Freeman Posté 6 janvier 2005 Signaler Posté 6 janvier 2005 Finalement, les revendications des syndicats sont-elles illégitimes ? Je sais, vous allez me pendre, me traiter de gauchiste… Mais que réclament-ils donc ? Toujours plus de budget, n'est-ce pas ? Mais combien gagne un flic, un pompier, un prof ? Une vraie misère ! Le but n'est pas de les augmenter, ils travaillent pour l'Etat. Notre rôle, c'est de les convaincre qu'ils gagneront plus s'ils travaillent au privé ! Et finalement, c'est même assez amusant… Le libéralisme est présent partout, même au sein des services publics, du moins cette logique de toujours plus est libérale… Je trouve donc leurs revendications totalement légitimes, car c'est humain de vouloir progresser dans sa vie et de vivre confortablement. Mais à condition que l'Etat disparaisse et que le privé laisse sa place au public ! Qu'en pensez-vous ?
Toast Posté 6 janvier 2005 Signaler Posté 6 janvier 2005 A la base, les syndicats - il me semble l'avoir déjà dit sur ce forum - n'ont rien d'anti-libéral, au contraire, ce sont des moyens parfaitement légitimes et souvent efficaces pour améliorer les conditions de vie et de travail des employés au sein d'une entreprise. Ce que l'on critique en général chez les syndicats actuels (SUD, CGT, FO etc.) ce ne sont pas leur "nature" (la liberté d'association est un principe inhérent au libéralisme) mais leurs méthodes. Par exemple, les méthodes fascistes de certains CGTistes qui décidaient comme tout le monde le sait de fournir l'électricité à qui servaient leurs intérêts.
gem Posté 6 janvier 2005 Signaler Posté 6 janvier 2005 Ca m'inspire plusieurs choses (sachant que je suis concerné) 1) les syndicats de fonctionnaires, à mon avis, se contrefoutent des fonctionnaires, de leur salaire ou de leurs conditions de travail. Par exemple, si un ministre essaye de négocier plus de salaire et plus d'équipement contre moins de fonctionnaires, il se fait jeter au nom du "démantelement du service publique", même quand ce n'est clairement pas la conséquence de sa proposition. De toute façon, un tel ministre n'a pas le soutien du budget, qui ne croie absolument pas à la maitrise des effectifs et donc préfère écraser les indices ("un tiens vaut mieux que deux tu l'auras"). 2) qu'un syndicat hurle et proteste et appelle à la grève etc. pour arriver à son but, c'est la règle du jeu. Je ne crois pas qu'on puisse le lui reprocher, encore moins s'il est efficace (c'est même plutôt un exemple à suivre, non ?). Il est juste dommage qu'il soit incité à défendre des positions nuisibles à la collectivité, mais la encore comment leur reprocher ? 3) te fais pas avoir, les fonctionnaires sont bien payés, surtout au échelons bas et moyens (par contre un haut fonctionnaire est misérable par rapport à son équivalent privé). Surtout rapporté à la productivité 4) il faudrait être stupide pour croire qu'on est aussi bien sous le bâton de l'état que du côté du manche. Et donc, pour croire qu'on peut gagner quelque chose à passer du statut public au statut privé. Les fonctionnaires ne sont pas stupides, et pour franchir le pas il faut les payer cher ! 5) dans l'état rien n'est simple. Les rémunérations sont un modèle d'opacité. La productivité y est ridicule, non faute de travail des agents, mais en raison de méthodes courtelinesque, et de l'absence de motivation pour améliorer les choses. Dès qu'on met un peu de souplesse dans le système, on observe des miracles.
wapiti Posté 6 janvier 2005 Signaler Posté 6 janvier 2005 Ce que l'on critique en général chez les syndicats actuels (SUD, CGT, FO etc.) ce ne sont pas leur "nature" (la liberté d'association est un principe inhérent au libéralisme) mais leurs méthodes. Leur méthodes sont à mon avis en grande partie la conséquence de leur dénaturation par l'Etat qui leur accorde des privilèges intolérables (monopole de la représentativité par exemple, subventions, gestion de la sécu) qui leur permettent de vivre sans apporter un service digne de ce nom aux salariés.
gem Posté 7 janvier 2005 Signaler Posté 7 janvier 2005 Leur méthodes sont à mon avis en grande partie la conséquence de leur dénaturation par l'Etat qui leur accorde des privilèges intolérables (monopole de la représentativité par exemple, subventions, gestion de la sécu) qui leur permettent de vivre sans apporter un service digne de ce nom aux salariés. <{POST_SNAPBACK}> Oui. J'y ajoute l'habitude de satisfaire les revendications les plus stupides (réintégrer un agent exclut pour incapacité voire fraude, par exemple, ou conserver des méthodes antédiluviennes au nom de l'emploi) mais finalement peu dérangeantes, et de rejeter les revendications légitimes mais plus génantes ; et bien sur l'habitude de payer les jours de grève. On a d'ailleurs vu, avec la grève des enseignans, comme il suffit de revenir à la pratique légale pour recentrer le débat…
Patrick Smets Posté 7 janvier 2005 Signaler Posté 7 janvier 2005 Pour les enseignants (e tout cas belges francophones), il faut absolument faire passer le message que privatisation = réinvestissement. Jamais le marché n'aurait laissé se dégrader de la sorte un service aussi important pour les consommateurs. Les plans d'économies (inévitables dans la gestion étatique) ne sont pas le prélude à une privatisation, ils en sont l'inverse.
