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Création monétaire en free-banking


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création monétaire en free-banking

La création monétaire est exposée ici dans un exemple.

1. une banque libre

Soit un exemple de banque libre en free-banking. Le free-banking signifie que les banques peuvent émettre de la monnaie sans l'autorisation de l'Etat. L'Etat n'interdit donc plus la circulation des autres monnaies. Cette banque en free-banking est une société dotée d'un capital principalement constitué de titres financiers cotés en Bourse. Cette banque utilise l'étalon-or. Le valorimètre de la monnaie émise est l'or. La banque publie un contrat de monnaie, ou contrat d'émission monétaire. Ce contrat de monnaie stipule les conditions d'utilisation de la monnaie et de son remboursement en or par la banque. Cette banque s'efforce de posséder dix fois plus de titres financiers cotés en Bourses que la masse monétaire émise par la banque.

2. le contrat de monnaie

Le texte du contrat de monnaie décrit comment la banque s'engage sur la monnaie émise. Il expose comment la banque rembourse les possesseurs de monnaie. Ce contrat définit aussi le délai qui sera nécessaire à la banque pour verser l'or promis. Le contrat de monnaie définit aussi le tribunal compétent en cas de litige entre la banque et le possesseur de monnaie. Le contrat de monnaie n'engage pas le possesseur de monnaie. C'est donc un contrat unilatéral. Le possesseur de monnaie est le bénéficiaire de la promesse de la banque. La monnaie est librement cessible. Le contrat de monnaie est donc un contrat unilatéral cessible. La banque publie le texte du contrat de monnaie.

Le contrat de monnaie définit le valorimètre de la monnaie, c'est à dire l'étalon de mesure de la monnaie. Le contrat de monnaie définit le nom de la monnaie. Le contrat de monnaie définit les procédures de publication d'audit comptable qui informent les utilisateurs sur la santé de la banque.

3. nature de la monnaie

Chaque support de la monnaie que la banque émet est une obligation de verser de l'or sous un certain délai. Ce support de monnaie est soit un billet de banque, une pièce ou un nombre sur un compte bancaire. Une telle monnaie est ainsi un "contrat unilatéral cessible". Chaque support monétaire est la preuve qu'un contrat existe entre le possesseur du support monétaire et la banque. Par extension de langage, on peut aussi dire que chaque support monétaire est un contrat unilatéral engageant la banque.

4. le paradoxe de la monnaie nulle

Un contrat avec soi-même n'a aucune valeur. Une telle monnaie entre les mains de la banque n'a donc aucune valeur. Ainsi, la monnaie existe, a une valeur, entre les mains de tout autre que la banque. Mais la banque ne peut posséder de la monnaie de sa propre banque. Ce ne serait pas de la monnaie, puisque sa valeur serait nulle. Ainsi, la banque est le seul agent économique qui ne peut pas posséder de la monnaie, du moins de la monnaie de la banque elle-même.

Une banque peut librement imprimer des billets. Tant que ces billets sont dans la banque, ces billets sont démonétisés. Ils ne sont pas de monnaie. La banque ne peut évidement pas les ajouter comme une valeur d'actif.

5. reconnaissance de dette

Une reconnaissance de dette de prêt bancaire est une "créance sur l'emprunteur". La reconnaissance de dette signé par l'emprunteur a, pour la banque, plus de valeur que la monnaie prêtée. C'est la raison pour laquelle la banque a accepté de prêter. Après la signature de la reconnaissance de dette, la valeur des actifs de la banque augmente.

6. prêt bancaire

La banque a émis des billets, ou émis d'autres supports monétaires. Elle les a remis à l'emprunteur, lequel les met en circulation en dépensant. Des agents économiques vont bientôt recevoir ces billets. Certains vont se présenter à la banque pour recevoir l'or promis par le billet.

7. création monétaire domestique.

Un actif suffisamment liquide peut être échangé contre une certaine quantité d'or. Si la banque possède cet actif, elle peut valablement créer une quantité de monnaie égale à la valeur de cet actif. Ainsi, lorsque la banque possède de l'or, elle peut valablement dépenser cette monnaie pour ses besoins domestiques, c'est à dire pour acheter les biens économiques.

Les agents économiques recevant cette monnaie pourront, s'ils le souhaitent, échanger cette monnaie contre de l'or.

8. création monétaire des intérêts des prêts

Lorsqu'un emprunteur doit des intérêts à sa banque, la banque possède un créance sur cet emprunteur. Le montant de cette créance est le montant des intérêts dus par l'emprunteur. Cette créance est liquide puisque sa maturité est proche. La banque peut donc valablement créer et dépenser de la monnaie à hauteur des intérêts dus par l'emprunteur. C'est une création monétaire domestique.

9. création monétaire lors de l'emprunt

L'emprunteur remet à la banque une reconnaissance de dette. La banquier lui verse, en échange, une somme de monnaie. Cette monnaie est sous la forme d'un support monétaire. Par exemple, ce support monétaire est un nombre sur un compte bancaire. Chaque support monétaire est la preuve qu'une obligation de la banque existe envers le possesseur du support monétaire.

10. le paradoxe du prêt bancaire

Un prêt bancaire ressemble au prêt ordinaire d'un objet. Mais ce n'est pas un véritable prêt. En effet, l'emprunteur est le véritable propriétaire des billets que lui remet la banque. Dans un prêt ordinaire, l'emprunteur n'est pas propriétaire de l'objet prêté. De plus, la monnaie prêtée est créée au moment où elle est remise à l'emprunteur. Avant d’être "prêtée", cette monnaie n'existait pas. Pour ces deux raisons, le prêt bancaire n'est pas un prêt, au sens propre du terme.

