELLES (badurl) Vous pensez quoi de cet article ?
john_ross Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 Qu'il manque le lien vers l'article!
h16 Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 Un rêve en technicolor. Pas en technicolor. En monochrome. Rouge.
john_ross Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 Après le marché en général c'est apéro!
Aphrael75 Posté 24 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 24 novembre 2008 affrontement concurrenciel, etouffement concurrenciel, les riches affrontés dans la concurrence, formes innovantes, constructives, d’activité économique hors le marché (quel marché ?), sortir du marché n’est pas renoncer à l’échange, la tenaille marchande, de nouvelles formes, non marchandes, d’échange,… la transaction marchande, est la cession d’un bien entre deux partenaires, réputés libres, négociée hors de toute attestation d’une équivalence réelle entre la richesse représentée par le bien cédé et la grandeur monétaire reçue en contrepartie. Elle est inévitablement inégalitaire, rompant ainsi les réciprocités sociales, dans toute la mesure où les partenaires sont, de fait, inégalement dotés, inégalement libres, les uns ne voulant, les autres ne pouvant faire respecter une équivalence ; ce déséquilibre se combinant cumulativement avec les déséquilibres de la propriété des ressources et de l’exploitation salariale de l’homme par l’homme, avec les effets mondiaux dont nous souffrons. voilà le "marché marchand" selon l'auteur Il propose donc "un échange équitable, tel qu’aucun partenaire ne gagne ni ne perde, chacun ayant ainsi « autant après qu’avant », ce qui rémunérerait ainsi l’apport véritable de chacun à la vie sociale. L’évaluation ainsi faite pourrait être arbitrée par un intervenant tiers, indépendant des parties, publiquement reconnu …La valeur équitable serait l’évaluation d’une richesse réelle communément homologuée, définie selon une procédure générale qu’il est possible de formuler rationnellement"
Jester Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 J'ai juste lu le dernier paragraphe, ça a l'air mystique.
john_ross Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 J'ai juste lu le dernier paragraphe, ça a l'air mystique. La valeur équitable serait l’évaluation d’une richesse réelle communément homologuée, définie selon une procédure générale qu’il est possible de formuler rationnellement. En fait il veux le retour à l'étalon Or!
Aphrael75 Posté 24 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 24 novembre 2008 Selon l'auteur, après le marché, on pourra aller dans une des multiples Places d’Echanges équitables de notre ville, et échanger de façon à ni gagner ni perdre, en gros on se déplace pour se simple plaisir d'échanger équitablement, durablement, écologiquement, constructivement, donc on rentre après l'apéro sans voir gagné ni perdu, juste la satisfaction d'avoir participé, sympa non ?
john_ross Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 Non pas sympa si je ne gagne rien à échanger pourquoi j'échangerai? Quand deux individus participent à un échange c'est parce qu'ils y gagnent.
ledubitatif Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 Ca sent le réchauffé. Encore une tentative de détermination objective de la valeur et donc tout en découle, avec le couplet habituel, blablabla un volé et un voleur, bblabla la vraie valeur, blablabla les vilains qui ont le pouvoir et l'information volent les autres, blablabla tout changer monde merveilleux. Enfin bon c'est l'Huma. voilà le "marché marchand" selon l'auteurIl propose donc Il présuppose l'existence d'une valeur objective déterminable, et en profite pour délirer dans le constructivisme.
Brock Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 marché marchanddans la foulee, j'invente le ballon ballonnant je suis trop fort L’Etat, dont l’intervention, aujourd’hui surprenante pour certains, est depuis longtemps honnie lorsqu’elle régule, mais tout autant convoquée par les dominants pour les renflouer, ne sera pas plus demain qu’hier le sauveur de la société, non plus que le stratège d’une réelle transformation voila, tout est dit, remballez y a plus rien a voir. comme quoi, deux lignes suffisaient Efforçons-nous alors de répondre à la question : « comment ? ».enfin, y srait temps les objectifs spécifiques communs d’équité.foutaise, l'objectif commun n'est jamais l'equite, en plus c'est l'existence meme d'une inequite qui est la base de tout echange.foutaises.c'est fou comme on y voit plus clair en faisant du degraissage de texte texte original: Cette émergence passe notamment par le contournement des structures lourdes, gaspilleuses, dominatrices du grand commerce actuel, et l’expansion de « circuits courts » reliant plus directement qu’aujourd’hui la production, la transformation, le transport, la diffusion aux acquéreurs des productions, à travers des structures transparentes contrôlées en commun, en outre moins gourmandes en ressources planétaires que les trafics à grande échelle actuels. Rappelons que, là encore, l’histoire humaine nous apprend que le contournement des strucures dominantes est depuis longtemps une voie établie de l’innovation sociale.Le développement persévérant, conséquent, solidaire, de ces nouvelles pratiques, clairement orientées, non vers une assitance palliative marginale au monde marchand, mais vers l’émergence de systèmes nouveaux de vie sociale, conduirait, de façon certaine, à des développements économiques équilibrés, et par là à des situations où les menaces de chômage, d’appauvrissement, de dénuement professionnel, d’assujettissement s’éloigneraient pour des populations importantes. Ainsi seraient émoussés les instruments de pression essentiels de la domination marchande, et se renforceraient les pouvoirs de négociation de l’ensemble des populations travailleuses et défavorisées, y compris dans leurs rapports avec les employeurs marchands capitalistes et les circuits aujourd’hui dominants. trognon: Cette émergence passe par le contournement des structures dominatrices du grand commerce actuel, et l’expansion de « circuits courts » reliant plus directement qu’aujourd’hui la productionaux acquéreurs, à travers des structures contrôlées en commun, moins gourmandes en ressources que les trafics à grande échelle.Le développement conséquent solidaire de ces nouvelles pratiques, conduirait, de façon certaine, à des situations où les menaces s’éloigneraient pour des populations importantes. Ainsi seraient émoussés les pression essentiels de la domination marchande, et se renforceraient les pouvoirs de négociation des populations travailleuses et défavorisées, y compris avec les aujourd’hui dominants. je resume: 1.il faut bypasser les gros distributeurs (bravo, incroyable creativite strategique) 2.et tout ira mieux (bravo, incroyable qualite du spliff) Rappelons que, là encore, l’histoire humaine nous apprend que le contournement des strucures dominantes est depuis longtemps une voie établie de l’innovation sociale. je crois kc'est clair.ce texte a ete ecrit par un anarcap farouche.
