Ronnie Hayek Posté 17 février 2005 Signaler Posté 17 février 2005 Il faut libérer les échanges pour ainsi mieux satisfaire le consommateur. En refusant cette ouverture économique, tu confortes les producteurs les moins bons et les moins scrupuleux dans leur position privilégiée.
Invité jabial Posté 17 février 2005 Signaler Posté 17 février 2005 Le coût des barrières ? Les importateurs vont être tenus de poser des cautions en douane, qui leur seront restituées en fin d'exercice s'ils prouvent avoir respecté le prix minimum. Un peu plus de charges sur les importateurs, donc prix augmenté pour le consommateur. Conséquence : diminution de la demande, retour vers la qualité. J'ai bien compris ? <{POST_SNAPBACK}> Mort de rire. Autrement dit ce que tu dis, c'est que la qualité est une fonction inverse dela quantitié? Diable, du malthusianisme économique… Le saumon cher et d'une qualité exceptionnelle, t'inquiète pas, ça se trouve chez Hediard. Le prolo va pas venir te le piquer.
wapiti Posté 17 février 2005 Signaler Posté 17 février 2005 Oso, tu stigmatises le productivisme et la goût des consommateurs pour les produits bon marché de qualité médiocre. Je suis à peu près d'accord avec toi. Mais si tu crois que l'Etat par ses interventions peut résoudre le problème, tu te fourres le doigt dans l'oeil. Il faudrait analyser les causes de ce phénomène, comme ça sans trop y réfléchir, voilà quelques raisons : - le progrès technique qui permet aux producteurs de produire des choses de qualité médiocre et à bas prix - un certain nombre d'évolutions sociales, par ex : * les gens ont plus de loisir et préfèrent dépenser leur argent en vacances, objets hi-tech etc, plutôt que de claquer la moitié de leur salaire dans l'alimentation * les femmes travaillent plus et ne veulent plus passer leur journée à mijoter des bons petits plats pour leur famille * le succès des grandes surfaces, et le désir des consommateurs d'avoir des produits variés toute l'année => sélection des produits plutôt sur des critères 'logistiques' que gustatifs … Bref tout un tas de raisons qui font qu'actuellement, on est dans une phase ou il y a pas mal de produits alimentaires immondes. C'est une expérience, l'Etat ne peut pas l'empécher, surtout pas avec des mesurettes débiles réglementant les prix. En revanche, l'Etat pourrait s'abstenir d'encourager ce mode de production, parce que toutes les causes que j'ai donné sont fortement amplifiées par les règlementations étatiques : - la PAC qui a foutu les agriculteurs dans une merde pas possible en en faisant des quasi fonctionnaires auxquels on dicte ce qu'il doivent produire, et à quel prix ils doivent le vendre, et qu'on assiste constamment parce que bien sûr les décisions éclairées des technocrates les fouttrais sur la paille sans subventions. Ça n'est pas vraiment de nature à les faire s'épanouir dans leur métier et rechercher la qualité. - les règlementations sanitaires draconiennes qui empèchent tout un tas de petits producteurs qui pourraient gagner leur vie d'exercer leur métier, les règles sur les semences qui réduisent les variétés commercialisables. Je ne suis pas loin de penser que ces règles sont poussées par les grosses firmes agro-alimentaire non pas parce que ces petits producteur leur piquent des parts de marché, mais parce qu'elles ont tout intérêt à faire disparaître des produits d'une qualité gustative qu'elles sont incapables de fournir pour que les consommateurs ne puissent pas faire la comparaison et ne remettent pas en cause l'industrialisation du secteur agro-alimentaire. Malgré tout ça, il y a du positif : les produits bio, les produits artisanaux sont de plus en plus appréciés. Alors pitié, que les amateurs de bonne chaire n'en appellent pas à l'intervention de l'Etat, ce serait oublier que c'est lui qui est en grande partie responsable de cette dégradation de la qualité. Débrouillons nous tous seuls. Pour voir ses envies (de produits de qualité par ex) satisfaites sur un marché libre, il suffit d'un e fraction minime des consommateurs, pour obtenir la même satisfaction de manière politique, il faut être beaucoup plus puissant et on ne peut le faire sans porter préjudice à ceux qui ne partagent pas les mêmes goûts. Pour revenir sur le saumon, je trouve complètement con personnellement de se gaver de saumon dégueu à bas prix, mais au nom de quoi est-ce que j'aurais le droit d'imposer mes vues par la force à ceux qui y trouvent leur compte ? PS: comme dit Jabial, du saumon d'excellente qualité ce n'est pas un problème d'en trouver. Tant qu'on interdit pas le saumon sauvage parce qu'il est élevé dans la mer, beurk c'est plein de microbes, je ne vois pas ou est le problème.
