Sous-Commandant Marco Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Les mafias qui imposent leur loi dans les banlieues n'ont pas besoin de beaucoup de crimes meurtriers pour en exploiter toute la force effrayante, couvrant leurs violences ordinaires par une chape de silence. Les violences tues sont nombreuses dans les zones de non droit ainsi constituées. Les émeutes urbaines de novembre 2005 sont une préfiguration potentielle d'affrontements à dominante ethnique voire religieuse. Il semblerait que dans leur foulée, les barbus aient armé les banlieues. Les flambées de voitures, les caillassages de pompiers et de bus, les lancés d'objets pesants (tels que des plaques métalliques d'égouts) sur les policiers, sont des violences "innovantes" que ces dernières décennies ont apporté, partie émergée de la montée des violences urbaines souvent non recensées. Ces fameuses violences des cités et des banlieues ont fait moins de morts qu'une aide-soignante toute seule, crime monstrueux dont il n'a guère été question ici. Peut-être que si ç'avait été une femme à burqa, xavdr y aurait vu la fin de la civilisation occidentale mais comme c'est une chti fonctionnaire bien de chez nous, tout va bien.
POE Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Vous mélangez tout, les divorces et les émeutes, les crimes passionnels et la guerre civile. C'est une caractéristique du delirium tremens. D'ailleurs, les statistiques sur la consommation d'alcool sont formelles, celle ci a diminué.
xavdr Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Ou tout simplement, on ne parle pas de la même violence, nul besoin de douter de la rationalité de l'autre quand on ne mesure pas la même chose… Il n'y a pas de raison pour qu'une diminution des homicides ne puisse aller de pair avec une hausse des atteintes aux personnes en général, bien que ce soit contre-intuitif. +1
neuneu2k Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Vous mélangez tout, les divorces et les émeutes, les crimes passionnels et la guerre civile. C'est une caractéristique du delirium tremens. Les statistiques des homicides mélangent touts les homicides, et cette focalisation sur les homicides est douteuse, personne n'a dit que l'insécurité des banlieues était causée par le grand nombre de meurtres qui s'y passent. Le fait est que les homicides sont poursuivis, résolus, et jugés de façon sérieuse, il n'y a pas de problème de traitement des homicides en France, et ce n'est pas de ça qu'on parle, mais comme tu les a mis sur le tapis, je fait remarquer que la criminalité ne se résume pas aux homicides et que ceux-ci ont de particulier d'être souvent dans la famille. Moins de familles -> moins d'homicides, c'est mécanique. Je te prie par ailleurs de cesser d'attribuer les commentaires de tes contradicteurs a la folie ou aux conséquences de l'alcoolisme…
Sloonz Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 En revanche pour nuancer, je dirais que SCM a raison sur le plan historique si l'on prend en compte non la criminalité stricto sensu mais la violence au sens large, qui reste très en dessous de ce qu'elle fut en 1789, sous la Terreur, pendant les guerres napoléoniennes, sous la Commune, la guerre de 14 ou celle d'Algérie. La Terreur en 1789 ?
Invité jabial Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Encore une fois, hein, un petit millier d'homicides/an, ça paraît incroyable d'en avoir eu 1 dans ses relations indirectes et 1 dans son quartier. Je ne connais pas indirectement 1‰ des français, soit 60.000 personnes. Il y a probablement, mais pas certainement, un problème quelque part. De plus, de toute façon, la violence ne se limite pas aux meurtres, et le meurtres ne sont ni représentatifs de la violence en général, ni la pire forme de violence qui soit. Je serais curieux d'avoir les stats sur les actes de torture et de barbarie, le trafic d'êtres humains, les viols, les tabassages conduisant à un handicap permanent.
free jazz Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Tu mélanges statistiques officielles et titres du 20h et tu brandis des cas isolés face à une tendance lourde. Les statistiques de la police en matière d'homicides, a priori c'est du sérieux. Mais peut-être que les bandes des cités ont réussi à hacker les ordinateurs de la police ? D'habitude ton discours repose sur le leitmotiv que l'Etat est inefficace en toute chose, qu'il ne sert donc à rien d'augmenter les moyens de la police et de la justice. Or là subitement tu es pris d'un accès de confiance immodéré pour l'appareil statistique du ministère, dont on sait que la politique du chiffre s'accomode d'arrangements méthodologiques et techniques. Pourquoi l'Etat serait-il davantage efficace et objectif dans le domaine de la mesure de la criminalité que dans les autres? Cette attitude contradictoire donne l'impression que tu es prêt à croire tout élément officiel allant dans le sens de ton idée et à écarter les autres faits, comme ceux mesurés par des sources non gouvernementales évoquées plus haut, qui montrent que les violences physiques et crapuleuses sont en constante augmentation. Ton esprit critique (souvent friand de conspirations) disparaît soudainement quand tu réinventes la théorie du sentiment d'insécurité. D'autres facteurs jouent, comme l'augmentation du taux d'élucidation grâce aux progrès de l'identification ADN, le progrès médical, ou la dissuasion des plaintes dans les zones de non-droit. Ensuite ce que dit Jabial fait sens, il faudrait vérifier si les critères des tentatives d'homicide n'ont pas été assouplis pour les faire passer en partie dans la catégorie des violences sur les personnes. Ainsi si une bande de jeunes moleste à la sortie du métro un petit vieux qui chute et décède de ses blessures, comment ce genre "d'incivilité" est-elle comptée?
h16 Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 A propos de la stat sur le nb d'homicides, l'interview que Libé a faite est intéressante. De la part de Libé, c'est tellement rare qu'il fallait le dire. http://www.liberation.fr/societe/010165018…quelles-raisons La baisse du nombre d'homicides permet-elle des déductions générales sur la criminalité ?Non, ce chiffre ne témoigne ni d'un recul, ni d'une avancée de la criminalité. En France, comme en Europe, la criminalité est déconnectée des homicides. Aux Etats-Unis, il y a synchronisation entre le nombre d'homicides et le reste des statistiques sur la délinquance. Les homicides y sont liés à la criminalité de profit. En clair, on tue pour de l'argent, pour de la drogue. Pas en France, où la plupart des homicides sont domestiques ou familiaux. Les gens ne supportent plus leur femme, leur voisin, et ils tuent.