11. le paradoxe des intérêts manquants

La banque prête 100 à 10%. L'emprunteur doit donc rembourser 110. Mais on se demande où l'emprunteur va trouver les 10 qui n'existent pas encore. La réponse est que la banque peut valablement émettre et dépenser 10 dès le moment où les intérêts du prêt sont dus par l'emprunteur. Ainsi les 10 circulent dans l'économie. L'emprunteur peut donc rembourser les intérêts d'un montant de 10.

12. le paradoxe de la monnaie équivalente à l'or.

Chaque support monétaire est une obligation de la banque de verser de l'or. Or, la valeur de l'or est toujours supérieur à la valeur d'une promesse d'obtenir de l'or plus tard. Ce principe de préférence est évident. La monnaie est ici une promesse d'obtenir de l'or avec un certain délai. Et pourtant les utilisateurs préfèrent conserver cette monnaie plutôt que de détenir de l'or. La raison de cette préférence est que chaque support monétaire est plus qu'une promesse d'obtenir de l'or. C'est aussi un moyen de paiement. C'est aussi une réserve de valeur pratique. C'est aussi une monnaie utile. La valeur, ou plutôt "valeur+utilité", de la monnaie est donc, pour l'utilisateur de monnaie, supérieure à la valeur de l'or correspondant.

13. le paradoxe de la destruction de la monnaie

Lorsque l'emprunteur rembourse son emprunt, il remet chaque support monétaire entre les mains de la banque. Or, la monnaie entre les mains du banquier est un contrat entre la banque et elle-même. Un contrat avec soi-même a une valeur nulle. La valeur de la monnaie remboursée est donc soudain nulle. Elle est démonétisée.

Invité jabial
Posté

Le modèle des réserves sous forme d'immobilier c'est bien gentil mais il se passe quoi s'il y a une crise de l'immobilier ? Je rappelle que les crises de l'immobilier ne sont pas toutes de nature financière : les prix de l'immobilier dépendent directement de l'offre et de la demande, donc si l'offre augmente (trop de construction) ou que la demande diminue (pas assez d'enfants) il y aura nécessairement une baisse des prix.

Enfin bref, aucune réserve n'est parfaite, même pas l'or et encore moins l'immobilier. Paradoxalement, j'ai tendance à avoir plus confiance dans la stabilité en terme de pouvoir d'achat de titres de sociétés, qui sont des vrais morceaux d'activité économique. Ils fluctuent énormément à court terme mais à moyen et long terme un panier bien géré a tendance à prendre du pouvoir d'achat selon une ligne presque droite. Ce qui est normal d'ailleurs, puisque la valeur créée et non distribuée sous forme de dividendes, essentiellement pour des raisons fiscales, se retrouve dans le prix des titres.

Il y a plusieurs critères pour évaluer un titre. En ce qui me concerne, les essentiels pour le long terme sont la trésorerie (une entreprise ne fait jamais faillite que par une défaillance de trésorerie) et le marché — pas le chiffre d'affaire mais le nombre de ventes : sauf cas très particulier, une entreprise qui vend de plus en plus va bien, et vice versa. Ensuite vient la capacité à dégager des marges, et la qualité de la gestion interne, et notamment l'emploi optimal du personnel, la présence ou l'absence de procédures absurdes, la structure du pouvoir (actionnaire de référence ou absence de), la présence ou l'absence d'aléa moral, etc. Tout ça nécessite une analyse en profondeur qui ne se fait pas de façon purement comptable.

Posté
Le modèle des réserves sous forme d'immobilier c'est bien gentil mais il se passe quoi s'il y a une crise de l'immobilier ? Je rappelle que les crises de l'immobilier ne sont pas toutes de nature financière : les prix de l'immobilier dépendent directement de l'offre et de la demande, donc si l'offre augmente (trop de construction) ou que la demande diminue (pas assez d'enfants) il y aura nécessairement une baisse des prix.

Oui. Je suis d'accord. L'immobilier est aussi risqué que les autres domaines d'activité économique. Je propose ici un exemple de banque en free-banking ayant des actifs en titres financiers cotés en Bourse, et non pas particulièrement en immobilier. Je suppose aussi que ces titres sont "suffisamment liquides". Je ne précise pas ici en quoi consistent ces titres financiers, ni quel serait leur sous-jacent. C'est à la banque de choisir, en fonction du marché du moment, les titres qui conviendront.

Enfin bref, aucune réserve n'est parfaite, même pas l'or et encore moins l'immobilier.

Oui. Dans mon exemple de free-banking, j'ai choisi l'or comme valorimètre de la monnaie. Mon choix de l'or est une facilité de l'exposé car le lecteur est habitué à voir l'or comme étalon monétaire. L'or n'est pas moins risqué que les autres placements boursiers. C'est aussi une des raisons pour laquelle mon exemple ne suppose pas que la banque aurait un gros stock d'or. Un gros stock d'or serait, à mon avis, un risque spéculatif déraisonnable, et de plus sur une seule commodity. Le gérant de la banque détermine la valeur du stock d'or qui lui semble correspondre à une gestion efficace.

