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Insécurité : augmentation ou diminution ?


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Invité jabial
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Je suis dubitatif quant à la difficulté de braquer. Le plus simple à braquer c'est un supermarché : généralement relié à une voie rapide qui permet de s'échapper, beaucoup d'espèces, pas d'obstacle à la sortie. Sinon il y a les bureaux de tabac en centre-ville, braquage pour les espèces, départ à pied par les rues commerçantes, transports en commun vers la cité à partir d'une station comportant plusieurs lignes. Le braquage de camions : aucune sécurité, en étant bien renseigné une remorque de produits technologiques peut valoir une petite fortune, nonobstant la difficulté supplémentaire du recel. Le vidage des bureaux d'entreprises : maintenant il y a plus d'objets de valeur que chez un particulier. L'escroquerie aux assurances : les voitures brûlent souvent, alors… Le trafic de drogues, à tous les niveaux, de l'importateur qui revend aux dealers de cité au dealer d'appartements qui achète dans les cités et approvisionne les bourgeois qui ne veulent pas prendre le risque de se rendre dans les supermarchés de la drogue.

Enfin bref, se faire de l'argent malhonnêtement, ça reste quand même sacrément plus facile que de s'en faire honnêtement, faut pas pousser. On ne saucissonne pas les gens parce que le braquage est devenu impossible : il y a deux catégories de saucissonneurs. D'une part les pros qui travaillent sur renseignement et ne s'attaquent qu'à des cibles assez riches mais pas assez pour être protégés (et il y en a plein, le profil type c'est le cadre sup qui touche 200k et n'a pas conscience qu'il a de l'argent). Quand ils viennent, ils savent quoi chercher, ils ne retournent pas la maison. D'autre part, des amateurs qui en ont entendu parler et tentent d'imiter, leur renseignement se limitant au simple oui-dire. Alors là ils s'attaquent à des cibles plus modestes, du genre le retraité d'en face dont on croit qu'il a un bas-de-laine, et bien sûr si en fait il n'a pas de tune ça peut mal finir. Évidemment c'est idiot, dans tous les cas il est bien plus rentable de cambrioler quand les gens n'y sont pas, renseigné ou pas. La police s'intéresse beaucoup moins aux cambriolages sans violence, par contre quand il y a des otages c'est une toute autre histoire.

Posté
Je suis dubitatif quant à la difficulté de braquer. Le plus simple à braquer c'est un supermarché : généralement relié à une voie rapide qui permet de s'échapper, beaucoup d'espèces, pas d'obstacle à la sortie. Sinon il y a les bureaux de tabac en centre-ville, braquage pour les espèces, départ à pied par les rues commerçantes, transports en commun vers la cité à partir d'une station comportant plusieurs lignes. Le braquage de camions : aucune sécurité, en étant bien renseigné une remorque de produits technologiques peut valoir une petite fortune, nonobstant la difficulté supplémentaire du recel. Le vidage des bureaux d'entreprises : maintenant il y a plus d'objets de valeur que chez un particulier. L'escroquerie aux assurances : les voitures brûlent souvent, alors… Le trafic de drogues, à tous les niveaux, de l'importateur qui revend aux dealers de cité au dealer d'appartements qui achète dans les cités et approvisionne les bourgeois qui ne veulent pas prendre le risque de se rendre dans les supermarchés de la drogue.

A mon avis le meilleur rapport gain/risque c'est le bureau d'entreprise en dehors du centre-ville, puis le camion puis le supermarché. Je ne sais pas vraiment évaluer le risque des caméras de surveillance sur la route et du gps du camion.

Invité jabial
Posté

Sinon il y a quelques années un type s'était fait embaucher à la BNP. Il a gravi lentement tous les échelons, en travaillant consciencieusement, jusqu'à devenir directeur d'agence. Une veille de grand week-end, il s'est arrangé pour faire venir un maximum d'espèces, et il est parti avec. Il a eu 4 jours pour disparaître de la circulation avant que son forfait ne soit découvert. Il me semble qu'il n'ait jamais été pris.

Posté
Je suis dubitatif quant à la difficulté de braquer. Le plus simple à braquer c'est un supermarché : généralement relié à une voie rapide qui permet de s'échapper, beaucoup d'espèces, pas d'obstacle à la sortie.

