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Comment se foutre dans la merde en bloguant


Invité rogermila

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La suite !
Durant plus de cinq décades, la scène du Bandy a vu passer des ruffians de la pire espèce mais aussi d’excellents musiciens. Certes, il ne s’agissait pas de Louis Armstrong, ce puissant trompettiste capable de gonfler un urinal rien qu’en soufflant dedans, ni Gene Krupa, qui voyait ses baguettes empruntées par Dieu pour conduire les chevaux. Mais l’orchestre du Bandy possède également un caractère correctionnel. Le saxophoniste Louis Mera, par exemple, y trouva refuge à sa sortie de prison, où il croupissait pour avoir assassiné un gars qui déborda un peu trop avec sa femme. Louis lui sortit les pieds par la bouche. Dans les mains de Louis, le temps transforma le sang en encens.

Mais hier, nous nous rappelâmes ses mauvais moments et ce matin où il se présenta au club pour demander du travail. Ce jour-là, Ernie lui posa quelques questions et tenter d’établir un profil de sa personnalité. Louis n’avait aucune formation culturelle, mais il était d’une franchise émouvante. Ernie lui demanda ensuite de se présenter lui-même. Louis resta silencieux. Ernie insista :

- Allons, mon garçon, tout le monde a quelque chose… ne fut-ce qu’une bonne paire de chaussures italiennes.

Louis détourna le regard, honteux. Pour lui épargner la gêne, Ernie tamisa la lumière en jetant une serviette sur la lampe la plus proche. Alors, Louis se confia :

- Je suis large, c’est tout.

La grand-mère de Louis avait été une collègue de travail de la grand-mère de Louis Armstrong dans les bordels de la Nouvelle-Orléans. Là, Louis Mera connut également celle qui serait sa première épouse. Elle s’appelait Julie Galloway et avait quelques connaissances du travail de bureau. Jeunes mariés, ils partirent s’établir à New York où Louis monta une « académie » dans un troisième étage à Brooklyn avec une plaque flambante neuve qui disait : « Dactylographie. Calcul. Comptabilité. Méthode hambourgeoise. » Le négoce marcha mal. Mais alors vraiment mal, comme si la plaque annonçait plutôt un cimetière au troisième étage. Le jeune couple décida alors de poser une plaque plus ambitieuse. La nouvelle publicité fut un succès complet. Et Julie resta à la tête de l’académie jusqu’à ce que leur situation économique se redresse. Quand ce matin Ernie interrogea Louis sur son passé, ce dernier arriva au bout de toute sa franchise :

- Nous avons gagné pas mal d’argent avec l’académie. Mais ce fut horrible. Cette plaque… Cette maudite plaque m’apparaît encore dans mes rêves… « Dactylographie. Calcul. Comptabilité. Grec. Français. Baiser noir. Pluie dorée. Sado. Master Card. American Express. »

Au Bandy, nous sommes nombreux, nous les admirateurs de Charlie Parker. Charlie décéda avec vingt de plus de ceux qu’il avait. Il éclata comme un crachoir au-dessus d’une dame blanche entre les jambes de laquelle les lèvres de Charlie étaient d’élastiques mains sans dents. La male vie le tua. C’est ce qui attend d’ailleurs nombre des clients d’Ernie.

Il y a quelques années, nous avons enterré Bob Dohnanyi. Bob mourut alors qu’il jouait. Ses pouvons n’en purent plus. Dans le moment de plus grande expectation, de sa trompette jaillirent deux kilos d’un vomi sec et rigide avec lequel on aurait pu parfaitement confectionner le plancher d’un ascenseur. Cela semble une légende, mais il est certain que le médecin légiste identifia dans le caleçon de Bob ses amygdales et un reste de foie âpre et sec, sorte de macadam brun avec le toucher d’un portefeuille.

Avec son humour explicite, Ernie se souvient encore de cette terrible nuit :

- Pauvre Bob ! Il fallait le veiller et il était si décharné que nous avons gratté ses sous-vêtements pour tapisser son visage en mettant un peu de matière entre ses lèvres et ses gencives. Il était si défait, mon ami, que son chien passa la nuit à hurler à la mort devant un de ses costumes suspendu à la clinche d'une porte. En fait, ce qui restait de Dohnanyi dans le cercueil ne pesait pas plus que l’air qu’il avait sous les coudes.