Punu Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Il suffit de voir les incroyables bidouillages en matière de chômage pour être convaincu que les statistiques du ministère de l'intérieur sont sujettes à caution - comme toutes les données pouvant être récupérées à des fins politiciennes. Toutefois, il n'y a aucune raison de croire que les statistiques d'il y a vingt ou cinquante ans soient plus exactes parce que les manipulations étatiques ne datent pas d'aujourd'hui. Sans parler des taux de criminalité au 18ème et au Moyen Âge, hautement folkloriques. On pourrait peut-être analyser les jugements de culpabilité rendus en correctionnelle et en assises à Paris et les pondérer par rapport à l'évolution de la population. Mais il faudra tenir compte des progrès médico-légaux.
free jazz Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 A propos de la stat sur le nb d'homicides, l'interview que Libé a faite est intéressante. De la part de Libé, c'est tellement rare qu'il fallait le dire.http://www.liberation.fr/societe/010165018…quelles-raisons Si j'ai bien compris Libé suggère aussi que l'origine de cette décorrélation serait due à l'abondance d'armes à feu aux US. En clair les délinquants français utilisent plutôt leurs poings et la force de la meute pour agresser leurs victimes.
jubal Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Ainsi tu confirmes que la "hausse de la délinquance" est un sentiment, pas une réalité. Du tout. Je disais que la delinquance est une realite mesurable par la population, au meme titre que l'augmentation des prix, car elle touche presque tout le monde. Bien sur que ce n'est pas une mesure scientifique, mais d'ici a dire que ca ne correspond a aucune realite … Pour ma part, je ne partage pas ton sentiment vu que j'ai jamais été agressé Ta definition de l'agression est peut etre tres restrictive, ou bien ton style de vie fait que tu n'es jamais sur le chemin d'un agresseur. C'est peut etre aussi du au lieu de ton habitation. Mais en revanche tu connais beaucoup de gens qui se sont fait agresser, pourquoi mettre en doute les temoignages de personnes qui ne sont pas dans ta situation ? Mais sinon serieusement, tu n'as jamais ete agresse ? Je me demande si tu n'es pas la seule personne que je connaisse qui soit dans cette situation.
free jazz Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Je ne nie pas que les atteintes aux personnes ont pu augmenter mais je dis que seul un sentiment complètement irrationnel peut amener à croire que la violence augmente et que nous sommes au bord de la guerre civile alors que les homicides ont diminué de 35% en 10 ans. Ce qui est irrationnel c'est de mélanger les choux et les carottes en s'obstinant à nier les faits. Si ton jugement n'était pas troublé, tu aurais dit, tiens c'est bizzare la criminalité baisse spectaculairement depuis que Sarko est aux affaires, cette annonce tombe à point pour lancer sa campagne et faire oublier son bilan piteux. Tu focalises sur le mauvais critère : assassiner quelqu'un ne nécessite pas l'usage de violence, on peut le faire de manière douce. Ainsi la littérature pénale montre que le mode opératoire préféré chez les femmes est le poison. En revanche si l'on s'en tient à la violence physique définie comme agressions et atteintes volontaires sur les personnes, elle augmente de façon continue. Violence non crapuleuse (source Observatoire National de la Délinquance) Violence crapuleuse Vols avec violence des mineurs → Délinquance des mineurs : + 15,2 % mineurs mis en cause entre 2002 et 2008 + 52,6 % mineurs mis en cause pour violences entre 2002 et 2007 → Violences à dépositaires de l’autorité : + 32,6 % entre 2002 et 2008. → Record historique du nombre de voitures brûlées lors de la Saint-Sylvestre 2008 : + 30 % en un an + 202 % depuis 2002 (3) → Vols violents avec arme à feu (« vols à main armée ») : + 23 % et + 29,5 % pour les braquages de commerces de proximité au cours des 12 derniers mois → 800 000 personnes de plus de 14 ans ont déclaré avoir subi un acte de violence en 2007 (4), contre 736 000 en 2006 (3) Source : bilans annoncés par la DGPN - Ministère de l’intérieur (4) INSEE, enquêtes « cadre de vie et sécurité » 2007 et 2008.
Salatomatonion Posté 2 août 2010 Signaler Posté 2 août 2010 Je suis tombé sur un PDF intéressant à propos du projet de nouvelle statistique policière de la criminalité (SPC) en Suisse. Le document est téléchargeable ici Extraits : Les statistiques policières rassemblent des données numériques issues de l’activité de la police et qui portent sur la criminalité, les suspects, les victimes et les infractions elles mêmes.Elles ne doivent pas être confondues avec les statistiques de l’activité policière (par exemple le nombre de sollicitation), dans le sens où toutes les interventions de la police n’aboutissent pas à la dénonciation d’une infraction à la justice. Dans les services de police, il n’y a pas une mais plutôt une prolifération de statistiques sur la criminalité construites de manière ponctuelle en fonction de situations particulières ou produites systématiquement à partir de jeux de données très variées. L’idéal serait bien entendu la conception d’une statistique qui rassemblerait toutes les données policières et permettrait d’effectuer tous les croisements nécessaires pour répondre aux questions qui se posent systématiquement ou ponctuellement, indépendamment du référentiel (public, police, autorité judiciaire, entreprises privées, etc.). Ce modèle idéal ne peut pas exister, puisqu’un modèle n’est par définition qu’une simplification d’une réalité criminelle qui évolue et qui peut prendre des formes inattendues et impossibles à anticiper. C’est lorsqu’un événement particulier se produit que les statistiques sont critiquées pour leur incapacité à donner des réponses précises aux questions qui se posent soudainement. Les exemples sont multiples, comme les morsures de molosses, un meurtre d’un adolescent pour lui voler un appareil électronique, une « tournante » filmée par des téléphones portables, la focalisation sur les violences domestiques, l’explosion des vols de métaux, etc., autant de problèmes qui constituent le cauchemar des responsables de la statistique policière. Le voeux d’une statistique policière qui intégrerait, grâce à un modèle harmonisé, l’essentiel des données policières disponibles s’est jusqu’ici concrétisé au travers d’une statistique justement appelée « minimale », pour désigner cette résignation à rechercher le plus petit dénominateur commun dans les assemblages de données disponibles. Le nouveau projet de statistique national en Suisse est beaucoup plus ambitieux, basé sur un modèle plus complet (Froidevaux 2005). Il intègre différentes descriptions de modes opératoires, des suspects, des victimes et de leurs relations. Les questions essentielles résident donc dans sa portée, son intégration aux autres sources d’information et son exploitation. 5.1 HypothèsePosons une question élémentaire : comment la criminalité a évolué en Suisse entre 2004 et 2005 ? D’entrée, avant d’affirmer une hausse ou une baisse sur la base d’une statistique policière, il convient d’admettre que la question abordée est déjà trop ambitieuse par rapport aux données disponibles. Il conviendrait mieux de formuler : comment le nombre d’infractions enregistrées par la police a évolué entre 2004 et 2005 ? Sur cette base, il est ensuite possible de prétendre que ces constations peuvent constituer un indicateur d’une hausse ou baisse de la criminalité, plus ou moins valide en fonction des formes de criminalité, qu’il s’agirait de confirmer ou infirmer par l’exploitation d’autres données, telles que des sondages de victimisation ou taux de reportabilité par exemples (Aebi, 2006). Une comparaison des données publiées par les cantons avec les données de la statistique nationale paraît une précaution élémentaire avant d’annoncer publiquement des pourcentages d’augmentation ou de diminution.
