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Polanski arrêté en Suisse


jabial

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Il est pour le moins curieux que des anciens ou actuels ministres marxistes qui souhaitaient une loi la même pour tous, s'opposent à l'application de la loi internationale qui concèrne maintenant sieur Polanski.

Il est d'autant plus inquiétant que la perception que certains se fabriquent à propos de la justice les poussent à regarder placidement des victimes comme mlle Reis par exemple.

A se demander si entre les deux systèmes ils ne nourrissent des secrètes sympathies pour la poigne totalitaire.

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peuh, ils font juste du vent avec leur bouche et leur crane vide comme on proute avec un anus.

040e065.jpgPRrrOooOOOOOOTttt

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Peu ou prou, le même qu'ici. En l'espèce, le genre de crime pour lequel est jugé Polanski (relation sexuelle avec mineur) se prescrit avec un délai de 6 ans après le dernier acte judiciaire posé. Comme la justice américaine n'a cessé de lancer mandat d'arrêt sur mandat d'arrêt, le délai de prescription a été remis à zéro à chaque nouvel acte judiciaire posé.

6 ans après le dernier acte judiciaire posé! C'est içi la différence car donnant l'autorité au procureur qui appréciera la gravité du crime, laisse la loi dans sa généralisation nécessaire. Quand on pense qu'en France on a pensé et abandonné l'imprescriptibilité des crimes sexuelles, l'on attend à avoir le même délai peu importe la gravité de l'acte.

Egalité oblige!

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Ce fil reçoit le

tu veux pas te prendre un avatar qui te correspond meme de loin? la j'ai l'impression de parler a Adjani

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Si pendant que vous vous engueulez ta femme appelle la police et leur dit que tu la tappes, tu passeras en cours meme si elle change d'avis entre temps.

C'est à ça que je pensais : la femme a beau dire qu'elle pardonne ou qu'elle a oublié, ça n'annule en rien le crime. C'est la réaction des névrosés qui voudraient annuler comme par magie des actes qu'ils ont commis.

Le concert des crécelles culturocrates rappelle furieusement la campagne de Sartre, Kouchner et de belles bouses du même acabit en 1977 qui avaient fait une pétition dans Le Monde pour faire libérer des pédophiles qui avaient des dossiers accablants, au nom de la liberté sexuelle disaient-ils.

Posté
6 ans après le dernier acte judiciaire posé! C'est içi la différence car donnant l'autorité au procureur qui appréciera la gravité du crime, laisse la loi dans sa généralisation nécessaire. Quand on pense qu'en France on a pensé et abandonné l'imprescriptibilité des crimes sexuelles, l'on attend à avoir le même délai peu importe la gravité de l'acte.

Egalité oblige!

Euh en France aussi cela dépend des actes d'instruction ou de poursuite.

Posté
Ni reprocher à la justice américaine d'en être vraiment une (enfin, plus que la nôtre) : là-bas, les puissants, ils vont vraiment en taule quand ils merdent - pas comme de ce côté-ci de l'Atlantique.

Mouais : je suis pas du tout sur qu'il aurait obtenu un aussi bon accord avec le procureur de l'époque (on parle quand même d'un changement de qualification juridique qui fait passer la peine encourue de trente ans à quatre ans !* ) si c'était un type lambda.

*ce qui par ailleurs montre l'absurdité du plaidoyer de marchandage.

Posté

Ce qui est surtout frappant dans cette histoire, c'est qu'on ne cesse de nous dire que personne n'est au-dessus de la loi, mais un des fils de Kadhafi a été arrêté il y a quelques mois en Suisse pour avoir gravement maltraité ses domestiques. À peine remis en liberté dans l'attente de son procès, il a fui en Libye, où son père a emprisonné tous les ressortissants suisses, qui sont toujours en prison à ce jour. Le président de la Confédération suisse n'a rien trouvé de mieux que de se rendre en Libye il y a quelques semaines pour "s'excuser", et a même accepté la création d'une commission "indépendante" afin de déterminer les causes de cet outrage et le montant des indemnités qui seront versées à son fiston (dont l'affaire a été diligemment classée par le parquet suisse). Que ce soient les mêmes qui proclament aujourd'hui que personne n'est au-dessus de la loi a de quoi faire rire. Pour les citoyens lambda, les moins que rien qui ont l'idiotie de ne pas appartenir à un rouage d'un état, tous ces non-fonctionnaires, ces non-politiciens et autres hommes libres (d'être poursuivis), la loi n'est jamais suffisamment dure ; les hommes des états, quant à eux, coulent des jours heureux sur une plage à siroter la spécialité du bar : 1/3 d'irresponsabilité, 1/3 d'immunité et 1/3 de mansuétude, à servir frais avec une ombrelle pour se protéger des derniers risques.