Luigi Malone, quant à lui, cela faisait des lustres qu’il buvait de façon exagérée. Un soir, sans qu’il s’en rende compte, il mit le feu à sa trompette avec sa cigarette. Pendant quelques instants, le pauvre Luigi interpréta Automne à New York comme s’il soufflait dans un lance-flammes. Il voulut changer ses habitudes, mais il n’y parvint pas. Il se trompa seulement lui-même. Le barman du Bandy accepta le jeu. Luigi était déjà trop âgé et supprimer d’un coup la boisson aurait seulement servi à rallonger sa vie de quelques nausées. Le vieux trompettiste profita de ses derniers jours en faisant montre de son nouveau rythme de vie. Et pour fêter cela, il s’adressait au barman et lui disait d’une voix bien sonore :

- Allons, mon garçon, sert au vieux Luigi un verre de ce gin sans alcool.

Louis Mera, Bob Dohnanyi, Luigi Malone… nous nous souvenons d’eux alors que les doigts de Larry au piano s’écorchent sur des restes de vomis de Bob qui auraient bien servi à rapiécer le bar du club.

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Faites gaffe seulement, bande de morveux. Si vous me faites chier, j'm'en vas en écrire un, moi, de bouquin à la mode. Z'allez pleurer. Tiens, j'commence :

j'ai compris! il a une toute petite bite.

ooops je croyais que c'etait le truc de bellhoueq

boring

Invité rogermila
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Gallaire se trompe peut-être, mais c'est un juriste ce type,

C'est surtout un c… car retirer le telechargement sur injonction, c'est un aveu de culpabilité.

Il est mort.

Florent Gallaire a retiré le livre "La Carte et le territoire" de son blog où il était téléchargeable depuis une semaine.

Vendredi, Flammarion a envoyé une mise en demeure à Florent Gallaire pour cesser de mettre le livre en libre accès sous les 48 heures. Ce dernier a accepté immédiatement et a envoyé une lettre disant qu'il allait s'exécuter.

http://www.lefigaro.fr/livres/2010/12/01/0…-sur-le-net.php

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Affaire Gallaire : un never been à l'assault des artistes

La Carte et le Territoire sous Creative Commons, bon sang mais c'est bien sûr ! Comment se fait-il que seul un pathétique étudiant révolutionnaire de 25 ans, un "juriste" mégalo du XIIIe y ait pensé ? Même s'il y a sans doute plus important (Barack Obama s'est blessé à la lèvre en jouant au basket), même si l'opération pub de Gallaire fonctionne à plein grâce à ce genre d'articles, cette affaire ouvre de biens sombres perspectives. Il est impératif de les évoquer et d'y répondre.

Pour certains, Flammarion devrait se taire, regarder bien gentiment les voleurs évacuer son plus beau mobilier avec le sourire, en attendant que d'autres se joignent à eux, en attendant finalement que tout le monde s'y mette, que l'on décrète de fait, purement et simplement, la gratuité de toute création. La fin du livre, la fin de l'édition, la fin des créateurs ? Sont-ils menacés ? Assurément. Ils le sont d'autant plus lorsque de nombreux médias auto-proclamés "dérangeants" style Rue89 semblent s'amuser de la situation, en trouvant finalement à Gallaire une certaine légitimité. Pour Gallaire, votez 1, pour Houellebecq, tapez 2. Se rendent-ils compte de ce qui se joue ? Sont-il eux aussi suffisamment aigris par le manque de talent et de reconnaissance pour justifier avec une certaine jubilation le vol et le recel d'une oeuvre ?

Quand on constate l'étendue du désert Gallaire, on est pris de vertige. Comment un seul et insignifiant agent destructeur peut ainsi, grâce au réseau et ses failles de jouer avec la santé financière d'un auteur, d'un éditeur et si l'on pousse la logique à son terme, à création elle-même ? Culture gratuite = plus de créateurs = plus de création (voir l'industrie du disque dans 5 ans). Il faut regarder les photos et les vidéos du sieur Gallaire, entre le rire et l'effroi, pour le mesurer. Il faut lire son "programme". Il y est question de "justice sociale". Alors c'est ça, la justice sociale ? Le tout à la portée du rien ? Le fort dépendant du faible ? Le beau au niveau du laid ? La possibilité pour tout never been de détruire tout créateur ?

