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Bruits de bottes côté Liban


Esperluette

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Dans l’attente d’une guerre annoncée

Depuis plusieurs semaines, on ne compte plus les déclarations officielles et les commentaires d’analystes annonçant une confrontation entre le Hezbollah et Israël. Chacun fourbit ses armes.

Des vergers, pas des chars. La Galilée s’étend, douce, humide, vert foncé dans l’après-midi hivernal – Israël est en paix, pourrait-on penser. Et le Liban est en paix au nord, planté de tabac. Bien entendu, ce doux paysage est une illusion. Benyamin Nétanyahou et ses collègues du gouvernement israélien ont annoncé que la seule “armée” du Liban était le Hezbollah, ce mouvement de guérilla armé par l’Iran et soutenu par la Syrie, et dont les bunkers et les missiles implantés au nord du fleuve Litani risquent bien de faire pencher la balance dans la prochaine guerre qui opposera le Hezbollah et Israël. Et Sayed Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a proféré quelques menaces encore plus intéressantes : ses forces “changeront la face du Moyen-Orient” s’il y a une autre guerre avec Israël. Nul ne doute vraiment de ce que cela signifie. Les routes reconstruites récemment au Liban près de la frontière – grâce à l’argent du Hezbollah – laissent supposer que quelqu’un pourrait avoir l’intention d’acheminer très rapidement des hommes vers la frontière. Peut-être même pour aller au-delà de cette limite.

C’est aussi ce que soupçonnent les Israéliens – et l’avertissement donné par Nasrallah la semaine dernière prend alors tout son sens. Le Hezbollah a affirmé que la guerre avec Israël en 2006 avait été une “victoire divine”. Mais comment Israël réagirait-il si le Hezbollah réussissait à entrer sur son territoire ? Les chefs de l’armée israélienne en parlent dans la presse du pays. Une progression rapide et spectaculaire vers l’ouest, au-delà de la frontière – en direction de Naharia, peut-être, ou la prise de la colonie de Kiryat Shmona –, et le Hezbollah annoncerait avoir “libéré” une partie de la “Palestine” historique. Israël devrait bombarder son propre territoire pour le faire sortir.

Ceci n’est pas un jeu. L’armée israélienne veut se venger du Hezbollah, qui l’a humiliée en 2006. Nasrallah s’exprime – sur écran géant, pour des raisons de sécurité – souvent comme s’il était le président du Liban. Ehoud Barak, le ministre de la Défense israélien, déclare que le gouvernement libanais sera à l’avenir tenu responsable de toute guerre, et les Libanais ont reçu les avertissements habituels d’Israël : les infrastructures libanaises seront attaquées, les ponts et les autoroutes détruits, les villages rasés. Plus ça change*… Il y a cependant pas mal de changements. La Syrie est courtisée par le gouvernement Obama, et le président Assad s’est rendu une fois de plus à Téhéran pour assurer la République islamique de son soutien indéfectible.

On voit bien le raisonnement de chacun. Si Israël ignorait Obama et attaquait les sites nucléaires iraniens – une véritable agression s’il en fut – le Hezbollah risquerait de lui envoyer des missiles et de révéler en passant sa nouvelle capacité en matière de missiles antiaériens. Le Hamas risque de se joindre aux hostilités depuis Gaza. Le Hamas est mal équipé, mais pas le Hezbollah. Une attaque israélienne sur l’Iran déchaînerait la puissance militaire iranienne contre les Etats-Unis. Or le Hezbollah du Liban constitue une partie de cette puissance.

Pendant les fêtes, un colis piégé “provenant d’un pays étranger” a tué trois responsables du Hamas à Beyrouth. Mi-janvier, dans le sud du Liban, une bombe a explosé dans un bâtiment appartenant à deux responsables du Hezbollah, blessant trois enfants. On se croirait revenu dans les années 1970, quand Israël envoyait des lettres piégées à ses ennemis au Liban. Les Nations unies dénoncent l’augmentation des survols israéliens du territoire libanais. L’armée libanaise ouvre le feu sur les appareils israéliens qui franchissent la frontière – en vain, bien entendu, car les Américains ne donnent pas à l’armée libanaise d’armes susceptibles de nuire à Israël. Et que montrent ces survols ? “Nous voyons le Hezbollah gagner du terrain à l’intérieur du Liban et étendre son influence politique et autre, explique Ehoud Barak. Nous souhaitons une fois de plus faire clairement savoir aux autorités libanaises que nous voyons tout et que nous tiendrons les parties qui accroissent la tension pour responsables… La situation risque donc de se détériorer rapidement.”