C'était facile. Il y avait aussi la technique de la voiture bélier, testée et validée sur l'hypermarché pas loin de chez moi début années 90. Ils ont mis d'énormes blocs "décoratifs" stoppant toute nouvelle tentative. Et l'accès vers la sortie a été remodelé avec des zigzags et des dos d'âne, officiellement pour limiter les excès de vitesse. Vous remarquez aussi les jolis plots de béton et de métal qui constellent la place Vendôme.

Ensuite les caisses : elles sont vidées régulièrement, comme les caisses de banque, l'argent est placé dans un coffre vidé désormais par des sociétés spécialisées à des horaires non fixes. Souvent il y a aussi des vigiles, et des caméras de sécurité autant de chances de se faire identifier.

Sinon il y a les bureaux de tabac en centre-ville, braquage pour les espèces, départ à pied par les rues commerçantes, transports en commun vers la cité à partir d'une station comportant plusieurs lignes.

Oui eux ils ont de plus en plus de braquages, mais certains commencent à s'équiper de porte à ouverture commandée de l'intérieur. Il y a aussi les magasins de vêtements qui se font vider de leur stocks (sans armes) : un gros groupe rentre dans le magasin, prend tout ce qu'il peut et se barre en courant. Grosse valeur marchande, facile à écouler, et aucun risque de se faire arrêter (la police arrive bien trop tard).

Le braquage de camions : aucune sécurité, en étant bien renseigné une remorque de produits technologiques peut valoir une petite fortune, nonobstant la difficulté supplémentaire du recel.

Je ne connais pas, mais je parie que les transporteurs routier ont commencé à prendre des dispositions sérieuses pour sécuriser leur convois de valeur. Parce que vu le nombre de camions qui se sont fait dépouiller sur des aires de repos, il leur a bien fallu réagir.

Le vidage des bureaux d'entreprises : maintenant il y a plus d'objets de valeur que chez un particulier.

Les entreprises ont les moyens de se protéger (vigiles, blindages, alarme). Vu le temps qu'il faut pour vider des locaux, une patrouille de police sera sur les lieux bien avant.

On ne saucissonne pas les gens parce que le braquage est devenu impossible : il y a deux catégories de saucissonneurs.

Pas impossible, juste plus difficile, plus compliqué à mettre en œuvre. Un peu comme la différence entre ouvrir une porte normale et une porte blindée : la porte blindée, des voleurs de bon niveau l'ouvriront sans problèmes, mais ça arrêtera la petite frappe avec son pied-de-biche.

Posté
Du tout. Je disais que la delinquance est une realite mesurable par la population, au meme titre que l'augmentation des prix, car elle touche presque tout le monde.

Bien sur que ce n'est pas une mesure scientifique, mais d'ici a dire que ca ne correspond a aucune realite …

Ta definition de l'agression est peut etre tres restrictive, ou bien ton style de vie fait que tu n'es jamais sur le chemin d'un agresseur. C'est peut etre aussi du au lieu de ton habitation.

Mais en revanche tu connais beaucoup de gens qui se sont fait agresser, pourquoi mettre en doute les temoignages de personnes qui ne sont pas dans ta situation ?

Ma définition de l'agression est celle du dictionnaire : c'est lorsqu'une personne est mise en danger. On m'a déjà volé mon téléphone portable, mon portefeuille, à chaque fois par la ruse et sans violence, et mon bureau en région parisienne a déjà été cambriolé. Des altercations avec des automobilistes et des injures, ça oui j'en ai eu mais ce ne sont pas non plus des agressions. Je ne me rappelle pas avoir écrit que je connaissais beaucoup de personnes qui se sont fait agresser. En fait, aucun cas d'agression dans mon entourage proche ou lointain ne me vient à l'esprit. Des vols simples de téléphones portables, de montres, de vélos, il y en a eu un paquet mais d'agression, aucune.

Mais sinon serieusement, tu n'as jamais ete agresse ? Je me demande si tu n'es pas la seule personne que je connaisse qui soit dans cette situation.

Je me méfie des témoignages humains comme des statistiques. Beaucoup de personnes ont tendance à exagérer les menaces et agressions dont ils font l'objet.

Posté
Au vu de tout cela, je répète que croire en une hausse sensible de la violence est un sentiment complètement irrationnel.

Mais non :icon_up:

Tu peux analyser les stats autant que tu veux, ca ne change rien au vecu des personnes. Tu ne peux pas convaincre quelqu'un a coup de statistiques que sa vie n'est pas telle qu'il la voit.