Ci-dessous une vidéo du pirate Florent Gallaire qu'il tente de faire effacer de toutes les plateformes en lançant régulièrement des requêtes auprès de Dailymotion et Youtube : (il l'a déjà faite supprimer plusieurs fois).

La liberté individuelle absolutiste, dégagé de la notion même d'autrui, permet l'émergence de ce genre de petit personnage. Il est donc il peut. Il peut tout. Il peut se faire photographier dans des poses puériles devant l'Assemblée nationale, il peut aussi piller les œuvres des grands auteurs pour faire sa propre pub. Il peut voler l'intelligence, l'honneur des autres (chacun se bat pour ce qu'il n'a pas, comme dirait l'autre). Quel grand écrivain sera la prochaine victime du prochain buzz bloguesque ? Après l'ère de la création et de l'admiration, la tendance est à la destruction et à la jalousie. Faut pas oublier de faire payer les riches, dans tous les sens du terme… Sans doute qu'ils ont les moyens, eux, ces salauds qui ont réussi. Ça ne leur fait pas grand chose. Ils s'en remettront. C'est sans doute ce qu'il a pensé Gallaire, si on va charitablement jusqu'à lui prêter une pensée. Pas un seul de ses arguments n'a la moindre valeur morale face à l'autorité incommensurable des créateurs.

Sans réaction définitive, il est possible que ces derniers ne s'en remettent pas. Qu'est-ce que la création ? Une somme d'informations digérées, restituées coram populo de manière admirable. La création est un ordre, un style que l'on impose à un savoir. C'est une propriété, une pensée à forte valeur ajoutée rendue accessible, universelle. Cela a un prix. Ou plutôt cela n'en a pas. En tout cas, cette valeur est bien supérieure au babillage du "juriste". Sa manière de se justifier évoque un vulgaire pickpocket de métro qui justifie son forfait… "Il y avait des gros billets bien en évidence qui dépassaient, j'ai pas pu résister".

Si l'argument Wikipédia fonctionne, alors tout créateur doit abjurer ses œuvres, au profit de ses référents, de ses enseignants, des dictionnaires, des livres de cuisine, de sa culture, de tout ce qu'il aura eu l'occasion de lire, de découvrir et d'apprendre… Un Creative Commons instauré depuis l'âge de pierre sur cette méthode aurait-il permis aux créateurs de vivre, par conséquent d'exister ? Au delà des débats juridiques à proprement parler, il faut remettre les choses à leur place. Les Florent Gallaire n'ont pas la moindre puissance créatrice. Profitant du système institutionnalisé de jalousie égalitaire et du nombrilisme bloguesque, ils tentent avec plus ou moins de réussite de se faire remarquer et de proliférer à l'abri des grandes œuvres et des authentiques artistes. Internet le leur permet. L'égalité sonne le règne des envieux. Ils sont les nouveaux parasites des créateurs.

Leurs dégâts peuvent être considérables. Imaginez que des milliers de personnes reprennent les publications et les publient à leur tour sur différents serveurs, y compris sur des zones où la justice française n'y pourra rien. Imaginez la complexité juridique et matérielle pour venir à bout des hébergeurs et des hommes. Le pillage deviendrait incontrôlable. Il serait avec le temps systématique, propre à tous les grands auteurs et le système du Ebook, vite nettoyé des trois lignes de code anti-piratage serait déjà enterré, emportant le livre papier avec lui. Le pillage tuerait dans l'œuf la possibilité légale des E-books. Imaginez maintenant que cela vous arrive à vous.

Ce qui se joue autour des publications illégales de La Carte et le Territoire nous parle des dégâts futurs que connaîtront artistes et éditeurs du livre, exactement ce qui va détruire le monde du disque dans moins de cinq ans.

Laurent Obertone

http://www.surlering.com/article/article.p…lt-des-artistes

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"Si l'argument Wikipédia fonctionne, alors tout créateur doit abjurer ses œuvres, au profit de ses référents, de ses enseignants, des dictionnaires, des livres de cuisine, de sa culture, de tout ce qu'il aura eu l'occasion de lire, de découvrir et d'apprendre"

il aurait dû écrire plutôt : si l'argument des droits d'auteurs fonctionne, alors tout créateur doit abjurer ses oeuvres, au profit de ses référents, de ….

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Oui, clairement, là, il se trompe.

Le fait que ça va tuer le disque et le livre papier (et les droits d'auteurs) est une bonne chose, pas une mauvaise.

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