Paradoxalement, j'ai tendance à avoir plus confiance dans la stabilité en terme de pouvoir d'achat de titres de sociétés, qui sont des vrais morceaux d'activité économique. Ils fluctuent énormément à court terme mais à moyen et long terme un panier bien géré a tendance à prendre du pouvoir d'achat selon une ligne presque droite. Ce qui est normal d'ailleurs, puisque la valeur créée et non distribuée sous forme de dividendes, essentiellement pour des raisons fiscales, se retrouve dans le prix des titres.

Oui. Encore une fois, je suis entièrement d'accord. La société commerciale cotée en Bourse est une forme d'actif correspondant bien aux exigences de la banque que je décris.

Il y a plusieurs critères pour évaluer un titre. En ce qui me concerne, les essentiels pour le long terme sont la trésorerie (une entreprise ne fait jamais faillite que par une défaillance de trésorerie) et le marché — pas le chiffre d'affaire mais le nombre de ventes : sauf cas très particulier, une entreprise qui vend de plus en plus va bien, et vice versa. Ensuite vient la capacité à dégager des marges, et la qualité de la gestion interne, et notamment l'emploi optimal du personnel, la présence ou l'absence de procédures absurdes, la structure du pouvoir (actionnaire de référence ou absence de), la présence ou l'absence d'aléa moral, etc. Tout ça nécessite une analyse en profondeur qui ne se fait pas de façon purement comptable.

Oui. Votre remarque sur les risques de variation des actifs est essentielle dans la gestion d'une banque en free-banking. J'évite, dans mon exemple, d'évoquer cette question du risque sur la valeur des actifs. Je considère ici qu'elle est du ressort du gérant de la banque. Ce risque de variation de valeur ne fait pas obstacle au principes de fonctionnement de la banque libre, principes que j'expose ici.

Pour renforcer, dans mon exposé, cette indépendance entre les principes de fonctionnement et le risque sur la valeur des actifs, j'ai choisit une banque qui possède dix fois plus d'actifs que la masse monétaire émise. Ainsi, le risque de manque d'actif pour honorer les promesses monétaires est infime. La banque de free-banking est ici principalement une banque de gestion de portefeuille. Son activité de création monétaire est un activité secondaire et ne représente qu'environ 10% de son chiffre d'affaires et de son risque.

Posté
Pour renforcer, dans mon exposé, cette indépendance entre les principes de fonctionnement et le risque sur la valeur des actifs, j'ai choisit une banque qui possède dix fois plus d'actifs que la masse monétaire émise. Ainsi, le risque de manque d'actif pour honorer les promesses monétaires est infime. La banque de free-banking est ici principalement une banque de gestion de portefeuille. Son activité de création monétaire est un activité secondaire et ne représente qu'environ 10% de son chiffre d'affaires et de son risque.

c'est quoi son nom ?

Posté
c'est quoi son nom ?

je décris un cas d'école. Je ne donne aucun nom à cette banque imaginaire.

Posté

Bonjour,

(…)

Pour renforcer, dans mon exposé, cette indépendance entre les principes de fonctionnement et le risque sur la valeur des actifs, j'ai choisit une banque qui possède dix fois plus d'actifs que la masse monétaire émise. Ainsi, le risque de manque d'actif pour honorer les promesses monétaires est infime. La banque de free-banking est ici principalement une banque de gestion de portefeuille. Son activité de création monétaire est un activité secondaire et ne représente qu'environ 10% de son chiffre d'affaires et de son risque.

(…)

C'est justement ce point qui me semble obscur, ou plutôt sa formulation. Est-ce à dire qu'à tout moment la banque doit posséder au moins dix fois les richesses que l'on pourrait obtenir en échange de la totalité de la monnaie qu'elle a émise ?

Merci.

Posté
C'est justement ce point qui me semble obscur, ou plutôt sa formulation.

Vous avez raison sur ce point. En effet, ce point que j’évoque est insuffisamment expliqué. Je cherche à simplifier mon discours et à le rendre concis. Mais l'imprécision qui en résulte rend parfois certains point obscurs. Je vais donc éclaircir la phrase "la banque possède dix fois plus d'actifs que la masse monétaire émise".

Les actifs de la banque sont ici des actifs "suffisamment liquides". Pour faire simple, ce sont des actifs cotés sur des Bourses. La banque s'efforce de posséder dix fois plus d'actifs liquides que la masse monétaire qu'elle a émise. La valeur de ces actifs varie. Mais, si la banque choisit correctement ces actifs, il est peu probable que cette valeur totale soit soudain divisée par dix. Ainsi, cette contrainte capitalistique assure que cette banque pourra toujours honorer son engagement de verser de l'or en échange de chaque support monétaire émis.

Est-ce à dire qu'à tout moment la banque doit posséder au moins dix fois les richesses que l'on pourrait obtenir en échange de la totalité de la monnaie qu'elle a émise ?

Oui. Dans le cas d'école que je propose ici, la banque s'impose la contrainte de posséder dix fois plus de richesses que la masse monétaire émise.

Mais, il aurait été possible d'étudier un autre cas de banque en free-banking. Le débat sur la capacité de la banque à honorer son engagement de verser de l'or revient souvent et il est utile. J'ai écarté délibérément cet important débat. Mon hypothèse d'un capital important me permet de ne pas aborder ici ce débat et d'exposer d'autres mécanismes monétaires.

Posté
(…)

C'est très clair.

J'ai une autre question à vous poser au sujet de ceci :

(…)

Le valorimètre de la monnaie émise est l'or. La banque publie un contrat de monnaie, ou contrat d'émission monétaire. Ce contrat de monnaie stipule les conditions d'utilisation de la monnaie et de son remboursement en or par la banque.

