poney Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Il s'agit pour A de Benoist de critiquer l'universalisme en politique, qui classe et hiérarchise les cultures et les peuples en fonction des critères posés par l'Occident. L'envers de cette critique est l'essentialisation, au moins partielle (mais qui peut prendre des formes biologisantes), des caractéristiques individuelles et collectives au nom de la diversité et des cultures : tout effort pour changer les autres peuples et les autres cultures est une dénaturation et une démonstration de ce racisme universaliste, ce "système à tuer les peuples" comme disait l'autre. [...] Il me semble que le principal problème de cette démarche est épistémologique, et porte sur la question toute germanique de la culture et de l'esprit du peuple, qui est à la fois expression de l'identité collective d'un peuple et caractéristique essentielle des individus qui le compose. Il y a une sorte de socialisme larvée là dedans : l'individualité de la personne est réduite à l'identité de groupe qui le définit essentiellement, et tout ce qui participe à l'écarter de cette forme de déterminisme est considéré comme une dénaturation ou comme secondaire. C'est d'ailleurs ce qui fait que Taguieff a pu le comparé au discours de sos racisme, qui au moins à l'époque emploie le même vocabulaire contre l'assimilationisme des républicains de gauche. Intéressant, c'est donc une sorte de post colonial studies sauce droitiste (pour le dire vulgairement).
F. mas Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Oui, d'ailleurs ils étaient grand fans de Levi Strauss en passant. Et la décolonisation, ça a été le déclic pour toute cette génération : l'activisme droitier pro algérie française les a saoulé et les a conduit à la réflexion théorique ("métapolitique").
Silence Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 En tout cas, Alain de Benoist peut se vanter d'avoir la plus grosse bi....bliothèque privée au monde (100 ou 200 000 bouquins).
poney Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Oui, mais il n'a sans doute pas lu le 100ieme, tricheur !
F. mas Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Enfin, ce ne sont pas les thématiques de la nouvelles droite qui font monter le fn. Elles étaient attachées à la personnalité primesautière de Bruno Mégret, qui s'est fait vidé avec tous ses amis lors de la scission de 1998. Le fn a ce moment là s'est recentré sur son idéologie principale, le jeanmarisme (ou le Lepenprinzip).
poney Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Sans vouloir jouer le troll gratuit, le peu que j'ai lu de De Benoist (quelques articles), il a quand même l'air d'apprécier le socialisme et la nation. Je viens d'écouter les 15 premières minutes de son interview sur France Inter avec Taddei, il dit quand meme qu'il ne vote pas et qu'il s'il devait voter, son candidat idéal serait un mélange de Nathalie Marthaud et Ducon-Gnangnan. Ça laisse rêveur.
F. mas Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Oui, c'est effectivement un grand amateur de Marx et du socialisme. Quant à la nation, j'imagine que son raisonnement est du type "faute de grives, on mange des merles", car il est très fédéraliste européen, et il pense que l'Etat nation est une forme politique dépassée. Comme beaucoup sur ce forum d'ailleurs. (Je suis aussi un troll de compétition)
Tremendo Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Droite et gauche sont des étiquettes pratiques pour repérer les idéologies et les courants qui animent le débat public en démocratie, et je pense qu'il ne faut jamais perdre de vue que les classifications se font à partir de la gauche, et que la gauche tend à confondre égalité et justice. Plus on s'éloigne de la dynamique égalitaire, plus on s'éloigne de la gauche. Il n'y donc pas une mais des droites, qui ne disent pas tous la même chose. On parle par exemple ici de colonialisme. On remarque qu'historiquement, le parti colonial à la fin du 19eme a ses partisans à droite comme à gauche à l'assemblée, et glisse vers la droite de la droite seulement après les guerres liées décolonisation. D'ailleurs, les partisans de l'Algérie Française pour prendre un autre exemple étaient loin d'être tous droitistes (ex Georges Bidault). A la droite de la droite, il existe aussi des courants anticolonialistes, et même tiers mondistes. Je pense en particulier à