Tremendo Posté 3 août 2010 Signaler Posté 3 août 2010 Du tout. Je disais que la delinquance est une realite mesurable par la population, au meme titre que l'augmentation des prix, car elle touche presque tout le monde.Bien sur que ce n'est pas une mesure scientifique, mais d'ici a dire que ca ne correspond a aucune realite … Voilà, c'est une donnée à prendre en compte: le vécu, les expériences des uns et des autres, de ceux qui vivaient tranquillement dans leur quartier jusqu'à une époque récente par exemple. Ce sont des témoignages qui relatent d'un début de tendance. Violence non crapuleuse (source Observatoire National de la Délinquance) Violence crapuleuse Vols avec violence des mineurs (3) Source : bilans annoncés par la DGPN - Ministère de l’intérieur (4) INSEE, enquêtes « cadre de vie et sécurité » 2007 et 2008. Voilà, ça c'est la preuve par la statistique et non plus par la tradition orale, là encore à prendre avec des pincettes, mais la nature des stats est déjà plus précise que celles des homicides qui n'ont rien à voir avec les larcins journaliers où se trouve le coeur du problème. 5.1 HypothèsePosons une question élémentaire : comment la criminalité a évolué en Suisse entre 2004 et 2005 ? D’entrée, avant d’affirmer une hausse ou une baisse sur la base d’une statistique policière, il convient d’admettre que la question abordée est déjà trop ambitieuse par rapport aux données disponibles. Il conviendrait mieux de formuler : comment le nombre d’infractions enregistrées par la police a évolué entre 2004 et 2005 ? Etant donné les mutations de la délinquance et les délits d'un nouveau genre, effectivement la Police a des méthodes statistiques obsolètes. Faudrait-il encore que le ministère de l'intérieur se bouge les fesses et cesse de vouloir faire bien dans les médias bobos.
Poil à gratter Posté 3 août 2010 Signaler Posté 3 août 2010 Il me semble que le fait le plus notable dans l'article de Labération, c'est que finalement cette variation de en gros 30% n'est pas significative puisqu'on l'a déjà observée sans qu'on puisse l'expliquer par une quelconque politique. Sinon il me semble que les statistiques sur les homicides et tentatives d'homicides sont difficilement contestables, mais ce qu'il nous faudrait la méthodologie comptable, sinon on discute dans le vide. Je vais donner un exemple concret : lorsque monsieur X se prend un coup de couteau dans le ventre pour avoir refusé une cigarette, est-ce que c'est comptabilisé comme une tentative d'homicide ou comme une agression ? Je me range dans la catégorie des personnes qui considère qu'on est en présence d'une tentative d'homicide, et du coup les chiffres présentés me semblent complètement sous-évalués. On m'objectera sans doute que pour qu'il y ait tentative d'homicide il faut une volonté de tuer, et que donner un coup de couteau ne signifie pas volonté de tuer. L'insécurité ne se résume pas non plus aux seuls meurtres et tentatives de meurtres, d'ailleurs je ne pense pas que la plus grande peur des gens soient de se faire tuer dans la rue mais plutôt de se faire agresser, tabasser, voler. Et si on regarde encore une fois les statistiques, on a raison d'avoir de plus en plus peur puisque les violences sur personnes ont explosé. Et encore une fois, j'aimerais bien savoir ce qu'on case là dedans. Est-ce que se faire défoncer la tronche par 10 racailles surexcités et finir avec 60 jours d'ITT ou dans le coma relève encore du domaine de l'agression ? Enfin sur le fameux "sentiment d'insécurité" ou "l'irrationalité" du sentiment de la monté d'insécurité, je dirais que ça n'a rien à voir avec l'outil statistique : la peur de se faire agresser ne se résume pas à une statistique chiffrable. Il faut bien voir qu'une seule agression connue de Y personnes renforce la crainte de se faire agresser chez ces Y personnes et avec une durée de résilience qui peut-être longue. L'outil statistique ne devrait servir qu'à mesurer l'efficacité d'une politique de sécurité, et encore pas de manière fine mais juste pour se faire une idée de l'évolution longue et savoir si on est dans la bonne ou la mauvaise direction. L'outil statistique ne devrait pas servir à expliquer aux gens qu'ils ont tort d'avoir peur. Il faut prendre en compte les enquêtes d'opinion, on ne peut pas balayer d'un revers de main le ressentit des gens en leur expliquant qu'ils ont tort parceque les chiffres sont bons. Et on peut en faire des petites chacun dans notre entourage pour voir ce qu'en pense les gens. Par chez moi ce n'est pas fameux non plus.
Jaimepasmonpseudo Posté 3 août 2010 Signaler Posté 3 août 2010 Ainsi tu confirmes que la "hausse de la délinquance" est un sentiment, pas une réalité. Pour ma part, je ne partage pas ton sentiment vu que j'ai jamais été agressé et que je n'ai jamais mis les pieds dans ce lieu de perdition qu'est le Parc Astérix. De manière plus fondamentale : on ne peut pas contrer rationnellement ce sentiment, de même qu'on ne peut pas convaincre le socialiste ou le bolcho qu'il a tort. Et bien écoute, ça fait 10 ans que je suis à Paris, que j'ai mes habitudes dans certains quartiers (ex : Pigalle), et l'augmentation de la violence est flagrante. J'ai des centaines d'anecdotes, dont une magnifique bataille rangée de 40 jeunes mécontents place Pigalle (aucune trace dans les médias), alors que j'étais toujours tranquille il y a 10 ans dans ces mêmes quartiers, aux mêmes horaires, et aux mêmes périodes. Alors oui, on pourra me rétorquer que ya un fort biais statistiques, etc. Mais j'en ai rien à battre : je décris ce que je vois. Les habitants de Belleville confirmeront sans doute mes propos.
Sous-Commandant Marco Posté 3 août 2010 Signaler Posté 3 août 2010 Ce qui est irrationnel c'est de mélanger les choux et les carottes en s'obstinant à nier les faits. Si ton jugement n'était pas troublé, tu aurais dit, tiens c'est bizzare la criminalité baisse spectaculairement depuis que Sarko est aux affaires, cette annonce tombe à point pour lancer sa campagne et faire oublier son bilan piteux. Tu focalises sur le mauvais critère : assassiner quelqu'un ne nécessite pas l'usage de violence, on peut le faire de manière douce. Ainsi la littérature pénale montre que le mode opératoire préféré chez les femmes est le poison. Serais-tu en train de dire que la plupart des homicides ne sont pas violents ? C'est un argument aussi sérieux que de prétendre que les statistiques sont fausses parce que le journal de 20h n'a pas parlé d'un meurtre. Intuitivement et logiquement, s'il y avait une hausse notable de la violence gratuite (par définition une violence sans bornes), le nombre de tentatives d'homicides et de coups et blessures mortels ne baisserait pas de 25%. Les statistiques confirment ce raisonnement, comme je vais le démontrer dans ce message. En revanche si l'on s'en tient à la violence physique définie comme agressions et atteintes volontaires sur les personnes, elle augmente de façon continue. Ce n'est pas la définition usuelle de la violence, qui désigne l'usage de la force qui cause des dommages. Ainsi, un vol, un acte de vandalisme ou un cambriolage peuvent être violents même s'il n'y a aucune "atteinte volontaire sur les personnes". [Graphiques supprimés] J'ignore de quel magazine tu tires ces graphiques, dont au moins un est complètement faux. C'est le problème des sources secondaires : l'information est déformée ou manipulée, pour plaire au lecteur en lui livrant l'impression d'ensemble à laquelle il a envie de croire. Si tu étais un peu plus minutieux, tu irais directement à la source de ces graphiques, disponible ici (bulletin 2009 de l'observatoire de la délinquance) : http://www.inhesj.fr/documents/6b67cc4eb01…-2009-ondrp.pdf J'ai téléchargé et analysé ce document, ce qui explique le retard avec lequel je te réponds. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il dépeint une situation très différente de la hausse du sentiment d'insécurité qui nourrit ce fil et quelques autres sur lib.org. Ainsi, à peu près tous les secteurs de la délinquance, violente ou pas, sont en nette diminution depuis 2004. Commençons par les violences (graphique 11a, page 31 du document) : Ainsi que vous pouvez le voir, les actes de "violence crapuleuse" (en gros les violences ayant pour mobile le vol) sont en nette décrue depuis 2004, passant de 119 900 en 2004 à 112 909 en 2009. Si on compare avec le maximum de 2006, la baisse est encore plus forte, à largement plus de 10%. Le schéma que tu as donné sur les "violences crapuleuses" est donc complètement faux. De même, loin des fantasmes de tournantes qui se multiplieraient, les violences sexuelles sont également en nette baisse depuis 2004, passant de 26 238 à 23 253 en 2009. Seules augmentent les violences "non crapuleuses" et les menaces et chantages. Que sont les "violences non crapuleuses" ? La légende du graphique donne la réponse (je mets en italiques les points que je souhaite souligner) : On appelle « violences physiques non crapuleuses » l’ensemble des infractions de la nomenclature d’enregistrement des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie qui correspondent à des violences physiques commises avec un autre objet que le vol. Il peut s’agir par exemple des violences intrafamiliales, des violences dans le cadre de l’exercice d’une profession (comme les violences à dépositaire de l’autorité) ou de violences qui sont commises dans diverses situations de la vie quotidienne comme une altercation entre automobilistes (voir Grand angle n°13, mai 2008). Qualifier les faits constatés de « violences physiques non crapuleuses » de « violences gratuites » n’est pas approprié. Ainsi, ce qui augmente, ce sont les faits constatés de violence intra-familiale (grosso modo, les femmes battues et les enfants maltraités) et les altercations entre les automobilistes. Oooohhhh la belle source d'insécurité que voilà ! Mais au fait, est-ce que les violences intra-familiales ont vraiment augmenté ? Est-ce qu'on risque plus sa vie en se disputant avec les autres automobilistes aujourd'hui qu'avant ? Evidemment non. Ce qu'il se passe, c'est que l'état a mis l'accent sur la répression des délits routiers et sur la répression de la violence intra-familiale, comme ce blog l'indique : http://ornellabosquier.wordpress.com/2009/…tra-familiales/ La ministre de l’intérieur a présenté lundi la synthèse des 1210 forums « libertés-sécurité » qu’elle avait lancé au printemps dernier. L’objectif ? Faire se rencontrer police, associations d’aide aux victimes et population dans le but d’améliorer la lutte contre les violences. Au cœur des discussions : les violences intra familiales, thème récurrent lors des discussions qui ont rassemblé 60 000 personnes depuis deux mois. Michelle Alliot Marie a annoncé quatre objectifs majeurs : l’augmentation des forces sur le terrain et plus précisément dans les banlieues, l’amélioration de l’accueil des victimes, le renforcement du partenariat entre les associations et les forces de l’ordre, un travail d’information demandé par la population sur les actions de la police. Parmi les mesures phares annoncées : la création de brigades de police et gendarmerie spécialisées dans la lutte contre les violences intrafamiliales. Mais qu’en pensent les associations d’aide aux victimes ? Selon le même article, le gros des "violences non crapuleuses", soit 160 000 cas par an, est constitué des violences intra-familiales. La police et l'état, sans doute pour faire du chiffre (il est plus facile d'arrêter un mari violent qu'un tueur en série ou un revendeur de drogue), ont facilité l'"accueil des victimes" et ont même créé des brigades spécialisées dans les violences intra-familiales. C'est tout-à-fait louable mais, quand on examine l'évolution des autres secteurs de la délinquance, on se dit que cette action traduit en réalité le désoeuvrement de la police. Quelques exemples, tirés du même rapport : Vols avec violence : Seuls augmentent les vols à main armés. Contrairement à l'imagerie sanguinolente qui a cours sur ce forum, les vols avec arme blanche et sans arme ont tous deux diminué depuis 2004. Vols sans violence : Encore une nette baisse depuis les années 90 ! Mais à part ça, le droit de propriété est de moins en moins respecté en France. Passons maintenant à la prétendue délinquance croissante des sauvageons : → Délinquance des mineurs :+ 15,2 % mineurs mis en cause entre 2002 et 2008 + 52,6 % mineurs mis en cause pour violences entre 2002 et 2007 → Violences à dépositaires de l’autorité : + 32,6 % entre 2002 et 2008. Est-ce que la violence des mineurs augmente vraiment ? Lisons cet article qui relativise les choses : http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/…os-chiffres.htm Plus de déclarationsMais peut-on dire pour autant que la violence augmente dans des proportions inquiétantes chez les jeunes, et que le nombre de délinquants explose ? Il faut prendre en compte le nombre de déclarations qui est plus important. Ainsi, pour prendre l’exemple du racket, le thème est aujourd’hui très largement abordé dans les écoles, il n’est plus tabou. Les établissements scolaires se sont associés aux forces de l’ordre pour endiguer ce problème, et les interventions dans les collèges et lycées se multiplient. Les victimes ont moins peur de parler, les coupables sont plus facilement repérés… On a donc plus de cas enregistrés par la justice, mais pas forcément plus de "racketteurs" ! Phénomène identique pour les violences sexuelles, les victimes ayant moins peur de parler. […] En revanche, les actes de violence plus graves tels que frapper un professeur, mettre le feu, menacer d’une arme ne progressent pas véritablement. Ainsi, à nouveau, la violence dure n'augmente pas mais on déclare plus facilement qu'avant les petits actes de délinquance comme le racket dans les cours de récré. J'ajoute que je ne peux que confirmer cet article, ayant été témoin de nombreux actes violents jamais déclarés, contre des élèves ou des professeurs, quand j'usais mes fonds de culotte sur les bancs de l'école publique, à l'époque où un réglement de comptes pouvait envoyer plusieurs personnes ad patres. Continuons avec les voitures brûlées (qui n'est pas un acte violent selon ta définition mais soit) : → Record historique du nombre de voitures brûlées lors de la Saint-Sylvestre 2008 :+ 30 % en un an + 202 % depuis 2002 (3) Qui accusais-tu de se focaliser sur les homicides pendant que tu te focalises sur les voitures brûlées, hmmm ? Car si on prend en compte tous les actes de dégradation et d'atteintes aux biens, devinez quoi ? On a de nouveau une très nette baisse depuis 2004 : Les atteintes aux biens passent de 2 700 000 à 2 230 000, les destructions et dégradations de 507 000 à 411 000. Le même document fait également état d'une hausse des incendies volontaires mais il n'en reste pas moins que les atteintes aux biens ont globalement largement diminué. Encore une baisse… → Vols violents avec arme à feu (« vols à main armée ») :+ 23 % et + 29,5 % pour les braquages de commerces de proximité au cours des 12 derniers mois Il est vrai que les vols à main armée ont connu une recrudescence en 2009 mais la tendance longue est à la baisse. Si on regarde les index 15 à 19 de "l'état 4001" (page 45), seules ont augmenté les attaques à main armée contre les particuliers (avec un nombre très faible de seulement 600 cas) et contre les établissements commerciaux (les bijouteries et magasins par exemple). Les vols à main armée contre les banques et les convoyeurs de fond et les autres vols à main armée (dans la rue, je suppose) sont en nette baisse depuis 2004. Si on regarde le tableau de la page 44-45, on constate que les seuls cas de délinquance ayant connu une hausse sensible entre 2004 et 2009 sont ceux que j'ai cités dans cet article et qui sont repris en boucle par les médias, qui préfèrent alimenter l'hystérie ambiante avec le croustillant de la guerre civile plutôt qu'avec la baisse du vol de voitures ou du nombre de cambriolages. Au vu de tout cela, je répète que croire en une hausse sensible de la violence est un sentiment complètement irrationnel.