Quand il se fait doubler par un groupe de "jeunes" dans une queue, et qu'il baisse les yeux sans rien faire parce qu'il a peur de se faire agresser, ca ne rentre dans aucune stats. Et meme si il se faisait legerement violenter d'ailleurs, l'immense majorite des gens qui se font agresser ne porte pas plainte (et donc ne rentre dans aucune stats).

Quand ensuite il va se faire demander agressivement une cigarette, sous le ton d'un ordre, et qu'il va faire un sourire force comme si c'etait demande normalement, et en donner une en tremblant de peur, de colere et de frustration melees, ca ne va entrer dans aucune stats non plus.

Alors oui, la colere, la peur et la frustration sont des sentiments, mais ils sont generes par des situations bien reelles.

Et effectivement on est loin des homicides, mais le quotidien de la plupart des gens ce ne sont pas les homicides mais bien les incivilitees et les agressions sans suite.

Quand a la mafia de toulon, je prefere vivre dans un quartier bien police par une mafia locale plutot que de vivre dans un quartier ou on peut se faire agresser a tout moment. Meme si dans le premier cas il y a plus d'homicides, c'est possible.

Pour le perou tu as ete un peu leger, pourquoi ne pas avoir pris l'irak ou de soudan en exemple ?

Oui, il y a des pays plus dangereux que la france, mais il y en a aussi beaucoup d'autre qui sont beaucoup plus paisible, ou on peut se promener partout en etant quasi sur de ne pas se faire agresser, insulter ou malmener d'aucune sorte.

Posté
Quand a la mafia de toulon, je prefere vivre dans un quartier bien police par une mafia locale plutot que de vivre dans un quartier ou on peut se faire agresser a tout moment. Meme si dans le premier cas il y a plus d'homicides, c'est possible.

Voila, je ne suis même pas sur que le taux d'homicide soit plus faible la ou j'habite qu'a saint denis, et je m'en fout, parce que dans les deux cas, il est ultra faible, ce n'est pas ça le quotidien de l'insécurité.

Posté
Ma définition de l'agression est celle du dictionnaire : c'est lorsqu'une personne est mise en danger.

Ah ok, du coup on avait pas la meme definition.

Ne parlons pas d'agression alors, mais de climat d'insecurite.

Posté
Mais non :icon_up:

Tu peux analyser les stats autant que tu veux, ca ne change rien au vecu des personnes. Tu ne peux pas convaincre quelqu'un a coup de statistiques que sa vie n'est pas telle qu'il la voit.

Quand il se fait doubler par un groupe de "jeunes" dans une queue, et qu'il baisse les yeux sans rien faire parce qu'il a peur de se faire agresser, ca ne rentre dans aucune stats. Et meme si il se faisait legerement violenter d'ailleurs, l'immense majorite des gens qui se font agresser ne porte pas plainte (et donc ne rentre dans aucune stats).

Quand ensuite il va se faire demander agressivement une cigarette, sous le ton d'un ordre, et qu'il va faire un sourire force comme si c'etait demande normalement, et en donner une en tremblant de peur, de colere et de frustration melees, ca ne va entrer dans aucune stats non plus.

Alors oui, la colere, la peur et la frustration sont des sentiments, mais ils sont generes par des situations bien reelles.

Et effectivement on est loin des homicides, mais le quotidien de la plupart des gens ce ne sont pas les homicides mais bien les incivilitees et les agressions sans suite.

Quand a la mafia de toulon, je prefere vivre dans un quartier bien police par une mafia locale plutot que de vivre dans un quartier ou on peut se faire agresser a tout moment. Meme si dans le premier cas il y a plus d'homicides, c'est possible.

+1000, tu exprimes si bien ce que je tentais d'expliquer si mal.

Posté
Ah ok, du coup on avait pas la meme definition.

Ne parlons pas d'agression alors, mais de climat d'insecurite.

Et pour combattre un « climat d’insécurité », que tu définis toi-même comme étant en-dessous du niveau de violence nécessaire pour faire intervenir la justice, tu préconises ?…

Posté
Enfin bref, se faire de l'argent malhonnêtement, ça reste quand même sacrément plus facile que de s'en faire honnêtement, faut pas pousser.

-1

Posté
Et pour combattre un « climat d’insécurité », que tu définis toi-même comme étant en-dessous du niveau de violence nécessaire pour faire intervenir la justice, tu préconises ?…

Le port d'arme.