(…)

J'y comprends que la personne qui accepte cette monnaie comme paiement doit prendre en compte les variation de la valeur "or" sur le marché.

Si c'est le cas (et toujours dans un système free banking), la banque peut-elle décider d'anticiper ces variations, avec pour objectif de garantir le pouvoir d'achat de sa monnaie ?

Je m'explique : le jour où la banque ouvre ses portes et émet sa monnaie pour la première fois, peut-elle l'indexer non pas sur l'or, mais sur un panier de richesses tangibles (biens et services), tout en promettant de rembourser en or le détenteur de monnaie ?

Exemple :

- L'année 0, la banque ouvre et décide que 100 unités de sa monnaie valent 1 once d'or, ou plutôt qu'elles valent le panier-type que l'on peut se payer avec 1 once d'or en l'an 0.

- L'année 48, je me rends à la banque pour y échanger mes 10 000 unités monétaires contre l'or promis. Quarante-huit ans plus tard, il se trouve le pouvoir d'achat de l'or est diminué de moitié, ainsi elle me remet 200 onces au lieu de 100.

Pour une banque, cette façon de garantir le pouvoir d'achat d'une monnaie est-elle envisageable du point de vue contractuel, mathématique, économique, et surtout logique ?

Si je pose cette question, c'est que pour ma part, la seule monnaie en laquelle je pourrais avoir confiance proviendrait d'une banque faisant tout son possible pour en garantir la stabilité.

Posté
J'y comprends que la personne qui accepte cette monnaie comme paiement doit prendre en compte les variation de la valeur "or" sur le marché.

Oui.

Si c'est le cas (et toujours dans un système free banking), la banque peut-elle décider d'anticiper ces variations, avec pour objectif de garantir le pouvoir d'achat de sa monnaie ?

Non. Un indice des prix peut mesurer la variation du pouvoir d'achat d'une monnaie. La variation du cours de l'or est, a priori, différente de la variation de l'indice des prix. Le valorimètre de la monnaie de mon exemple est l'or. Si le cours de l'or varie, le pouvoir d'achat variera aussi. Donc, non, la monnaie de mon exemple ne permet pas de garantir la stabilité du pouvoir d'achat de la monnaie.

Un autre banquier pourra choisir un autre valorimètre qui, par construction, assurera une stabilité de l'indice des prix. Ce serait alors une autre monnaie. La définition d'un valorimètre "indice des prix" est plus complexe à rédiger, mais possible. Le contrat de monnaie est lui aussi plus complexe à rédiger, mais possible. La clause de convertibilité de la monnaie en qq chose est plus complexe à rédiger, mais possible.

Je m'explique : le jour où la banque ouvre ses portes et émet sa monnaie pour la première fois, peut-elle l'indexer non pas sur l'or, mais sur un panier de richesses tangibles (biens et services), tout en promettant de rembourser en or le détenteur de monnaie ?

Non. le contrat de monnaie ne peut pas changer du tout. Rien ne peut changer dans un contrat de monnaie. En effet, pour modifier un contrat, l'accord des deux parties est nécessaire. Il est évidement impossible de contacter chaque possesseur de monnaie pour lu demander son accord explicite.

Mais, un autre banquier peut lancer une autre monnaie dont le valorimètre utilisera un "panier de biens tangibles". Le contrat de cette autre monnaie pourra stipuler que la banque versera une quantité d'or correspondant à la valeur du panier. Cette réponse va dans le sens de votre question. Ce sera une autre monnaie, différente de la monnaie utilisée par mon exemple.

Exemple :

- L'année 0, la banque ouvre et décide que 100 unités de sa monnaie valent 1 once d'or, ou plutôt qu'elles valent le panier-type que l'on peut se payer avec 1 once d'or en l'an 0.

- L'année 48, je me rends à la banque pour y échanger mes 10 000 unités monétaires contre l'or promis. Quarante-huit ans plus tard, il se trouve le pouvoir d'achat de l'or est diminué de moitié, ainsi elle me remet 200 onces au lieu de 100.

Il faut bien comprendre que la banque ne peut jamais changer le contrat de monnaie. Ce contrat de monnaie, bien rédigé ou mal rédigé, perdure tant qu'il restera un seul possesseur d'un seul support de cette monnaie. Donc 48 ans après, c'est toujours exactement le même contrat de monnaie. Un changement, même minime, du contrat de monnaie serait jugé comme nul par tout tribunal qui serait saisi d'un litige. Et la banque serait condamnée.

Un contrat de monnaie peut aussi prudemment stipuler une date limite de validité du support monétaire.

Une banque peut émettre de la monnaie avec un autre contrat de monnaie. C'est alors une autre monnaie, différente de la première. Et la banque cesse d'émettre de la monnaie selon l'ancien contrat de monnaie. Elle "ramasse", c'est à dire, elle rachète, les supports de l'ancienne monnaie qui continuent à circuler.

Pour une banque, cette façon de garantir le pouvoir d'achat d'une monnaie est-elle envisageable du point de vue contractuel, mathématique, économique, et surtout logique ?

Un ingénieur financier pourrait mettre au point un contrat de monnaie qui ressemble à votre exemple. Il n’existe ici aucune différence de nature entre un titre financier et un support monétaire. Tous deux sont des "contrats unilatéraux" engageant la banque, et librement cessibles. Ces contrats ne peuvent évidement pas être modifié, même 48 ans après. Il s'agit donc que le contrat d'émission monétaire ait bien prévu longtemps à l'avance le cas que vous évoquez.

