Lexington Posté 17 avril 2009 Signaler Posté 17 avril 2009 Pierre de Guerre, vous êtes président de la société de gestion d'actifs PhiTrust. Vous avez déposé des résolutions auprès de Sanofi-Aventis, Cap Gemini et Total pour que les rémunérations fixes et variables de leurs présidents non exécutifs soient entérinées en assemblée générale. Quel est votre objectif ?Sur le même sujet La législation française prévoit que les indemnités de départ, ou "parachutes dorés", et les plans de retraite des dirigeants qui sont également administrateurs - les présidents et, de plus en plus souvent, les directeurs généraux - soient votés sous forme de conventions réglementées lors des assemblées générales [AG], qui rassemblent les actionnaires. Le montant des jetons de présence est également voté en AG. Mais nous considérons que les autres rémunérations de ces dirigeants administrateurs ne doivent pas être seulement décidées en conseil d'administration. Les actionnaires doivent se prononcer. Cela donnerait une plus grande légitimité à ces rémunérations, et permettrait probablement d'éviter les dérives constatées. Comment avez-vous procédé et quel est le résultat ? Nous avons ciblé les rémunérations les plus emblématiques : celles des présidents non exécutifs touchant des bonus, alors que leur rôle se limite à présider le conseil d'administration, sans fonction opérationnelle. Les cas les plus criants parmi les premiers groupes à tenir leur assemblée générale étaient ceux du président de Sanofi-Aventis, Jean-François Dehecq, qui touchera au total, au titre de l'exercice 2008, 1,3 million en fixe et 975 000 euros de bonus (voir le document de référence, p. 166), et de celui de Total, Thierry Desmarest (1,1 million d'euros en fixe et 969 430 euros de part variable au titre de l'année 2008, selon le document de référence, p. 123), et enfin de Cap Gemini. Mais les discussions que nous avions entamées avec ces groupes n'ont pas abouti. Et les résolutions que nous avions déposées ont été refusées par les conseils d'administration, au motif que ces rémunérations ne sont pas de la compétence de l'assemblée générale. Pourtant, nous avions le quorum nécessaire de 0, 51 % du capital pour que ces résolutions soient soumises au vote des actionnaires ! A Sanofi-Aventis, nous avions ainsi reçu le soutien de seize grands et petits investisseurs français et internationaux. Nous avons donc décidé de poser une question orale sur ce sujet lors de l'AG. Ne faut-il pas légiférer ? Nous estimons que ce n'est pas nécessaire, puisque rien n'empêche les conseils d'administration de décider d'un vote des actionnaires en assemblée générale. En Grande-Bretagne, les rémunérations de tous les dirigeants administrateurs sont votées en AG. Il s'agit de résolutions non contraignantes, mais qui, une fois votées, interpellent nécessairement le conseil d'administration, puisqu'il est élu par les actionnaires. En France, la dernière édition du code éthique AFEP-Medef constitue une grande avancée sur la question des rémunérations, mais n'aborde pas ce sujet. Nous restons dans une démarche constructive, et discutons avec d'autres groupes parmi ceux dont les présidents non exécutifs touchent au moins un million d'euros par an, dont des bonus : L'Oréal, Vinci, EADS, Saint-Gobain et BNP-Paribas. Propos recueillis par Claire Ané Source: Le Monde. Un son de cloche légèrement plus libéral, ça fait du bien. Noter l'incompréhension sur la fin : la journaliste, engluée dans ses préjugés, demande s'il faut légiférer (sous-entendu pour limiter la rémunération des dirigeants). L'interviewé reste sur son idée, somme toute libérale, d'associer davantage les actionnaires à la rémunération des dirigeants, ce qui est leur droit évidemment Voir aussi rémunération des dirigeants
Invité rogermila Posté 17 avril 2009 Signaler Posté 17 avril 2009 Source: Le Monde.Nous estimons que ce n'est pas nécessaire, puisque rien n'empêche les conseils d'administration de décider d'un vote des actionnaires en assemblée générale. En théorie oui, mais en pratique il ne le font jamais. Les membres du CA sont choisis en comité restreint et de manière assez peu transparente ( on demande juste aux actionnaires en AG s'ils approuvent les choix). C'est le CA qui eventuellement pourrait s'opposer à certaines rémunérations, mais en pratique, comme chaque membre du CA n'a pas envie de faire de vagues pour garder sa place le plus longtemps possible.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.