* En français dans le texte.

http://www.courrierinternational.com/artic…guerre-annoncee

Invité jabial
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Le problème essentiel est qu'un affrontement en terrain neutre est impossible, puisque toute bataille militaire classique donnerait l'avantage à Israël. Donc, si le Hezbollah attaque, ce sera une nouvelle fois les libanais qui vont prendre.

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Cet article laisse étrangement penser que le Hezbollah a une quelconque chance d'infliger une défaite militaire à Israël, ce qui me semble plus qu'improbable, malgré les fantasmes de certains.

Invité jabial
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Une défaite n'est pas nécessairement une bataille frontale suivi d'une déroute totale.

Le Hezbollah peut infliger une "défaite" à Israël comme le Viet-Cong a infligé une "défaite" aux USA, ou le FLN aux français en Algérie.

Maintenant il est certain que si le Hezbollah se lançait dans une tentative de guerre totale avec Israël, le résultat probable serait l'annihilation de ce mouvement.

Mais ils ne sont pas fous.

Il n'est possible de vaincre une guérilla que de deux façons : avoir la population pour soi ou la massacrer. La première option relève de plus en plus du rêve à moins de grosse gaffe politique du Hezbollah, et Israël serait bien le dernier État au monde à envisager la seconde.

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Une défaite n'est pas nécessairement une bataille frontale suivi d'une déroute totale.

Le Hezbollah peut infliger une "défaite" à Israël comme le Viet-Cong a infligé une "défaite" aux USA, ou le FLN aux français en Algérie.

Maintenant il est certain que si le Hezbollah se lançait dans une tentative de guerre totale avec Israël, le résultat probable serait l'annihilation de ce mouvement.

Mais ils ne sont pas fous.

Il n'est possible de vaincre une guérilla que de deux façons : avoir la population pour soi ou la massacrer. La première option relève de plus en plus du rêve à moins de grosse gaffe politique du Hezbollah, et Israël serait bien le dernier État au monde à envisager la seconde.

Ça a été le cas lors de l'attaque au Sud-liban de 2006.

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Ça a été le cas lors de l'attaque au Sud-liban de 2006.

Exactement. Surtout qu'en plus, le Hezbollah avait, à l'époque, conforter sa popularité en aidant financierement les habitants du Sud dont les habitations avaient été détruites ou endommagées. Il fût donc doublement gagnant.

Il n'est pas impossible que le même scénario se reproduise à l'avenir.

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Ça a été le cas lors de l'attaque au Sud-liban de 2006.

Une défaite pour Tsahal ? Plutôt une victoire à la Pyrrhus pour le Liban, oui ! La victoire fut surtout politique pour le Hezbollah. Mais sérieusement, le sud Liban a été ravagé et l'armée israélienne s'est plutôt contenue dans ses représailles.

"Une autre victoire comme celle-ci, et ils sont perdus".

Invité jabial
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Pas d'accord. Les populations civiles ont beaucoup plus trinqué que le Hezbollah. Quant à décapiter le Hezbollah d'un coup de missile sur le logement de son chef, c'est possible mais pas forcément de bonne politique : si Israël élimine les cadres locaux du Hezbollah, il sera entièrement contrôlé par l'Iran, qu'Israël ne peut guère se permettre d'attaquer sans un aval US qui ne viendra probablement plus jusqu'au prochain changement de parti au pouvoir.

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Pas d'accord. Les populations civiles ont beaucoup plus trinqué que le Hezbollah. Quant à décapiter le Hezbollah d'un coup de missile sur le logement de son chef, c'est possible mais pas forcément de bonne politique : si Israël élimine les cadres locaux du Hezbollah, il sera entièrement contrôlé par l'Iran, qu'Israël ne peut guère se permettre d'attaquer sans un aval US qui ne viendra probablement plus jusqu'au prochain changement de parti au pouvoir.

Hmm, en fait, on est pas d'accord sur les termes et j'ai rien fait pour éclaircir ça.

Distinguer le Hezbollah du Liban me semble pertinent pour différentes raisons.

Le Liban a souffert de la dernière guerre et n'a rien gagné de cet affrontement, à mon avis. Villes, villages, infrastructures détruits, beaucoup de pertes civiles (dont beaucoup d'enfants), etc.

Le Hezbollah, quant à lui, a tenu en échec Tsahal ce qui ne veut pas dire qu'il lui a infligé une défaite, à moins de considérer qu'une non victoire de l'armée israélienne est une défaite en soi, ce qui pourrait être acceptable à la limite. Je serais prêt à accepter cette définition juste à cause de la réputation d'invincibilité de Tsahal.