Sous-Commandant Marco Posté 3 août 2010 Signaler Posté 3 août 2010 Et bien écoute, ça fait 10 ans que je suis à Paris, que j'ai mes habitudes dans certains quartiers (ex : Pigalle), et l'augmentation de la violence est flagrante. J'ai des centaines d'anecdotes, dont une magnifique bataille rangée de 40 jeunes mécontents place Pigalle (aucune trace dans les médias), alors que j'étais toujours tranquille il y a 10 ans dans ces mêmes quartiers, aux mêmes horaires, et aux mêmes périodes. Alors oui, on pourra me rétorquer que ya un fort biais statistiques, etc. Mais j'en ai rien à battre : je décris ce que je vois. Il y a ce que tu vois et ce que tu ne vois pas. J'ai passé ma jeunesse à Toulon, ville connue pour son Chicago, haut-lieu de la prostitution, du racket mafieux et du grand banditisme. Le quartier en question est devenue une rue marchande très sympathique. La côte méditerranéenne est beaucoup plus calme qu'à l'époque des grands truands corses et marseillais. Comme tu le dis, je ne te convaincrai pas donc je ne perdrai pas mon temps. C'est le même problème que pour les socialistes et les étatistes de tout poil : aucun argument rationnel ne peut les faire changer d'avis. On est dans le monde de l'autoillusion pure, qui s'accompagne d'ailleurs d'une croyance tout aussi religieuse dans les pouvoirs magiques de l'état.
free jazz Posté 3 août 2010 Signaler Posté 3 août 2010 J'ignore de quel magazine tu tires ces graphiques, dont au moins un est complètement faux. C'est le problème des sources secondaires : l'information est déformée ou manipulée, pour plaire au lecteur en lui livrant l'impression d'ensemble à laquelle il a envie de croire. Si tu étais un peu plus minutieux, tu irais directement à la source de ces graphiques, disponible ici (bulletin 2009 de l'observatoire de la délinquance) :http://www.inhesj.fr/documents/6b67cc4eb01…-2009-ondrp.pdfl. Le troisième n'est pas faux, il indique l'évolution de l'ensemble des violences cumulées (crapuleuses + non crapuleuses, ce qui était indiqué sur la légende), et l'on voit que la violence au sens large est bien en augmentation continue. D'ailleurs le graph 11a que tu présentes correspond à celui que j'ai trouvé, qui recoupe aussi celui sur la période 1996-2006, ce qui confirme que la source était bonne. Pour le reste, tu prends les choses par les séquences qui t'arrangent, en isolant des périodes très courtes, il faudrait voir les tendances sur 20 ans. Quant à la violence des mineurs, le lien que tu cites recoupe également la tendance que j'ai indiquée : L’Observatoire national de la délinquance a publié récemment un rapport qui analyse les démêlées des mineurs avec les forces de l’ordre. Premier constat : le nombre de mises en cause pour "atteintes à l’intégrité physique" (coups et blessures, vols avec violence, rackets, menaces, chantages, viols…) a augmenté de 55 % entre 1996 et 2003. On est ainsi passé de 24 000 cas à 37 000 en moins de huit ans. Et dans 20 % des cas, des ados sont impliqués. Dans le détail, on peut distinguer plusieurs cas dans lesquels les hausses sont importantes :Violences physiques "non crapuleuses" : + 83 % ; Coups et blessures volontaires : + 68 % ; Violences aux représentants l’autorité : + 83 % ; Violences sexuelles : + 68 %. Bravo quand même pour ton travail de fourmi, tu pourrais postuler chez Alain Bauer, le héraut de la communication sarkozyste en matière de délinquance. Voir aussi sur la violence scolaire, puisqu'on parlait du bon vieux temps en culotte courte : Éric Debarbieux est le président de l'Observatoire international de la violence à l'école, cité par Luc Chatel comme l'une des organisations qui participera aux états généraux sur la violence.LE FIGARO. - Quelles formes prend la violence scolaire aujourd'hui ? Éric DEBARBIEUX. - L'augmentation de la violence concerne 10 % des établissements, ceux dont les élèves cumulent les difficultés sociales. Certains de ces collèges et lycées sont déjà entrés dans une spirale infernale. Mais ce n'est pas tant l'augmentation de la violence qui est marquante que la nature des faits. Nos enquêtes démontrent que la violence se pratique davantage en groupe : on s'en prend aux «faibles», aux «collabos qui travaillent bien», à ceux qui ne sont pas du «bon quartier» ou de la «bonne origine ethnique». Parallèlement, on assiste entre 2000 et 2005 à une augmentation des violences contre l'institution : + 25 % des faits contre les conseillers principaux d'éducation et surveillants et + 8 % contre les enseignants. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/20…a-violence-.php édit : concernant la diminution des vols, l'explication la plus plausible tient aux progrès réalisés dans le domaine des systèmes de sécurité et la diminution du coût des alarmes.