:icon_up:

Posté
Et pour combattre un « climat d’insécurité », que tu définis toi-même comme étant en-dessous du niveau de violence nécessaire pour faire intervenir la justice, tu préconises ?…

C’est circulaire, le sentiment d’insécurité viens de la mobilité et de la faculté de violence des bandes, même si 80% des jeunes a ‘incivilités’ n’ont pas les moyens d’invoquer une bande de barbares, le fait qu’il soit impossible de le savoir fait que tout le monde a peur.

Donc il faut réagir fermement et sans concessions, que ce soit par la force publique et au tribunal quand des violences qui justifient de faire appel a la justice ont lieu, faire disparaitre le sentiment d’impunité chez les racailles comme chez leurs victimes, et ça redonnera possiblement des couilles aux gens pour réagir a l’incivilité.

Moi je sais que si je vois un gamin faire des dégâts sans atteindre a l’intégrité physique d’une personne, je n’interviens pas, non pas parce que je ne souhaite pas intervenir ou que j’ai peur de une ou deux petites cailles, mais parce que j’ai peur de l’escalade, le type qui fait dans son froc quand il se fait taxer une clope, je ne vais pas l’aider parce que j’ai peur pour ma famille et que je ne veux pas transformer une situation qui ne devrait pas arriver mais ou il n’y a pas mort d’homme en situation de combat sans limites…

Quand on saura que si on discipline publiquement un gamin, on ne risque pas une vengeance de 30 barbares, les incivilités, elles vont disparaitre très très vite :icon_up:

Posté
Et pour combattre un « climat d’insécurité », que tu définis toi-même comme étant en-dessous du niveau de violence nécessaire pour faire intervenir la justice, tu préconises ?…

Malheureusement le renforcement du matériel, des effectifs de police, la légalisation du port d'armes et l'adaptation des peines en les durcissant et en ayant recours systématiquement quand c'est possible aux travaux forcés au lieu de la prison ne suffisent pas, mais c'est un début.

Car l'invilité, qui consiste à être agressif avec les autres, à bousculer, à insulter etc…demandent davantage que des mesures politiques sur le plan régalien, mais bien tout un travail éducatif. L'incivilité a augmenté car l'idéologie gauchisante de l'hyper-tolérance, de la culpabilisation, de l'excuse à l'intolérable et du tout pour moi, a pénétré les forces politiques et a été relayée par les médias, les associations subventionnées et l'éducation nationale, pourrissant la fonction éducatrice de la famille qui était le meilleur endroit pour élever les imbéciles.

Il faut donc marteler ce discours sans cesse, mais en l'accompagnant de mesures effectives: abolition des lois anti-famille et privatisation de l'ednat; les médias ont leur part de responsabilité en militant pour le laxisme et en culpabilisant les infidèles de l'hyper-tolérance, il faut donc supprimer les subventions aux médias, privatiser les services publics de l'audiovisuel et supprimer le CSA -filtre idéologique télévisuel-. De même il faudra supprimer toutes les subventions aux associations et autres organismes de répression de la liberté d'expression comme la HALDE, SOS racismes et j'en passe.

Posté
Le port d'arme.

:icon_up:

Oui…mais non, ca ne suffit pas dans l’état actuel, à moins d’envoyer 80% de la population en camp de randucation pendant 3 mois…

Posté
Ce qu'oublie de dire SCM dans sa préoccupation à justifier son parti pris relativiste, c'est que le milieu des truands à l'ancienne ne s'en prenait pas à la population, mais plutot aux banques (à l'époque où il y avait encore de l'argent dans les coffres) ou aux transports de fonds, il tenait le trafic, le proxénétisme ou le jeu, avec de temps en temps des règlements de compte entre bandits. Mais globalement il y avait un accord tacite de non agression avec la police et la population.

+1.

Pareil pour les racailles de luxe qui sont un peu les truands modernes.

Je joue dans un cercle de jeux fréquenté par des dealers "++" qui changent de voiture de location toutes les semaines et n'ont pas peur de perdre des milliers d'euros par semaine.

Ils ont clairement un sens de l'honneur et quand ils cherchent des noises, c'est en circuit fermé entre eux. Ce n'est pas eux qui foutent la merde dans la rue et augmentent le sentiment d'insécurité en agressant un mec pour un Ipod ou une clope.

Posté
Ils ont clairement un sens de l'honneur et quand ils cherchent des noises, c'est en circuit fermé entre eux.