Si je pose cette question, c'est que pour ma part, la seule monnaie en laquelle je pourrais avoir confiance proviendrait d'une banque faisant tout son possible pour en garantir la stabilité.

Vous posez la question de la stabilité de la valeur d'une monnaie. Sauf faillite de la banque, la monnaie conserve précisément la valeur prévue dans le contrat de monnaie. Si le contrat de monnaie stipule un étalon-or, la monnaie sera stable par rapport la valeur de l'or. Si le contrat de monnaie stipule une stabilité par rapport à un certain indice des prix, la monnaie sera stable par rapport à cet indice des prix.

Le contrat de monnaie est un contrat commercial ordinaire. La banque a intérêt à faire plus que "son possible" pour respecter le contrat de monnaie. Sinon, elle sera condamné par un Tribunal.

Posté
(…)
Merci pour le temps consacré à ces éclaircissements :icon_up:
(…)

Le contrat de monnaie est un contrat commercial ordinaire. La banque a intérêt à faire plus que "son possible" pour respecter le contrat de monnaie. Sinon, elle sera condamné par un Tribunal.

Si je disais que la banque dans mon exemple doit faire "tout son possible" pour garantir la stabilité de la monnaie qu'elle émet, c'est parce que j'imagine qu'elle ne peut pas faire mieux, au vu du nombre important de paramètres sur lesquels elle n'a aucune prise : les détenteurs de monnaie et l'utilisation qu'ils en font, mais aussi la rareté des biens et services, par exemple. Je m'aperçois du même coup que mon exemple ne tient pas la route.

Dans un autre fil sur la monnaie et le système bancaire, j'avais évoqué l'impossibilité pour qui que ce soit de garantir la valeur de la monnaie. Je pense qu'il en est de même pour tout ce qui a une valeur marchande.

C'est un sujet qui me passionne malgré mes insuffisances en la matière, aussi j'aurai sans doute prochainement d'autres questions à vous poser sur quelques points de votre 1er message.

Bonsoir.

Posté
Merci pour le temps consacré à ces éclaircissements :icon_up:

Vous m'aidez, par vos questions, à rendre plus clair mon exposé.

Si je disais que la banque dans mon exemple doit faire "tout son possible" pour garantir la stabilité de la monnaie qu'elle émet, c'est parce que j'imagine qu'elle ne peut pas faire mieux, au vu du nombre important de paramètres sur lesquels elle n'a aucune prise : les détenteurs de monnaie et l'utilisation qu'ils en font, mais aussi la rareté des biens et services, par exemple. Je m'aperçois du même coup que mon exemple ne tient pas la route.

En free-banking, la banque est un commerçant comme un autre. Comme tout commerçant, elle doit respecter ses engagements, elle doit respecter son contrat. Sinon, un tribunal la condamnera. C'est au commerçant de savoir ce qu'il peut promettre et de savoir ce qu'il ne peut pas promettre. Dans certains cas, le commerçant estime n'avoir aucune prise sur certains paramètres. Il inclue alors dans son contrat avec le client, ce qui lui échappe et que son client ne pourra donc ps l lui reprocher devant un tribunal.

Vous citez des "paramètres" sur lequel la banque n'aurait aucune prise. Une banque inclura, dans son contrat, qu'elle ne peut pas promettre telle chose car elle ne sait pas la maitriser complètement. Une autre banque, affirmera qu'elle maitrise entièrement ces mêmes paramètres. Les analystes renseigneront les clients sur l'importance du risque. Les clients choisiront alors la monnaie selon le prix proposé, selon le risque estimé.

Pour être concret, les ingénieurs financiers inventent des produits financiers étonnants qui garantissent un revenu même lorsque la Bourse s'effondre. Il en est de même pour la monnaie. La monnaie est un produit financier moins complexe qu'une assurance-vie.

Dans un autre fil sur la monnaie et le système bancaire, j'avais évoqué l'impossibilité pour qui que ce soit de garantir la valeur de la monnaie. Je pense qu'il en est de même pour tout ce qui a une valeur marchande.

Le contrat de monnaie ne se limite pas à une seule phrase. Dire "garantir la valeur de la monnaie" a un sens uniquement dans le contexte d'un contrat de monnaie. Ce contrat de monnaie précise toutes les conditions exactes de l'engagement de la banque. Et surtout le contrat de monnaie précise la définition exacte de la "garantie".

Le contrat de monnaie désigne, ou décrit, un valorimètre de monnaie. Ce valorimètre de monnaie définit avec précision ce que signifie la "valeur de la monnaie". Un valorimètre simple à définir est l'or. Mais un ingénieur financier peut inventer un valorimètre d'une monnaie qui suivrait un indice, par exemple un indice de prix.

C'est un sujet qui me passionne malgré mes insuffisances en la matière, aussi j'aurai sans doute prochainement d'autres questions à vous poser sur quelques points de votre 1er message.

La monnaie en free-banking est une marchandise dont le fonctionnement est aussi simple que celui d'un autre produit financier. La monnaie étatique est définie par décret non pas par un contrat commercial. L'obligation commerciale de la banque libre est ainsi remplacée par une obligation politique forte d'un Etat. Les mots du lexique monétaire sont pervertis par leur définition légale. Et les règles de fonctionnement d'une monnaie étatique dépendent, in fine, des foucades d'un État. L’inextricable complexité apparente de la monnaie étatique est une illusion créée par l’État. C'est un des aspects de la théorie de l'illusion fiscale.