Invité jabial
Posté
C'est à ça que je pensais : la femme a beau dire qu'elle pardonne ou qu'elle a oublié, ça n'annule en rien le crime. C'est la réaction des névrosés qui voudraient annuler comme par magie des actes qu'ils ont commis.

Le concert des crécelles culturocrates rappelle furieusement la campagne de Sartre, Kouchner et de belles bouses du même acabit en 1977 qui avaient fait une pétition dans Le Monde pour faire libérer des pédophiles qui avaient des dossiers accablants, au nom de la liberté sexuelle disaient-ils.

Mais oui bien sûr, si vous êtes contre Guantanamo vous soutenez les terroristes :icon_up:

Perso j'irai pas chialer sur son sort s'il va en tôle, mais objectivement d'un point de vue libéral il s'est arrangé avec sa victime, tant mieux pour lui. La vie est injuste, toussa.

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Perso j'irai pas chialer sur son sort s'il va en tôle, mais objectivement d'un point de vue libéral il s'est arrangé avec sa victime, tant mieux pour lui. La vie est injuste, toussa.

Le problème revient toujours au même : la justice a été confisquée par l'État. Si l'affaire s'était passée en anarcapie, le Polanski, il aurait morflé dès le début, et salement. Or, on se trouve dans une situation où la justice et la réclamation de la réparation des dommages sont enlevés aux individus et confisqués par l'État. La jeune fille, à l'époque n'a pu se faire justice. Ni ses parents. L'État était supposé s'en charger. Il a mis du temps, mais maintenant, il pourra peut-être le faire.

Quant à l'arrangement, on ne sait pas s'il satisfaisait vraiment la victime : dans les faits, avec Polanski hors d'atteinte de la justice, c'était ça ou rien pour la victime.

Posté
Le problème revient toujours au même : la justice a été confisquée par l'État. Si l'affaire s'était passée en anarcapie, le Polanski, il aurait morflé dès le début, et salement. Or, on se trouve dans une situation où la justice et la réclamation de la réparation des dommages sont enlevés aux individus et confisqués par l'État. La jeune fille, à l'époque n'a pu se faire justice. Ni ses parents. L'État était supposé s'en charger. Il a mis du temps, mais maintenant, il pourra peut-être le faire.

Quant à l'arrangement, on ne sait pas s'il satisfaisait vraiment la victime : dans les faits, avec Polanski hors d'atteinte de la justice, c'était ça ou rien pour la victime.

La défaillance de l'état a juste été de laisser Polanski passer la frontière alors qu'il était en attente de connaitre sa peine. Et que depuis à cause des différents accords internationnaux il n'ai pas pu être extradé ne change rien au fait qu'il n'a toujours pas purger sa peine.

Posté
Mais oui bien sûr, si vous êtes contre Guantanamo vous soutenez les terroristes :doigt:

Perso j'irai pas chialer sur son sort s'il va en tôle, mais objectivement d'un point de vue libéral il s'est arrangé avec sa victime, tant mieux pour lui. La vie est injuste, toussa.

Que ça te plaise ou non c'est pas toi qui définit le sens des mots, et notamment le sens du mot libéral. Les lubies libertariennes dans ce domaine n'ont rien à voir avec la doctrine des libéraux (encore une fois relis tes classiques).
Le problème revient toujours au même : la justice a été confisquée par l'État. Si l'affaire s'était passée en anarcapie, le Polanski, il aurait morflé dès le début, et salement. Or, on se trouve dans une situation où la justice et la réclamation de la réparation des dommages sont enlevés aux individus et confisqués par l'État. La jeune fille, à l'époque n'a pu se faire justice. Ni ses parents. L'État était supposé s'en charger. Il a mis du temps, mais maintenant, il pourra peut-être le faire.

