pilgrim Posté 6 octobre 2010 Signaler Posté 6 octobre 2010 Est-ce que Bastiat a écrit sur les crises économiques de son temps ? Je parle d'ouvrages d'histoire économique. C'est pour un exposé sur les crises au XIX, j'ai parlé de la théorie des cycles, de la théorie marxiste, de celle de schumpeter, aftalion … Mais je ne trouve pas d'écrits libéraux sur le sujet. Merci
Roxxestar Posté 6 octobre 2010 Signaler Posté 6 octobre 2010 Il me semble que en tout cas il a écrit ce qu'il ne fallait pas faire si on ne veut pas de crise. Mais on l'a fait.
kolb Posté 6 octobre 2010 Signaler Posté 6 octobre 2010 "La vitre brisée" pour les implications de ce qu'on ne voit pas! http://bastiat.org/fr/cqovecqonvp.html
JackieV Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Schumpeter c'est pas libéral? Rothbard a écrit sur l'histoire économique aussi.
Randian shithead Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Regarde sur Mises.org Par exemple http://mises.org/daily/4674
Barth Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Je crois que Charles Coquelin a écrit sur l'origine monétaire des crises, mais je ne l'ai pas encore lu. C'est sur ma longue liste…
Dardanus Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 pilgrim a dit : Est-ce que Bastiat a écrit sur les crises économiques de son temps ? Je parle d'ouvrages d'histoire économique. C'est pour un exposé sur les crises au XIX, j'ai parlé de la théorie des cycles, de la théorie marxiste, de celle de schumpeter, aftalion … Mais je ne trouve pas d'écrits libéraux sur le sujet. Merci Clément Juglar
Invité Berti Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Daniel Tourre : http://www.dantou.fr/crise.html Il faut lire les deux chapitres précédents. J'ai trouvé ça très bien. Je te le conseille si tu ne l'a pas lu.
txomin Posté 8 octobre 2010 Signaler Posté 8 octobre 2010 - Ne cherches pas à lire Juglar dans le texte, c'est pas marrant car c'est principalement un recueil des taux d'escompte en France et Angleterre, - Pour une description des crises : Marion M., Ce qu’il faut connaître des crises financières de notre histroire, Paris, Boivin, 1926 - Il apparaît que, contrairement aux idées reçues, les crises du XIXème sont beaucoup moins violentes qu'au XXème siècle. Ainsi, les marchés d'actions ne baissent que modestement lors des crises du XIXème : http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1328305 - Enfin pour une approche plus théorique: Nouveau dictionnaire d'économie politique. 1. A-H / publ. sous la dir. de M. Léon Say et de M. Joseph Chailley, Guillaumin (Paris), 1900 p. 639 et suivantes: CRISES AGRICOLES. 1. Caractères particuliers des crises agricoles. 2. Effets des crises agricoles. Bibliographie. 1. Caractères particuliers des crises agricoles. Dans l'industrie agricole, les crises sont souvent dues à des causes tout autres que celles qui provoquent les crises industrielles ou financières. Ces causes sont d'ailleurs multiples et très diverses. On peut cepen- dant les classer en trois groupes nettement distincts 1° L'irrégularité des récoltes qui se traduit dans les prix des produits et dans les reve- nus agricoles, par des variations annuelles d'assez faible importance par suite de la concurrence universelle. Ce n'est en effet que très exceptionnellement que les récoltes d'une même denrée viennent à manquer sur tous les points de production à la fois; il se produit ordinairement sur le globe un équi- libre approximatif, annuel, entre la produc- tion et la consommation, qui laisse peu d'am- plitude aux variations annuelles des prix. Cette cause ne provoque pas en réalité une véritable crise. 2° Les épidémies, qui atteignent la produc- tion dans une proportion considérable. La nature physique de la cause de ces crises les rattache à la première catégorie par leur origine; mais elles s'en distinguent par leurs effets toujours prolongés pendant plusieurs années, et par leur gravité exceptionnelle. Les remèdes qu'elles comportent sont d'ordre purement scientifique. Leur caractère initial est toujours une maladie qui frappe les plantes ou les animaux. L'histoire agricole de ce siècle en compte de nombreux exem- ples la maladie de la pomme de terre, l'oïdium de la vigne, la peste bovine. La plus grave de toutes celles que l'on ait eues à rele- ver jusqu'ici est encore la crise phylloxéri- que, qui a eu un pénible retentissement dans toutes les régions viticoles de l'univers et qui a pris en France plus particulièrement les caractères d'un désastre. C'est aussi cette crise qui a marqué une étape importante, dans l'évolution scientifique de notre agricul- ture méridionale (V. VITICULTURE). 3° Les causes économiques et sociales qui peuvent influencer les autres industries. Les crises agricoles qu'elles entraînent conser- vent néanmoins presque toujours des carac- tères qui les différencient des crises del'indus- trie manufacturière ou minière. S'il se produit une insuffisance notable de production, on ne peut la combler à bref délai en faisant appel à la production d'autres régions lors- que survint la crise cotonnière de 1864, amenée par la guerre d'Amérique, il se pro- duisit sur les marchés européens une hausse exagérée dans le prix du coton qui ne prit fin qu'après la guerre, malgré l'introduction de la culture du coton en Egypte, en Algérie et ailleurs. Il faut en effet plusieurs années pour acclimater une culture dans une ré- gion et surtout pour donner à une culture nouvelle une extension quelque peu consi- dérable. Inversement, si un débouché impor- tant vient à manquer, la production agricole trouve difficilement à y substituer d'autres marchés équivalents. A la suite de la dénon- ciation du traité de commerce avec la France, en 1888, l'Italie s'est trouvée avoir un excé- dent de récolte en vin qu'elle n'a pu vendre, ce qui a produit dans les transactions et sur le marché des capitaux une crise dont les effets ont été très sensibles. A cette troisième série de causes se ratta- chent les crises des fermages, les crises de la propriété foncière, etc.; crises spéciales qui méritent d'être suivies et étudiées avec la plus grande minutie, car elles sont très généra- lement l'indice d'une évolution dans l'éco- nomie rurale du pays. Elles se produisent surtout aux époques d'incertitude ou dans les périodes de transition et de transformation des systèmes de culture (voy. ce mot). La hausse et la baisse des prix de vente se produisant en conséquence des variations de la production ou de la consommation, sont soumises aux influences générales que l'éco- nomie politique a déterminées en étudiant le fonctionnement de la loi universelle de l'offre et de la demande il n'y a donc pas lieu de s'en préoccuper spécialement ici (V. OFFRE 'et DEMANDE, PRIX, PRODUITS). 2. Effets des crises agricoles. Le premier et le plus important des effets particuliers des crises agricoles est la rapi- dité de leur répercussion dans les transac- Vue 663 sur 1170 1. 