Tremendo Posté 3 juin 2010 Signaler Posté 3 juin 2010 http://www.lefigaro.fr/livres/2010/06/02/0…a-polemique.php Nouvelle polémique à l'EdNat, encore une: La scène se déroule à la fin du mois de novembre 2009, cinq inspecteurs nationaux et régionaux de l'Éducation nationale se réunissent à Paris. Objectif ? Choisir quatre écrivains et quatre œuvres pour le programme du bac L (littéraire) qui concerne plus de 50 000 lycéens. Homère et L'Odyssée (chants V à XIII) pour la partie d'études «grands domaines littéraires et modèles antiques», ainsi que Beckett et Fin de partie pour l'aspect «littérature contemporaine» sont déjà choisis. Il en reste deux. Pour le domaine intitulé «langage verbal et images» (étude d'un roman adapté au cinéma), les cinq inspecteurs se mettent d'accord sur le livre de Pascal Quignard, Tous les matins du monde, porté à l'écran par Alain Corneau.Reste à choisir le dernier auteur pour la partie «littérature et débats d'idées». L'un des cinq inspecteurs propose le général de Gaulle et ses Mémoires de guerre. L'idée séduit les quatre autres:cela tombe bien, les lycéens devraient beaucoup entendre parler du Général à l'occasion des commémorations de l'appel du 18 juin. En outre, cette année a été l'occasion de différents débats tournant autour des liens entre l'histoire et la littérature. On opte donc pour le tome III, Le Salut, 1944-1946, sans doute le meilleur. On est bien loin d'imaginer ce jour-là que ce choix apparemment évident va susciter la polémique. Le 14 janvier 2010, le programme est communiqué par le Bulletin officiel de l'Éducation nationale. Il se passe quelques jours sans réactions. Mais bientôt, une polémique naît, qui va atteindre son paroxysme le 15 mai dernier avec le lancement d'une pétition initiée par le Snes (le Syndicat national des enseignements du second degré, classé à gauche). Internet sert de relais avec un site dédié à ce sujet et de nombreux blogs. Le bulletin du Snes y consacre son éditorial. Un collectif composé de professeurs de lettres est créé et n'y va pas par quatre chemins: il demande purement et simplement la suppression de De Gaulle du programme ! Pour quelles raisons ? «Proposer de Gaulle aux élèves est tout bonnement une négation de notre discipline» , est-il écrit dans la pétition sous la signature de Claude Jaëcklé-Plunian, agrégée de lettres. Et d'ajouter:«Nul ne songe à discuter l'importance historique de l'écrit de De Gaulle:la valeur du témoignage est à proportion de celle de témoin. Mais enfin, de quoi parlons-nous ? De littérature ou d'histoire? Nous sommes professeurs de lettres. Avons-nous les moyens, est-ce notre métier, de discuter une source historique ? D'en dégager le souffle de propagande mobilisateur de conscience nationale ? Car il s'agit bien de cela : aucun thuriféraire du Général ne songerait à comparer l'écriture des Mémoires de guerre au style et à la portée de tout autre mémorialiste si l'on veut rester dans ce genre littéraire…» Du côté de la commission, on explique d'abord que la période historique en question est étudiée par les élèves de première - il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter de la mise en perspective historique. Quant à la valeur littéraire des Mémoires de guerre , elle ne se discute pas . Personne n'avait contesté l'entrée dans la très littéraire collection «La Pléiade» du chef de la France libre, voilà dix ans. En 1994, le choix de l'Éducation nationale de mettre au menu du bac Aimé Césaire et son Cahier d'un retour au pays natal (qui contient le fameux Discours sur le colonialisme…) avait déjà suscité la controverse. Où finit la littérature, où commence la politique ? Pour la petite histoire, Quignard, qui partage avec de Gaulle l'honneur d'être au programme, avait pris parti contre ce dernier le 13 mai 1958, affirmant qu'il s'agissait d'un coup d'État ! Pourquoi le cacher ? Cette polémique s'inscrit dans un climat de tension entre le syndicat et l'Inspection générale de l'Éducation nationale. Elle prospère dans un contexte de malaise et de mécontentement plus large. D'ailleurs, le ton de la pétition s'est rapidement fait plus politique - voire idéologique. Ses instigateurs soupçonnent l'Inspection d'avoir fait ce choix de De Gaulle pour «flatter la couleur politique du pouvoir en place». À cette récrimination, ils mêlent des revendications et des doléances catégorielles, parmi lesquelles la dénonciation d'une éventuelle réduction du nombre d'heures consacrées à l'enseignement des lettres. Le 17 mai dernier, la pétition, qui aurait recueilli 1 500 signatures (professeurs et non-enseignants), est envoyée à Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale, avec copie à l'Inspection générale. Elle comporte «la demande réitérée de revenir sur ce programme absurde et déséquilibré» ! Les professeurs qui ne partagent pas cette position dénoncent un conflit qui n'a rien à voir avec l'enseignement de la littérature. D'autres vont encore plus loin:«Si Marx ou La Paille et le Grain (un texte de François Mitterrand, NDLR) avaient été choisis, il n'y aurait pas eu de polémique… Et Beckett, ce n'est pas politique ?» Qu'aurait pensé le général de Gaulle de cette «guéguerre» ? Au hasard : «Chaque remous met en action les équipes diverses de la hargne, de la rogne et de la grogne»…
hagakure23 Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Quand t'as 5 mecs qui décident pour 50 000 c'est normal qu'il y ait de la polémique.