Mais honnêtement, je trouve cette définition un peu tirée par les cheveux.

Encore une fois, il s'agissait avant tout d'une victoire politique pour le Hezbollah qui a bien su communiquer autour de cette guerre mais en aucun point une défaite militaire pour Israël. Je suis pas certain qu'ils aient perdu ne serait-ce qu'un avion de chasse lors de ce conflit.

Posté

Quand on a que le mortier pour se battre, ce n'est pas évident.

Le Hezbollah, quant à lui, a tenu en échec Tsahal ce qui ne veut pas dire qu'il lui a infligé une défaite, à moins de considérer qu'une non victoire de l'armée israélienne est une défaite en soi, ce qui pourrait être acceptable à la limite.

Tsahal n'a atteint aucun de ces objectifs. Le Hezbollah n'a pas été éradiqué et ils ont dû attendre 2008 pour procéder à l'échange des 2 corps des soldats qu'ils étaient venus chercher (contre 200 en face … ). Même sur les pertes militaires, le nombre de tués est sensiblement le même que celui du Hezbollah. En revanche je sors le Liban de l'équation, car c'est 1300 morts civils qui se rajoutent.

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Distinguer le Hezbollah du Liban me semble pertinent pour différentes raisons.

Il y a d'ailleurs des Libanais qui ne trouvent pas ça terrible, le Hezbollah. Euphémisme.

Invité jabial
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Il y a d'ailleurs des Libanais qui ne trouvent pas ça terrible, le Hezbollah. Euphémisme.

Le Hezbollah a beau se présenter comme "la résistance libanaise face à l'ennemi sioniste", il reste de fait à 100% communautaire. Le Hezbollah recrute et vit de la communauté chi'ite. Le peu de chi'ites que je connais d'assez près pour qu'ils me parlent franc sont plutôt pro-Hezbollah. On n'entend pas du tout le même son de cloche du côté de mes amis libanais chrétiens. Alliance politique ou pas, l'adversaire numéro un reste la Syrie, et certainement pas Israël auquel ils reprochent encore paradoxalement, et avec des propos qui confinent à l'antisémitisme, d'avoir lâché leurs anciens alliés. Et puis ils ont vu la façon dont les chrétiens ont été traités comme des traîtres en puissance durant la dernière guerre du liban, au point d'utiliser des immeubles chrétiens pris d'assaut à la nuit pour abriter des chefs chi'ites des bombardements, partant du principe qu'Israël ne bombarderait pas les quartiers chrétiens. Quant à l'alliance du Hezbollah avec la Syrie, elle ne fait aucun doute : ils se battent pour les dites "Fermes de Sheba", c'est-à-dire du territoire qui s'il est libanais sur le papier n'a jamais appartenu au Liban indépendant et qu'ils réclament plus ou moins ouvertement pour la Syrie, arguant que c'est dans l'intérêt du Liban d'en bouter l'"ennemi sioniste".

Ceci dit, dans la situation actuelle où le Liban n'a pas d'armée digne de ce nom alors que le Hezbollah en a une, on peut dire que si la loi c'est la force alors le Hezbollah fait la loi. Ils n'ont pas le pouvoir ouvertement mais quand le Hezbollah dit quelque chose, on obéit. Finalement la seule chose qui empêche le Hezbollah de prendre ouvertement le pouvoir en Iran, c'est qu'ils savent pertinemment qu'ils y perdraient leur meilleur protection : tant que le Liban est officiellement neutre dans le conflit Syro-Israélien, Israël serait vu défavorablement par la communauté internationale s'il faisait de nouveau la guerre au Liban. Il en irait tout autrement si le Hezbollah se livrait à un coup d'Etat auquel actuellement personne au Liban n'a le pouvoir militaire de résister.

Posté

Ton analyse me parrait raisonable, Jabial.

Ash : tu cites des chiffres de morts dans la récente guerre du Liban mais je suis dubitatif. Mon pronostic est que parmi les 1 300 morts libanais "civils" se cachent des pas si civils que ça.