41 CRISES AGRICOLES 641 CRISES COMMERCIALES le la campagne et dans la vie des popu- CRISES COMMERCIALES. tions de la campagne et dans la vie des popu- lations rurales. Dès que la gêne apparaît, l'agriculteur restreint ses dépenses tout souffre autour de lui, car il s'attache tout de suite à équilibrer ses consommations avec ses ressources; les salaires baissent en même temps avec la plus grande rapidité. Dans les autres industries ces mêmes effets se produisent aussi, mais avec plus de len- teur, en marquant les transitions; et souvent la répercussion est loin de se faire complè- tement sentir. Cela tient à ce que la vie rurale équilibre généralement très étroi- tement ses dépenses et ses recettes. Le paysan place volontiers ses économies en achetant des terres ou en améliorant son fonds; il a peu de valeurs mobilières à perdre et les crises l'atteignent presque uniquement dans son régime domestique. Lapetite culture, quoique très frappée par les crises, les sup- porte cependant avec plus de souplesse que la grande, lorsqu'elles ne prennent pas un de- gré de gravité excessif; car elle produit elle- même la plus grande part des produits de consommation qui sont nécessaires à l'entre- tien de la famille, et l'échange qui se traduit par la circulation des capitaux mobiliers, ne représente pour elle qu'une petite part de son activité. Si le petit propriétaire vend peu, il a également peu à acheter. Les crises agricoles sont, il faut le recon- naître, un puissant stimulant de progrès. Dans la plupart des cas, après que la crise est liquidée, on peut constater dans l'agri- culture de la région atteinte une grande avance par rapport à sa situation antérieure; ce n'est que très exceptionnellement que cette amélioration ne se produit pas. Il n'est pas besoin d'insister sur ce fait, tant il est évident. La recherche des remèdes à une crise qui vient d'éclater conduit presque tou- jours à adopter les procédés économiques ou scientifiques les plus propres à en prévenir le retour. On ne peut nier, par exemple, que .la situation du vignoble français ne soit aujourd'hui bien supérieure à ce qu'elle 4tait avant la terrible crise phylloxérique qu'elle vient de traverser. Quant aux consé- quences générales, elles sont, dans l'industrie agricole, absolument analogues à ce qu'elles sont dans les autres industries. Nous n'avons pas à entrer ici dans des développements particuliers. FRANÇOIS BERNARD. Bibliographie. EUGÈNE RISLER, Rapport au ministre de l'agriculture sur la situation de l'agriculture du départemènt de l'Aisne en 1884. Bulletin du ministère, 1884. Du même, La crise agricole en France et en Angleterre, Revue des Deux Mondes, t. I, 1885. Congrès international d'agriculture à Paris en 1889. Rapports de la première section La crise agricole, 1889. CRISES COMMERCIALES. SOMMAIRE 1. Esquisse d'une crise trois périodes. 2. Définition d'une crise; causes des crises, 3. Mécanisme des crises. 4. Rapport des crises avec la richesse des pays. 5. Influence des crises sur l'état économique des sociétés comment la constater et la mesurer. Bibliographie. Il y a bien des sortes de crises. Vouloir ici les traiter toutes demanderait plus d'un vo- lume nous nous bornerons à étudier celles qui regardent les choses économiques; et en- core ne pourrons-nous nous occuper des crises agricoles et des crises financières, du moins des crises de cette dernière catégorie qui, tout en retentissant sur les affaires, ne touchent qu'aux opérations du Trésor pour des liquidations partielles ou de grands em- prunts. Nous étudierons surtout les crises com- merciales, qui toutes se compliquent et sont accompagnées d'embarras monétaires, les- quels leur donnent leur principal caractère, sans que l'on puisse les appeler crises finan- cières. Toutes les crises troublent sans doute tout le mouvement des affaires et par suite le mouvement des échanges, mais aucune ne le suspend comme les crises commerciales. L'arrêt est brusque, paraît éclater comme un coup de tonnerre par suite d'un accident imprévu, toujours nouveau dans chaque crise, et qu'une observation superficielle prend pour la cause de tout le mal, tandis que cet accident ne fait que précipiter le dé- noûment. 1. Esquisse d'une crise trois périodes. La crise commerciale, comme dans les ma- ladies, est un moment .critique à passer. Il s'agit de savoir, dès que les embarras se pré- sentent, si l'on résistera ou si l'on succom- bera. La crise, c'est la pierre de touche qui permet de reconnaltre la solidité des maisons de commerce, l'importance de leurs engage- ments et des ressources qu'elles possèdent, capital ou crédit, pour y faire face. Il s'opère grâce à elle sur le marché comme un tri; les maisons dont l'équilibre a été rompu suc- combent; les autres résistent. C'est ainsi que les crises signalent les comptoirs douteux et ceux auxquels on peut se fier. Emporté qu'on était sur les ailes du crédit on reprend pied, quoique à côté des établissements qui flot- tent un grand nombre soient engloutis. La crise n'a donc qu'une durée très courte, si nous ne considérons que son explosion, c'est-à-dire l'état aigu, le moment où toutcré. Vue 664 sur 1170 dit ayant disparu, le mouvement des échanges suspendu, toutes les affaires sont arrêtées et de grandes maisons s.'écroulent, Mais toutes ne croulent pas le même jour il y en a qui, seulement blessées, avec de grands efforts parviennent encore à se tenir debout et suc- comberont plus tard. Nous entrons alors dans la période de liquidation, période longue et pé- nible, où, par suite de la baisse des prix de tous les produits et de toutes les propriétés meubles et immeubles, rien ne marche plus. Cette baisse des prix ne permettant plus que des échanges très limités et forcés, on produit et on vend uniquement pour ne pas laisser un matériel immobile, puisqu'à côté de quel- ques faibles bénéfices, le plus souvent il y a perte. C'est un état de langueur qui déses- père et que l'on décore encore du nom de crise; mais ce n'est plus la crise, c'est la liqui- dation de la crise qui, selon l'importance des affaires, la situation des marchés, dure de deux à trois et même quatre années. Voilà donc deux périodes bien marquées l'explosion de la crise, période très courte liquidation de la crise, période plus lon- gue mais il y a une troisième période à envisager, c'est celle qui a précédé. Quels sont ses caractères? Ce sont ceux d'une grande activité d'affaires et par suite d'une grande prospérité. Le capital au début est abondant etàbas prix; le crédit facile permet d'engager des affaires qui se liquident avec la plus grande aisance, par suite de la tenue et de la hausse des prix qui activent encore la rapidité des échanges. Ces échanges faits avec bénéfices mettent un nouveau capital à la disposition des industriels et des hommes d'affaires, ce qui augmente encore le volume et la rapidité de leurs opérations. Tout mar- che ainsi pendant un certain nombre d'an- nées, que l'expérience révèle être de sept à dix années environ. Mais si les prix montent toujours ou se maintiennent dans les hauts cours, à la fin la situation du marché n'est plus la même qu'au début. Le capital immo- bilisé est devenu plus rare de 2 p. 100, le taux de l'escompte s'est relevé à 3, 4 et même 5 p. 100; les prix des reports sont des plus tendus on sent qu'il y a beaucoup d'ache- teurs qui voudraient se défaire d'une partie de leurs achats, mais qui ne peuvent pas trou- ver de nouveaux preneurs aux cours actuels. Les produits ne circulent plus et restent en magasin ou en entrepôt, dans les mêmes mains qui les gardent, après les avoir payés au prix de reports ou, si ce sont des immeubles, d'ex- pédients ruineux, espérant que le mouvement de hausse qui a toujours été favorable jus- qu'ici ne les abandonnera pas. C'est alors que la situation devient critique; la crise va CRISES COMMERCIALES 642 CRISES COMMERCIALES it disparu, le mouvement des échanges éclater, c'est une question de mois et il suffit du. toutes les affaires sont arrêtées et qu'une grande compagnie ou qu'une grande