Dilbert Posté 11 janvier 2005 Signaler Posté 11 janvier 2005 Au moins lui a le mérite d'étaler au grand jour l'incroyable impudence dont fait preuve l'engeance qui nous gouverne. Il est pour le cumul des mandats, parce que "ce qui manque aux politiques, c'est la capacité de réfléchir et d'agir sur le long terme". Moi j'aurais dit que ce qui manque aux poly-tiques poly-parasites, à part un coup de Baygon bleu, c'est la capacité de s'arrêter de réfléchir et d'agir, de repartir chez eux pour se trouver un boulot honnête et de NOUS FOUTRE LA PAIX. http://www.al1jup.com/
Toast Posté 11 janvier 2005 Signaler Posté 11 janvier 2005 Si l'on part du principe qu'un Etat est nécessaire, un roi est encore le plus apte pour "agir sur le long terme". Le cumul des mandats n'a rien à voir là dedans. Dans tous les cas, le politicien est poussé à agir sur le court terme pour remporter les élections, lesquelles ne sont pas forcément gagnées à l'avance. En dehors de cela, je me range logiquement du côté de Dilbert, qu'ils nous foutent la paix, je crois que c'est encore la meilleure solution pour une société viable sur le "long terme". En passant : Alain Juppé a dit : Je crois en tout cas qu'on ne s'improvise pas homme politique, que c'est un long apprentissage […] Pour une fois, je suis d'accord, voler les autres et inventer des prétextes bidons, faut avoir une sacré expérience et une sacré dose d'imagination. Eh oui, brigand, c'est tout un métier !
Chitah Posté 11 janvier 2005 Signaler Posté 11 janvier 2005 Citation EnquêteUN DÉBAT ENTRE FRANCIS MER ET JACK LANG Un débat entre francis mer et jack lang A quoi servent les politiques ? L'opinion s'inquiète de l'impuissance des hommes politiques. Francis Mer, le patron devenu ministre d'un gouvernement de droite, et Jack Lang, l'universitaire socialiste plongé dans la politique depuis presque trente ans, ont accepté, pour « Les Echos », de confronter leurs vues sur le sujet. Le premier dénonce l'inconstance des dirigeants, le second met en cause les institutions. Tous deux assurent que la France est prête au changement. PROPOS RECUEILLIS PAR FRANÇOISE FRESSOZ ET ÉRIK IZRAELEWICZ Publicité Francis Mer, dans votre livre « Vous, les politiques », vous leur reprochez leur manque de courage et de professionnalisme, et leur difficulté à gouverner dans la durée. Un jugement sévère ! FRANCIS MER. L'état de notre pays n'est pas bon. Dans un monde en pleine mutation, le rôle des politiques devrait être d'accompagner son évolution pour lui permettre de se développer. Je déplore qu'ils aient du mal à assumer cette responsabilité. Les changements au niveau mondial sont tellement rapides que tout retard pris dans les nécessaires adaptations se retourne inéluctablement contre l'intérêt collectif. Le problème n'est pas propre à la France, c'est peut-être le système démocratique lui-même, tel qu'il fonctionne actuellement, qui déraille. Une façon de corriger le tir serait de faire davantage appel aux compétences de la société civile. Elle sait des choses car elle est confrontée tous les jours aux mutations que j'évoquais. Aux Etats-Unis, vous constatez des allers-retours réguliers entre la société civile et la société politique, y compris dans l'administration. En France, l'homme politique vient majoritairement de la sphère publique et me paraît trop soucieux de son propre futur dans les décisions concernant l'intérêt de la collectivité, même si ce souci fait partie du fonctionnement démocratique. JACK LANG. Dans ce mal français que vous décrivez, vous pourriez ajouter le cumul des mandats et leur durée, excessive si on la compare à celle des autres pays démocratiques - quatre ans en moyenne. En revanche, le professeur de droit que je suis ne peut souscrire à votre procès des politiques. Ce sont des hommes et des femmes en général dévoués, qui ont le sens de l'intérêt général. Beaucoup - trop sans doute ! - viennent de l'administration, mais ce n'est pas une règle absolue : Pompidou était un chef d'entreprise, Barre vient de l'université, Kouchner et Curien sont, comme vous, issus de la société civile. Je n'aime pas la démarche qui consiste à opposer les hommes politiques aux