free jazz Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 Un autre point demanderait à être éclairci: y a-t-il comptage comme tentative d'homicide si la flicaille se fait canarder lorsqu'elle débarque en cité? SCM partait du principe que les actes de vandalisme devraient être comptés comme des actes de violence. Or ces études indépendantes de la LDH nous informent que les chiffres des voitures brûlées ne sont plus comptabilisées dans les stats officielles du ministère, ce dernier ayant désormais décidé de ne plus les communiquer du tout. Elles nous apprennent aussi comment le ministère manipule grossièrement les méthodes de comptage depuis que Sarko a orienté l'activité policière vers une politique du chiffre. Concernant les violences cumulées, elles ont simplement doublé depuis 1996. Voilà qui contraste avec l'angélisme de son interprétation. http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article3699 chiffres de la délinquance pour 2009 : le ministre sauve les apparences dimanche 17 janvier 2010 Après huit mois de hausse, le ministre de l’Intérieur a pu annoncer le 14 janvier 2010 une baisse de 1 % de la délinquance sur l’année 2009. C’est ce qui ressort du bilan annuel pour 2009 de la délinquance enregistrée par les services de police et les unités de gendarmerie, publié par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) [1]. Le sociologue Laurent Mucchielli [2] expose ci-dessous que, « mis sous pression par leur hiérarchie, les policiers et les gendarmes ont fait ce qu’ils ont pu pour permettre au ministre de sauver les apparences », par le biais du chiffrage de certaines catégories de délits. Le nombre des violences aux personnes a, en revanche, augmenté une nouvelle fois en 2009, de 2,8 % après une hausse de 2,4 % en 2008. Sur cinq ans, les atteintes volontaires à l’intégrité physique (coups et blessures, homicides) ont ainsi progressé de 16 %. Derrière la baisse de la délinquance en 2009, un comptage contesté de l’activité policièreIsabelle Mandraud, Le Monde daté du 16 janvier 2010 La lecture du bilan 2009 de la sécurité, dressé jeudi 14 janvier par Brice Hortefeux, se veut résolument optimiste, avec une nouvelle baisse de la délinquance générale évaluée à 1,04 %. Certes, ce recul est modeste, mais il est orienté dans le bon sens. "2009, s’est réjoui M. Hortefeux, restera la septième année consécutive de baisse de la délinquance depuis 2002" - année où Nicolas Sarkozy s’est emparé du thème de la sécurité d’abord comme ministre de l’intérieur, puis comme président. Fustigeant les "professionnels du dénigrement", M. Hortefeux a passé en revue les titres de la presse qui avaient cru bon d’alerter, en 2009, sur des chiffres de la délinquance repartis à la hausse. Cette tendance, a-t-il souligné, était "incompatible avec la culture du résultat instaurée par le président de la République dès 2002". Tout est bien qui finit bien, donc : les mauvais chiffres du début de l’année ont été enrayés par les quatre derniers mois - période baptisée par le ministre de l’intérieur le "quadrimestre". Une période qui correspond, aussi, à son installation place Beauvau. "Pari tenu, a déclaré M. Hortefeux, les objectifs fixés sont devenus des résultats concrets." Le tableau collecté par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) reste cependant contrasté. Les violences aux personnes (455 911 faits constatés en 2009) ont augmenté de 2,8 %, et dans la catégorie des atteintes aux biens (2,2 millions de faits, en diminution de 0,7 %), les cambriolages ont progressé de 8,2 % et les vols à main armée de 15,8 %. Manquent à l’appel les chiffres sur les véhicules incendiés, "pas encore prêts". Il existe une deuxième lecture des statistiques de la délinquance présentées jeudi. Après neuf ans de hausse ininterrompue, les infractions révélées par l’activité des services (IRAS) ont brutalement chuté de 3,25 % par rapport à 2008. "Sauver les apparences" Ces IRAS recensent essentiellement les "délits sans victimes", pour lesquels il n’y a pas de plaignants. Ils agrègent ainsi plusieurs infractions : les infractions à la législation des stupéfiants (ILS) et les infractions à la législation des étrangers (ILE) - qui constituent à eux seuls les trois quarts des IRAS -, mais aussi les recels, ports et détention d’armes prohibées, les faux documents administratifs… Ils sont des indicateurs précis de l’activité et des performances des commissariats et des casernes de gendarmerie. Leur a-t-on demandé de lever le pied en fin d’année ? La question peut être posée, car les IRAS comptent dans le calcul global de la délinquance. "Plus les services sont actifs, plus cela fait grimper les chiffres de la délinquance, c’est absurde", a déploré M. Hortefeux. "Face à une situation très difficile en 2009, mis sous pression par leur hiérarchie, les policiers et les gendarmes ont fait ce qu’ils ont pu pour permettre au ministre de sauver les apparences", a aussitôt réagi Laurent Mucchielli, sociologue au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip-CNRS), dans une note sévère sur le bilan 2009. Christian Mouhanna, également chercheur au Cesdip, y voit aussi la possible traduction d’une "mauvaise humeur qui s’exprime dans la police". SGP-Unité, le premier syndicat des gardiens et gradés, dénonce la "politique du chiffre". Quant à son concurrent Alliance, son secrétaire général, Jean-Claude Delage, critique désormais le "rendement contre-productif" et la "pression du chiffre abrutissant". Même s’ils ne disposent pas de représentations syndicales, le mécontentement est également palpable chez les gendarmes - c’est d’ailleurs chez eux que la baisse des IRAS est la plus sensible. Jeudi, le ministre de l’intérieur et le président de l’ONDRP, Alain Bauer, ont confirmé la transformation de la mesure statistique et la création de nouveaux indicateurs. "C’est la dernière année de la présentation de cet outil partiel, partial et obsolète", a assuré M. Bauer. Le futur système distinguera, à part, les IRAS. Il devrait également intégrer le nombre de personnes condamnées. "Nous le devons aux victimes qui veulent savoir ce qui se passe après", a affirmé le ministre. "Il ne s’agit pas de casser le thermomètre" de la sécurité, a-t-il conclu Le retournement un peu miraculeux des « chiffres de la délinquance » en 2009 Laurent Mucchielli, sociologue (CNRS-Cesdip) (…)Ainsi, il suffisait en fin de compte d’un simple surcroît de « volonté politique » pour obtenir de meilleurs résultats que son prédécesseur au ministère de l’Intérieur, Mme Alliot- Marie. De fait, la conférence de presse du ministre a surtout consisté à opposer les 8 premiers mois de l’année 2009 et les 4 derniers durant les lesquels il était à ce poste. Un modèle pour les étudiants des écoles de communication… Pourtant la crise économique est toujours là. Et elle n’est pas sans effet sur l’activité délinquante au quotidien, tous les acteurs rencontrés sur le terrain en témoignent. C’est du reste aussi ce que l’on peut comprendre à la lecture du détail des données policières sur l’ensemble de l’année 2009 (et non pas seulement des 4 derniers mois), publiées le même jour par l’Observatoire Nationale de la Délinquance. Il est vrai que cette lecture du détail des publications de l’OND est bien compliquée, il faut faire avec la longueur du document, le nombre et parfois la complexité inutile des graphiques et des tableaux, sans parler de leur faible lisibilité à l’écran et à l’impression (avec des phrases et surtout des chiffres en tout petits caractères, parfois colorés en jaune ou en orange et ainsi très difficile à déchiffrer !). Quelles sont donc ces données détaillées ? D’abord celles présentées dans le tableau suivant (recomposé par nos soins). Ensuite quelques informations sur les indicateurs de la « performance policière » qui ont été donnés par ailleurs (…) Rappelons ici que ces chiffres ne sont pas ceux de « la délinquance », mais ceux de l’activité policière et gendarmesque sur la délinquance, ce qui est différent. Mais pour l’heure, tirons trois grandes leçons de ce tableau : 1.la baisse globale de 1 % cache en réalité des mouvements très différents. 2.d’abord et surtout des hausses : non seulement sur les atteintes aux personnes (essentiellement les coups et blessures non mortels), mais aussi sur les vols et cambriolages. En réalité, la baisse (ancienne) des vols liés aux voitures et aux deux roues cache des hausses importantes comme celle des cambriolages, des vols avec ou sans violence contre les particuliers ou encore des vols à l’étalage. Et ceci indique des retournements de tendance. 