éclater, c'est une question de mois et il suffit qu'une grande compagnie ou qu'une grande institution du crédit succombe pour que toutes les affaires, s'appuyant sur une base aussi fragile, s'écroulent. Voilà la crise, voilà son explosion, l'arrêt de toutes les affaires avec l'arrêt de la hausse des prix. Et cela, non pas seulement sur un marché, mais sur tous les marchés du monde qui opèrent à l'aide du crédit il y a donc solidarité entre eux. En effet, si nous remontons seulement jus- qu'au début du siècle (et nous pourrions re- monter beaucoup plus haut, en Angleterre), nous constatons que dans les trois pays du monde les plus grands par leur activité in- dustrielle et commerciale, on observe l'explo- sion de ces crises au même moment, ainsi que les périodes qui les précèdent et qui les suivent. Nous rencontrons donc bien ici l'en- semble des circonstances qui accompagnent les;crises commerciales, ce qui indique la so- lidarité des marchés et de plus la répétition des mêmes accidents dans les mêmes condi- tions, ce qui nous montre leur périodicité. Un coup d'œil sur le tableau ci-joint suffira pour le prouver. Crises s le prouver. Crises FRANCE. ANGLETERRE. ETATS-UNIS. En 1804 En 1803 » 1810 1810 » 1813-1814 1815 Eni8i4 1818 1818 1818 1825 1825 1826 1830 1830 » 1836-1839 1836-1839 1837-1839 1847 1847 1848 1857 1857 1857 1864 1864-1866 Guerre de la sécession. » 1873 1873 1882 1882 1882 La question des crises ainsi posée et limi- tée, quoiqu'elle embrasse l'ensemble des affaires du monde, il s'agit de l'étudier dans Lt ses causes et dans ses manifestations. ,s t 2. Définition d'une crise; causes des crises. Depuis longtemps déjà l'attention a été appelée, par les troubles qu'elle entraîne, sur ce qu'on est convenu de nommer' crise s commerciale, crise monétaire, sans trop se rendre compte de la différence que l'on semble attacher à ces deux dénominations. Crise, quand on prononce ce mot, est-on bien d'accord sur ce qu'il veut dire ou sur ce que l'on comprend sous ce terme très usité, s trop usitét? Selon quelques personnes, on décore du nom de crise les moindres acci- dents. Pour d'autres, dès qu'il y a un peu 1. M. de Foville a fait très justement observer que notre langue confond sous l'unique dénomination a crise n, des phénomènes bien différents. Les Anglais ont deux mots: a inflation et depression; et cela même ne suffit pas. Vue 665 sur 1170 CRISES COMMERCIALES 643 CRISES COMMERCIALES gêne, un ralentissement dans les affaires, des espèces métalliques ou plutôt des lingots est en état de crise. Quel qu'il soit, le mot pour faire des remises à l'étranger. de gêne, un ralentissement dans les affaires, dE on est en état de crise. Quel qu'il soit, le mot p< crise indique un état de malaise ou de souffrance. La crise peut atteindre une ou plusieurs industries ou l'ensemble des in- dustries; l'agriculture elle-même n'en est pas à l'abri (V. CRISES AGRICOLES). La crise peut être appelée industrielle, commerciale, monétaire ou financière, suivant qu'un de ces caractères domine aux yeux du public. fé Pour l'observateur, le terme de crise ne doit te s'appliquer qu'à un ensemble bien défini d'accidents, ensemble que l'on rencontre tou- jours quand elle éclate. Une crise ne survient d jamais à l'improviste, elle a toujours été pré- n cédée d'une période de grande prospérité et e d'un grand mouvement d'affaires qui n'a pu s: avoir lieu sans une progression pour ainsi dire, continue de hausse. P La crise serait donc l'arrét de la hausse des s prix, c'est-à-dire le moment où l'on ne trouve plus de nouveaux preneurs. Le mouvement des échanges, jusqu'ici très rapide, très avan- o tageux, est tout à coup arrêté; ceux qui es- s péraient vendre et surtout les derniers ache- v teurs ne savent plus que faire de leurs mar- e chandises; ni au dedans ni au dehors on ne t peut les placer, et cependant il faut faire face aux échéances. On se précipite sur les c Banques pour obtenir de nouveaux moyens de crédit, pour proroger les échéances par des c renouvellements; afin de répondre aux de- mandes, les portefeuilles des banquiers, déjà remplis pendant la période de hausse, pren- < nent des proportions de plus en plus considé- 1 rables. Pour l'intérieur, on obtient ainsi un sursis, on maintient artificiellement les prix sans affaires nouvelles; mais pour l'étranger, il n'en est pas de même. On est acheteur de ma- tières premières qu'il faut payer, et comme les produits fabriqués ne sont plus acceptés aux prix où on les tient, après avoir mis en œuvre tous les moyens de crédit, il faut ce- pendant remplacer ces produits, pour arriver à la compensation des affaires engagées. Or, il ne reste qu'une marchandise, qui, marchan- dise comme les autres, est, par la plus grande stabilité de sa valeur et la facilité de son transport, toujours acceptée sur tous les mar- chés ce sont les métaux précieux, l'or et l'argent. On va donc les faire intervenir sur une grande échelle et changer ainsi le rôle qu'ils remplissent habituellement, quand ils ne servent que de solde pour les grandes opérations commerciales ou pour le comptant. Ce ne sont plus des moyens de crédit que l'on demande aux Banques, des billets ou un compte ouvert pour opérer des virements ou des compensations, ce sont des espèces métalliques ou plutôt des lingots pour faire des remises à l'étranger. Les réserves métalliques des Banques qui, depuis le début de la période prospère, n'ont cessé de baisser, sont déjà tellement mena- cées et tellement réduites, que la suspension des payements est imminente et inévitable si l'on ne prend pas des mesures pour sauve- garder l'encaisse. Autrefois on ne savait que faire et la suspension des payements était toujours inévitable; depuis peu de temps on sait la prévenir par la hausse de l'escompte (voy. ce mot). C'est cette hausse que l'on accuse d'être la cause de tous les embarras, quand elle ne fait qu'indiquer la gravité de la situation, en présence de l'imminence de la suspen- sion des payements. Afin de prévenir cette ruineuse extrémité à laquelle on n'échappait pas autrefois, on est souvent forcé, quand on s'y prend trop tard, de porter le taux de l'es- compte à 7, 8, 9, 10 p. 100. Privée de crédit, ou ne pouvant encore en obtenir qu'à des conditions aussi dures, la spéculation mal engagée doit liquider et li- vrer en baisse les produits qu'elle a achetés en hausse. De là, une situation des plus cri- tiques tout est ébranlé et rien ne paraît plus tenir debout; non seulement les impru- dents sont renversés, mais les plus prudents ne savent même pas à quel prix ils sortiront de la bourrasque. Tout crédit, toute con- fiance a disparu, c'est un sauve-qui-peut gé- néral. Il ne s'agit plus d'affaires à terme; c'est du comptant que l'on réclame pour se liquider, et comme toutes les rentrées sont douteuses, on cherche partout à se créer des disponibilités, ce qui augmente encore le nombre des demandes dont les Banques sont assiégées. Aussi, pour maintenir leur encaisse, doivent-elles hausser le taux de l'escompte tant qu'on y puise, ce qui indique qu'on n'est pas liquidé. Cet état aigu, qui décide du sort du plus grand nombre des spéculateurs, ne saurait persister plus de dix ou quinze jours; c'est l'état aigu de la crise, comme dans les ma- ladies la période critique qu'on appelle du même nom; ce qui indique combien elle est éphémère. Cette liquidation inévitable de tous les engagements qui dépassaient les forces de la spéculation sitôt opérée, le calme se rétablit, le taux de l'escompte