Privatiser les rues

[Tremendo]

Alors je vais le dire autrement vu que je ne suis pas compris:

Privatiser les rues ne me pose aucun problème au contraire. Par contre se référer à Soto et à l'idée que cela servira aux plus pauvres comme idée pour lancer le bousin, je réponds WTF.

L'idée de mon point de vue, c'est que si tu définis correctement les droits de propriété sur les rues, cela peut permettre au moins aux habitants d'un quartier pauvre de se réapproprier les rues qu'ils fréquentent. Pas certain qu'ils le fassent, mais au moins tu crées la possibilité. Peut-être que l'entretien des rues ne s'améliorerait pas dans les quartiers pauvres du fait du manque de moyen, mais ce n'est pas sûr, mais cela permettrait au moins à ceux-ci de lutter à leur manière contre l'insécurité en bas de chez eux au lieu de s'en remettre à la police qui a déserté les quartiers. Il y a plusieurs cas à Saint-Louis aux Etats-Unis où les habitants d'une rue, pas forcément riches, ont décidé de privatiser la rue en question, ont vu la délinquance baisser et les trafics aller ailleurs.

Alors évidemment par "se reapproprier les rues" tout de suite vous imaginez le voisinage externaliser à des sociétés du Cac40 qui administreraient ces rues et externaliseraient à leur tour à des sociétés privées la sécurité alors que ça peut prendre diverses formes. Dans le cas de Saint-Louis, les habitants font la sécurité eux-mêmes en rotation, ça coûte juste un peu plus en temps mais ça a marché.

Enfin j'ai pas l'impression d'inventer l'eau chaude, je ne vois vraiment pas en quoi même dans les quartiers pauvres il serait impossible de privatiser les rues, sachant surtout ce qu'il en est aujourd'hui où l'entretien et la sécurité y sont largement déficitaires.

[Tramp]

De toute façon, tout dépend aussi des quartiers. Le retour sur investissement d'un embellissement-entretien est probablement plus important pour un commerçant qu'un particulier. C'est ces gens là (parmi d'autres) qui serviront de moteur.

[Corned beef]

Un mec m'a dit qu'en Irlande on trouve des routes privées et qu'elles sont dans un état dégueulasse. Si quelqu'un a des infos.

 

Sinon Tramp, questions :

- Mettons qu'on privatise, si quinze jours plus tard je déménage, je change de titre de propriété de rue ou je garde l'ancienne ?

- Est-ce que tu imagines le bordel pour découper toutes les rues et routes de France et les redistribuer (et les administrer) ? Qui décide ?

- Est-ce que tu trouves que les rues et routes de France sont un mauvais état et/ou excessivement chères à entretenir sous gestion publique ?

[Tramp]

1) Tu vois ca avec les personnes concernées.

2) J'ai du mal à voir le bordel. On a déjà des cartes assez précise. Fastidieux, je veux bien mais bordélique. Ensuite comme je l'ai précisé, il faut que la forme de propriété soit suffisamment flexible pour permettre au marché de fusionner ou diviser pour atteindre le découpage optimal.

3) Ce n'est pas nécessairement l'état - quoi que cela dépend des endroits - que la gestion des places de stationnement, du commerce de rue et la fin de la mafia BTP-collectivités. Quand la mairie de Paris remplace 3 places de stationnement pour une station Velib, c'est du gaspillage vu le prix d'une place de parking dans Paris, multiplié par le nombre de stations Vélib... Et il y a d'autres aménagements qui seraient mieux arbitré par le privé, comme les pistes cyclables.

Quand un plombier mets 15 minutes à trouver une place pour se garer et ensuite met 10 minutes aller-retour à sa camionnette, c'est un demi-heure d'activité perdue pour lui pour rien.

[Corned beef]

1) Tu vois ca avec les personnes concernées.

 

Oui donc il n'y a pas de transfert automatique, c'est ce que je voulais savoir.

 

2) J'ai du mal à voir le bordel. On a déjà des cartes assez précise. Fastidieux, je veux bien mais bordélique. Ensuite comme je l'ai précisé, il faut que la forme de propriété soit suffisamment flexible pour permettre au marché de fusionner ou diviser pour atteindre le découpage optimal.

 

Les parts sont divisées équitablement en fonction du nombre d'habitants ou de la taille de la propriété ?

 

Tu n'as pas répondu. Qui découpe ? Comment tu règles les litiges au moment du découpage ?

 

Et il y a d'autres aménagements qui seraient mieux arbitré par le privé, comme les pistes cyclables.

 

Comment ?

[Tramp]

Les parts sont divisées équitablement en fonction du nombre d'habitants ou de la taille de la propriété ?

Tu n'as pas répondu. Qui découpe ? Comment tu règles les litiges au moment du découpage ?

La taille de la route attenant à la propriété. On suit le cadastre.

Le découpage est un acte d'autorité de l'Etat qui pourrait refiler la tâche aux communes. S'il y a d'éventuels litiges, ils se règlent devant les tribunaux.

Comment ?

En construisant des pistes cyclables ou non.

Oui donc il n'y a pas de transfert automatique, c'est ce que je voulais savoir.

Au tout début non. Après ça peut se mettre en place.

[Tremendo]

Les espaces communs dans un immeuble sont à la charge obligatoirement des propriétaires, ça se passe très bien, bon il n'y a pas possibilité de transfert car cela fait partie du package quand on achète un appartement, mais pourquoi ne serait-ce pas ainsi avec les rues?

[Loi]

Le problème avec les rues, c'est que tout le monde peut y foutre les pieds, proprio ou non (dans le cas d'un transfert de proprieté de l'Etat vers un individu).

Donc en gros soit tu acceptes de payer pour les autres au moindre accroc sur ton domaine (ni de poule, chaussée dégueulassée...), ou bien tu résidentialises (meilleure option selon moi).

Ce qui signifie l'émergence de gated communities. Et en France ces gated communities sont vues comme des ghettos de riches et pâtissent d'une très mauvaise image (cf la Villa Montmorency...).

Alors que dans les faits, c'est plus compliqué que ça, ils existent des gated communities à destination d'une variété infinie de pop (retraités, actifs lambda, voir même selon l'ethnie/l'origine... en vrac).

[Tremendo]

Ah ben on n'a pas dit que ca se ferait pas du jour au lendemain, mais de fait des gated communities ça existe déjà en France. La libéralisation du contrat de travail prendra plus de temps.