membres de la société civile. Ce qui manque parfois aux uns et aux autres, d'où qu'ils viennent, c'est l'imagination, le courage et parfois même l'intelligence. Jack Lang, dans votre livre « Un nouveau régime politique pour la France », vous mettez en cause les institutions. J. L. Oui, je crois que le problème fondamental vient de notre système institutionnel, sclérosé, usé et inadapté à notre époque. L'hyperconcentration des pouvoirs entre les mains du président de la République, ce que j'appelle le « superprésidentalisme français », et l'absence de séparation des pouvoirs contribuent à une forme d'irresponsabilité politique et à une raréfaction de la circulation des idées. C'est un système qui étouffe et qu'il faut profondément changer. Ce que je dis vaut aussi pour la société civile. Dans les entreprises, on constate les mêmes défauts : concentration excessive des pouvoirs, manque de transparence, faible contrôle des actionnaires et des syndicats, etc. F. M. C'est vrai, mais l'entreprise bouge plus vite que le monde politique. Après les excès de ces dernières années, il y a une remise en cause des principes de gouvernance que je ne retrouve pas encore dans la sphère politique. J. L. Je vous trouve optimiste. Aux Etats-Unis, l'adoption de la loi Sarbanes-Oxley a été très rapide. Mais chez nous, que de frilosité pour faire évoluer les règles du jeu ! Et puis on a rarement assisté à une telle concentration des pouvoirs économiques entre les mains de quelques-uns. Regardez l'armement, les médias, l'édition… Revenons à la sphère politique. Comment améliorer la gouvernance ? F. M. Il faudrait que les hommes politiques fassent preuve de constance dans l'effort, qu'ils gouvernent dans la durée. La France n'aime pas les révolutions. Il faut donc la faire évoluer en continuité en menant des politiques non partisanes. Si vous voulez, par exemple, améliorer la gestion de la fonction publique, un chantier absolument prioritaire, il faut y aller, année après année, péniblement, méthodiquement. Cela peut prendre dix ans. Le problème, c'est que dix ans est un horizon de temps que le politique a du mal à prendre en compte alors que, pour le pays, il est absolument nécessaire. J. L. L'argument de la durée sert trop souvent de prétexte à l'inaction et à l'immobilisme de ministres sans imagination. Pour moi, la réforme, c'est un état d'esprit. Si vous entrez dans un ministère en vous disant : d'un jour à l'autre, je peux être écarté donc je dois agir fort et vite, vous insufflez le changement et, en même temps, vous vous situez dans la durée car vous savez très bien que le changement prend du temps. J'ajoute que, pour mener des politiques cohérentes, il est fondamental que les inflexions données au sommet de l'Etat ne changent pas tous les quatre matins. Quand on annonce la baisse des impôts, puis qu'on la stoppe avant de la relancer, qu'on annonce la suppression de la taxe professionnelle mais qu'on ne dit rien sur la ressource de substitution, je comprends votre malaise. Je vous ai souvent plaint lorsque vous étiez à Bercy de devoir subir les caprices des uns et des autres. Le changement exige une volonté politique claire, forte, entêtée, obstinée, une harmonie entre les mots et les actes qu'on ne retrouve pas aujourd'hui… F. M. Pourtant, le diagnostic à droite et à gauche est le même : le pays ne va pas bien. Nous devrions être capables, tous ensemble, quelles que soient les alternances politiques, de dégager un consensus national sur un certain nombre de sujets pour qu'ils soient traités. J. L. Je partage totalement ce que vous dites dans votre livre sur l'éducation et la recherche. Sur tous ces sujets d'avenir, il faudrait une volonté nationale puissante qui transcende les querelles partisanes. Hélas, on en est loin. En France, la droite a la manie de vouloir casser ce que la précédente majorité a construit, alors qu'aux Etats-Unis, sur un certain nombre de sujets vitaux, les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, poursuivent inlassablement l'effort. L'opposition gauche-droite, c'est fini ? J. L. Evidemment non, elle est nécessaire. Dans une société qui veut vivre et bouger, la