Quant à l'arrangement, on ne sait pas s'il satisfaisait vraiment la victime : dans les faits, avec Polanski hors d'atteinte de la justice, c'était ça ou rien pour la victime.

Ben oui c'est bien connu le fait que la justice soit privée rend subitement les gens incapable de fuir. :icon_up:
Posté
Euh en France aussi cela dépend des actes d'instruction ou de poursuite.

Mais pas la prescription dont je faisais allusion.

Invité jabial
Posté
Quant à l'arrangement, on ne sait pas s'il satisfaisait vraiment la victime : dans les faits, avec Polanski hors d'atteinte de la justice, c'était ça ou rien pour la victime.

Bonne question mais on verra bien ce qu'il en est.

Que ça te plaise ou non c'est pas toi qui définit le sens des mots, et notamment le sens du mot libéral. Les lubies libertariennes dans ce domaine n'ont rien à voir avec la doctrine des libéraux (encore une fois relis tes classiques).

Oui, oui, c'est ça. Le vrai libéralisme c'est bien connu c'est l'ordre moral d'Etat, et les libéraux étaient de grands pénalistes qui considéraient qu'on punissait pour l'exemple :icon_up:

Ben oui c'est bien connu le fait que la justice soit privée rend subitement les gens incapable de fuir. :doigt:

Sans aller jusque là, les entreprises privées sont notoirement plus efficaces que l'Etat. J'ai du mal à voir une situation de cette sorte en anarcapie, même si après tout en n'en sait rien.

Posté
Oui, oui, c'est ça. Le vrai libéralisme c'est bien connu c'est l'ordre moral d'Etat, et les libéraux étaient de grands pénalistes qui considéraient qu'on punissait pour l'exemple :icon_ptdr

Bon très bien : cite moi un auteur libéral classique (un seul) qui est pour la suppression du ministère public ? Je te demande quelque chose de pas très difficile là : un seul (doit bien y en avoir un en plus :icon_up: ).

Moi de mon coté je t'ai cité pas mal de monde, et je peut te trouver les citations quand tu veux. (Sans compter que le ministère public existait déjà à l'époque et qu'un opposant à cette institution ce serait exprimé contre là ou un partisan n'en aurait peut être pas trouvé l'intérêt.)

Invité jabial
Posté
Bon très bien : cite moi un auteur libéral classique (un seul) qui est pour la suppression du ministère public ? Je te demande quelque chose de pas très difficile là : un seul (doit bien y en avoir un en plus :icon_up: ).

Moi de mon coté je t'ai cité pas mal de monde, et je peut te trouve les citations quand tu veux.

Évidemment qu'ils ne sont pas pour la suppression du ministère public puisqu'ils n'imaginaient pas le monde sans Etat. Ils en étaient encore à chercher comment le régler convenablement, chose qu'on sait désormais impossible tant la propension naturelle de ce trou dans le droit naturel qu'est le monopole est à l'expansion. Par exemple, ta référence, Locke, considère que tout crime est à la fois un crime contre un individu qui a un "droit de réparation" et un crime contre l'espèce humaine au nom duquel n'importe qui a un "droit de punition". Pardonne moi, mais "crime contre l'espèce", c'est une réification abusive. C'est un reste de holisme traditionnel, ce qui est compréhensible vu l'époque.

Aujourd'hui les classiques seraient libertariens.

Posté
Évidemment qu'ils ne sont pas pour la suppression du ministère public puisqu'ils n'imaginaient pas le monde sans Etat. Ils en étaient encore à chercher comment le régler convenablement, chose qu'on sait désormais impossible tant la propension naturelle de ce trou dans le droit naturel qu'est le monopole est à l'expansion. Par exemple, ta référence, Locke, considère que tout crime est à la fois un crime contre un individu qui a un "droit de réparation" et un crime contre l'espèce humaine au nom duquel n'importe qui a un "droit de punition". Pardonne moi, mais "crime contre l'espèce", c'est une réification abusive. C'est un reste de holisme traditionnel, ce qui est compréhensible vu l'époque.

Aujourd'hui les classiques seraient libertariens.