Aphrael75 Posté 24 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 24 novembre 2008 je crois kc'est clair.ce texte a ete ecrit par un anarcap farouche. l'anarcap farouche en question a écrit un autre article sur "l’échange obscur et difficile", suivez le lien suivant : http://www.espaces-marx.org/spip.php?article261 il parle aussi de la doctrine libérale officielle
Saucer Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 Vous pensez quoi de cet article ? L’échange équitable serait, on le sait depuis Aristote (Aristote, 2001, p. 146), tel qu’aucun partenaire ne gagne ni ne perde, chacun ayant ainsi « autant après qu’avant », ce qui rémunérerait ainsi l’apport véritable de chacun à la vie sociale. L’évaluation ainsi faite pourrait être arbitrée par un intervenant tiers, indépendant des parties, publiquement reconnu (Décaillot, 2003, p 107-116). Une telle pratique d’arbitrage serait le prolongement moderne, démocratisé, de multiples expériences sociales de tous les âges (Aristote, 2001, p. 145 ; Godelier, 2002, p. 262). Toujours le même désir d'arbitrage bureaucratique et de pleins pouvoirs entre quelques mains. Sacrés rouges. Le prix marchand est admis comme le résultat légitime du consentement subjectif des deux partenaires. La valeur équitable serait l’évaluation d’une richesse réelle communément homologuée, définie selon une procédure générale qu’il est possible de formuler rationnellement. Un dogme traditionnel, s’appuyant sur la difficulté réelle d’une évaluation commune de biens distincts par nature, proclame impossible la définition de termes de l’échange équitables (Barrère, 2001, p. 29, note ; Lavergne, 1951). On peut montrer qu’en prenant en compte les valeurs moyennes de référence, les performances passées et actuelles de chaque activité concernée, il est possible de définir des procédures communément acceptables d’évaluation équitable des travaux, des biens, et également des services, et ceci en reconnaissant à la fois l’équilibre moyen de chaque société et les apports nouveaux de richesse réelle, l’équilibre interne de chacune et la diversité nécessaire des territoires. Subjectivité de la valeur. Marginalisme, tout ça. -> Le raisonnement ne tient plus, ainsi que toute l'utopie totalitaire qui en découle. Peut mieux faire.
h16 Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 c'est fou comme on y voit plus clair en faisant du degraissage de textetexte original: … trognon: je resume: 1.il faut bypasser les gros distributeurs (bravo, incroyable creativite strategique) 2.et tout ira mieux (bravo, incroyable qualite du spliff) je crois kc'est clair.ce texte a ete ecrit par un anarcap farouche. Voilà.
Aphrael75 Posté 24 novembre 2008 Auteur Signaler Posté 24 novembre 2008 Le prix marchand est admis comme le résultat légitime du consentement subjectif des deux partenaires ensuite La valeur équitable serait l’évaluation d’une richesse réelle communément homologuée, définie selon une procédure générale qu’il est possible de formuler rationnellement prix marchand contre valeur équitable, les deux partenaires ne sauraient pas la valeur "juste" des marchandises échangées selon l'auteur mais voyant les choses autrement si on mettait les choses dans ce sens là => prix équitable contre valeur marchand la valeur est effectivement subjective, et l'auteur nous sort sa théorie du juste prix, ce qui justifie la création d'un organisme capable de corriger ce qui est considéré comme "injuste" "barbare" "sauvage" … ce qui est proposé comme du "nouveau" pour remplacer "le capitalisme sauvage" n'est rien d'autre que du rechauffé totalitaire
Brock Posté 24 novembre 2008 Signaler Posté 24 novembre 2008 rechauffé totalitaire oui mais quand on veut distribuer un produit on se rends rapidement compte de la main mise quasi-mafieuse des gros distributeurs sur le reseau. c'est sur que si chacun pouvait distribuer librement ce serait deja plus simple (i.e. approvisionner ses detaillants sans voir son stock mysterieusement detruit parce qu'on n'est pas avec hachette, ou carrefour, etc…ca arrive souvent ce genre de 'mysteres' ) mais bon…
José Posté 25 novembre 2008 Signaler Posté 25 novembre 2008 …l’Humanité des débats… Fin de la lecture.