redescend presqu'aussi vite qu'il était monté, la période de liquidation s'ouvre et dure plusieurs an- nées. Comme toujours, dans la connaissance des crises et dans la distinction de ces périodes successives, la théorie a marché plus vite que la pratique; aussi ne faut-il pas être surpris si cette théorie, il y a vingt-cinq ans, était Vue 666 sur 1170 CRISES COMMERCIALES 644 CRISES COMMERCIALES onsidérée comme une des plus obscures de On le voit, c'est toujours la théorie de économie politique. Chaque auteur, se pla- l'excès de production comme cause première considérée comme une des plus obscures de l'économie politique. Chaque auteur, se pla- çant à son point de vue, indiquait comme cause des crises celle qui cadrait le mieux avec le système qu'il avait conçu ou fondé d'après une pratique dont on avait abusé dans une période précédente, mais qui le plus sou- vent, au moment où il écrivait, n'avait plus cours. Robert Peel accusait l'abus de l'émission des billets de banque dont il avait vu les fu- nestes effets pendant le cours forcé; Tooke, venu plus tard, était d'un avis contraire, mais le président des États-Unis, Jackson, placé dans un milieu semblable à celui qui avait impressionné Robert Peel, partageait ses opi- nions. Ch. Coquelin, partisan de la liberté des Banques, accuse le monopole d'être la cause de tout le mal. Les capitaux s'accu- mulent et viennent se réfugier improductifs dansles comptes courants, l'encaisse s'accroît; pour leur trouver un emploi, les Banques favorisent l'escompte en vue des dividendes, puis tout à coup on retire ces dépôts et la crise éclate. Malheureusement, les bilans sous les yeux, on ne saisit aucune trace de cette théorie, qui propose comme remède la liberté des Banques, sans s'apercevoir qu'aux Etats- Unis, où cette liberté existe, ces accidents sont aussi fréquents et plus violents qu'ailleurs. Stuart Mill se préoccupe aussi de l'émis- sion du papier, mais c'est sous la forme d'effets de: commerce, de lettres de change, de chèques; en un mot, c'est l'abus du cré- dit, l'achat conclu en échange d'une promesse de payer, qu'il rend seuls responsables. Pour M. de Laveleye, c'est la rareté du nu- méraire et du crédit, c'est-à-dire des moyens d'échange, qui détermine les crises. M. Bonamy Price explique les crises non par la surproduction, mais parla diminution des moyens d'achat; l'argent n'étant qu'un sim- ple instrument d'échange, ce n'est pas lui qui manque. D'où vient donc la dépression commerciale? De ce qu'il y a peu de mar- chandises à échanger, ou plutôt de ce que les marchandises qui peuvent être acceptées en échange font défaut. Pour M. Leroy-Beaulieu, il faudrait appe- ler crise l'intervalle nécessaire pour opérer la transformation qui, par suite de la baisse des prix, doit appeler de nouveaux consom- mateurs. Il n'y a pas d'excès permanent de production. Les bas prix agissent comme stimulants pour amener des couches nou- velles de consommateurs. Toutes ces explications pèchent par ceci, que des trois périodes de la crise, il n'est question que de la dernière, de la période de liquidation. On le voit, c'est toujours la théorie de l'excès de production comme cause première des crises. On a devancé la demande, un ar- rêt est nécessaire, on sent la nécessité d'une baisse de prix; mais alors pourquoi ne pas signaler la hausse qui a précédé, car là est bien la cause première qui ressort de ces. observations? Comme cause nouvelle (pour nous simple accident) venue dans ces derniers temps s'ajouter à toutes les autres, M. Leroy-Beau- lieu signale la dénonciation des traités de commerce. Les États, par le protectionnisme et par le socialisme, sont les artisans des crises. Conclure des traités de commerce à longue échéance en adoptant des droits ad valorem au lieu des droits spécifiques lui semble le meilleur remède pour prévenir ces terribles accidents. Max Wirth signale la rupture de l'équilibre entre la production et la consommation et constate la difficulté de vendre. Sans doute, c'est la source de tous les embarras; mais d'où vient cette rupture, il ne l'indique pas. Enfin les crises, selon M. Yves Guyot, vien- draient non pas d'un excès de production, mais d'un excès de consommation; comme preuve, il signale les disettes qui les ont ac- compagnées quelquefois, plus rarement de nos jours. L'appréciation des causes varie beaucoup selon le milieu et le moment. Ainsi, pendant la liquidation de la crise de 1873, quand on se plaignait du ralentissement des affaires, on attribuait ce retard à la série des guerres qui ont troublé le monde, aux armées perma- nentes, à l'incertitude, à l'inquiétude géné- rale, au retour du système protecteur depuis l'abandon des traités de commerce. Ces opinions sur les causes des crises pré- sentent donc de grandes variétés; mais dans tous les cas, on signale la suspension des échanges; c'est donc là le principal vice. Pourquoi les échanges sont-ils suspendus' Par suite de l'abus de l'émission du papier qui chasse le numéraire, répondent Robert. Peel, Jackson, Laveleye; à cause de la dimi- nution des moyens d'achat, dit Bonamy Price, lequel s'empresse d'ailleurs d'ajouter que l'argent n'étant qu'un simple instrument d'échange, ce n'est pas lui qui manque, mais les marchandises qui peuuent acheter; or, ces dernières ne manquent-elles pas par suite des hauts prix auxquels on les maintient? Malgré la réserve de Bonamy Price, on voit que ce qui manque dans les crises, quelle qu'en soit la cause, c'est le métal, l'or et l'argent acceptés au pair. Ce qui est menacé dans ces circonstances, c'est l'encaisse des Banques; ce que l'on redoute, c'est la sus- Vue 667 sur 1170 CRISES COMMERCIALES 645 CRISES COMMERCIALES iension des payements; ce qui attire tous les placements temporaires à la Bourse, rele- pension des payements; ce qui attire tous les regards, c'est la baisse chaque jour plus grande du niveau des réserves métalliques. Ce déplacement des espèces a lieu sous l'in- fluence des changes défavorables dont autre- fois on ne voulait pas tenir compte, l'attri- buant à d'autres causes, fausse opinion remarquablement réfutée dans le Bullion Report de 1810 (V. ENQUÊTES FINANCIERES), quoique les conclusions de ce célèbre Rap- port aient été rejetées par le Parlement. De nos jours, la même erreur se propageait encore, il y vingt ans, et n'a pas complète- ment disparu. Méconnaissant l'importance de ce grave symptôme, Coquelin prétendait que les changes défavorables, bienloin d'être un signe de crise, étaient un indice de pros- périté. Dans ces derniers temps, depuis 1857, on a compris toute la gravité de ce drainage des espèces et, après avoir cherché quel était le moyen le plus capable de s'y opposer, on a reconnu en Angleterre qu'il n'y en avait pas de plus rapidement efficace que la hausse du taux de l'escompte; n'a-t-on pas alors pré- tendu que cette hausse même était la princi- pale cause des crises? Dans cette revue rapide des théories émi- ses, malgré leur diversité et souvent leur opposition, il y a trois accidents qui sont reconnus comme formant le cortège de toutes les crises 1° la hausse des prix qui les pré- cède 2° le drainage des espèces métalliques qui détermine l'explosion; 3° la baisse des prix qui permet et facilite la liquidation. Les trois périodes de prospérité, de crise ,et de liquidation se succèdent donc toujours dans le même ordre, bien qu'avec des mani- festations différentes, selon lesépoques. Plus la richesse augmente, plus l'amplitude des mouvements est