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Société ou communauté


Hidalgo

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Posté

Pourquoi utiliser le mot société sachant qu'on a le mot communauté?

Quel contenu sémantique le mot société couvre-t'il que le mot communauté ne couvre pas déjà?

Il me semble que le mot communauté est plus descriptif que le mot société., qui me semble vide et nuisible.

Posté
Piste de réflexion : Communauté et société selon Tönnies d'Emile Durkheim

Ou ici.

J'ai justement commencé l'exposé du dernier CL par une référence à F. Tönnies :

Le sociologue Ferdinand Tönnies distinguait les communautés (« Gemeinschaft ») de nature « organique », et les sociétés (« Gesellschaft ») de nature « mécanique ». Un exemple de communauté : la famille. Un exemple de société : une association, ou encore une entreprise. En reprenant cette classification, intéressons-nous au type de lien qui unit deux individus. Dans une société, le lien « mécanique » est un libre accord de deux volontés : c'est le contrat. Dans une communauté, le lien est d'une autre nature. Ce qui attache un frère à sa soeur, un neveu à son oncle, ou deux amis entre eux, est un sentiment.

(source)

Posté

Pour communauté:

Un groupe qui mérite ce nom n'est pas une collection même organisée d'individus différents en relation les uns avec les autres ; c'est une masse indistincte et compacte qui n'est capable que de mouvements d'ensemble, que ceux-ci soient dirigés par la masse elle-même ou par un de ces éléments chargé de la représenter. C'est un agrégat de consciences si fortement agglutinées qu'aucune ne peut se mouvoir indépendamment des autres. C'est en un mot la communauté ou, si l'on veut, le communisme porté à son plus haut point de perfection. Le tout seul existe ; seul il a une sphère d'action qui lui soit propre. Les parties n'en ont pas.
C'est l'accord silencieux et spontané de plusieurs consciences qui sentent et pensent de même, qui sont ouvertes les unes aux autres, qui éprouvent en commun toutes leurs impressions, leurs joies comme leurs douleurs, qui, en un mot, vibrent à l'unisson

Comparez:

Quand à la communauté des souvenirs et des occupations, c'est elle qui donne naissance aux confréries, aux corporations politiques, économiques ou religieuses, où se trouvent réunis tous ceux qui s'adonnent aux mêmes fonctions, ont les mêmes croyances, ressentent les mêmes besoins, etc.

Avec ça:

Dans de telles sociétés où les individus ne sont pas distingués les uns des autres, la propriété est naturellement commune. Tout le groupe travaille en commun et jouit en commun. Il n'y a même pas propriété au sens moderne du mot, mais possession (Besitz) et possession collective.

Franchement, bof-bof. (Merci quand même pour le lien).

Il parle bien de village par opposition à la ville. Peut-être que le mot Gemeindschaft est intraduisible, comme il est dit à la fin. Les contenus sémantiques que ces deux termes recouvrent, seraient différents.

Pour la Gesellschaft:

La Gesellschaft implique « un cercle d'hommes qui, comme dans la Gemeinschaft, vivent et habitent en paix les uns à côté des autres mais, au lieu d'être essentiellement unis, sont au contraire essentiellement séparés, et tandis que dans la Gemeinschaft ils restent unis malgré toutes les distinctions, ici ils restent distincts malgré tous les liens. Par conséquent, il ne s'y trouve pas d'activités qui puissent être déduites d'une unité existant a priori et nécessairement et qui expriment la volonté et l'esprit de cette unité… Mais chacun est ici pour soi et dans un état d'hostilité vis-à-vis des autres. Les divers champs d'activité et de pouvoir sont fortement déterminés les uns par rapport aux autres de sorte que chacun interdit aux autres tout contact et toute immixtion… Personne ne fera rien pour autrui à moins que ce ne soit en échange d'un service similaire ou d'une rétribution qu'il juge être l'équivalent de ce qu'il donne… Seule la perspective d'un profit peut l'amener à se défaire d'un bien qu'il possède. »

Cependant, il y a tout de même des pistes de reflexions intéressantes, comme la différence d'intensité des liens entre communautaires et sociétaires.

La vache, je me sens tout de suite très pote avec mes amis de la communauté européenne. :doigt::icon_up:

Posté
Les contenus sémantiques que ces deux termes recouvrent, seraient différents. […] Cependant, il y a tout de même des pistes de reflexions intéressantes, comme la différence d'intensité des liens entre communautaires et sociétaires.

Même si cette dichotomie te parait discutable, tu as donc déjà évolué par rapport à ta proposition initiale qui voulait que "société" soit un simple synonyme (superflu de surcroit) de "communauté", non ?

Pour aller plus loin, tu pourras regarder du côté des débats entre libéraux et communautariens sur le continent américain, qui est né dans le sillon de la Théorie de la justice de Rawls. Une petite recherche sur Google me donnent ces deux résultats a priori intéressants :

* Libéraux contre communautariens : le nouveau clivage de ce grand libéral qu'est Alain de Benoist

* Le problème de l’identité culturelle dans la tradition libérale de Claire Demesmay

Je lirai ces deux références ce soir, pour ma petite réflexion personnelle, et si l'Affreux a d'autres références, qu'il n'hésite pas, je regarderai ! D'ailleurs, y a-t-il (eu) l'équivalent d'un tel débat dans le champ intellectuel européen, et si oui quels en sont les protagonistes ?

Posté

J'arrive au bout des premières trente pages et je peut te dire que c'est trente pages de ce qui importe. Du concentré d'intéressant, le tout étant des interventions allant à l'essentiel.

Posté
J'arrive au bout des premières trente pages et je peut te dire que c'est 30 pages de cqui importe. Pas une ligne de vide, du concentré d'intéressant, le tout étant des interventions allant à l'essentiel.

Euh, lequel, de texte ?

Posté
Euh, lequel, de texte ?

Si c'est A. de Benoist, attends la fin : la dernière fois que j'ai lu ce monsieur (ça fait longtemps, tiens…), j'ai trouvé ses exposés brillants et au moment des conclusions, patatra, je me voyais à chaque fois complètement à l'opposé de sa pensée.

Posté

Si c'est Tönnies, c'est normal : il faut le lire avec les lunettes sociologiques de l'époque. Il est intéressant pour le contexte historique de l'histoire de la sociologie. Mais il est bavard et peu lisible.

… et si l'Affreux a d'autres références, qu'il n'hésite pas, je regarderai ! D'ailleurs, y a-t-il (eu) l'équivalent d'un tel débat dans le champ intellectuel européen, et si oui quels en sont les protagonistes ?

Je n'ai que Charles Taylor de vraiment intéressant.

Plus éventuellement une synthèse : Le communautarisme : Mythes et réalités, de Laurent Bouvet : .

Pas extraordinaire mais elle donne des pistes de lecture. Des Nord-Américains surtout.

Mais surtout c'est moi qu'il faut lire !!!

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