h16 Posté 25 novembre 2008 Signaler Posté 25 novembre 2008 oui maisquand on veut distribuer un produit on se rends rapidement compte de la main mise quasi-mafieuse des gros distributeurs sur le reseau. c'est sur que si chacun pouvait distribuer librement ce serait deja plus simple (i.e. approvisionner ses detaillants sans voir son stock mysterieusement detruit parce qu'on n'est pas avec hachette, ou carrefour, etc…ca arrive souvent ce genre de 'mysteres' ) mais bon… Le problème se situant alors dans la protection des biens et services, ainsi que dans les barrières (légales, physiques) érigées à l'entrée d'un marché (monopoles de droit, par exemple).
Drake Posté 25 novembre 2008 Signaler Posté 25 novembre 2008 Source : (badurl) http://www.humanite.fr/2008-11-22_L-Humani…TIVES-ACTUELLES (badurl)Vous pensez quoi de cet article ? Texte sans intérêt aucun, bien évidemment, mais qui peut être l'occasion de définir une stratégie générale de réponse face à un alter-comprenant néo-socialiste utopique, au cours d'une discussion que l'on n'aurait pu éviter. Je propose pour ma part la méthode suivante : écouter son argumentaire d'une oreille distraite, ou lire sa prose d'un derrière distrait, et lui poser la question de savoir si son projet implique la force et la coercition. Par exemple ici la question de la participation obligatoire des artisans, commerçants, agriculteurs, PME, à ces "places d'échanges équitables" (certes, il faut forcer un peu sa répugnance pour extraire au moins un ou deux mots de la diarrhée verbale). 1) Si oui, lui rappeler qu'il aura donc besoin pour imposer son projet de l'aide de l'appareil d'Etat, ce qui pose la question, pas mince, de l'accession au pouvoir (actuellement aux mains des trusts et de la bourgeoisie néo-libérale comme chacun sait). Mais surtout cette réponse dévoile le caractère liberticide avoué et revendiqué du projet : un communiste s'en moque, mais cela peut faire son effet sur l'auditoire. 2) En cas de réponse négative, implicant une participation purement volontaire au grandiose projet de transformation sociale qui va changer la face de l'humanité pour les siècles des siècles, la réponse est toute trouvée : "Et bien mon grand, sors toi donc les doigts du c lavier de ton ordinateur et va créer sans tarder ta phalanstère, ton réseau d'échange solidaire, etc., etc. L'éclatant succès de ton organisation, d'abord marginale, ne manquera pas d'attirer rapidement à elle la foule enthousiaste des nouveaux convertis pour atteindre aux dimensions d'une ère nouvelle d'équité festive et de bonheur citoyen. Mais surtout souviens-toi : pas te coercition, pas d'obligations, pas d'adhésions forcées, pas de coups de pelle dans le gueule des récalcitrants, pas de Guépéou, pas de Gestapo et d'abord pour commencer, pas de subventions publiques avec l'argent pris aux contribuables qui n'auraient pas tout de suite pigé l'intérêt du truc."
Brock Posté 25 novembre 2008 Signaler Posté 25 novembre 2008 mais c'est precisement ce qui empeche le communisme de fonctionner et les echangeurs solidaire de commencer quoi que ce soit: tous les autres autour, qui ne veulent pas jouer le jeu de la gratuité et persistent a acculer le fluffy au commerce catipaliste immooonde. les revendications communisantes sont celles d'enfants attardés, c'est aussi le cas des pulsions echangistes-solidaires a poncho péruvien qui ne sont rien d'autres que des fantasmes de gratuité-mise-en-situation ou le fluffy est au centre de tout, et tous ses désirs sont comblés. en meme temps le tous-en-semble-la-paix est un fantasme crétin pratiqué (en paroles au moins) par 75% de la population et 100% des génériques de dessins animés pour sauver-tous-les-enfants-de-la-tè-hai-rrreuuu.
Drake Posté 25 novembre 2008 Signaler Posté 25 novembre 2008 mais c'est precisement ce qui empeche le communisme de fonctionner et les echangeurs solidaire de commencer quoi que ce soit: tous les autres autour, qui ne veulent pas jouer le jeu de la gratuité et persistent a acculer le fluffy au commerce catipaliste immooonde. Le capitalisme est une rampe contre l'arbitraire généralisé. Les fluffys peuvent toujours crier "Au secours, je suis acculer à la rampe!", il n'empêche que chacun peut ici et maintenant créer sa structure de production ou d'échanges non-marchands. Le tout est qu'ils n'entraînent pas les autres dans leurs délires.
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