grande, l'oscillation étant toujours dans le même sens. Ces trois périodes reconnues, il faut cher- cher les rapports qu'elles peuvent avoir entre elles et sous l'influence de quelles causes elles se succèdent. La période prospère succède toujours à une période de malaise, de ralentissement d'affaires et de baisse de prix; elle est signa- lée par la reprise des affaires sous l'influence de la hausse des prix. Cette hausse des prix tient elle-même à l'abondance du capital, fruit d'anciennes réserves et des épargnes annuelles qui, malgré les pertes qu'elles ont éprouvées, ont été à peine entamées. Ce capital, augmenté du capital de roulement de toutes les industries qui ont ralenti leur fabrication pendant la liquidation de la crise, s'offre déjà sur le marché peu de mois après l'explosion, cherchant un emploi dans des placements temporaires à la Bourse, rele- vant artificiellement les cours des fonds pu- blics, tandis que tous les prix s'abaissent au dehors. Pour s'employer de nouveau, ces capitaux attendent que la liquidation soit complète, c'est-à-dire que la baisse des prix soit arrêtée. Ce résultat obtenu, la période prospère va s'ouvrir; impossible en effet de rencon- trer de meilleures conditions. Chaque mai- son, n'ayant pas d'engagements, a non seulement tous ses fonds de roulement dis- ponibles, mais encore tout son crédit; dans ces conditions, les ressources du commerce et de l'épargne sont immenses. En présence d'un taux d'intérêt très réduit, le public en quête de placements cherche pour ses capi- taux de nouveaux emplois; les Banques, les banquiers qui ne vivent que des émissions, s'empressent à l'envi de créer de nouveaux projets réels ou fictifs, pour répondre à ses désirs. Autrefois on émettait les actions au pair, aujourd'hui on les émet avec prime, on forme des syndicats pour lancer et soutenir la valeur et alors, tout le monde étant engagé, tout le monde pousse dans le même sens. La hausse succède à la hausse, jusqu'à ce qu'on ait épuisé non seulement tout son capital, mais tout son crédit. C'est dans l'explication de ce mouvement que les auteurs diffèrent d'opinion. Quelle est la cause de la fermeté et de la hausse des prix aux époques prospères? L'abondance du capital, dira-t-on, mais sous quelle forme? Sous forme de monnaie, sous forme d'effets de commerce, sous forme de billets de banque, sous forme de chèques? Car ce sont là les moyens en usage pour faciliter l'échange des produits sans avoir recours au troc. On a prétendu que les prix dépendaient de la quantité de monnaie en circulation ou des instruments de circulation qui la rem- placent billets de banque, effets de com- merce, lettres de change, chèques 1. Pour la monnaie, nous voyons toujours reparaître l'ancienne doctrine qui admettait que si elle était doublée, tous les prix se- raient doublés; or, les services de la monnaie comme instrument d'échange ne dépendent pas de sa quantité, mais de la rapidité de sa circulation. La quantité des capitaux marchandises est complètement indépendante du numéraire. Cependant, dit-on, la monnaie, quoique mar chandise, n'est pas une marchandise comme les autres; sa rareté agit sur toutes les tran- i. Pendant la liquidation des crises, le capital sous forme de monnaie est très abondant et cependant les prix sont au plus bas. Vue 668 sur 1170 CRISES COMMERCIALES 646 CRISES COMMERCIALES tions, tandis qu'il n'en est pas de même Bourse de là une baisse sensible du taux de fer, du coton, etc. Si elle sert de moyen l'intérêt et l'apparence d'une grande aisance. change, est-ce à dire qu'il n'y en ait pas Le capital s'offre à vil prix, comme les mar- sactions, tandis qu'il n'en est pas de même du fer, du coton, etc. Si elle sert de moyen d'échange, est-ce à dire qu'il n'y en ait pas d'autres? Les billets de banque, les billets d'État, les promesses de payer sous toutes les formes, effets de commerce, lettres de change, mandats, chèques, n'atteignent-ils pas le même but? On dit qu'elle intervient sans cesse dans les échanges; cela n'est vrai que pour le commerce de détail, pour les petites quantités; car même dans les opérations au comptant, dès que la somme à payer est importante, ce sont le billet de banque, le chèque qui interviennent. D'ailleurs, dans ces échanges de chaque jour, la quantité de monnaie a peu d'importance, c'est surtout la rapidité de sa circulation qui indique les services qu'elle rend et nullement la quantité frappée, qui reste inactive dans les caisses des Banques ou des particuliers. On veut toujours trouver une cause spé- ciale à chaque crise pour la crise de 1825, de folles spéculations commerciales; pour celle de 1847, une mauvaise récolte pour celle de 1864, de grandes importations de coton à payer en numéraire. Mais ces formes, pouvant varier à l'infini, ne rentrent pas dans le cadre des crises commerciales; ce sont des accidents qui peuvent troubler un des mécanismes sociaux, sans arrêter les mouve ments généraux du commerce et des affaires, comme on l'observe dans les crises commer- ciales. D'ailleurs, une crise commerciale est toujours une crise monétaire, puisque c'est la réduction de la réserve métallique des Banques qui donne le signal de l'explosion. En dehors de cette diminution de l'encaisse, on peut être en pleine crise monélaire, comme à l'époque actuelle, par suite de la dépréciation de l'argent, sans que la prospé- rité générale en ait souffert. Il en a été de même de la dernière disette et des hauts prix des céréales en 1878-1880 1; rien n'a pu néan- moins arrêter le mouvement des affaires jus- qu'au krach de janvier 1882. L'explosion des crises ne tient donc pas à un accident; il n'y aurait pas d'explosion si tout n'était préparé pour l'explosion et si la mine n'était pas chargée. Observons-nous les faits tout s'explique. Que voyons-nous pendant la liquidation des crises? Les affaires à terme ont disparu, le portefeuille des Banques est vide, les affaires au comptant sont même très ralenties, les usines chôment. Les fonds de roulement, n'ayant plus d'emploi, viennent s'offrir à la 1. Alors que l'on importait pour 600 millions de francs de céréales. 3. Mécanisme des crises. Bourse de là une baisse sensible du taux de l'intérêt et l'apparence d'une grande aisance. Le capital s'offre à vil prix, comme les mar- chandises. En dehors des maisons qui ont été touchées par la crise, s'il n'y a plus de bénéfices par les plus-values, il y a encore des épargnes; les grandes épargnes annuelles des nations civilisées continuent toujours et tendent à abaisser les profits. On cherche par de nouvelles combinaisons à les relever, et la masse des capitaux en quête de place- ments réveille l'esprit d'entreprise. Les fai- seurs de projets apparaissent; c'est à qui en signalera un nouveau, tout est bon pour la crédulité publique. La spéculation en profite, fonde des so- ciétés, émet des actions et, ajoutant une prime à la marchandise offerte, surexcite encore la demande des titres par cette sorte de surenchère. Après chaque crise et quand la liquidation est faite, il y a donc une période de calme. Le pays panse ses plaies et le ralentissement industriel et commercial, combiné avec la puissance de l'épargne, rend disponible une grande masse de capitaux qui ne tardent pas à redonner l'impulsion au corps social dont quelques parties étaient plus ou moins para- lysées. C'est là le point de départ de la reprise des affaires; dès que le capital est demandé, le crédit ne tarde pas à intervenir. Qu'est-ce que le crédit? Le simple pou- voir