Les truands d'antan avaient en effet un code de l'honneur, n'agressaient pas des filles dans la rue comme la racaille actuelle, flics et voyous se cotoyaient en zone grise. La délinquance a clairement changé de nature, ce qui explique aussi l'obsolescence (en partie organisée) de l'appareil statistique.

A ce sujet une autre mesure intéréssante, celle des policiers blessés, franchissant un nouveau seuil.

Le Figaro s'est procuré une note interne de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP) qui s'attarde sur l'évolution des agressions à l'encontre des forces de l'ordre. Plus de 1.000 policiers blessés en 2 mois : le chiffre avancé est frappant.

"Sur l'ensemble du territoire, au cours deux premiers mois de 2010, 1.100 policiers ont été blessés en action, dans le cadre d'un maintien ou d'un service d'ordre et dans un contexte de violences urbaine", indique la note de la DCSP consultée par Le Figaro. Le quotidien revient sur certains faits divers marquants et rappelle que "pas moins de 5.358 policiers ont été blessés en mission en 2009, soit déjà une augmentation de 4,42% par rapport à l'année précédente".

5.358 policiers ont été blessés en 2009

Comme le précise la note interne de la DCSP, «la sécurité publique ne faiblit pas dans son action quotidienne au cœur des quartiers sensibles». Les policiers, lorsqu' «ils interviennent pour interpeller des délinquants de proximité, des incendiaires, pour mettre fin à des attroupements entre bandes ou dans le cadre de leur activité de routine, ils sont régulièrement confrontés à des individus insultants et outrageants mais également violents qui n'hésitent pas à se regrouper pour prendre à partie les policiers».

Pas moins de 5.358 policiers ont été blessés en mission en 2009, soit déjà une augmentation de 4,42% par rapport à l'année précédente. «Personne ne peut plus dire que la police n'ose pas aller dans tous les quartiers, quel qu'en soit le prix», conclut-on à la Direction centrale de la sécurité publique.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/f…2010-850477.php

Je serais curieux de savoir s'ils sont intégrés dans les stats du ministère sur les violences ou les tentatives d'homicides.

Ce n'est pas eux qui foutent la merde dans la rue et augmentent le sentiment d'insécurité en agressant un mec pour un Ipod ou une clope.

Non mais en revanche le menu fretin travaille aussi pour eux.

Posté
Enfin bref, se faire de l'argent malhonnêtement, ça reste quand même sacrément plus facile que de s'en faire honnêtement, faut pas pousser.

Absolument. Et in fine ce qui empêche la délinquance c'est le sentiment de l'interdit et le contrôle social bien plus que la peur du flic.

Invité jabial
Posté
Les truands d'antan avaient en effet un code de l'honneur

Tu rêves. Le code de l'honneur criminel n'a existé qu'au sein de certaines structures qui ont traversé les siècles et les régimes politiques, il n'a jamais concerné la majorité des bandits, et il est tombé en désuétude il y a des années de toute façon, avec le reste des traditions.

n'agressaient pas des filles dans la rue comme la racaille actuelle

Ça c'est vrai, mais c'est parce que la racaille d'il y a 20 ans était plus avancée en âge, donc plus à même de lever des poupées en employant la persuasion plutôt que la force. Aujourd'hui on a des gamins dont l'apprentissage de la vie amoureuse se fait en visionnant des films pornographiques. Pas étonnant que les viols se multiplient.

Par contre attention, une fille qui "appartenait" à un truand d'autrefois, elle ne le quittait pas en un morceau.

flics et voyous se cotoyaient en zone grise.

Je dirais plutôt que la racaille à la petite semaine avait peur de la police, et pas le contraire. Seuls les grands truands osaient tirer sur un flic, et ça se payait cher. La fois d'après tous les flics lui tiraient dessus à vue.

La délinquance a clairement changé de nature, ce qui explique aussi l'obsolescence (en partie organisée) de l'appareil statistique.

A ce sujet une autre mesure intéréssante, celle des policiers blessés, franchissant un nouveau seuil.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/f…2010-850477.php

Posté
Absolument. Et in fine ce qui empêche la délinquance c'est le sentiment de l'interdit et le contrôle social bien plus que la peur du flic.

Solution organique vs. solution mécanique.

Les deux ingrédients me semblent contributeurs à la sécurité.

Ils me semblent complémentaires.

Même les sociétés "organiques" à fort contrôle social mettent en oeuvre des sanctions physiques contre leurs délinquants.

Réciproquement même les sociétés multiculturelles telles que les USA développent une forte appartenance civique de façon à ne pas reposer que sur la solution mécanique.