Oso Posté 17 février 2005 Auteur Signaler Posté 17 février 2005 Bref tout un tas de raisons qui font qu'actuellement, on est dans une phase ou il y a pas mal de produits alimentaires immondes. C'est une expérience, l'Etat ne peut pas l'empécher, surtout pas avec des mesurettes débiles réglementant les prix. En revanche, l'Etat pourrait s'abstenir d'encourager ce mode de production, parce que toutes les causes que j'ai donné sont fortement amplifiées par les règlementations étatiques…Malgré tout ça, il y a du positif : les produits bio, les produits artisanaux sont de plus en plus appréciés. Alors pitié, que les amateurs de bonne chaire n'en appellent pas à l'intervention de l'Etat, ce serait oublier que c'est lui qui est en grande partie responsable de cette dégradation de la qualité. Débrouillons nous tous seuls. Pour voir ses envies (de produits de qualité par ex) satisfaites sur un marché libre, il suffit d'un e fraction minime des consommateurs, pour obtenir la même satisfaction de manière politique, il faut être beaucoup plus puissant et on ne peut le faire sans porter préjudice à ceux qui ne partagent pas les mêmes goûts. <{POST_SNAPBACK}> Merci de ta réponse, wapiti. Je te rejoins sur ton approche du problème… ici, la liberté serait donc de laisser l'expérience se faire, quitte à casser quelques oeufs (maladies, pesticides dans les fruits, etc.), pour permettre la réaction appropriée au moment adéquat… plutot que de freiner la dégradation du produit. Je suis pas loin d'être d'accord. Avec un minimum de détachement et de perspective à plus long terme, ca se concoit. (complètement d'accord sur la PAC et l'assistanat des agriculteurs… à se demander les objectifs recherchés)
gem Posté 18 février 2005 Signaler Posté 18 février 2005 <{POST_SNAPBACK}> Je pense que Wapiti à bien synthétiser : le passage d'un produit rare et bon à un produit très commun et d'une qualité moyenne moindre est plus le fait de contrainte logistique (exemple typique : la pomme de frigo) et de contrainte sanitaires (chasse aux microbes ) que celui d'un "productivisme". Les gens qui veulent produire pour produire se recrutent plus chez les politiciens que chez les producteurs réels, qui veulent soit produire le "meilleur" (de leur point de vue de technicien fier de ses réalisations) produit vendable, soit gagner le plus de pognon possible (c'est vrai qu'en agriculture étatisé avec prix minimum, le gain maximum passe par la production maximum, mais ce n'est pas vrai dans une agriculture libéral avec ruine possible des producteurs excédentaires).