Certains disent qu'Israel aurait perdu la guerre du Liban. Pour être plus précis il ne l'a pas nettement gagné militairement contre le Hezbollah et a engendré au passage beaucoup de dommages matériels et humains au Liban, ce qui a engendré l'indignation internationale. Ce fut donc une mauvaise opération en matière diplomatique, psychologique, et humanitaire. Ceci dt on ne voit pas quel pays accepterait de recevoir des dizaines de fléchettes explosives chaque jour sans réagir. Les missiles bon marché alors récemment fournis par l'Iran au Hezbollah via la Syrie qui venaient cribler le teritoire isaraélien sur plusieurs kilomètres ne pouvaeint pas non plus être laissés sans réaction. Cet aspect du déclenchement de la guerre du Liban est méconnu en occident sans doute parceque ni le Hezbollah ni Israel ne s'en vantent.

En tous cas le Liban et Gaza ont militairement une énorme différence : le Liban est montagneux et boisé favorable aux guérillas, Gaza est une grande plaine sèche favorables aux armes lourdes et à l'aviation.

Posté
[…] Ceci dit, dans la situation actuelle où le Liban n'a pas d'armée digne de ce nom alors que le Hezbollah en a une, on peut dire que si la loi c'est la force alors le Hezbollah fait la loi. Ils n'ont pas le pouvoir ouvertement mais quand le Hezbollah dit quelque chose, on obéit. Finalement la seule chose qui empêche le Hezbollah de prendre ouvertement le pouvoir en Iran, c'est qu'ils savent pertinemment qu'ils y perdraient leur meilleur protection : tant que le Liban est officiellement neutre dans le conflit Syro-Israélien, Israël serait vu défavorablement par la communauté internationale s'il faisait de nouveau la guerre au Liban. Il en irait tout autrement si le Hezbollah se livrait à un coup d'Etat auquel actuellement personne au Liban n'a le pouvoir militaire de résister.

Très bonne analyse cependant j'irais plus loin : le Hezbollah n'a strictement aucun intérêt à prendre complètement le pouvoir au Liban. Selon ce livre:

…. l'emprise du Hezbollah sur le Liban s'inscrit dans une stratégie à long terme de l'Iran pour étendre pacifiquement son empire au Moyen-Orient, en se faisant la puissance tutellaire des chiites. De même pour l'alliance avec le Hamas, quoique jugé trop terroriste, ou encore l'influence croissante de l'Iran en Irak.

Posté
…. l'emprise du Hezbollah sur le Liban s'inscrit dans une stratégie à long terme de l'Iran pour étendre pacifiquement son empire au Moyen-Orient, en se faisant la puissance tutellaire des chiites. De même pour l'alliance avec le Hamas, quoique jugé trop terroriste, ou encore l'influence croissante de l'Iran en Irak.

Tiens c'est la thèse de "l'arc chiite", que je défendais il y a un peu plus d'un an ici :

http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…st&p=507017

Il vaut le coup ton bouquin, SCM?

Posté
Tiens c'est la thèse de "l'arc chiite", que je défendais il y a un peu plus d'un an ici :

http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…st&p=507017

Il vaut le coup ton bouquin, SCM?

Il est quelque peu répétitif (la thèse principale de l'auteur, selon laquelle les Etats-Unis ne doivent plus ostraciser l'Iran mais au contraire le reconnaître comme un allié potentiel au Moyen-Orient, y est répétée pratiquement à chaque page) mais il y a quelques informations intéressantes et surtout, il permet de comprendre mieux la mentalité iranienne, qui en réalité n'a pratiquement pas changé depuis la fondation du chiisme. Je te le prêterai si tu veux.

Au sujet du Hamas, qui est sunnite, le but de son soutien par l'Iran est en quelque sorte de faire honte aux sunnites, jugés par l'Iran trop coulants avec Israël. Le livre cite de nombreux exemples où les Iraniens ont collaboré sans vergogne avec des sunnites.

Posté
Je te le prêterai si tu veux.

Oui, merci cher ami.

Au sujet du Hamas, qui est sunnite, le but de son soutien par l'Iran est en quelque sorte de faire honte aux sunnites, jugés par l'Iran trop coulants avec Israël. Le livre cite de nombreux exemples où les Iraniens ont collaboré sans vergogne avec des sunnites.

Instaurer une relation de vassalité serait effectivement une belle revanche pour les chiites.

  • 1 month later...
Posté

Si la Syrie cesse son processus de colonisation sournois sur le Liban, c'est déjà pas mal comme nouvelle (heu, je suis la seule à nourrir des doutes sur la pérénnité de ce retrait ?).

Je me demande quel rôle précis a joué la séoudie dans cette "réconciliation".

