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Les chiffres de la croissance


Cato

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Posté
Faut-il se réjouir des chiffres de croissance ? Oui, mais avec modération

[ 13/08/2009 - 13h04 ]

Les chiffres de croissance publiés ce matin pour la France, comme pour l’Allemagne, sont positifs. On ne peut que se réjouir de sortir de la récession. Deux questions avant de les célébrer :

1/ sortir de la récession, c’est bien, continuer d’afficher des chiffres positifs, c’est mieux : la croissance sera-t-elle pérenne ?

2/ Afficher des chiffres positifs c’est bien, afficher des chiffres beaucoup plus positifs, c’est encore mieux : la croissance sera-t-elle vigoureuse ?

Le chiffre de ce 13 août est porté par la croissance de la consommation et la contribution des exportations. Or, consommation et exportations risquent de décevoir dans les trimestres à venir :

- La consommation a été portée en partie par la baisse des prix et la prime à la casse, deux facteurs qui vont aller en s’amenuisant au cours des prochains trimestres. Elle devrait donc perdre de son dynamisme. Plus à moyen terme, c’est la santé du marché du travail qui conditionne la consommation. Or, tant que la reprise ne sera pas solidement confirmée, les créations d’emploi seront faibles, et le taux de chômage continuera de croître. La consommation ne devrait donc pas être un moteur aussi vigoureux dans le futur proche, même si notre modèle social permet une certaine résilience.

- La croissance des exports est une bonne nouvelle, néanmoins deux bémols :

1/ la contribution des échanges est surtout positive à cause de la chute des imports (ce qui est moins positif qu’une contribution qui serait due à la vigueur de nos exports) ;

2/ traditionnellement, il y a de fortes révisions entre contribution des exports et des stocks… donc on se réjouira plus de ces bons chiffres d’exports lors de la deuxième estimation du PIB.

Cela veut dire que pour que la croissance soit pérenne, il faudra d’autres relais. Le crédit ne peut pas (immédiatement du moins) faire partie des relais possibles, avec des banques et des entreprises qui attendront des perspectives plus solides pour investir. Mais on trouvera du soutien dans des politiques budgétaires et monétaires accommodantes. L’ « emprunt national » est, en pratique, un second plan de relance pour l’année 2010. Il est aussi probable que la politique de taux de la BCE demeure accommodante tant que la solidité des banques de l’eurosystème n’est pas avérée.

Au total : 0.3%, c’est une bonne nouvelle. Mais on risque de rester aux alentours de ces taux là pour un moment, dans le meilleur des cas… ce qui veut dire un taux de croissance annuel autour de -2.0% pour cette année et d’environ +1.0% pour l’an prochain, ça reste faible.

Laurence Boone

http://blogs.lesechos.fr/article.php?id_article=2892

Que pensez-vous de ces chiffres? Une reprise est en vue? C'est un rebond technique et il y aura une rechute?

Personnellement, il n'y a pas encore de quoi se réjouir. On est à -2.3% sur an, ce n'est pas fameux!

Posté
Que pensez-vous de ces chiffres? Une reprise est en vue? C'est un rebond technique et il y aura une rechute?

On est pas en bourse, il n'y a pas de rebond "technique" (il serait plus logique de dire grégaire-psychologique). On peut cependant émettre l'hypothèse qu'il s'agit d'une bulle gonflée par les déficits publiques, eux-mêmes financés par des émissions monétaires sans précédents.

Personnellement, il n'y a pas encore de quoi se réjouir. On est à -2.3% sur an, ce n'est pas fameux!

Ca permet aux dirigeants européens de pouvoir vanter les résultats de leur Action, et le rôle protecteur de notre môôdèle sociiial.

Posté
On est pas en bourse, il n'y a pas de rebond "technique" (il serait plus logique de dire grégaire-psychologique). On peut cependant émettre l'hypothèse qu'il s'agit d'une bulle gonflée par les déficits publiques, eux-mêmes financés par des émissions monétaires sans précédents.

Ca permet aux dirigeants européens de pouvoir vanter les résultats de leur Action, et le rôle protecteur de notre môôdèle sociiial.

Si cette croissance minime est dû à une reconstitution de stock de la part des entreprises, on peut parler de croissance technique, considérant que même si la consommation des ménages n'est pas au rendez-vous, les entreprises doivent plus ou moins reconstituer leurs stocks.

D'accord avec toi sur ta 2ème remarque

Posté
Si cette croissance minime est dû à une reconstitution de stock de la part des entreprises, on peut parler de croissance technique, considérant que même si la consommation des ménages n'est pas au rendez-vous, les entreprises doivent plus ou moins reconstituer leurs stocks.

Ça peut aussi marcher pour les ménages ta remarque. Notamment parce qu'il y a des effets d'aubaine introduits par les plans de relance (comme les primes à la casse). C'est vrai que ça ressemble assez aux effets techniques en bourse. C'est tout aussi grégaire.

Maintenant la question est de savoir ce qui relève du psychologique (en novembre on achète pas le micro-onde, l'avenir est sombre, et puis finalement, en avril, on a fini d'avoir peur), ce qui reste finalement du bruit, et ce qui relève de la tendance. Parce que bon, les problèmes de financements sont restés, et les problèmes de solvabilités au mieux un peu déplacés.

Posté

Personnellement, j'ai de gros doutes sur les statistiques nationales. Quand on voit la différence entre, d'un côté, les écarts officiels de PNB / tête à PPP, et, de l'autre, la réalité du niveau de vie des gens, entre la vie materielle étriquée en France, aisée en allemagne et d'une abondance délirante aux USA, il y a un fossé entre la mesure et la réalité.

Un peu HS mais suivant la même logique, le "GDP deflator" est grotesquement sous évalué. Il y a beaucoup de produits, comme l'automobile, où les prix en Euro constant ne font que baisser (entre une R5 minuscule et tout mécanique et une clio de 2 catégories au dessus, avec une cellule de survie 5 étoile, catalyseur, des airbags partout, la clim, gestion moteur tout électronique, ABS, ESP, etc. etc.)

Posté

Oui. L'inflation a été sous-évaluée pendant des lustres, la déflation est maintenant sous-évaluée. Normal : avouer qu'ils ne contrôlent rien rendrait les politiques impuissants devant les électeurs. Mauvais bizness.

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