En tous cas les banlieues de non droit voient les solutions mécaniques et solutions organiques se déliter pour le respect de la loi républicaine et progresser pour celle des mafias qui y règnent.

Posté
Solution organique vs. solution mécanique.

Les deux ingrédients me semblent contributeurs à la sécurité.

Ils me semblent complémentaires.

Même les sociétés "organiques" à fort contrôle social mettent en oeuvre des sanctions physiques contre leurs délinquants.

Réciproquement même les sociétés multiculturelles telles que les USA développent une forte appartenance civique de façon à ne pas reposer que sur la solution mécanique.

Les deux ingrédients sont complémentaires dans la mesure où la peur du flic et du châtiment participe à intérioriser le sentiment de la limite.

Dans cette articulation avec le sentiment organique de l'interdit, la sanction pénale se conçoit comme moyen de dissuasion, mais aussi comme message envoyé aux délinquants visant à leur faire mémoriser la nécessité de respecter les règles fondamentales de justice dans les rapports de civilité avec autrui.

Le sentiment patriotique est en effet très fort aux Etats-Unis : la notion d'identité nationale n'y fait pas débat, signe qu'elle est prégnante.

En tous cas les banlieues de non droit voient les solutions mécaniques et solutions organiques se déliter pour le respect de la loi républicaine et progresser pour celle des mafias qui y règnent.

Ce ne sont pas des mafias, puisqu'une mafia est une institution politique.

Posté

Ceci est une intervention salutaire.

En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la Caillera se contente, en effet de recycler, à l'usage des périphéries du système, la pratique et l'imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L'ambition de ses membres n'a, certes, jamais été d'être la négation en acte de l'Économie régnante. Ils n'aspirent, tout au contraire, qu'à devenir les golden boys des bas-fonds. Calcul qui est tout sauf utopique. Comme l'observe J. de Maillard, « sous nos yeux, l'économie du crime est en train d'accomplir la dernière étape du processus : rendre enfin rentable la délinquance des pauvres et des laissés pour compte, qui jadis était la part d'ombre des sociétés modernes, qu'elles conservaient à leurs marges. La délinquance des pauvres, qu'on croyait improductive, est désormais reliée aux réseaux qui produisent le profit. Du dealer de banlieue jusqu'aux banques de Luxembourg, la boucle est bouclée. L'économie criminelle est devenue un sous-produit de l'économie globale, qui intègre à ses circuits la marginalité sociale. »

À la question posée, il convient donc de répondre clairement que si la Caillera est, visiblement, très peu disposée à s'intégrer à la société, c'est dans la mesure exacte où elle est déjà parfaitement intégrée au système qui détruit cette société. C'est évidemment à ce titre qu'elle ne manque pas de fasciner les intellectuels et les cinéastes de la classe dominante, dont la mauvaise conscience constitutive les dispose toujours à espérer qu'il existe une façon romantique d'extorquer la plus-value. Une telle fascination intellectuelle pour la « fièvre généreuse du délinquant » (Foucault) serait, cependant, difficile à légitimer sans le concours bienveillant de la sociologie d'Etat. Cette étrange sociologie, en effet, afin de conférer aux pratiques, légales et illégales, du système qui l'emploie cette couleur « rebelle » qui les rend à la fois politiquement correctes et économiquement rentables, recourt à deux procédés principaux qui, quand on y réfléchit, sont assez peu compatibles.

Tout d'abord, elle s'efforce d'inscrire ce qu'Orwell nommait « le crime moderne » dans la continuité des délits et des crimes d'autrefois. Or ce sont là deux univers très différents. Le bandit d'honneur des sociétés traditionnelles (le cas des pirates est plus complexe) puisait sa force et sa légitimité historique dans son appartenance à une communauté locale déterminée ; et, en général, il s'en prenait d'abord à l'État et aux divers possédants. Le délinquant moderne, au contraire, revendique avec cohérence la froide logique de l'économie pour « dépouiller » et achever de détruire les communautés et les quartiers dont il est issu . Définir sa pratique comme « rebelle », ou encore comme une « révolte morale » (Harlem Désir) voire, pour les plus imaginatifs, comme « un réveil, un appel, une réinvention de l'histoire » (Félix Guattari), revient, par conséquent, à parer du prestige de Robin des Bois les exactions commises par les hommes du Sheriff de Nottingham. Cette activité peu honorable définit, en somme, assez bien le champ d'opérations de la sociologie politiquement correcte.