***

Liban-Syrie: Des relations enfin pacifiées

DIPLOMATIE - Walid Joumblatt, le leader druze, est prêt à se réconcilier avec Damas…

Même Walid Joumblatt, le leader druze libanais, est prêt à se réconcilier avec Damas. La normalisation des relations entre les deux capitales va bon train depuis quelques mois. A tel point que celui qui, aux lendemains de l'attentat contre l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, traitait le président syrien Bachar al-Assad de «terroriste» vient de faire, la semaine dernière, amende honorable.

Beyrouth et Damas ont longtemps été à couteaux tirés. La rupture avait été consommée avec l'assassinat, à Beyrouth, dans un attentat à la voiture piégée de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005. Montré du doigt, Damas avait été forcé de retirer ses troupes, au pays du Cèdre depuis 1976.

Une réconciliation qui passe par l'Arabie Saoudite

Désigné Premier ministre, en décembre dernier, Saad Hariri lui-même s'est rendu à Damas serrer la main de celui qu'il considérait il y a quelques mois encore comme l'assassin de son père. Une réconciliation qui passe par l'Arabie saoudite, soutien inconditionnel de la communauté sunnite libanaise à laquelle appartient le Premier ministre, et qui s'est récemment rapprochée de la Syrie. Sans l'appui de Riyad, le Courant du Futur, parti de Saad Hariri, et le 14 Mars (le camp antisyrien sur l'échiquier politique libanais) n'auraient jamais accepté de reprendre le chemin de Damas.

Mais ce n'est pas la seule raison. «Au lendemain de l'accord de Doha de mai 2008, le camp antisyrien a compris que le rapport de force interne avait basculé en sa défaveur et qu'il était dommageable de maintenir la rupture avec le camp adverse [composé d'Amal, du Hezbollah et du Courant patriotique libre de Michel Aoun]», analyse Sahar Atrache, de l'International Crisis Group. Le consensus, concept clé des institutions politiques libanaises, est à nouveau la règle, avec plus ou moins de bonheur. «Les sujets d'achoppement restent nombreux entre les différentes forces, mais, par rapport à 2005-2009, qui ont été quatre années de vive tension, la situation est bien plus paisible», affirme Sahar Atrache. Seul danger, le parti chiite Hezbollah, qui a obtenu de conserver ses armes au motif de la «résistance» à Israël. «Il y a deux Etats au Liban, l'Etat lui-même et le Hezbollah», affirmait Paul Salem, directeur de la Fondation Carnegie pour le Moyen-Orient, aux lendemains de l'accord de Doha. Or, c'est sans doute là que se trouve le danger. Car la situation n'est évidemment pas pour plaire à Israël, qui, il y a un mois multipliait les mises en garde à l'égard du Liban.

http://www.20minutes.fr/article/393742/Mon…n-pacifiees.php

Invité jabial
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Ils ont moins besoin qu'avant d'être présents : l'assassinat de Rafik Hariri a joué pour eux le même rôle que le bombardement de Tripoli pour les américains. Plus personne n'ose s'opposer sérieusement à eux, et avec leurs accords contre-nature avec l'Iran, la force armée la plus puissante du Liban est, sinon entre leurs mains, dans celles d'un allié.

Moi ça me ferait bien marrer que par un retour de bâton de l'Histoire, Bachar El Assad se fasse à son tour assassiner. Mais aujourd'hui il n'y a guère que les israéliens en position de faire ça, et ils n'ont absolument pas intérêt à faire ça en ce moment.

Posté
Moi ça me ferait bien marrer que par un retour de bâton de l'Histoire, Bachar El Assad se fasse à son tour assassiner. Mais aujourd'hui il n'y a guère que les israéliens en position de faire ça, et ils n'ont absolument pas intérêt à faire ça en ce moment.

Ca pourrait aussi être un Syrien excédé des abus de son gouvernement. Un terroriste-jihadiste-fondamentaliste-intégriste-alqaidiste quoi. Dans ce cas, il n'y aura pas d'ingérence, sauf bien entendu à "construire" un complot issu d'ailleurs - ça la fout mal chez les tyrans du Proche-Orient de reconnaître leurs dégueulasseries.

Mais bon, si ça doit aboutir en guerre civile chez les Syriens ou chez les Libanais, le scénario paraît tout de suite moins appétissant.

Invité jabial
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Malheureusement la présence en Syrie a une si longue histoire au Liban que j'ai du mal à voir une issue sans guerre civile.

Posté
De même pour l'alliance avec le Hamas, quoique jugé trop terroriste, ou encore l'influence croissante de l'Iran en Irak.

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Ne pas confondre le Hamas avec sa branche armée.

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