Freeman Posté 7 janvier 2005 Auteur Signaler Posté 7 janvier 2005 Et si le libéralisme venait des fonctionnaires eux-mêmes ? Je sais que je vais surprendre par ce raisonnement. Mais j'en vois de plus en plus qui s'opposent à la pensée unique, notamment au sein de l'Education nationale. J'ai l'impression qu'un grand mouvement est en train de se mettre en route. Peut-être suis-je en train de me tromper. Mais reconnaissez que ce serait marrant, non ?
wapiti Posté 7 janvier 2005 Signaler Posté 7 janvier 2005 Et si le libéralisme venait des fonctionnaires eux-mêmes ? Je sais que je vais surprendre par ce raisonnement. Mais j'en vois de plus en plus qui s'opposent à la pensée unique, notamment au sein de l'Education nationale. J'ai l'impression qu'un grand mouvement est en train de se mettre en route. Peut-être suis-je en train de me tromper. Mais reconnaissez que ce serait marrant, non ? <{POST_SNAPBACK}> Je crois que tu prends tes désirs pour des réalités, par contre il est vrai qu'il y a des jeunes fonctionnaires qui hallucinent en voyant les méthodes de l'administration (genre 3 ans, et passage par le big boss du service pour obtenir un scanner - 40 € … - dans un service !).
Freeman Posté 7 janvier 2005 Auteur Signaler Posté 7 janvier 2005 Moi je pensais surtout à ceux qui travaillent dans les écoles privées, qui ne sont pas totalement indépendantes et rattachées à l'Etat ( du moins sur certains aspects ). Je pense que tous les fonctionnaires ne sont pas des ennemis potentiels. Mon père m'avait dit qu'il en avait vu qui votaient Madelin ! C'est pour ça qu'il faut faire la part des choses. Tous ne sont pas encartés à la LCR…
Salatomatonion Posté 8 janvier 2005 Signaler Posté 8 janvier 2005 Et si le libéralisme venait des fonctionnaires eux-mêmes ? Je sais que je vais surprendre par ce raisonnement. (…) J'ai l'impression qu'un grand mouvement est en train de se mettre en route. <{POST_SNAPBACK}> En tout cas ce n'est pas cela qui m'a enrhumé avant Noël.
Ventura Posté 8 janvier 2005 Signaler Posté 8 janvier 2005 Et si le libéralisme venait des fonctionnaires eux-mêmes ? Je sais que je vais surprendre par ce raisonnement. Mais j'en vois de plus en plus qui s'opposent à la pensée unique, notamment au sein de l'Education nationale. J'ai l'impression qu'un grand mouvement est en train de se mettre en route. Peut-être suis-je en train de me tromper. Mais reconnaissez que ce serait marrant, non ? <{POST_SNAPBACK}> Ne te fais pas trop d'illusions sur la capacité des fonctionnaires à faire la révolution "de l'intérieur". Comme dirait Alain Soral, on n'a jamais vu un groupe social rouler contre son camp et son intérêt, au delà de quelques déclarations de bonne foi et de bonnes intentions. C'est bien in fine sur les actes qu'il faut juger les positions des uns et des autres. Ceci dit, en tant que fonctionnaire, je suis bien placé pour vous dire que le socialisme et la collectivisation des moyens sont mère de l'inefficacité, la gabegie, et l'irresponsabilité. Par ailleurs, la question des dysfonctionnements de l'Administration, posée par les syndicats elle même, est largement biaisée et orientée, même si chacun dans son coind détient forcément une petite part de vérité, ce qui permet, à la faveur d'une bonne dose de mauvaise foi et de culot, de toujours retomber sur ses pattes dans le cadre d'un débat public …
Freeman Posté 8 janvier 2005 Auteur Signaler Posté 8 janvier 2005 Ne te fais pas trop d'illusions sur la capacité des fonctionnaires à faire la révolution "de l'intérieur". Comme dirait Alain Soral, on n'a jamais vu un groupe social rouler contre son camp et son intérêt, au delà de quelques déclarations de bonne foi et de bonnes intentions. C'est bien in fine sur les actes qu'il faut juger les positions des uns et des autres. Oui mais justement, on a souvent dit que les syndicats n'allaient pas dans le sens des fonctionnaires et même les nuisaient pour défendre leurs privilèges… Leur contestation ne va pas forcément dans le sens des fonctionnaires. Lors des manifs contre la réforme des retraites, seuls 28 % des fonctionnaires étaient dans les rues, ou ont fait grève. Les autres ? La CFDT du temps de Notat étaient favorables au plan Juppé de 95. C'est pour ça qu'il faut se méfier. On a certainement dans ce milieu des fonctionnaires réformistes et d'autres qui bloquent. Regarde Perrier : en refusant tout changement, les salariés vont couler. Si ce scénar se reproduisait au sein des administrations, là, je pense qu'on pourrait connaître un réel changement. Peut-être pas à la hauteur de nos espérances, mais un changement tout de même. N'allons pas croire que fonctionnaire = fainéant, voleur, assisté. Je suis convaincu que beaucoup ne sont pas comme ça.
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