L’étude d'une monnaie en free-banking est le passage utile et, à mon avis, nécessaire, pour comprendre la monnaie. Jusqu'en 1930 la banque de France l'enseignait à ses cadres. La monnaie en free-banking permet de comprendre plus facilement la vraie nature de la monnaie étatique et son fonctionnement réel, loin des définitions légales.

Invité jabial
Posté

Le free banking implique que la banque fait ce qu'elle veut. Par contre, elle ne doit pas induire ses clients en erreur quant à la réalité de ses réserves. Si je suis prêt à prendre le risque je peux aller chez la banque imaginaire X qui est une start-up bancaire qui a 1% de réserves mais qui rémunère mon CAV pour un montant élevé. Si je ne veux prendre aucun risque, je peux allez chez la banque imaginaire VP :icon_up: qui a à tout instant dans ses coffres la quantité exacte d'or correspondant au total des comptes, ce qui implique des frais importants de stockage, de manutention et de sécurité et donc des frais élevé. Et entre les deux il y a tous les montages qu'on peut imaginer, par exemple une entreprise de supermarchés qui décide de faire une activité bancaire secondaire pour fidéliser ses clients, et dont les garanties sont essentiellement constituées du cash de son activité principale qui dépasse largement son activité bancaire.

Dans un système libéral, on peut même imaginer des systèmes pyramidaux légaux, où tout le monde est au courant dès le départ que les derniers seront perdants, et où les gens y vont comme on achète un billet de lotterie, en sachant qu'ils vont probablement y perdre. Il y aura des clients, je connais les gens.

Posté
Le free banking implique que la banque fait ce qu'elle veut. Par contre, elle ne doit pas induire ses clients en erreur quant à la réalité de ses réserves. Si je suis prêt à prendre le risque je peux aller chez la banque imaginaire X qui rémunère mon CAV pour un montant élevé. Si je ne veux prendre aucun risque, je peux allez chez la banque imaginaire VP :doigt: qui a à tout instant dans ses coffres la quantité exacte d'or correspondant au total des comptes, ce qui implique des frais importants de stockage, de manutention et de sécurité et donc des frais élevé. Et entre les deux il y a tous les montages qu'on peut imaginer, par exemple une entreprise de supermarchés qui décide de faire une activité bancaire secondaire pour fidéliser ses clients, et dont les garanties sont essentiellement constituées du cash de son activité principale qui dépasse largement son activité bancaire.

Dans un système libéral, on peut même imaginer des systèmes pyramidaux légaux, où tout le monde est au courant dès le départ que les derniers seront perdants, et où les gens y vont comme on achète un billet de lotterie, en sachant qu'ils vont probablement y perdre. Il y aura des clients, je connais les gens.

:icon_up:
Posté
Le free banking implique que la banque fait ce qu'elle veut.

Plus précisément, la banque en free-banking peut choisir librement le valorimètre de sa monnaie. Elle choisit aussi librement les termes de son contrat de monnaie. Mais, ensuite, chaque support monétaire émis par la banque est une obligation commerciale de la banque. En ce sens, la banque ne peut plus faire "ce qu'elle veut". Elle est contrainte par ses obligations envers chaque possesseur de monnaie.

Par contre, elle ne doit pas induire ses clients en erreur quant à la réalité de ses réserves.

Oui. Ce serait alors de la fraude ordinaire et médiocre. Ce qui nous intéresse ici est le fonctionnement commercial normal et non pas un hypothétique fonctionnement frauduleux. Le contrat de monnaie stipule nécessairement les procédures de contrôle de la bonne santé de la banque. Par exemple, le contrat de monnaie stipule comment des audits vérifient régulièrement les comptes et publient un rapport de contrôle.

Si je suis prêt à prendre le risque je peux aller chez la banque imaginaire X qui est une start-up bancaire qui a 1% de réserves mais qui rémunère mon CAV pour un montant élevé.

Oui. Les analystes financiers et les clients savent dire à quelles conditions la banque est crédible et fiable.

Si je ne veux prendre aucun risque, je peux allez chez la banque imaginaire VP :icon_up: qui a à tout instant dans ses coffres la quantité exacte d'or correspondant au total des comptes, ce qui implique des frais importants de stockage, de manutention et de sécurité et donc des frais élevé.

Non. Une telle banque, qui possède la totalité de l'or dans ses coffres, présente le plus grand risque. D'une part, elle est soumise au risque d'un cambriolage ou, pire, d'un vol légal par l'État, ce qui est le plus risqué.

D'autre part, le cout de gardiennage est nécessairement proche de la valeur de l'or déposé. En effet, l'investissement des cambrioleurs ira jusqu'à la valeur de l'or déposé et convoité. Un des cambrioleurs peut fort bien être un des cadres de la banque. Ou un chantage auprès d'un cadre de la banque peut être tenté. Et pour protéger cet or, la banque devra déployer un investissement au moins égal à un possible investissement des cambrioleurs.

Une autre raison pour laquelle une telle banque est la plus risquée, est qu'elle proposera des taux d’intérêt nécessairement plus élevés. Sinon, sa rentabilité sera moindre et aucun investisseur n'y investira. Elle aura donc, au mieux, un marché de niche, et plus vraisemblablement, la concurrence la ruinera.

Et entre les deux il y a tous les montages qu'on peut imaginer, par exemple une entreprise de supermarchés qui décide de faire une activité bancaire secondaire pour fidéliser ses clients, et dont les garanties sont essentiellement constituées du cash de son activité principale qui dépasse largement son activité bancaire.