d'acheter en échange d'une promesse de payer. Mais alors dans quelle limite pourra- t-on en user? Tous ceux qui ont du crédit pourront acheter; cette puissance d'achat contre une simple promesse augmentera la demande des produits et, par conséquent, il s'ensuivra une hausse des prix, qui, portant d'abord sur quelques produits, ne tardera pas à s'étendre et à se généraliser; la pros- périté régnera dans le pays, tout le monde sera plus riche. L'espoir de réaliser un profit par les achats à crédit, en précipitant de nouvelles couches d'acheteurs dans la même voie, accroîtra encore la rapidité de la hausse, d'autant plus que le crédit augmente avec l'élévation des prix. Avec un pareil moteur, l'aisance est géné- rale, et on ne veut pas croire qu'un méca- nisme si perfectionné puisse jamais s'arrêter. Cependant, puisque la hausse des prix donne de nouveaux moyens de crédit et amène une nouvelle hausse, trouvera-t-on toujours de nouveaux acheteurs? Pourra-t-on toujours se liquider par une simple circulation fidu- ciaire sans avoir recours au numéraire ? Car, si la monnaie intervenait pour une large part, la hausse ne suivrait pas le même mou- Vue 669 sur 1170 CRISES COMMERCIALES' 647 CRISES COMMERCIALES ascensionnel continu, par suite du quels s'était portée la spéculation, vement ascensionnel continu, par suite du déplacement du métal qui éveillerait l'atten- tion. Pour ne pas frapper l'opinion publique, ce drainage n'en est pas moins sensible dès le début de la hausse des prix. Il suffit de jeter un regard sur le niveau des réserves métalliques des banques pour s'apercevoir qu'aussitôt après le reflux des espèces, pen- dant la liquidation des crises, dès que le chiffre maximum de l'encaisse a été touché, aussitôt le mouvement décroissant commence; faible, peu sensible à l'origine, il n'attire pas l'attention; mais la proportion de la perte comparée à la réserve augmente chaque année, et enfin la persistance des changes défavorables montre clairement le danger qui menace la place. La hausse des prix a ralenti, arrêté même l'échange des produits; ils sont offerts et ne trouvent pas de pre- neurs. Ne voulant pas livrer au-dessous des cours, on renouvelle son effet de commerce à l'échéance; c'est ainsi qu'aux approches de la crise le portefeuille des Banques se gonfle non seulement de tous les effets qu'on leur présente, mais encore de tous ceux dont on a demandé le renouvellement. S'il n'y avait que des engagements intérieurs, cela pour- rait encore continuer; mais pour faire face à ceux de l'étranger, il faut livrer quelque chose en l'absence de la marchandise dont le prix est trop élevé pour être accepté au dehors. Quels produits livrer? Ceux qui éprouvent les moindres variations de prix et qui sont acceptés sur tous les marchés les métaux précieux. Où les prendre? Dans la circulation? Ce serait trop difficile; on trouve plus simple de puiser dans les encaisses des Banques, et cela se reconnaît de suite à la baisse de leur niveau; de là, le trouble le plus pro- fond dans l'équilibre de la circulation fidu- ciaire. Avant même que les directeurs aient pris aucune mesure pour défendre leurs réserves métalliques menacées, la hausse des prix est arrêtée; immédiatement tout change d'aspect; le public n'a plus qu'un seul désir, celui de réaliser. Dès que la marchandise est offerte au lieu d'être demandée, la baisse est déjà dans l'air; les recours aux Banques se multiplient, jusqu'à ce que ces dernières y mettent obstacle par la hausse de l'escompte en élevant le prix des espèces métalliques, puisque ce sont elles que l'on demande, dans la même proportion que celui des mar- chandises. N'ayant plus d'autre option que de subir cette hausse, ou de livrer la marchandise au cours du jour, la liquidation commence. La baisse, d'abord bornée aux produits sur les- quels s'était portée la spéculation, ne tarde pas à s'étendre à toutes les transactions et même aux opérations du comptant. D'après tout ce qui précède, c'est-à-dire d'après l'observation des faits, la puissance de l'épargne annuelle chez les nations civili- sées, en augmentant sans cesse leur richesse, entretient toujours, selon l'importance de ces épargnes, une hausse des prix c'est l'état normal du marché, la période prospère. La crise approche quand le mouvement se ralentit, elle éclate quand il cesse. En un mot, la principale, on pourrait dire l'unique cause des crises, c'est l'arrêt de la hausse des prix. Des hauteurs auxquelles ils étaient éle- vés, nous les voyons descendre aux chiffres minima, quelquefois au-dessous du point de départ. Et cela est si vrai, que souvent la crise éclate assez longtemps après l'accident cause du premier ébranlement, qui ne fait qu'en- rayer la hausse des prix. Ainsi, pour ne pas remonter au delà de l'époque moderne, la guerre de Crimée était terminée, la paix signée, quand la crise de 1857 a éclaté. Il en a été de même de la disette des céréales en 1879 la crise éclate en 18821, quand tous les payements à l'étranger étaient liquidés. De semblables oscillations de prix dans les grands pays d'affaires n'ont pas le temps de se répandre et de s'équilibrer dans le monde; aussi un des premiers résultats des crises, e'est de mettre aux mains des étrangers des sommes considérables. Une grande masse de capitaux se déplacent, vont au dehors et sus- citent des concurrences de la part des pays moins élevés dans l'échelle de la civilisation. En résumé, tout accroissement rapide et continu des affaires pendant un certain nom- bre d'années est le précurseur d'une crise. La crise éclate quand il y a plus de per- sonnes qui souhaitent de vendre qu'il n'y en a souhaitant d'acheter. La crise résulte d'un manque d'acheteurs mais qui faut-il accuser? La hausse des prix ou l'excès de production? L'absence des acheteurs provient-elle de l'absence des besoins ou de la hausse des prix? Sont-ce les acheteurs du commerce de détail ou du commerce de gros qui font défaut ? Quant à l'absence de besoins, nous ne pouvons admettre cette cause comme efficace en présence du développement continu des consommations. Ce qui les arrête, ce qui les limite, ce sont les prix, et quand ces derniers t. Aux États-Unis en 1884 mais dès 1882 la hausse de prix était arrêtée. Vue 670 sur 1170 CRISES COMMERCIALES 648 CRISES COMMERCIALES se sont élevés pendant une série d'années, vient un moment où, dans le commerce en gros, les échanges sont plus difficiles; de là, des offres en assez grand nombre pour ren- verser l'équilibre instable du crédit. Les marchandises circulent plus lentement, ou même ne circulent plus; le papier de com- merce ne trouve plus de compensation facile, il s'accumule dans les portefeuilles des Ban- ques, n'est même pas payé à l'échéance et a recours au ré-escompte, c'est-à-dire que lui aussi ne circule plus. Il faut cependant que quelque chose circule aux lieu et place des marchandises et du papier, et ce quelque chose, ce sont les espèces et les lingots que l'on puise dans les réserves métalliques des Banques. La baisse du niveau des encaisses sous l'in- fluence des changes défavorables prouve déjà que le papier des institutions de crédit et du commerce ne circule plus comme d'habi- tude et la hausse de l'escompte n'est qu'un moyen violent en l'absence de moyens plus doux, pour lui faire reprendre son rôle accoutumé. Il y a un stock de marchandises représenté par un stock de papier, et ni l'un ni l'autre ne peuvent plus circuler. Il faut donc, avant de produire davantage, écouler ce stock flottant, pour rétablir l'é- quilibre des prix. Afin d'arriver à ce but, il faut d'abord rétablir la circulation du pa- pier, et pour cela, la mettre ainsi que les espèces à un prix en rapport avec celui des produits, pour qu'on n'ait pas recours au métal dont la valeur marchande n'a pas varié. 