Quant au second procédé, il consiste à présenter l'apparition du paradigme délinquant moderne - et notamment son rapport très spécifique à la violence et au plaisir qu'elle procure - comme l'effet mécanique de la misère et du chômage et donc, à ce titre, comme une réponse légitime des exclus à leur situation. Or s'il est évident que la misère et le chômage ne peuvent qu'accélérer en retour la généralisation du modèle délinquant moderne, aucun observateur sérieux - ou simplement honnête - ne peut ignorer que ce modèle a d'abord été célébré dans l'ordre culturel, en même temps qu'il trouvait ses bases pratiques dans la prospérité économique des « trente Glorieuses ». En France, par exemple, toutes les statistiques établissent que le décollage des pratiques délinquantes modernes (de même que la constitution des mythologies de la drogue) a lieu vers 1970, tandis qu'en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas il est perceptible dès 1964-1965. Expliquer le développement de la délinquance moderne (développement qui, dans un premier temps - on s'en souvient - avait été tenu par la sociologie officielle pour un pur « fantasme » des classes populaires) comme un effet conjoncturel du chômage est évidemment une procédure gagnante pour le système capitaliste. D'une part, elle conduit à présenter la « reprise économique » - c'est-à-dire l'aide accrue de l'État aux grandes firmes - comme la clé principale du problème ; de l'autre, elle dispense d'interroger ce qui, dans la logique même du capitalisme de consommation, et la culture libérale-libertaire qui lui correspond, détermine les conditions symboliques et imaginaires d'un nouveau rapport des sujets à la Loi.

Lecteur, tu as tout lu ? C'est bien. Tu veux un sucre ? Meurs.

Posté
Tout d'abord, elle s'efforce d'inscrire ce qu'Orwell nommait « le crime moderne » dans la continuité des délits et des crimes d'autrefois. Or ce sont là deux univers très différents. Le bandit d'honneur des sociétés traditionnelles (le cas des pirates est plus complexe) puisait sa force et sa légitimité historique dans son appartenance à une communauté locale déterminée ; et, en général, il s'en prenait d'abord à l'État et aux divers possédants. Le délinquant moderne, au contraire, revendique avec cohérence la froide logique de l'économie pour « dépouiller » et achever de détruire les communautés et les quartiers dont il est issu . Définir sa pratique comme « rebelle », ou encore comme une « révolte morale » (Harlem Désir) voire, pour les plus imaginatifs, comme « un réveil, un appel, une réinvention de l'histoire » (Félix Guattari), revient, par conséquent, à parer du prestige de Robin des Bois les exactions commises par les hommes du Sheriff de Nottingham. Cette activité peu honorable définit, en somme, assez bien le champ d'opérations de la sociologie politiquement correcte.

Michéa développe avec son talent propre le point de vue que j'expliquais, merci pour cette analyse. Son art de démolir les idoles est en effet salutaire, comme ces flèches contre l'alterpsychatrie et les faux rebelles de la sociologie.

Un bémol toutefois sur l'aspect anti-communautaire du délinquant de cité. On voit qu'il bénéficie d'une solidarité organique où l'illusion du caïd renforce le lien social communautaire plutôt qu'il ne le détruit.

Posté
Dans cette articulation avec le sentiment organique de l'interdit, la sanction pénale se conçoit comme moyen de dissuasion, mais aussi comme message envoyé aux délinquants visant à leur faire mémoriser la nécessité de respecter les règles fondamentales de justice dans les rapports de civilité avec autrui.

Attention à ne pas trop en faire non plus, si les délinquants se mettent à " respecter les règles fondamentales de justice dans les rapports de civilité avec autrui", ils risquent de ne plus être délinquants.

Posté
Donc ça ne suffit pas que Barem mette les posters d'égalité et réconciliation en Taverne, il faut aussi avoir la version texte ici ?

Lis la notice sur Michéa dans wikiberal. C'est un anar anti-totalitaire, franc-tireur qui s'inscrit dans la réflexion orwellienne d'une gauche critique de l'autoritarisme. Rien à voir avec les bas du front d'E&R.

Il se trompe en partant de la fausse lutte des classes avec le poncif de l'influence capitaliste. Mais son texte va dans le bon sens en distinguant l'ancien banditisme, intégré au tissu social, de la nouvelle criminalité qui est pure prédation territoriale.