En effet, un avenir possible de free-banking est que la création de monnaie devienne une activité secondaire dans une multitude de groupes industriels, dans une multitude de gestionnaires de portefeuilles.

Dans un système libéral, on peut même imaginer des systèmes pyramidaux légaux, où tout le monde est au courant dès le départ que les derniers seront perdants, et où les gens y vont comme on achète un billet de lotterie, en sachant qu'ils vont probablement y perdre. Il y aura des clients, je connais les gens.

La monnaie détenue par un agent économique ne représente que quelques pourcents, peut-etre 1% de son patrimoine. Les gens ont peu de monnaie en cash. Si la banque fait faillite, l'impact commercial et économique est donc faible. La banque fait faillite. Un contrat commercial entre deux utilisateurs de cette monnaie restent valides puisque ces contrats sont fondés sur le valorimètre de cette monnaie. Par exemple, sur l'or. Ces deux utilisateurs, qui avaient conclu un contrat ensemble, ne peuvent plus utiliser telle monnaie. Ils règleront désormais leurs obligations en utilisant directement l'or, ou une autre monnaie fondée sur l'or.

Invité jabial
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Plus précisément, la banque en free-banking peut choisir librement le valorimètre de sa monnaie. Elle choisit aussi librement les termes de son contrat de monnaie. Mais, ensuite, chaque support monétaire émis par la banque est une obligation commerciale de la banque. En ce sens, la banque ne peut plus faire "ce qu'elle veut". Elle est contrainte par ses obligations envers chaque possesseur de monnaie.

Une entreprise est toujours contrainte par les contrats qu'elle signe. N'être contraint que par ce qu'on a librement accepté et par les droits d'autrui, c'est la définition même de la liberté.

Non. Une telle banque, qui possède la totalité de l'or dans ses coffres, présente le plus grand risque. D'une part, elle est soumise au risque d'un cambriolage ou, pire, d'un vol légal par l'Etat, ce qui est le plus fréquent.

D'autre part, le cout de gardiennage est nécessairement proche de la valeur de l'or déposé. En effet, des cambrioleurs investiront jusqu'à la valeur de l'or déposé pour espérer réussir à la voler. Un des cambrioleurs peut fort bien être un des cadres de la banque. Ou un chantage auprès d'un cadre de la banque. Et pour protéger cet or, la banque faut déployer un investissement au moins égal à un possible investissement des cambrioleurs.

Une autre raison pour laquelle une telle banque est la plus risquée, est qu'elle proposera des taux d’intérêt nécessairement plus élevés. Sinon, sa rentabilité sera moindre et aucun investisseur n'y investira. Elle aura donc, au mieux, un marché de niche, et plus vraisemblablement, la concurrence la ruinera.

Il y a des entreprises dont c'est le métier de conserver de l'or, et elles se portent très bien, merci. Il est évident qu'il y a un marché pour ça. Par ailleurs, il est ridicule de croire que des cambrioleurs investiront jusqu'à la valeur de l'or déposé pour le voler. Au contraire, plus le risque du cambriolage est élevé, plus la différence entre le produit de vol et l'investissement doit être importante ; sinon, il est plus rentable de placer honnêtement cet investissement.

En plus de ça, il faut en moyenne trois fois moins d'hommes et de matériel pour protéger une position que pour la prendre. Autrement dit, la banque ne devra que mettre au maximum un peu plus du tiers de l'investissement maximal d'un cambrioleur.

La monnaie détenue par un agent économique ne représente que quelques pourcents, peut-etre1% de son patrimoine. Les gens ont peu de monnaie en cash. Si la banque fait faillite, l'impact économique est donc faible.

C'est faux. Si les pauvres tournent autour du zéro et si les riches ont relativement peu de devises par rapport à leur patrimoine global, la plupart des gens de la classe moyenne ont une part non négligeable de leurs avoirs sous forme de cash.

Les contrats conclus dans la monnaie de la banque en déconfiture restent valides puisque ces contrats sont fondés non pas directement sur la monnaie, mais sur le valorimètre de cette monnaie. Par exemple, sur l'or.

Bien sûr que non : un contrat de livraison d'une certaine quantité d'or n'a plus aucune valeur quand celui qui était engagé par ce contrat disparaît.

Posté
Une entreprise est toujours contrainte par les contrats qu'elle signe. N'être contraint que par ce qu'on a librement accepté et par les droits d'autrui, c'est la définition même de la liberté.

Oui.

Il y a des entreprises dont c'est le métier de conserver de l'or, et elles se portent très bien, merci. Il est évident qu'il y a un marché pour ça.

Ces entreprises de gardiennage de l'or proposent, en effet, des prix faibles. Mais, elle ne vous garantit pas le risque d'une hypothétique spoliation par l’État. Or, tous les 50 ans, tous les 100 ans,dès qu'il trouve un bon prétexte politique, un État spolie massivement une catégorie de la population. Parfois, ce sont les déposants d'or. Si un État décide de revenir à l'étalon-or, il aura la tentation de violer, légalement, le contrat de gardiennage de ces entreprises gardant l'or. Cet État inventera le prétexte qu'il a désormais le monopole de toute transaction sur l'or. Il exigera que toute possession d'or devra être déclarée et taxée. Je n'invente malheureusement rien.