4. Rapport des crises avec la richesse des pays. Les crises commerciales ne s'observent pas dans tous les pays comme on pourrait le pen- ser. Sans doute, partout on peut éprouver des embarras, un ralentissement des affaires, mais on ne saurait confondre ces accidents avec ce qu'on appelle crises commerciales. Ainsi, les pays où la majorité des affaires se traitent au comptant n'y sont pas exposés s'ils ne recueillent pas le bénéfice de l'entrain commercial, ils n'en éprouvent pas non plus les revers. Il faut un grand développement d'opérations à terme pour y être exposé. C'est en Angleterre, aux États-Unis, en France, en Allemagne, dans les principales villes industrielles qu'on les voit se produire et se renouveler depuis nombre d'années. Là où le mouvement industriel est plus faible et plus lent, on ne remarque pas ces commotions. Ainsi, une partie de l'Alle- magne, la Russie, l'Espagne, en sont sinon à l'abri du moins n'en reçoivent qu'un contre-coup éloigné. On peut même ajou- ter, ce qui paraît paradoxal, que la richesse des nations peut se mesurer à la violence des crises qu'elles éprouvent. Sans parler de l'Angleterre et des États-Unis, pour ne citer qu'un fait que tout le monde a pu observer, jamais la fortune publique n'a fait en France de plus grands progrès que depuis 1848, et en même temps, à aucune autre époque, il n'a été plus question de crises commerciales. Si même on écoutait certaines voix, depuis 1854 nous irions de chute en chute, nous relevant toujours, mais retom- bant bientôt d'une manière inévitable. Ces personnes confondaient avec les crises com- merciales de simples accidents n'ayant aucun de leurs caractères ni aucune influence sur le développement de la richesse publique; et ce fut pour les étudier que l'Enquête sur les Banques fut ouverte en 1865. Quels que fus- sent les obstacles, les arrêts, les pertes, les ruines même qui en furent la conséquence, le développement de la richesse publique qui éclate à tous les yeux n'a été, à aucune autre époque, ni plus rapide ni plus considérable. Depuis le. commencement du siècle nous voyons les crises se reproduire à des intervalles assez peu éloignés, mais qui n'ont rien de fixe et dépendent de la rapidité de l'accrois- sement des affaires et des conditions dans lesquelles il se produit. Si aux époques anté- rieures les crises ont été moins remarquées, c'est que les rapports des nations entre elles étaient moins faciles, plus limités et, par suite, le mouvement commercial et le déve- loppement de la richesse plus lent, moins exposé à ces soubresauts si pénibles on ne peut descendre que là où l'on a beau- coup monté. La réaction n'étant partout que la contre-partie de l'action, elles seront toujours dans un rapport assez étroit l'une avec l'autre il ne faut donc pas s'en effrayer, quand on réfléchit que la durée des crises est assez courte et que, avant d'y arriver, on a dû traverser une succession d'années pendant lesquelles l'épargne a pu se faire par les bénéfices réalisés sur d'heu- reuses opérations, tandis que la crise dé- truit, renverse toutes les combinaisons des dernières années. Quelque grand que soit le désastre, on ne peut admettre qu'il fasse disparaître tout le bénéfice des années pros- pères. Les crises peuvent se produire et se renouveler sans entraîner, comme on aime quelquefois à se le représenter, la ruine des nations. Sans doute ce sont des arrêts, des pertes dans le mouvement des affaires, mais le développement de la richesse n'en suit pas moins sa course; c'est ce qui explique comment, malgré leur périodicité, un pays exposé aux crises commerciales peut non seulement ne pas s'appauvrir, mais s'enrichir beaucoup plus rapidement que ceux qui en Vue 671 sur 1170 CRISES COMMERCIALES 649 CRISES COMMERCIALES bri, c'est-à-dire qui vivaient dans une à toutes les branches de la product sont à l'abri, c'est-à-dire qui vivaient dans une atonie d'affaires qui, en préservant, il est vrai, de tout écart, ne laisse en réalité aucun espoir d'un large bénéfice.. Quelques chances de perte en moins diminuent dans une énorme proportion les chances de gain. L'étendue des rapports, la nature des opé- rations, le genre des produits déterminent l'intensité des crises dans chaque pays, elles se feront même sentir d'une manière d'au- tant plus pénible que l'on se rapprochera des principaux centres où se traitent les opé- rations de change, ce puissant moteur des métaux précieux, ce grand moyen économi- que destiné à rétablir l'équilibre et l'har- monie sur les divers marchés. Elles suivent donc pas à pas le développement de la richesse des nations et se mesurent à son importance et à la rapidité de la progression; là où elle est lente, mesurée, les crises seront peu sensibles et très courtes; là où la pro- gression est rapide, fiévreuse, les crises vio- lentes et profondes bouleverseront en appa- rence pour un temps tout le monde des affaires. Il faut choisir l'une ou l'autre de ces conditions, et la dernière, malgré les risques qui l'accompagnent, parait encore la plus favorable sur les marchés des. peuples civi- lisés c'est elle qu'on observe en Angleterre, aux États-Unis, en France. En présence de ces résultats, doit-on envier le sort des nations où les transactions ont ce calme qui les met à l'abri des tempêtes ? 5. Influence des crises sur l'état économique des sociétés; comment la constater et la me- surer. L'influence des crises sur l'état économi- que des sociétés est chose évidente. Elle n'a pas besoin d'être démontrée. Mais elle est plus facile à admettre qu'à constater et à mesurer. Les principaux économistes et statisticiens modernes se sont préoccupés de recher- cher le signe caractéristique de l'état écono- mique social et moral des sociétés humaines à une époque déterminée dans les divers pays. Au Congrès de La Haye, en 1869, on con- seilla de s'attacher surtout au budget des classes laborieuses. En présence de la diffi- culté d'arriver à une appréciation exacte des revenus, on se demandait s'il n'était pas plus facile de connaître les dépenses, ce qui conduirait au même résultat. Il s'agit donc d'observer les consommations. Mais elles n'embrassent pas toutes les manifestations de la vie sociale. Pour pénétrer plus avant, M. Neumann- Spallart étendit le cercle de ses observations à toutes les branches de la production qui ne relèvent pas seulement de la nature, mais surtout du travail et du capital. La marche de la production doit être considérée comme un des indices les plus certains de la situa- tion économique. Il prit donc dans chaque pays les industries qui occupent le plus grand nombre d'ouvriers et qui exigent le plus de capitaux la houille, le fer, le coton, pour la Grande-Bretagne la houille, la fonte, le fer, la soie, pour la France, et ainsi pour chaque pays. Il observa l'intensité du com- merce, la circulation des hommes et des choses sur terre et sur mer, les compensa- tions aux Clearing houses, etc. La production et le commerce n'indiquent qu'une mani- festation du bien-être matériel; pour com- pléter le tableau, il faut y joindre la con- sommation des denrées alimentaires et des boissons, les dépôts des caisses d'épargne, le nombre des banques, l'émigration, les