Ce que tu comprends pas c'est qu'abandonner ce droit de punition général implique d'abandonner le droit de punition tout court : vouloir réduire le droit pénal au droit civil c'est logiquement supprimer le droit pénal. Il est évident que la simple volonté de la victime de faire souffrir celui qui la fait souffrir ne peut légitimement fonder à lui seul un droit quelconque de celle-ci punir son agresseur (au passage comme je l'ai dit plus haut l'origine évolutive ultime de cette volonté n'est autre que la dissuasion). Comme cette conséquence parlait logiquement absurde et dangereuse (pour l'ordre public évidement) on la rejette sans pour autant changer de postulat, ce qui donne une théorie pour le moins bizarre.

Locke ne parle d'un crime contre l'espèce (formulation parfaitement ridicule) mais simplement du droit de chacun de se protéger du crime en châtiant les criminels (sous réserve qu'il n'a pas déjà été châtié évidemment). Ensuite ce n'est pas une position qu'il défend par défaut parce qu'aucune position contraire n'a jamais été évoquée par personne : le "rétributivisme" n'est pas une invention de Rothbard (à la différence que classiquement c'est bien à l'égard de la société que se fait la rétribution) et surtout Locke aurait très bien pu dire que dans l'état de nature seul la victime peut punir (solution la plus simple) mais il insiste sur le contraire justement en soulignant que seules les réparations sont exclusives à la victime.

Quant à ce que seraient les classiques aujourd'hui personne n'en sait rien et cette question n'a même aucun sens : ce qui compte c'est ce qu'ils étaient effectivement.

Invité jabial
Posté

Après, vérfication, je maintiens, Locke parle en toutes lettres de crime contre l'espèce.

In transgressing the law of nature, the offender declares himself to live by another rule than that of reason and common equity, which is that measure God has set to the actions of men, for their mutual security; and so he becomes dangerous to mankind, the tye, which is to secure them from injury and violence, being slighted and broken by him. Which being a trespass against the whole species, and the peace and safety of it, provided for by the law of nature, every man upon this score, by the right he hath to preserve mankind in general, may restrain, or where it is necessary, destroy things noxious to them, and so may bring such evil on any one, who hath transgressed that law, as may make him repent the doing of it, and thereby deter him, and by his example others, from doing the like mischief. And in the case, and upon this ground, EVERY MAN HATH A RIGHT TO PUNISH THE OFFENDER, AND BE EXECUTIONER OF THE LAW OF NATURE.

Un "droit de chacun de se protéger du crime" non seulement n'est pas conforme à la doctrine juridique classique de l'"intérêt à agir" mais encore pose le problème de la légitimité dans la mesure où elle n'est pas liée au crime passé mais à l'hypothèse d'un crime futur. Pourquoi seul le crime passé ouvrirait ce droit? Après tout, on pourrait aussi bien considérer qu'une personne au comportement bizarre pourrait légitimement être enfermée afin de protéger les gens d'un crime probable.

Comme tu le dis, il est évident que la simple volonté de vengeance de la victime ne crée aucun droit. Néanmoins, la violation du droit de la victime, elle, en crée un ; dûment constatée par un juge, ce droit devient exécutoire. Le volet pénal légitime ne peut être séparé de la victime, et la volonté de celle-ci n'en est bien évidemment pas une condition suffisante, elle lui est bien évidemment nécessaire.