Cette entreprise qui facture si peu cher le gardiennage ne tient pas compte du risque de malversation massive d'un de ses cadres. De plus, cette société n'a pas de responsabilité en cas d’usurpation d'identité sur Internet. Et l'usurpateur peut ainsi vider le compte d'un client. L'usurpateur d'identité peut être la femme de ménage, l'amante délaissée, ou leur complice.

Par ailleurs, il est ridicule de croire que des cambrioleurs investiront jusqu'à la valeur de l'or déposé pour le voler. Au contraire, plus le risque du cambriolage est élevé, plus la différence entre le produit de vol et l'investissement doit être importante ; sinon, il est plus rentable de placer honnêtement cet investissement.

Ce n'est pas "ridicule". Si un cambrioleur peut recevoir 100, en investissant 80, il choisit d'investir. Le cout de cet investissement inclut le cout du risque d'aller en prison. Plus que l'investissement lui semble rentable, ce cambrioleur choisit alors de cambrioler. Ce serait illogique de prétendre le contraire.

Vous remarquez très justement que plus le risque est élevé, moins la rentabilité est élevée. Un cambrioleur qui serait un bon gestionnaire inclura le cout de ce risque dans son investissement. Votre remarque sur le risque n'est pas une objection valable puisque ce risque fait partie des couts de préparation du cambriolage.

En plus de ça, il faut en moyenne trois fois moins d'hommes et de matériel pour protéger une position que pour la prendre. Autrement dit, la banque ne devra que mettre au maximum un peu plus du tiers de l'investissement maximal d'un cambrioleur.

Votre argument ne tient pas. En effet, le cout de la défense est annuel. Le cout de l'attaque n'est payé qu'une seule fois. En suivant votre raisonnement, le cambrioleur investira plus en attaque que la banque en trois années de cout pour sa défense. Et il vaincra alors la défense de la banque.

C'est faux. Si les pauvres tournent autour du zéro et si les riches ont relativement peu de devises par rapport à leur patrimoine global, la plupart des gens de la classe moyenne ont une part non négligeable de leurs avoirs sous forme de cash.

Votre "c'est faux" me semble excessif. En effet, la quantité de cash possédé par chacun dépend de la confiance que chacun place dans l'émetteur de monnaie. Aujourd’hui, l’État bénéficie d'une grande confiance des utilisateurs de monnaie. Dans un contexte de free-banking, celui qui a du cash, diversifiera l'origine de ses billets de banque. Il ne mettra pas tous ses oeufs dans le même panier.

Bien sûr que non : un contrat de livraison d'une certaine quantité d'or n'a plus aucune valeur quand celui qui était engagé par ce contrat disparaît.

J'ai surement mal exprimé mon idée. Je reprend par un exemple. Un loueur loue un local commercial à un commerçant à un certain prix. Ce prix est exprimé en grammes-or de la banque trucmuche. La banque trucmuche fait faillite. Puisque la banque Trucmuche a fait faillite, le commerçant ne peut plus payer en trucmuche-or. Il paiera désormais en grammes d'or. Ou bien il paiera en billets de la banque tartempion, il paiera en billets tartempion-or. Le contrat de location reste valide, même si la banque trucmuche fait faillite.

Il en est de même pour les contrats de travail. Les salariés ne seront plus payés en billets trucmuche-or. Ils seront désormais payés en billets tartempion-or.

Invité jabial
Posté

Le raisonnement sur l'or cambriolé peut se tenir sur n'importe quel objet de valeur. Si on suivait votre raisonnement, aucun commerce ne pourrait exister sans se faire cambrioler.

En réalité il est beaucoup plus difficile de voler de l'or, qui est un métal qui pèse son poids, que des billets de banque.

Posté
Le raisonnement sur l'or cambriolé peut se tenir sur n'importe quel objet de valeur.

Oui, c'est exact. Ce même raisonnement s'applique à toute propriété, à tout objet de valeur, et même à tout bien économique. Il est possible d'analyser le cout du vol d'un bien économique. Il est aussi possible d'analyser le cout de la revente du bien volé. Il est aussi possible d'analyser le prix possible de revente de l'objet volé. L'investissement du voleur est la somme des couts. Son profit espéré est la différence entre son prix de vente prévu et ses couts de vole et de revente. Le cout dépensé par le voleur est son "pseudo-investissement". L'objectif du voleur est que son vol soit profitable. Ce cout inclut le risque de prison. Ce risque de prison est équivalent à un cout.

Et il est possible d'analyser le cout de la protection de ce même bien économique. Il faut aussi inclure le cout de la protection policière. Vous constaterez le pseudo-investissement du voleur est le plus souvent supérieur au cout de la protection de ce bien économique. C'est cette inégalité qui rend le vol dissuasif.

Si on suivait votre raisonnement, aucun commerce ne pourrait exister sans se faire cambrioler.

Non. Le risque est trop grand. Le plus souvent, le vol n'est pas rentable.

En réalité il est beaucoup plus difficile de voler de l'or, qui est un métal qui pèse son poids, que des billets de banque.

Le cout d'utilisation des billets de banque volés est très élevé lorsque les numéros ont été relevés. Le cout du vol d'un titre financier dématérialisé est quasi-infini. Le cout de vente d'un titre financier volé est quasi-infini. Le voleur-vendeur se retrouverait très vite en prison. Le cout de revente de lingots d'or est le cout de fabrication des nouveaux lingots avec un nouveau numéro.

Invité jabial
Posté

Les numéros de billets ne sont pas connus sauf à la télé. Tout relever avant transport de fonds n'est simplement pas praticable. Et de l'or, encore une fois, ça pèse lourd et ça occupe du volume.

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