faillites. Reste l'état moral, dont la crimina- lité, les relevés des mariages, des naissances, etc., peuvent donner une idée. Nous-même nous avions, dans la pre- mière édition de notre travail en 1862, dressé et mis en regard des crises commerciales tous ces tableaux que les économistes com- posent avec tant de soin pour l'époque ac- tuelle. L'observation ne portait pas seule- ment sur quelques séries d'années; elle re- montait jusqu'au commencement du siècle où, dans des proportions moindres sans doute, nous voyons se reproduire les mêmes oscil- lations qu'à l'époque actuelle. Autrefois, comme aujourd'hui, ces oscillations corres- pondaient à celles que nous notions sur les bilans des grandes banques. Il y avait là une coïncidence que nous faisions remarquer et qui, depuis, a été négligée. Tous ces documents étant rapprochés, la relation étroite qui les rattache aux mouve- ments des bilans des banques frappait les regards. Nous tenions le fil conducteur qui devait nous diriger dans le monde des af- faires et préciser, à toutes les époques et dans tous les pays, la période et le moment de la période où l'on est placé, afin de pouvoir s'orienter, larguer les voiles ou les carguer. Jusqu'ici on se demandait, et on se demande encore, quelles sont les variations les plus propres à fournir la mesure des mouve- ments de la prospérité publique. A cette question, M. Korosi n'hésitait pas à répondre qu'on ignorait les signes caractéristiques de l'état économique d'une nation par suite de la difficulté des comparaisons internationales pour les consommations mais, si au lieu des consommations on prend les mouvements Vue 672 sur 1170 CRISES COMMERCIALES 650 CRISES COMMERCIALES des échanges. tout devient facile et compa- en valeurs sont singilièrement troublés par des échanges, tout devient facile et compa- rable. La vie, c'est le mouvement; les affaires, c'est la circulation des produits, ou de ce qui les représente, les effets de commerce, les lettres de change. Où en reconnaître le pas- sage d'une manière plus certaine que dans les bilans des grandes banques? Avec eux, plus d'erreurs à craindre par des doubles emplois ou de fausses évaluations; tout est correct et exact. Chaque effet de com- merce indique qu'un échange a eu lieu et souvent même plusieurs échanges. Or, en dehors des crises et d'une situation embar- rassée, on n'échange pas un produit avec perte; chaque échange représente un bé- néfice, variable sans doute, mais enfin il y a un bénéfice, et ce sont ces bénéfices suc- cessifs qui, quand la circulation est facile et sûre, sont la principale source des revenus des nations. Nous embrassons ainsi la géné- ralité des transactions commerciales, qui, à terme, prennent toutes, à un moment donné, la forme d'un effet de commerce ou d'une lettre de change. Nous opérons sur de grands nombres, sur des produits très variés, et nous diminuons ainsi les chances d'erreur. Quoique moins marquées et d'une moindre durée, nous voyons apparaître les mêmes séries ascendantes et descendantes, coïnci- dant, dans le même sens ou en sens con- traire, avec celles des bilans des banques. Ces périodes successives et régulières qui apparaissent et se dessinent d'une manière si nette, ont été laissées dans l'ombre jus- qu'ici parce qu'on ne les avait pas sous la main pour une longue suite d'années; main- tenant qu'on les possède depuis près d'un siècle, leur valeur ne peut être discutée. Si les mouvements des échanges doivent être notre guide et si les bilans des banques en donnent les principaux traits, quels do- cuments statistiques choisir pour compléter le tableau? Tout d'abord les articles qui donnent un caractère au marché les prix des produits, matières premières et objets fabriqués, le taux des reports, les cours des changes. Puis, si l'on veut pousser plus loin l'observation et montrer l'importance et la rapidité des échanges, les mouvements des clearing-houses nous permettent de les saisir sur le vif. Les émissions de valeurs sur les principales places de commerce nous font toucher du doigt quelle est l'abondance ou la rareté du capital disponible, sa facilité ou sa répugnance à entrer et à s'immobiliser dans les titres nouveaux qui se présentent. Enfin, nous pouvons lire les mouvements des échanges sur les relevés des importa- tions et des exportations, dont les résultats en valeurs sont singulièrement troublés par suite de la hausse ou de la baisse des prix. Tels sont les témoins et les indicateurs de l'activité ou du ralentissement des affaires. Toutes les positions sociales en reçoivent la bienfaisante influence ou le contre-coup. De la fortune privée à la fortune publique, il n'y a qu'un pas. Nous constaterons sa situa- tion aux époques prospères et aux époques de crises d'après les budgets des États et des villes. Les recettes du Trésor en porteront la trace brillantes et sans cesse en plus-value aux époques prospères, médiocres et sans cesse en moins-value pendant les liquida- tions des crises. Les recettes de l'octroi, des chemins de fer, des voitures publiques dans les villes n'échappent pas à la loi commune; nous suivons ainsi les variations des consomma- tions dans ces différents états. A ces diminutions de dépenses indiquant bien une diminution des revenus correspond une diminution de l'épargne achats de rentes par les trésoriers-payeurs généraux, dépôts aux caisses d'épargne. A toutes ces manifestations de la vie so- ciale, les mouvements de la population, ma- riages, naissances, décès, ne sauraient rester étrangers; aussi observons-nous avec intérêt sur les relevés officiels la trace de tous les mouvements qui accompagnent les périodes de prospérité et de liquidation. A côté des bilans, il existe donc tout un ensemble de faits qui concordent avec eux, viennent pour éclairer et pour montrer que nous sommes entraînés dans un mouvement d'ensemble qui domine tout le mécanisme social, les Banques comme un simple mano- mètre indiquant seulement la pression1. CLÉMENT JUGLAR. Bibliographie. COULLET et Clément JUGLAR, Report from the committee on the circulating paper currency coin and exchange of Ire- land, 1804. Rapports sur la Banque d'Angleterre, en particulier le Bullion Report. Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur la question des Banques, de la circulation monétaire et du crédit, 9 vol. 1865. Tooke, Bank charter, 1844. GILBART, Causes of the pressure, of the money market. Lord OVERSTONE, Tract on the currency. HORSLEY PALMEBS, Causes 0 f money crisis. BRIAUNE, Crises, in-8°, 1840. DUPONT de Nemours, Banque de- France: causes de la crise de 1806. MURET de Bort, Banque- de France, crise monétaire, 1847, coupures de 500 francs. TROCHET, Crise financière de 1848, moyens de la faire cesser. SMITH, The recent depression of trade, its nature its causes, its remedies, 1879. MANZI, Crisi agrarie e commer- 1. En tenant compte de ces indications, on pourrait arriver à prévoir et à prédire les crises, et à déterminer, à l'aide des. bilans des Banques, dans laquelle des trois périodes signalées plus haut on se trouve à un moment donné. C'est ce que j'ai tenté de faire dans la deuxieme édition de mon ouvrage Des crises commerciales, pp. 98, 113, 165, 497 et sq. Vue 673 sur 1170
pilgrim Posté 8 octobre 2010 Auteur Signaler Posté 8 octobre 2010 Merci pour ta réponse, mais mon exposé est déjà passé.
john_ross Posté 8 octobre 2010 Signaler Posté 8 octobre 2010 La molette de ma souris vient de rendre l'âme!
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