hagakure23 Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Il en faudrait combien ? Aucun. Je suis pour une liberté totale du choix des programmes de la part des institutions scolaires. Ce qui n'est bien sûr pas possible dans ce cas précis puisqu'on parle de baccalauréat mais je suis favorable à une refonte totale du système éducatif.
Barem Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 «Proposer un programme unique aux élèves est tout bonnement une négation de nos potentialités»
Tremendo Posté 4 juin 2010 Auteur Signaler Posté 4 juin 2010 Aucun. Je suis pour une liberté totale du choix des programmes de la part des institutions scolaires. Ce qui n'est bien sûr pas possible dans ce cas précis puisqu'on parle de baccalauréat mais je suis favorable à une refonte totale du système éducatif. Là-dessus on est d'accord, mais ce n'est pas le sujet. En attendant, dans le système actuel, il y a des gens pour ça, mais le SNES veut imposer ses choix idéologiques à tout le monde alors qu'il n'est pas dans son rôle.
Plume de Mars Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 A défaut de supprimer l'éducation nationale (nous y viendrons un jour, vu le niveau (ou plutôt le non-niveau) de l'enseignement dispensé), les mémoires de De Gaulle sont sympathiques à lire. Ca reste très jacobin, il y a une vision de la France qui est celle qu'il a imprimé, ce n'est pas libéral pour un sou, mais à défaut de faire lire du Frédéric Bastiat aux lycéens , les mémoires de De Gaulle font partie d'une littérature particulièrement intéressante. J'ai même pris plaisir à les lire Et quand j'entends des professeurs dire que De Gaulle n'a pas les qualités artistiques requises pour être un bon écrivain, alors expliquez-moi pourquoi Amélie Nottomb, la bobo sans le moindre talent, sans le moindre style, fait partie des programmes du bac de Français (pour avoir eu à l'étudier il y a quelques années) Mais c'est vrai que le général De Gaulle est un fasKiste pour le SNES, comme à Tolbiac quoi l'Uni organise une pétition pour soutenir les mémoires de De Gaulle: http://www.uni.asso.fr/spip.php?article9871
José Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 …Amélie Nottomb […] fait partie des programmes du bac de Français… CPEF
hagakure23 Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Là-dessus on est d'accord, mais ce n'est pas le sujet. En attendant, dans le système actuel, il y a des gens pour ça, mais le SNES veut imposer ses choix idéologiques à tout le monde alors qu'il n'est pas dans son rôle. Ca me choque pas qu'un syndicat de profs s'oppose à une mesure du programme. Après tout, cela concerne leurs conditions de travail.
Tremendo Posté 4 juin 2010 Auteur Signaler Posté 4 juin 2010 Ca me choque pas qu'un syndicat de profs s'oppose à une mesure du programme. Après tout, cela concerne leurs conditions de travail. Qu'ils expriment leur mécontentement ok, mais ces syndicats qui ont déjà un pouvoir énorme illégitime n'ont pas la décision finale entre leurs mains donc les pressions ça suffit, et on aimerait les entendre aussi se plaindre quand les mémoires de politiciens de gauche sont au programme en littérature.
Poil à gratter Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Mouais enfin c'est un débat byzantin dont le SNES est coutumier, il y aurait quand même d'autres priorités à gérer que de pétitionner pour cela. M'enfin ça les occupe…
Mobius Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 CPEF Amelie Nothomb a été ma babysitter 1 fois quand j'étais très jeune
Invité jabial Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 De Gaule au bac ? Mais c'est le retour du fascisme ça camarades ! Vite vite, faisons une réunion de résistants de juin 1941 qui ont glorieusement lutté contre l'invasion… de l'URSS
Ash Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Amelie Nothomb a été ma babysitter 1 fois quand j'étais très jeune Et elle t'a conté une histoire pour te faire dormir ? Ca ne devait pas être trop dur.
José Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Amelie Nothomb a été ma babysitter 1 fois quand j'étais très jeune Je commence à comprendre plein de trucs.