Posté
Après, vérfication, je maintiens, Locke parle en toutes lettres de crime contre l'espèce.
Je ne le connais pas par cœur mais il me semblait qu'il parlait d'une personne qui est un danger pour le genre humain pas d'un crime contre l'espèce. Je me suis trompé autant pour moi*.
Un "droit de chacun de se protéger du crime" non seulement n'est pas conforme à la doctrine juridique classique de l'"intérêt à agir" mais encore pose le problème de la légitimité dans la mesure où elle n'est pas liée au crime passé mais à l'hypothèse d'un crime futur. Pourquoi seul le crime passé ouvrirait ce droit? Après tout, on pourrait aussi bien considérer qu'une personne au comportement bizarre pourrait légitimement être enfermée afin de protéger les gens d'un crime probable.
Ce droit de chacun n'existe pour Locke que dans l'état de nature, dans l'état civil il est réserve à la puissance publique (puisque c'est un droit de chacun sous réserve de non bis in idem, une fois que le gouvernement prend en charge cette fonction les particuliers ne sont plus légitime à le faire). Ce que conserve chacun à titre exclusif c'est son droit à la réparation, on retombe donc sur l'idée "d'intérêt à agir". Pour dire les choses autrement ce n'est que dans l'état de nature que chacun à un intérêt à agir lorsqu'un criminel est impunis.
Pourquoi seul le crime passé ouvrirait ce droit? Après tout, on pourrait aussi bien considérer qu'une personne au comportement bizarre pourrait légitimement être enfermée afin de protéger les gens d'un crime probable.
C'est comme demander pourquoi il faut un fait générateur pour obtenir réparation d'un préjudice.
Comme tu le dis, il est évident que la simple volonté de vengeance de la victime ne crée aucun droit. Néanmoins, la violation du droit de la victime, elle, en crée un ; dûment constatée par un juge, ce droit devient exécutoire.
Pirouette. Pourquoi la violation du droit de la victime lui donnerait ce droit ? Quel est le but de ce droit à punir ? Pourquoi voudrait-elle bénéficier de se droit si ce n'est pour ce venger (la volonté de se venger n'est pas un mal en soi mais ce n'est pas un prétention à un droit quelconque) ? Si je veux me défendre c'est tout simplement pour conserver mon intégrité physique, si je veux réparation c'est pour avoir une compensation qui me permette de me soigner ou de me changer les idées mais si je veux qu'on mon agresseur aille en prison quel est mon intérêt à part satisfaire la volonté (qui n'est pas illégitime encore une fois) de le voir souffrir comme j'ai souffert ?

*oui c'est la bonne orthographe

Invité jabial
Posté
Je ne le connais pas par cœur mais il me semble qu'il parle d'une personne qui est un danger pour le genre humain pas d'un crime contre l'espèce. C'est tout de même différent.

Je viens de citer.

Se droit de chacun n'existe pour Locke que dans l'état de nature, dans l'état civil il est réserve à la puissance publique (puisque c'est un droit de chacun sous réserve de non bis in idem, une fois que le gouvernement prend en charge cette fonction les particuliers ne sont plus légitime à le faire). Ce que conserve chacun à titre exclusif c'est son droit à la réparation, on retombe donc sur l'idée "d'intérêt à agir".

Pour le droit civil oui, pour le droit pénal non : l'Etat agit alors qu'il n'a pas intérêt à agir. Encore une fois, c'est du holisme. Les libéraux modernes ont totalement abandonné l'idée que l'Etat, c'est nous.

Pirouette. Pourquoi la violation du droit de la victime lui donnerait ce droit ?

Parce que l'égalité en droit l'exige. De même qu'en physique, toute force engendre une force égale et opposée, en droit toute violation d'un droit engendre un droit égal et opposé.

Posté
Je viens de citer.
Oui je sais. Je me basais sur la traduction en français. Mais j'ai reconnu mon erreur.
Quand quelqu'un viole les lois de la nature, il déclare, par cela même, qu'il se conduit par d'autres règles que celles de la raison et de la commune équité, qui est la mesure que Dieu a établie pour les actions des hommes, afin de procurer leur mutuelle sûreté, et dès lors il devient dangereux au genre humain; puisque le lien formé des mains du Tout-Puissant pour empêcher que personne ne reçoive de dom­ma­ge, et qu'on n'use envers autrui d'aucune violence, est rompu et foulé aux pieds par un tel homme. De sorte que sa conduite offensant toute la nature humaine, et étant contraire à cette tranquillité et à cette sûreté à laquelle il a été pourvu par les lois de la nature, chacun, par le droit qu'il a de conserver le genre humain, peut réprimer, ou, s'il est nécessaire, détruire ce qui lui est nuisible; en un mot, chacun peut infliger à une personne qui a enfreint ces lois, des peines qui soient capables de produire en lui du repentir et lui inspirer une crainte, qui l'empêchent d'agir une autre fois de la même manière, et qui même fassent voir aux autres un exemple qui les détourne d'une con­duite pareille à celle qui les lui a attirées. En cette occasion donc, et sur ce fondement 1, chacun a droit de punir les coupables, et d'exécuter les lois de la nature.
Une conduite qui offense la nature humaine est d'ailleurs une meilleure traduction que crime contre l'espèce : Locke ne parle pas d'une qualification juridique.
Pour le droit civil oui, pour le droit pénal non : l'Etat agit alors qu'il n'a pas intérêt à agir. Encore une fois, c'est du holisme. Les libéraux modernes ont totalement abandonné l'idée que l'Etat, c'est nous.
Tout le monde à intérêt à agir tant que personne n'a agit donc le fait que l'Etat soit "nous" ou pas ne changent rien au fait que si il fait régner l'ordre général il est légitime à se réserver l'action publique.
Parce que l'égalité en droit l'exige. De même qu'en physique, toute force engendre une force égale et opposée, en droit toute violation d'un droit engendre un droit égal et opposé.
Mais encore une fois c'est détourner le sens des mots : l'égalité en droit c'est que l'on doit traiter chacun pareillement, pas que l'on doit faire subir aux gens ce qu'ils ont fait subir. Ce n'est pas être injuste à l'égard des injustes mais être juste avec tous.
Posté
Ce qui est surtout frappant dans cette histoire, c'est qu'on ne cesse de nous dire que personne n'est au-dessus de la loi, mais un des fils de Kadhafi a été arrêté il y a quelques mois en Suisse pour avoir gravement maltraité ses domestiques. À peine remis en liberté dans l'attente de son procès, il a fui en Libye, où son père a emprisonné tous les ressortissants suisses, qui sont toujours en prison à ce jour. Le président de la Confédération suisse n'a rien trouvé de mieux que de se rendre en Libye il y a quelques semaines pour "s'excuser", et a même accepté la création d'une commission "indépendante" afin de déterminer les causes de cet outrage et le montant des indemnités qui seront versées à son fiston (dont l'affaire a été diligemment classée par le parquet suisse).