Sa critique vise surtout une certaine idéologie criminophile à gauche, en démasquant l'imposture des idiots utiles de l'extension de la prédation ordinaire: sociologues et intellectuels qui exaltent le délinquant en lui attribuant une image de révolté, sorte de sous-produit de la culture libertaire et victimaire. Nous avons vu dans la presse boboïde les dégâts occasionnés par cette idéologie criminolâtre. Ce qui est évident dans le passage où il compare la prédation de la racaille à la coercition étatique :

"Définir sa pratique comme « rebelle », ou encore comme une « révolte morale » (Harlem Désir) voire, pour les plus imaginatifs, comme « un réveil, un appel, une réinvention de l'histoire » (Félix Guattari), revient, par conséquent, à parer du prestige de Robin des Bois les exactions commises par les hommes du Sheriff de Nottingham."

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Lis la notice sur Michéa dans wikiberal. C'est un anar anti-totalitaire, franc-tireur qui s'inscrit dans la réflexion orwellienne d'une gauche critique de l'autoritarisme. Rien à voir avec les bas du front d'E&R.

Il se trompe en partant de la fausse lutte des classes avec le poncif de l'influence capitaliste. Mais son texte va dans le bon sens en distinguant l'ancien banditisme, intégré au tissu social, de la nouvelle criminalité qui est pure prédation territoriale.

Sa critique vise surtout une certaine idéologie criminophile à gauche, en démasquant l'imposture des idiots utiles de l'extension de la prédation ordinaire: sociologues et intellectuels qui exaltent le délinquant en lui attribuant une image de révolté, sorte de sous-produit de la culture libertaire. Nous avons vu dans la presse boboïde les dégâts occasionnés par cette idéologie criminolâtre. Ce qui est évident dans le passage où il compare la prédation de la racaille à la coercition étatique :

"Définir sa pratique comme « rebelle », ou encore comme une « révolte morale » (Harlem Désir) voire, pour les plus imaginatifs, comme « un réveil, un appel, une réinvention de l'histoire » (Félix Guattari), revient, par conséquent, à parer du prestige de Robin des Bois les exactions commises par les hommes du Sheriff de Nottingham."

Il partait très bien avec cette prémisse, il me semble aussi qu'il critique la fameuse posture de gauche considérant la montée du chômage comme les causes de cette violence, pour autant la conclusion me parait farfelue -selon laquelle le système capitaliste a intérêt à ce que cette violence se perpétue car ainsi il trompera et demandera moultes subventions pour résorber le chômage et donc la violence. Ca me parait erroné car le système capitaliste a justement besoin de calme et de tranquilité pour faire des affaires, de plus c'est justement ces dernières années en même temps que la montée de la violence que l'Entreprise de manière générale a reçu les plus gros coups de canif législatifs. Parler d'une collusion à grande échelle entre Etat et système capitaliste pour perpétuer la violence, je trouve qu'il s'égare.

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Michéa et Lasch sont intéressants à lire. Ils méritent d'être pillés par les libéraux - notamment pour générer des arguments libéraux audibles à gauche.

Je les vois tous les deux comme des conservateurs qui versent dans les slogans anti-capitalistes, la lutte des classes et font du name-dropping pour être lus par les personnes de gauche voulant s'encanailler l'esprit.

Ils critiquent beaucoup, ils disent des choses très justes, ils mélangent libéral et libertaire, capitalisme de libre-marché et capitalisme d'Etat, Etat et marché, corporatisme et libre-marché, ils pilonnent le mot libéralisme mais désignent par ce mot tout autre chose et comme tous les penseurs stériles et incohérents qui souhaitent continuer à être lus, ils ne proposent rien du tout.

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Michéa et Lasch sont intéressants à lire. Ils méritent d'être pillés par les libéraux - notamment pour générer des arguments libéraux audibles à gauche.

Ils critiquent beaucoup, ils disent des choses très justes, ils mélangent libéral et libertaire, capitalisme de libre-marché et capitalisme d'Etat, Etat et marché, corporatisme et libre-marché, ils pilonnent le mot libéralisme mais désignent par ce mot tout autre chose et comme tous les penseurs stériles et incohérents qui souhaitent continuer à être lus, ils ne proposent rien du tout.

Cette critique reste excellente, mais comme beaucoup de gens de gauche, ils attribuent les déviances matérialistes au système capitaliste et non pas à la qualité morale des individus. Ils gagneraient à se débarasser des outils conceptuels de la gauche pour se concentrer sur l'éducation morale des individus.

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