la nouvelle droite http://www.amazon.fr/Europe-Tiers-monde-même-combat/dp/2221042301 qui part d'une analyse ethno-différencialiste (qui est devenu un concept extrêmement ambigu avec le temps et dans la bouche de certains de ses représentants les plus radicaux) pour rejeter en vrac l'impérialisme, les prétentions universalistes de l'Occident, le libre échange et le libéralisme. Moi j'aime bien la thèse selon laquelle droite et gauche sont davantage des groupes sociologiques qu'idéologiques, et que les idées vont de gauche à droite avant de disparaitre, je trouve personnellement que cela explique davantage les mouvements d'idées chez les uns et les autres (et peut-être peut expliquer l'ascension du FN qui sait?). Même si bien entendu cette grille de lecture n'est pas parfaite et contient des exceptions. L'extrême gauche regrouperait davantage de gens en-dehors du système, marginalisés ou qui se sentent marginalisés, qui ont donc intérêt à culbuter le système en place avec des solutions radicales. La gauche regrouperait ceux qui aspirent à s'imposer dans le système en le modifiant et le façonnant à leur manière, d'où une certaine passion pour l'égalité qui leur permettrait de rattraper un train de retard. La droite serait davantage constituée de catégories avec des positions déjà établies, qui ont donc peur de perdre cette position et préfèrent un certain conservatisme et une perméabilité limitée aux nouvelles idées et tendances. Enfin l'extrême droite regrouperait les nostalgiques d'une ancienne époque jugée préférable, mais là on a un groupe très hétérogène car si avant c'était mieux... c'était quand avant? L'extrême droite d'il y a 30-40 ans regrettait le bon vieux temps des colonies et une France qui n'était pas gangrénée par le socialo-communisme. L'extrême droite d'aujourd'hui regrette le soi-disant bon vieux temps où nos services publics semblaient marcher, où la France affirmait son indépendance nationale, rejète la néo-colonialisation en Afrique et désire assimiler les étrangers. Bref, même l'extrême droite évolue, mais toujours avec un temps de retard.
Hayek's plosive Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Oui, c'est effectivement un grand amateur de Marx et du socialisme. Quant à la nation, j'imagine que son raisonnement est du type "faute de grives, on mange des merles", car il est très fédéraliste européen, et il pense que l'Etat nation est une forme politique dépassée. Comme beaucoup sur ce forum d'ailleurs. (Je suis aussi un troll de compétition) Dans anarcho-capitalisme, il y a anar. C'est pas du troll quand c'est une revendication.
F. mas Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Oui, ça me paraît une explication tout à fait juste, même si ce que tu dis de l'extrême gauche peut aussi désigner ce qui se passe à l'extrême droite.
Tremendo Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Oui, ça me paraît une explication tout à fait juste, même si ce que tu dis de l'extrême gauche peut aussi désigner ce qui se passe à l'extrême droite.Effectivement, les rejetés et les opposants au système actuel peuvent vouloir revenir à un système antérieur jugé meilleur pour eux.
poney Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Moi j'aime bien la thèse selon laquelle droite et gauche sont davantage des groupes sociologiques qu'idéologiques, et que les idées vont de gauche à droite avant de disparaitre, je trouve personnellement que cela explique davantage les mouvements d'idées chez les uns et les autres (et peut-être peut expliquer l'ascension du FN qui sait?). Même si bien entendu cette grille de lecture n'est pas parfaite et contient des exceptions. D'ailleurs, pour enfoncer le clou, on a accusé Churchill d'avoir "trahi sa classe" quand il est passé des conservateurs aux libéraux. On ne lui a rien reproché sur les idées (vers 1900, conservateurs comme libéraux se sont mis à s'intéresser aux classes laborieuses du fait de la démocratisation), mais bien de trahir un groupe sociologique.
Anton_K Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Haha Marine veut faire ami-ami avec UKIP mais ne comprend pas pourquoi Nigel Farrage la fuit.
poney Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Pauvres habitants de Brignoles, quand même, il doit avoir eu quelque chose comme 3000 types qui votent Le Pen sur un village de 16 000 habitants et ça devient subitement un village de nazis.