Je remarque l'ironie de l'histoire: kadafi fuit la justice en Lybie et Polanski en Europe.

( je me demande d'ailleurs si l'environnement politique sovietiste de l'époque ne lui a pas facilité le refuge? )

De manière générale il existe une différence entre l'affirmation du droit par la loi et son application, c' est pour cela que la loi ne doit pas rentrer dans les détails d'ou la grande influence, ce me semble, des procureurs et la séparations du pouvoir des juges californiens. Ainsi sieur Polanski se voit "relancé" par un attorney, o combien trop insistant pour que la loi se dit.

Invité jabial
Posté
Oui je sais. Je me basais sur la traduction en français. Mais j'ai reconnu mon erreur. Une conduite qui offense la nature humaine est un crime contre l'espèce me semble d'ailleurs une meilleure traduction que crime contre l'espèce : Locke ne parle pas d'une qualification juridique.

Je ne pense pas que ça affecte mon raisonnement précédent.

Tout le monde à intérêt à agir tant que personne n'a agit donc le fait que l'Etat soit "nous" ou pas ne changent rien au fait que si il fait régner l'ordre général il est légitime à se réserver l'action publique.

Désolé mais non, personne n'a intérêt à agir. Ou alors, encore une fois, autant considérer qu'on a intérêt à agir contre des gens qui ont fait quelque chose qui n'est pas un crime (ex : se prostituer, criminalisé dans certains endroits).

Mais encore une fois c'est détourner le sens des mots : l'égalité en droit c'est que l'on doit traiter chacun pareillement, pas que l'on doit faire subir aux gens ce qu'ils ont fait subir. Ce n'est pas être injuste à l'égard des injustes mais être juste avec tous.

Traiter le criminel comme l'honnête homme, c'est une inégalité en droit. Ca revient à dire qu'il bénéficie d'un statut supérieur du fait de sa capacité à commettre des crimes, et d'un point de vue culturel ce n'est pas loin d'être le cas pour certains. Nomades, sédentaires, toussa.

Posté

Tamoil a une raffinerie en Suisse. On peut penser que la Suisse s'approvisionne beaucoup en pétrole à partir de la Libye. (Ça n'est pas obligatoire, même Tamoil peut s'approvisionner ailleurs. Mais en général, l'idée pour les sociétés nationales de pays producteurs d'acheter des raffineries près des consommateurs est tout de même des débouchés sécurisés pour leur brut).

Ça n'a peut être aucune pertinence. Du côté de la banque Suisse il doit y avoir des intérêts Libyens autrement costauds que du simple pétrole.

Posté
Du côté de la banque Suisse il doit y avoir des intérêts Libyens autrement costauds que du simple pétrole.

Ce n'est pas faute d'intérêts en Europe que les EU n'ont pas arrêtés une demande de justice.

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