3.les baisses qui compensent ses hausses et permettent d’afficher au global une baisse de 1 % sont en réalité liées à un nombre limité d’infractions bien précises. Pour l’essentiel : les vols liés aux voitures et aux deux roues, on l’a dit, mais aussi la délinquance économique et financière, les destructions-dégradations de véhicules, les recels, les infractions à la législation sur les stupéfiants et celles à la législation sur les étrangers. Enfin, ajoutons celles relatives aux autres indicateurs de l’activité policière : 1.la baisse des « infractions révélées par l’activité des services » (et non par les plaintes des victimes), ce qui constitue un retournement de tendance depuis 2002. 2.L’arrêt de l’augmentation de l’élucidation (avec un taux d’élucidation de 37,7 % en 2009 contre 37,6 en 2008…), ce qui constitue également un retournement de tendance. 3.La quasi stagnation (+ 0,4 %) des gardes à vue, ce qui constitue encore un changement après l’augmentation forte et continue depuis 2002. Si nous réunissons maintenant toutes ces informations, que nous les relions entre elles et avec les travaux de recherche, voici nos hypothèses conclusives provisoires : 1 – La hausse des atteintes aux personnes se poursuit, ce qui est logique : il s’agit avant tout d’une judiciarisation progressive d’affaires de faible gravité et qui étaient moins souvent dénoncées par le passé. Il s’agit d’une tendance profonde de notre société. A contrario, les affaires les plus graves non seulement n’augmentent pas mais même déclinent, à commencer par les homicides. 2 – Il est très probable que la crise économique actuelle (et la remontée du chômage) intensifie les vols et cambriolages. 3 – Face à ces tendances d’évolution de la société qu’ils ne maîtrisent absolument pas, les policiers et les gendarmes ont reçu l’injonction de faire baisser les chiffres d’enregistrement de la délinquance pour permettre au ministre, au gouvernement et au Président de ne pas afficher un bilan négatif au moment où l’on est entré en campagne pour les élections régionales et où d’aucuns voudraient une fois de plus l’axer sur le thème de la sécurité. Dès lors, ils ont agi sur ce qu’ils maîtrisent : leur marge d’appréciation et leur marge d’action sur la réalité délinquante, les infractions dont la découverte est liée directement à leurs actions et non aux plaintes des victimes. C’est pourquoi on constate ces baisses subites de la délinquance économique et financière, des infractions à la législation sur les stupéfiants et celles à la législation sur les étrangers. 4 – Comme ces dernières infractions sont aussi celles qui permettent d’augmenter l’élucidation, leur baisse explique du même coup la stagnation de l’élucidation. En résumé : face à une situation difficile en 2009 mais mis sous pression par leur hiérarchie pour fournir de « bons chiffres », les policiers et les gendarmes ont été contraints d’aider le ministre à sauver les apparences.
Sous-Commandant Marco Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 tl: dnr. Quand on ajoute la faible diminution des violences crapuleuses et la forte hausse des cas constatés de violences non-crapuleuses, on commet une erreur de méthode. Si la police fait la différence, il doit y avoir une raison. Et comme je l'avais expliqué, la forte hausse des violences non-crapuleuses trouve peut-être son explication dans une action ciblée de la police contre la violence dans les écoles et au sein de la famillle. Une mesure plus intéressante de la violence serait de comptabiliser les jours d'arrêt de travail pour coups et blessures volontaires. Mais je n'ai pas trouvé ce chiffre.
Jaimepasmonpseudo Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 Il y a ce que tu vois et ce que tu ne vois pas. J'ai passé ma jeunesse à Toulon, ville connue pour son Chicago, haut-lieu de la prostitution, du racket mafieux et du grand banditisme. Le quartier en question est devenue une rue marchande très sympathique. La côte méditerranéenne est beaucoup plus calme qu'à l'époque des grands truands corses et marseillais.Comme tu le dis, je ne te convaincrai pas donc je ne perdrai pas mon temps. C'est le même problème que pour les socialistes et les étatistes de tout poil : aucun argument rationnel ne peut les faire changer d'avis. On est dans le monde de l'autoillusion pure, qui s'accompagne d'ailleurs d'une croyance tout aussi religieuse dans les pouvoirs magiques de l'état. Oui, enfin le problème c'est que j'attend tjrs des arguments rationnels de ta part.
Sous-Commandant Marco Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 Oui, enfin le problème c'est que j'attend tjrs des arguments rationnels de ta part. Je viens d'en déverser des tonnes, les moindres n'étant pas que la violence crapuleuse, le nombre de vols et de cambriolages, les atteintes aux bienx ont sensiblement diminué et que la hausse des violences constatées au sein de la famille et des écoles s'explique sans doute par l'action ciblée de la police. Autrement dit, la violence existait déjà mais n'était pas prise en compte et le seuil de tolérance à la violence a diminué. J'ajoute que l'argument que j'ai lu ici, comme quoi faute de milices anarcho-capitalistes, nous devrions intensifier l'action de la police, n'apporte strictement rien. Car la police agit déjà en ce sens, en se concentrant sur les violences intra-familiales et autres violences non crapuleuses. C'est en réalité une défense du statu quo, inspirée par le fort peu libéral "j'ai de plus en plus peur dans mon quartier mais c'est à la police de faire le sale boulot à ma place". Pour donner un exemple personnel : il y a quelques temps, j'ai travaillé plusieurs nuits d'affilée à Lima, la capitale du Pérou, pays où la délinquance est autrement plus violente qu'en France. Mon chauffeur avait bardé sa voiture d'accessoires pour empêcher toute agression. Dans les quartiers que j'ai visités la nuit, il y avait souvent des guetteurs, des types qui patrouillaient à vélo et en voiture pour veiller au grain et rassurer la population. C'est une solution nettement plus libérale que de se réfugier dans les jupes de la police.
Tremendo Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 Il y a ce que tu vois et ce que tu ne vois pas. J'ai passé ma jeunesse à Toulon, ville connue pour son Chicago, haut-lieu de la prostitution, du racket mafieux et du grand banditisme. Le quartier en question est devenue une rue marchande très sympathique. La côte méditerranéenne est beaucoup plus calme qu'à l'époque des grands truands corses et marseillais.Comme tu le dis, je ne te convaincrai pas donc je ne perdrai pas mon temps. C'est le même problème que pour les socialistes et les étatistes de tout poil : aucun argument rationnel ne peut les faire changer d'avis. On est dans le monde de l'autoillusion pure, qui s'accompagne d'ailleurs d'une croyance tout aussi religieuse dans les pouvoirs magiques de l'état. C'est marrant de nous comparer à des étatistes mais tu utilises justement la même rhétorique du PS consistant à minimiser des faits, qu'il y a un sentiment, et à dire que l'Etat fait déjà très bien son boulot, mais aussi celle de l'UMP avec une foi aveugle envers les methodes de comptabilisation. Tes démonstrations sont simplement ridicules, tu balaies d'un revers de main toutes les statistiques que te fournit FreeJazz ou tu les minimises avec des justifications en carton de sociologues. D'autre part c'est marrant que tu parles de la côte méditerranéenne, mais les truands corses et marseillais se sont faits remplacer par la racaille d'origine étrangère depuis déjà pas mal d'années. D'après les témoignages de gens que je connais de la région, il était plus chaleureux d'y vivre auparavant, des villes comme Nice ou Marseille ont vu l'incivilité augmenter, mais évidemment tu les traiteras de fous tu sais mieux qu'eux. Pour donner un exemple personnel : il y a quelques temps, j'ai travaillé plusieurs nuits d'affilée à Lima, la capitale du Pérou, pays où la délinquance est autrement plus violente qu'en France. Mon chauffeur avait bardé sa voiture d'accessoires pour empêcher toute agression. Dans les quartiers que j'ai visités la nuit, il y avait souvent des guetteurs, des types qui patrouillaient à vélo et en voiture pour veiller au grain et rassurer la population. C'est une solution nettement plus libérale que de se réfugier dans les jupes de la police. CQFD, tu en viens à comparer la France à un pays où la violence est endémique, en prétextant pour le coup que la France est un second best, j'ai envie de te dire que la France est tombée dans la seconde division.
