Silhouette Posté 4 septembre 2010 Signaler Posté 4 septembre 2010 J'aimerais votre avis sur cet article parut dans le magazine Enjeux de ce mois.
Bézoukhov Posté 4 septembre 2010 Signaler Posté 4 septembre 2010 Je ne connais pas très bien la politique économique française dans les années 30, mais il me semble que l'auteur fait une erreur en affirmant qu'il y a"rigueur". Je crois en effet me rappeler d'un plan de grands travaux appelé "plan Marquet" et voté en 1935 . Après, c'est peut-être qu'un mini-plan pour donner le change à l'opinion… Toujours est-il que le meilleur moyen de savoir si ce que l'auteur affirme aurait pu être juste est de comparer avec les résultats des politiques de "relance" dans le reste du monde… Et il ne me semble pas que le chômage américain en 39 soit epsilonesque… Oh, et un petit facepalm pour la route: Citation …quelques industriels audacieux investissant à contrecycle, comme Citroën… Citation …faillite de Citroën en 1934… You can't beat the market.
Filibert Posté 4 septembre 2010 Signaler Posté 4 septembre 2010 Pour moi, qui ai eu Pierre-Cyrille Hautcoeur comme prof d'histoire économique à l'EEP (Ecole d'Economie de Paris), il raisonne comme un keynésien et choisit seulement les faits qui l'arrangent. Mais c'est tout de même un spécialiste du sujet. Je crois que l'évolution en France a plutôt été (mais je ne suis pas grand spécialiste) : - la France avait un empire colonial qui a atténué l'impact de la crise entre 1929 et 1933. - après 1931-32 (et la Conférence de Lausanne), la France a arrêté de recevoir les énormes "réparations allemandes", dont elle était le principal bénéficiaire, et qui lui avaient donné un "train de vie" élevé mais l'avaient placé dans une sorte de déséquilibre, de sous-capacité productive (parce qu'on recevait des revenus extérieurs, on consommait davantage qu'on produisait, ce qui ne pouvait pas continuer sans les flux entrants). D'où une relative préservation de la consommation en France avant 1931, et son impact positif sur l'activité, et un impact négatif après (une augmentation de la consommation, càd de la demande, a un impact positif sur l'activité à court terme, si cela n'est pas financé avec de l'épargne qui aurait sinon été investie et si cela ne mine pas confiance). - ses partenaires commerciaux ont pratiqué des dévaluations compétitives par rapport au Franc (au moyen d'une dévaluation de leur monnaie vis-à-vis de l'or, de 1931 à 1933). L'Etat français n'ayant pas suivi ces dévaluations, en raison des rigidités des salaires et des contrats, cela a plombé la balance commerciale pendant quelques années (tout en préservant le pouvoir d'achat des consommateurs). - une reprise économique s'initiait en France en 1935 (source : Wikipédia écrite par un contributeur libéral). - ce sont surtout les congés payés et la semaine de "quarante heures" de 1936 qui vont maintenir la France dans la crise ! Évidemment qu'il y a une spéculation sur le Franc à partir de 1935 (en prévision et après la victoire du Front populaire). - la phrase "Paradoxalement, plus les dépenses sont rabotées, plus le déficit grossit" est un summum de mauvaise foi : le déficit grossit parce que la crise mondiale s'aggrave d'années en années : l'Etat français n'y peut rien. * À part ça, le titre est trompeur et l'article omet un point. Ce n'est pas la "revanche des rentiers" d'avant 1914. Ceux-ci ont bien été ruinés. Les rentiers des années 30 sont plutôt les nouveaux riches, ceux qui se sont enrichis pendant la guerre. D'autres rentiers. Dans l'ensemble, les faits présentés ne contredisent pas trop la vision autrichienne ; pour rétablir une économie saine, il faut passer par une phase douloureuse de purge des dettes. Ce n'est pas forcément réalisable politiquement. C'est facile pour l'auteur de prétendre que 'de la relance aurait sauvé la planète' : on ne pourra pas vérifier. Il fait bien voir que les Echos sont tombés dans l'escarcelle de Bernard Arnault, grand copain de Sarko, qui a bien besoin de soutien intellectuel à sa politique de relance.
gdm Posté 5 septembre 2010 Signaler Posté 5 septembre 2010 Silhouette a dit : J'aimerais votre avis sur cet article parut dans le magazine Enjeux de ce mois. L'auteur conclut son analyse en affirmant sans rire que "une politique conjoncturelle doit être menée au bon moment". Il est habituel de démontrer qu'une politique conjoncturelle est nécessairement exécutée au mauvais moment. En effet, il existe un délai entre le moment où les politiciens la constatent, ensuite, que les experts s'informent et l'analysent. Ensuite que les débats aient lieu sur la manière de prélever des fonds, puis comment les distribuer. Ensuite, la politique conjoncturelle arrive toujours à contre-temps. La reprise va commencer ou a déjà commencé. Et l'intervention étatique la ruine dans l'oeuf. Il ya pire: l'attente d'une intervention étatique prévue bloque tout commencement de reprise. La "loi des calamités" nous enseigne que l’échec d'une politique conjoncturelle est souvent compris comme une insuffisance des budgets. Pour résoudre le problème, les budgets sont alors augmentés et renforcent le problème. L'intervention de l’État est toujours la seule cause d'une crise économique. L'auteur est ignorant ou présomptueux sur une imaginaire omniscience que pourraient avoir les experts servant l’État.
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