Lobbying politique et institutions financières US

[F. mas]

Un récent article expose le rôle de lobbying des institutions financières impliquées dans le déclenchement de la crise au sein de l'Etat américain. Ainsi, pour donner un ordre d'idée, elles auraient dépensé autour de 126 millions de dollars pour influencer le Congrès en 2009.

Igan, Mishra, Tressel. A fistful of Dollars: Lobbying and the Financial Crisis, IMF working papers

[G7H+]

Intéressant. Merci beaucoup !

[pierreyves]

Excellent oui, merci.

Un petit extrait:

Our findings indicate that lobbying is associated ex-ante with more risk-taking and ex-post with worse performance. This is consistent with several explanations, including a moral hazard interpretation whereby lenders take up risky lending strategies because they engage in specialized rent-seeking and expect preferential treatment associated with lobbying. Such preferential treatment could be a higher probability of being bailed out, potentially under less

stringent conditions, in the event of a financial crisis. Another source of moral hazard could be “short-termism”, whereby lenders lobby to create a regulatory environment that allows them exploit short-term gains.9 Such distortions have been claimed to be related to risk-shifting in financial markets. Under the moral hazard interpretation, misallocation of resources can occur and it might be socially optimal to curtail lobbying or use public oversight to realign incentives.

[xavdr]

Il serait intéressant de comparer les volumes financiers de ces lobbying, si tant est que les chiffres émergés soient représentatifs des chiffres totaux.

Une des explications de l'ampleur de la crise est venue du maintient de la croissance de la bulle immobilière US dans la 1ère moitié des années 2000 grace au surendêtement permis par les dispositions publiques US mises en place par les démocrates et notamment les titrisations favoritistes des GSE. Or il est clair que pour se maintenir face à un parlement majoritairement républicain, les GSE, créatures démocrates, ont largement utilisé le moyen de la corruption pour obtenir la bascule d'un nombre suffisant de parlementaires républicains. C'est seulement en 2005 que les républicains ont réussi à rassembler leur majorité parlementaire pour stopper l'hémoragie. Quelques mois plus tard, en 2006, les prix de l'immobilier vivaient leur retournement de tendance, et avec lui l'éclatement de la bulle…