Invité Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 Je vois surtout qu'avec des stats, on peut démontrer tout et son contraire. Je vois surtout que l'évolution de la violence vers le moins ou le plus dépend du référentiel de l'observateur, de la durée qu'il tente d'appréhender dans son ensemble. Et enfin, ces stats sont un agrégat de milliers de localisations hétérogènes, alors qu’entre un point A et un point B la probabilité d’être agresse est différente. Je vois surtout des certitudes et pas de connaissance, c'est du brouillard complet. La Ville lumière ne détient pas son nom des lumineuses idées des parigos, mais de son adoption précoce de l'éclairage des rues. Cette adoption précoce était une réaction directe à la violence qui y opérait. Bon, je tire la carte bonus : Fecilitations, vous avez l'opportunite d'utiliser une parade 'tu es comme un socialiste' seulement utilisable avec la carte terrain liberaux.org. Ton adversaire est ainsi neutralise, passe son tour, et vous pouvez relancez les des ou prendre 500 balles a la banque. Cette carte peut etre echangee de gre a gre entre joueurs.
Invité jabial Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 Disons qu'il y a un aspect spécifique dans la violence actuelle : la prise de contrôle d'un territoire. Dans le passé la racaille frappait dans l'ombre et se retirait, son forfait accompli. Aujourd'hui ils frappent en plein jour, devant témoins, et les gens ont peur de parler. On n'avait pas connu ça depuis les cours des miracles, qui d'ailleurs, contrairement à ce qui a été dit, n'ont pas été évacuées par la force mais par la ruse, et sans arrêter grand monde. Autrement dit le problème n'est pas nouveau. Ceci dit, on a au moins un exemple de régime qui a réglé le problème.
free jazz Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 Je viens d'en déverser des tonnes, les moindres n'étant pas que la violence crapuleuse, le nombre de vols et de cambriolages, les atteintes aux bienx ont sensiblement diminué et que la hausse des violences constatées au sein de la famille et des écoles s'explique sans doute par l'action ciblée de la police. Autrement dit, la violence existait déjà mais n'était pas prise en compte et le seuil de tolérance à la violence a diminué. Autrement dit le niveau de violence constaté a doublé en moins de 15 ans et tu expliques cela par une meilleure efficacité de la police dans la prise en compte des plaintes à l'école. Ce n'est pas sérieux. Et totalement contradictoire avec le reste de ton discours sur l'inefficacité de la police. D'autre part c'est marrant que tu parles de la côte méditerranéenne, mais les truands corses et marseillais se sont faits remplacer par la racaille d'origine étrangère depuis déjà pas mal d'années. D'après les témoignages de gens que je connais de la région, il était plus chaleureux d'y vivre auparavant, des villes comme Nice ou Marseille ont vu l'incivilité augmenter, mais évidemment tu les traiteras de fous tu sais mieux qu'eux. Ce qu'oublie de dire SCM dans sa préoccupation à justifier son parti pris relativiste, c'est que le milieu des truands à l'ancienne ne s'en prenait pas à la population, mais plutot aux banques (à l'époque où il y avait encore de l'argent dans les coffres) ou aux transports de fonds, il tenait le trafic, le proxénétisme ou le jeu, avec de temps en temps des règlements de compte entre bandits. Mais globalement il y avait un accord tacite de non agression avec la police et la population.
Poil à gratter Posté 4 août 2010 Signaler Posté 4 août 2010 Intuitivement et logiquement, s'il y avait une hausse notable de la violence gratuite (par définition une violence sans bornes), le nombre de tentatives d'homicides et de coups et blessures mortels ne baisserait pas de 25%. Les statistiques confirment ce raisonnement, comme je vais le démontrer dans ce message. Intuitivement oui, sauf si on prend en compte le fait qu'il est possible que les victimes de violences soient plus souvent sauvées qu'il y a 20 ans notamment grâce aux progrès de la médecine, une prise en charge plus rapide (possibilité d'appeler des secours beaucoup plus rapidement qu'auparavant). Comme tu l'as dit toi même, il faudrait aussi trouver le chiffre des ITT suite à violences, ça nous donnerait un nouvel angle de vue sur cette diminution de 25%. C'est tout-à-fait louable mais, quand on examine l'évolution des autres secteurs de la délinquance, on se dit que cette action traduit en réalité le désoeuvrement de la police. Désœuvrement ? Comme tu y vas ! Réorientation des efforts de la police, c'est déjà bien suffisant comme appréciation. Il est vrai que les vols à main armée ont connu une recrudescence en 2009 mais la tendance longue est à la baisse. Si on regarde les index 15 à 19 de "l'état 4001" (page 45), seules ont augmenté les attaques à main armée contre les particuliers (avec un nombre très faible de seulement 600 cas) et contre les établissements commerciaux (les bijouteries et magasins par exemple). Les vols à main armée contre les banques et les convoyeurs de fond et les autres vols à main armée (dans la rue, je suppose) sont en nette baisse depuis 2004.[…] Au vu de tout cela, je répète que croire en une hausse sensible de la violence est un sentiment complètement irrationnel. Bon, désolé, je n'ai pas le temps de répondre aussi longuement que tu l'as fait, en reprenant point par point tous les chiffres, donc je vais prendre ce cas des attaques à main armée qui me paraît le plus emblématique de la contradiction avec la dernière phrase que je cite. Nous savons tous pourquoi les vols à main armée contre les banques et les convoyeurs ont diminué : les professionnels de ce secteur ont fait d'énormes efforts sur la sécurité pour décourager tout voleur. Voler une banque n'est plus du tout à la portée d'une bande de petits malfrats. Conséquence logique, ce type de voleur s'est alors tourné vers des proies plus faciles, mais aussi avec des bénéfices bien moindres (et donc un rapport risques/gain de plus en plus faible) : les établissements commerciaux et les particuliers (cf la mode des vieux saucissonnées à domicile). Au passage, tu noteras qu'une bijouterie de 2010 ressemble de plus en plus à une banque de 1980 : sonnette, double sas, caméra de surveillance, vitrine blindée. Seconde conséquence logique, les particuliers qui sont désormais plus exposés à ce type de vols violents et traumatisants (+600 selon les chiffres officiels, avec armes), voient ce type d'histoires se multiplier dans la presse, ou alors ont des amis, de la famille ou des voisins qui en ont été victimes. Donc si on se met 30 secondes à leur place, il est parfaitement logique et rationnel de se croire moins en sécurité lorsque le petit couple de vieux de la maison en face vient de se faire séquestrer, menacer, tabasser pendant 6 heures à domicile pour se faire ouvrir le coffre (qui bien souvent n'existe pas). Sans compter que ce sentiment d'insécurité persistera longtemps après les faits et ne se renouvellera pas en même temps que les statistiques en repartant avec un compteur à zéro d'une année sur l'autre.
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