Mobius Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Et elle t'a conté une histoire pour te faire dormir ? Ca ne devait pas être trop dur. a vrai dire, je ne m'en souviens pas ^^
hagakure23 Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Qu'ils expriment leur mécontentement ok, mais ces syndicats qui ont déjà un pouvoir énorme illégitime n'ont pas la décision finale entre leurs mains donc les pressions ça suffit, et on aimerait les entendre aussi se plaindre quand les mémoires de politiciens de gauche sont au programme en littérature. Ca me semble très "système-dépendant" tout ça. Les profs les plus politisés ont des sensibilités politiques qu'ils veulent défendre ils trouvent donc un syndicat. Il y a un système centralisé d'éducation : les syndicats peuvent donc faire pression pour imposer leurs opinions politiques et perdurer. Ils laissent passer ce qui les arrange ( introduction d'auteurs de gauche) et protestent contre ce qui les choque (introduction d'auteurs de droite). Si le programme penche à gauche c'est sûrement qu'il n'y a pas assez de pression des profs de droite. Sans équilibre des forces une politisation des programmes me semble inévitable.
Invité Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 C'est pourtant pas complique de mettre un auteur de chaque ecole/courant/ideologie.
Invité jabial Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 C'est pourtant pas complique de mettre un auteur de chaque ecole/courant/ideologie. Y compris le nazisme ? Non ? Autant pour le NPA que pour le PS ? Non ? Bon alors comment on sélectionne les idéologies autorisées et leur niveau de représentativité ? On change à chaque élection ?
Tremendo Posté 4 juin 2010 Auteur Signaler Posté 4 juin 2010 Les profs les plus politisés ont des sensibilités politiques qu'ils veulent défendre ils trouvent donc un syndicat. Il y a un système centralisé d'éducation : les syndicats peuvent donc faire pression pour imposer leurs opinions politiques et perdurer. Ils laissent passer ce qui les arrange ( introduction d'auteurs de gauche) et protestent contre ce qui les choque (introduction d'auteurs de droite). Si le programme penche à gauche c'est sûrement qu'il n'y a pas assez de pression des profs de droite. Ou qu'il y a proportionnellement moins de profs de droite qu'ailleurs dans la population. Sans équilibre des forces une politisation des programmes me semble inévitable. C'est impossible d'équilibrer, mais si c'est équilibré, c'est qu'on a tenu à tout prix à prendre le facteur "étiquette politique" en compte dès le départ, donc c'est qu'il y a déjà une politisation à l'origine, ce qui n'est pas acceptable, l'école n'est pas un lieu pour faire de la politique mais pour enseigner. Le ver est donc dans le système dès le départ.
ernest Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 C'est pourtant pas complique de mettre un auteur de chaque ecole/courant/ideologie. Le but du "français" c'est tout de même d'étudier la littérature, à savoir ce qui ne relève pas de la politique, mais de la sensibilité. Montaigne ou Céline, c'est apolitique. Mais Skeggjöld en parlera mieux que nous.
free jazz Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Quoique les prétendus gaullistes en disent, De Gaulle était surtout un grand réac foncièrement hostile à la République, ce n'est pas pour rien que la Vè fut conçue comme une monarchie élective. Pour lui la France éternelle devait rester majoritairement blanche et chrétienne, c'est pourquoi il a organisé la décolonisation en vertu du droit des peuples et pour défaire l'oeuvre républicaine, car c'est la République progressiste qui a colonisé au nom de l'universalisme. Cette soupe à la grimace des syndicats gauchistes n'a donc rien d'étonnant, ce n'est pas conforme à l'idéologie de la maison. Aimé Cesaire, Léopold Senghor, ou les mémoires du Che auraient été plus consensuels.
Invité jabial Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Oui Combien de bouquins il faudra lire pour couvrir toutes les idéologies existantes ? C'est juste impossible, il y aura forcément un arbitrage quelque part, et dès lors qu'il y a arbitrage dans ce contexte, il ne peut être que politique.
Invité Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Combien de bouquins il faudra lire pour couvrir toutes les idéologies existantes ?C'est juste impossible, il y aura forcément un arbitrage quelque part, et dès lors qu'il y a arbitrage dans ce contexte, il ne peut être que politique. On ne lis pas des bouquins, on lit des extraits a l'ecole. Un recueil de 100 textes : 100 ideologies de casables.
Barem Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Aimé Cesaire, Léopold Senghor, ou les mémoires du Che auraient été plus consensuels. +1
condorcet Posté 4 juin 2010 Signaler Posté 4 juin 2010 Signalons que dans cette catégorie de la "Littérature et débats d’idées" les prédecesseurs sont : Caractères, La Bruyere, 2005-2006 Jacques le fataliste, Diderot, 2007-2008 Pensées, Pascal, 2009-2010
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