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Mariton - Cercle Libéral Paris : Cr Réunion


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CERCLE LIBERAL PARIS 5 6 7

Réunion avec Hervé MARITON sur le thème de l'avancée des réformes du gouvernement Raffarin.

Mercredi 2 Février de 18h45 à 20h30

à l'Assemblée Nationale (2ème Bureau), 126 rue de l'Université - 7

Quelques mots sur cette réunion à laquelle j'assistais ce soir.

Je ne serai pas exhaustif, la réunion étant privée, je ne pense pas pouvoir en faire un compte-rendu complet. Je me contenterai de souligner quelques points.

Pour n'impliquer personne, je ne citerai aucun nom d'intervenant, me contentant du débat de fond soulevé. Cette synthèse de points de vue divers n'engage donc personne en particulier.

Le thème était donc celui de l'avancée des réformes Raffarin, la réunion se tenait à l'Assemblée Nationale autour d' Hervé Mariton, député UMP de la Drôme, et du Cercle Libéral de Paris (5e, 6e, 7e).

Il s'agissait notamment d'expliquer la timidité des réformes entreprises, au regard des attentes des libéraux.

- Le problème des 100 premiers jours :

Les 100 premiers jours suivant une élection présidentielle sont les plus propices pour réformer en profondeur.

Ces 100 premiers jours ont été perdus. Le manque de préparation, un défaut de confiance dans les réformes et leur possible recevabilité par les Français, des problèmes de méthodologie, une énergie moyenne déployée dans l'action… expliquent cette possibilité manquée. Le Président Chirac, sans être ignorant de la nécessité des réformes libérales, craint qu'elles ne puissent être bien reçues par les Français, et freine un peu.

Ici se pose le problème du manque d'alliés des libéraux, pour mettre en oeuvre ces réformes.

Ce manque d'alliés peut être dû à des problèmes de fond (réformes ne pouvant faire consensus), de méthodologie, …mais surtout au fait que les réformes libérales en France n'ont jamais été clairement défendues et expliquées aux Français.

Pendant longtemps, les réformes libérales ont été attribuées à l'Europe.

Pour adapter la France aux défis de la compétitivité, sans oser défendre des idées libérales jugées peu populaires, peu propices à faire rêver les gens, on s'en remettait à la responsabilité de l'Europe, obligeant à ces réformes.

"C'est la faute à l'Europe s'il faut appliquer ces mesures en France"

Cette façon de présenter les réformes aux Français comme des mesures surgissant de Bruxelles, comme un Deus ex machina qui n'a pas besoin d'être expliqué, a certes permis sur le court terme de moderniser la France malgré ses blocages. Mais à long terme, les effets pervers étaient nombreux.

Présentées comme inéluctables, ces réformes n'ont pas été débattues.

Bruxelles a dispensé du travail de diagnostique, a dispensé de se fixer des objectifs débattus et compris par tous, a dispensé de la recherche des alliés en vue de générer un courant de sympathie et de compréhension pour mettre en oeuvre les réformes libérales.

On s'est reposé sur l'arbitraire, au lieu de dire les choses et d'amener le débat.

"Il faut s'emparer du débat". C'est l'objectif à se fixer. Ne pas s'en remettre sur Bruxelles, mais présenter aux Français le pourquoi des réformes.

Ici nous rencontrons deux autres problèmes.

- L'absence de vrai débat sur les questions libérales a maintenu l'idée d'une exception française bénéfique qui bloque toute évolution, toute réforme.

On répète aux Français qu'ils ont "le meilleur service public du monde ; le meilleur système de santé du monde ; la meilleure Ecole de la planète ; une expression culturelle exceptionnelle…"

Cette façon de présenter les choses n'incite pas à réformer.

Le débat sur la nécessaire compétitivité est bloqué par cet attachement des Français à leur exception trompeusement vue sous un jour idyllique.

- Une tradition française entretient dans la présentation des choses, notamment dans la presse, une confusion, un salmigondis entre le fait et le commentaire.

La culture du fait n'existe pas. Le fait est suspect d'être suspect. "Les chiffres se magouillent". Au nom de la relativité d'interprétation du fait, on l'oublie, on croit qu'aucun fait n'est significatif, qu'on s'arrange de tout. "Tout est dans tout".

On n'arrive pas à parler objectivement. Le subjectif s'introduit même dans l'objectif.

Cette absence de crédit accordé aux faits et aux données quantitatives, objectives, ne permet pas de poser les problèmes, de montrer aux Français l'urgence des réformes pour moderniser la France et lui permettre de rester compétitive.

Un simple problème comme celui du vieillissement, donnée objective, démographique, qui logiquement oblige à réformer le système des retraites, ne peut pas être posé. Le commentaire, les visions du monde, la relativisation de tout, s'immiscent dans le débat dès l'origine et le bloquent.