F. mas Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Dans anarcho-capitalisme, il y a anar. C'est pas du troll quand c'est une revendication. Des anarcaps profédéralistes européens ? lol ! Et Moi je suis pour un empire eurasien anarcho-monétariste
Hayek's plosive Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Des anarcaps profédéralistes européens ? lol ! Et Moi je suis pour un empire eurasien anarcho-monétariste C'est pas parce que tu es contre l'euro que tu es pour le franc, banane!
F. mas Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 C'est parce que je suis contre l'euro que je suis pour l'Europe fédérale, patate !
F. mas Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Je suis pour la mise en concurrence des monnaies (Et vive les monnaies locales !^^)
F. mas Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 On me la fait souvent, celle-là (enfin, avec réac, fachiste, ultralibéral, beatnik, marxiste aussi)
poney Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Ah, toi aussi. Moi j'annonce la couleur, je me dis (quand on me force à parler politique) de tendance anarchiste, méfiant envers l'Etat. C'est moins violent comme réaction en face que "libéral".
Chitah Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 On me la fait souvent, celle-là (enfin, avec réac, fachiste, ultralibéral, beatnik, marxiste aussi) A chaque ultra-fois qu'on m'a ultra-qualifié d'ultra-libéral, j'ai ultra-terminé la ultra-conversation en ultra-rajoutant "ultra" à chaque ultra-mot que j'ultra-prononce, afin d'ultra-dégoûter mon ultra-interlocuteur de cet ultra-terme. Et dès qu'il ultra-arrête de m'ultra-appeler ultra-libéral et me qualifie de libéral, alors j'arrête. Oui, je suis aussi con et chiant dans la vie que sur ce forum.
poney Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 edit : il m'est déjà arrivé de répondre "Jakatali a un jour parlé de d'ultralibéralisme extrême, je dois être entre ça et le turbolibéralisme", ça à l'avantage de faire sourire et de détendre l’atmosphère.
Tremendo Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 D'ailleurs, pour enfoncer le clou, on a accusé Churchill d'avoir "trahi sa classe" quand il est passé des conservateurs aux libéraux. On ne lui a rien reproché sur les idées (vers 1900, conservateurs comme libéraux se sont mis à s'intéresser aux classes laborieuses du fait de la démocratisation), mais bien de trahir un groupe sociologique. Intéressant. A chaque ultra-fois qu'on m'a ultra-qualifié d'ultra-libéral, j'ai ultra-terminé la ultra-conversation en ultra-rajoutant "ultra" à chaque ultra-mot que j'ultra-prononce, afin d'ultra-dégoûter mon ultra-interlocuteur de cet ultra-terme. Et dès qu'il ultra-arrête de m'ultra-appeler ultra-libéral et me qualifie de libéral, alors j'arrête. Ultra-putain, c'est ultra-vrai que c'est ultra-chiant à ultra-lire.
Tremendo Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 On me la fait souvent, celle-là (enfin, avec réac, fachiste, ultralibéral, beatnik, marxiste aussi) C'est ça qui est poilant: avec les libéraux et les libertariens, les contradicteurs sont complètement perdus. Au premier abord ils te traiteront d'ultra-conservateurs ou de fascistes, puis sur un autre sujet d'anarchiste, de révolutionnaire ou d'utopiste. WTF!! Au final, tu vois tous leurs schémas se décomposer en une conversation sur plusieurs thèmes différents.
Chitah Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Ultra-putain, c'est ultra-vrai que c'est ultra-chiant à ultra-lire. Imagine-toi en train de m'écouter, tu ne tiendras pas 10 secondes ...
Tremendo Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 Imagine-toi en train de m'écouter, tu ne tiendras pas 10 secondes ...
NoName Posté 31 octobre 2013 Signaler Posté 31 octobre 2013 A chaque ultra-fois qu'on m'a ultra-qualifié d'ultra-libéral, j'ai ultra-terminé la ultra-conversation en ultra-rajoutant "ultra" à chaque ultra-mot que j'ultra-prononce, afin d'ultra-dégoûter mon ultra-interlocuteur de cet ultra-terme. Et dès qu'il ultra-arrête de m'ultra-appeler ultra-libéral et me qualifie de libéral, alors j'arrête. Oui, je suis aussi con et chiant dans la vie que sur ce forum. Idée de génie Je retiens l'astuce.
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