confrontation des idées est salutaire. Pour moi, un projet de gauche est fondé sur deux éléments indissociables : l'égalité des chances et la création de richesses. Il faut pour cela des politiques publiques très volontaristes… F. M. On ne peut plus raisonner comme il y a trente ans ! Depuis, on a fait l'Europe. Et le monde est devenu l'espace économique dans lequel tous les acteurs sont libres d'aller planter leurs choux. Dès lors, notre problème majeur est de faire en sorte que les acteurs économiques aient envie d'investir ici et non ailleurs. L'Agence pour l'innovation industrielle annoncée par Jacques Chirac répond probablement à cette préoccupation, mais j'y mets deux bémols : elle ne peut pas être que française, car désormais c'est l'Europe qui a la masse critique pour agir. Par ailleurs, il faut que chaque entreprise se rende compte qu'elle a des responsabilités vis-à-vis du pays ou de la zone dans lesquels elle effectue l'essentiel de son activité. Or ce sens du devoir est contrecarré par la pression des marchés financiers, qui me paraît très malsaine. Que proposez-vous ? F. M. Où qu'elles soient, les entreprises américaines ont un drapeau, le drapeau américain. Les entreprises françaises et européennes, elles, n'ont pas encore de bannière. Elles ne se sentent pas enracinées. Or, dans le même temps, la Chine et l'Inde deviennent des terrains de conquête pour toutes les entreprises. Il faut que l'Europe réagisse vite, que la nouvelle Commission se montre plus innovante que la précédente, qu'elle fasse émerger une nouvelle forme de politique industrielle au sens large du terme. J. L. Une stratégie européenne, certes, encore faut-il que les gouvernements nationaux en veuillent vraiment. En refusant d'augmenter le budget européen au-delà de 1 % du PIB, la France et l'Allemagne bloquent aujourd'hui tout développement des politiques tournées vers l'avenir. F. M. Personnellement, je ne serais pas choqué que ce budget passe de 1 % à 1,25 % du PIB. J. L. En tout cas, il faudrait doubler le budget européen de la recherche, si nous voulons nous mettre au niveau des Etats-Unis et du Japon. Par ailleurs, vous déplorez dans votre livre la toute-puissance des marchés, l'abus des stock-options, mais rien ne vous empêchait de prendre des mesures nationales pour les limiter ! L'un des obstacles à l'action des politiques, c'est que les Français ne veulent pas du changement, entend-on souvent. F. M. Je n'y crois pas du tout. Je pense que, même s'ils en ont peur, les Français attendent le changement. La plupart d'entre eux travaillent dans l'entreprise et ils connaissent très bien l'environnement dans lequel elle évolue. J. L. Oui, mais le changement n'est possible qu'à certaines conditions. Les dirigeants du pays doivent exprimer un projet clair et s'y tenir. Ils doivent en même temps parvenir, par leur pédagogie et leur entêtement, à faire en sorte que le pays accouche, par lui-même, de la conviction qu'il doit effectivement bouger dans la direction indiquée. On ne peut pas, en démocratie, infliger au forceps un changement, même s'il est bon. F. M. C'est vrai, la pédagogie est d'autant plus nécessaire que nous vivons tous encore dans la nostalgie du Grand Siècle, de la puissance française. Je ne dis pas que la France doit arrêter de porter ses valeurs dans le monde. Jacques Chirac le fait très positivement dans beaucoup de domaines. Mais l'un de nos problèmes, c'est cette nostalgie du passé. Il faut aider les Français à avoir confiance dans l'avenir en leur disant : nous pouvons avoir, ensemble, un projet. La difficulté, c'est que ce projet, nous ne pouvons plus le bâtir seul : il ne peut être que la partie française d'un projet européen. Il faut donc aussi redonner au projet européen une vitalité qu'il n'a pas. J. L. Aucoeur de tout changement, il doit y avoir une dialectique entre le passé et le futur. La France a été en partie construite à partir de son Etat. Celui-ci reste profondément ancré dans la conscience collective. On ne peut pas s'abstraire de cette réalité. C'est l'une des raisons pour lesquelles je crois à la nécessité de politiques publiques fortes. En même temps, je suis d'accord avec