La notion construite d'acquis social bloquera jusqu'à la possibilité de dire les choses telles qu'elles sont, objectivement, puisque les Français n'accordent pas crédit aux données objectives, contrairement aux anglo-saxons qui sont habitués à séparer le fait du commentaire.

Dans la recherche d'alliés, la gauche a une longueur d'avance sur l'internationalisme.

Il faut développer une internationale des libéraux, organiser un travail entre les libéraux de tous pays.

La droite a régulièrement tendance à être trop modeste, à ne pas croire en la popularité possible de ses réformes, à ne pas tout mettre en oeuvre pour les présenter aux Français dans l'idée de les convaincre.

Voilà pour quelques points abordés ce soir, présentés rapidement, sans construction ni travail de style faute de temps.

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- L'absence de vrai débat sur les questions libérales a maintenu l'idée d'une exception française bénéfique qui bloque toute évolution, toute réforme.

On répète aux Français qu'ils ont "le meilleur service public du monde ; le meilleur système de santé du monde ; la meilleure Ecole de la planète ; une expression culturelle exceptionnelle…"

Cette façon de présenter les choses n'incite pas à réformer.

J'attends celui qui osera casser cette prétention, et montrer ce qu'est réellement la France : a little shitty country.

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La droite a régulièrement tendance à être trop modeste, à ne pas croire en la popularité possible de ses réformes, à ne pas tout mettre en oeuvre pour les présenter aux Français dans l'idée de les convaincre.

La droite est aussi immodeste que la gauche, notamment quand elle critique le libéralisme.

Posté

Mais elle critique souvent le libéralisme sur la base idéologique de la gauche. C'est aussi le signe d'un manque de confiance en soi.

Au fond, une partie de la droite pense que le coeur est à gauche, le progrès social à gauche, que le libéralisme profite surtout aux riches. De ce fait, elle est mal à l'aise pour oser défendre le libéralisme, persuadée qu'au-delà d'une petite clientèle électorale elle s'attirera les foudres de toutes les autres. Qu'il faut donc en parler le moins possible.

Si une partie de la droite est hostile idéologiquement au libéralisme, pour la majorité, c'est surtout l'idée que le libéralisme ne pourra jamais être populaire qui bloque les choses. Il y a plus d'opportunistes que d'idéologues dans la classe politique.

Il reste beaucoup à faire pour défendre le progrès social lié au libéralisme, pour décomplexer la droite à ce sujet et lui donner l'idée d'un libéralisme qui puisse être populaire et n'avoir pas honte de lui-même.

Posté
Si une partie de la droite est hostile idéologiquement au libéralisme, pour la majorité, c'est surtout l'idée que le libéralisme ne pourra jamais être populaire qui bloque les choses.

No comment.

Posté
Mais elle critique souvent le libéralisme sur la base idéologique de la gauche. C'est aussi le signe d'un manque de confiance en soi.

Au fond, une partie de la droite pense que le coeur est à gauche, le progrès social à gauche, que le libéralisme profite surtout aux riches. De ce fait, elle est mal à l'aise pour oser défendre le libéralisme, persuadée qu'au-delà d'une petite clientèle électorale elle s'attirera les foudres de toutes les autres.

Allez, à l'usure, tu réussiras bien à nous faire croire que le libéralisme est de droite :icon_up:

Si une partie de la droite est hostile idéologiquement au libéralisme, pour la majorité, c'est surtout l'idée que le libéralisme ne pourra jamais être populaire qui bloque les choses.

Le jour où le libéralisme sera poulaire, je ne sais pas pourquoi, mais m'est avis qu'à part quelques indécrottables, nos politiciens s'afficheront tous libéraux. (j'ai dit s'afficheront).

Posté

Le C.R. officiel dans la Lettre de Madelin :

Nous signalons particulièrement la réunion du cercle de Paris, 5 ,6 et 7èmes arrondissements animée par le Député, Hervé Mariton sur «Le rythme et l’ampleur des réformes dans la deuxième partie du quinquennat.»

Hervé Mariton a fait un bilan plutôt positif du travail parlementaire, même si le rythme de la réforme est lent, et si l’opportunité des 100 premiers jours du quinquennat n’a pas été saisie. Il a souligné avec conviction son appartenance aux libéraux dont la visibilité incite ses collègues de la majorité à se rapprocher de leur position. Il a affirmé son droit à la différence «Etre libéral n’est pas une insulte». Faire des réformes et les réussir nécessitent un bon diagnostic, un objectif et des alliés. Devant un public plus exigeant sur le rythme et l’ampleur des réformes, Hervé Mariton a félicité le travail indispensable des Cercles Libéraux et a conclu en se qualifiant de «libéral romantique» où le rêve n’est pas exclu.

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