vous : la réforme de l'Etat est à venir. Mais, sur ce sujet, Francis Mer, vous manquez d'audace : il ne faut pas seulement raisonner en termes de redéploiements de postes. Il faut aller vers une véritable respiration de l'Etat, en s'inspirant du modèle suédois qui distingue parfaitement la fonction ministérielle, qui conçoit des projets, et la fonction administrative, qui les met en oeuvre. F. M. Je suis d'accord avec vous pour dire que notre fonction publique est un atout pour la France, mais à condition qu'elle soit gérée, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Et la France, peut-on la gérer comme une entreprise ? F. M. Non, bien sûr que non : gouverner avec la sanction démocratique est beaucoup plus complexe que conduire une entreprise qui a des objectifs clairs et simples. En revanche, un gouvernement peut s'inspirer du savoir-faire de l'entreprise : prévoir, évaluer, comparer et rationaliser sa gestion. J. L. Tout ministre comme tout chef d'entreprise doit pratiquer le benchmarking, picorer les meilleures idées chez ses voisins. Il n'y pas de propriété intellectuelle en la matière. Etes-vous d'accord pour dire que la politique ne doit pas être un métier à vie ? F. M. S'il y avait davantage de respiration entre la société civile et le monde politique, les deux s'en sortiraient mieux. L'un et l'autre se connaîtraient mieux et se critiqueraient moins. Un chef d'entreprise est toujours prompt à dire « y'a qu'a ». S'il participait plus souvent à un gouvernement, il verrait vite que ce n'est pas si facile. J. L. C'est vrai, mais n'oublions pas que les défauts que l'on prête au monde politique se retrouvent aussi dans le monde économique, syndical ou associatif : la longévité dans les fonctions, la durée des mandats, le cumul des responsabilités, l'absence de vraie transparence, le manque de « checks and balances ». Nous vivons dans une culture de l'exécutif qui est inscrite dans la mémoire collective et qui imprègne tous les milieux. C'est pourquoi j'appelle à un profond changement institutionnel et à une véritable séparation des pouvoirs et des fonctions. Ce serait une vraie révolution que de donner raison à Montesquieu trois siècles plus tard.
Coldstar Posté 12 janvier 2005 Signaler Posté 12 janvier 2005 J'ai failli m'évanouir 2 fois Francis Mer a dit: Citation il faut que chaque entreprise se rende compte qu'elle a des responsabilités vis-à-vis du pays ou de la zone dans lesquels elle effectue l'essentiel de son activité. Or ce sens du devoir est contrecarré par la pression des marchés financiers, qui me paraît très malsaine. Jack Lang de bois a dit Citation Aucoeur de tout changement, il doit y avoir une dialectique entre le passé et le futur. La France a été en partie construite à partir de son Etat. Celui-ci reste profondément ancré dans la conscience collective. On ne peut pas s'abstraire de cette réalité. C'est l'une des raisons pour lesquelles je crois à la nécessité de politiques publiques fortes. enfin, ça fait moins mal au cul dans dans la bouche du second - on pouvait s'y attendre - que du premier.
Chitah Posté 12 janvier 2005 Signaler Posté 12 janvier 2005 Coldstar a dit : J'ai failli m'évanouir 2 fois Moi je me suis enervé tout seul ce matin au café, quand je lisais les Echos. (où j'ai trouvé l'interview).
LaFéeC Posté 12 janvier 2005 Signaler Posté 12 janvier 2005 Lang a tort.. "Je n'aime pas la démarche qui consiste à opposer les hommes politiques aux membres de la société civile. " Ce n'est pas une démarche mais un fait : le gars qu'a fait l'ENA est déconnecté de la réalité du smicard. Le politique imagine des lois pour le territoire national en ignorant tout des différents territoires qui composent la France. Et passer sa vie à essayer de diriger les autres me semble etre grave.
y/o/o/o/k Posté 12 janvier 2005 Signaler Posté 12 janvier 2005 "L'opposition gauche-droite, c'est fini ? J. L. Evidemment non, elle est nécessaire. Dans une société qui veut vivre et bouger, la confrontation des idées est salutaire." Magnifique ! les politiques auraient des idées ! Quel dommage que nous ne soyons pas au courant.
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