Chitah Posté 18 février 2005 Signaler Posté 18 février 2005 J'aimerais bien qu'on m'explique comment on peut parer le libre échange de toutes les vertus, quand on voit les conséquences, spécialement sur un domaine aussi critique que l'agro alimentaire… C'est vrai, tu as raison, seul l'Etat peut aider à empêcher les dérives. Je vais parler d'un autre sujet, que je connais mieux et qui est connexe au sujet de l'agroalimentaire, je veux parler du médicament. Exemple: soit l'entreprise X, qui fabrique le médicament Y. X est une entreprise où seuls des gens cupides travaillent, c'est pourquoi ils n'ont pas hésité à mettre sur le marché un lot de médicament Y, en sachant pertinemment que cela conduirait les patients qui en consommeraient à une mort certaine. Le probleme, c'est que le stock a coûté environ 30 millions de francs à fabriquer, on ne va certainement pas mettre tout cela à la poubelle. En plus, non contents de cet acte déjà en soi maléfique, l'entreprise X a empêché, grâce au moyen que la transnationale X a à sa disposition, la société Z de vendre un test qui permettrait de vérifier si le medicament Y était nocif ou pas. En fait, X a préféré aider une entreprise amie, la société W, qui fait un test moins bien, qui arrivera plus tard sur le marché, mais c'est pas grave on s'en fout. Vraiment, ces X, ce sont vraiment des pas gentils. Seul l'Etat peut empecher cela. Pour information, je viens de parler de l'affaire du sang contaminé en France, avec X: Etat, pour être précis le centre de transfusion sanguine (producteur de poches de sang à transfuser) (plus l'Autorité du Medicament qui délivre les autorisations de mise sur le marché). Y : les poches de sang pour hémophiles Z: un test de la société Johnson & Johnson, que Geogina Dufoix, alors ministre de la Santé, a emêché d'entrer en France, pour que la société W (Pasteur) puisse pousser son propre test. Que s'est-il passé pour les malades? "Responsable mais pas coupable". Une autre manière de dire "allez vous faire foutre, je suis IN-TOU-CHA-BLE". Je rappele pour mémoire que le PDG de sociétés telles que Worldcom (gros scandale de fraude financiere aux USA) s'est fait arréter par le FBI, et encourt pour certaines des peines de prisons très lourdes. Juste pour de la thune, imaginez quand il y a des morts.
Chitah Posté 18 février 2005 Signaler Posté 18 février 2005 C'est là ou l'idéologie marque le pas sur le réalisme : non, les fraises espagnoles ne sont théoriquement pas moins bonnes parce que moins chères."THéORIQUEMENT". Parce que dans la pratique : consommateur : prix en baisse => augmentation de la demande => augmentation de la production. Risque de productivisme et diminution de la qualité. concurrence : prix en baisse => alignement des prix => diminution des couts de production. Risque de baisse générale de la qualité. Je dis bien "RISQUE". Mais dans la pratique, ca donne quoi : fraises espagnoles pleines d'eau (on pourrait étudier le rapport gout / poids / prix des fraises espagnoles, tiens), qui continuent à se vendre parce qu'elles sont "moins chères" (et donc un produit moins cher, c'est forcément mieux, comme dit M. Leclerc, tiens on se demande pourquoi un marchand veut faire baisser les prix… ). Du coup, alignement de la concurrence, et les fraises de Plougastel sont maintenant à peu pres aussi dégueu que les espagnoles. C'est clair comme de l'eau de roche, depuis que Ed et Lidl existent (hard discouters en France), Carrefour, Auchan et Leclerc ont été rayés de la carte, étant bien plus chers. C'est à se demander comment Mercedes arrive à vendre des bagnoles. Contrairement à ce que croient les socialistes, qui sont ordinairement des gens cupides et intéressés par l'argent (vérifiez-le: discutez avec un socialo, et regardez qui parle en premier d'argent, de pognon, de caillasse), lorsque l'on acquiert un bien, le prix entre en considération, mais ce n'est pas le seul. Résultat consommateur : diminution de la qualité. Tu dis qu'on peut acheter du label, mais la dedans faut encore trier = on fait reposer la nécessité de sélection sur le consommateur final, alors que la science du commercant consistait auparavant à proposer des produits de qualité à des prix adaptés à sa clientèle. Résultat concurrence : diminution des couts : en France, ca veut dire diminution des charges. Donc moins de salariés, déstructuration de l'emploi rural, etc. (j'arrête, je suis en train de virer socialiste ) Raisonnement: EasyJet fait des vols pas chers, donc tout le monde se précipite, et Air France fait faillite. La réalité: EasyJet a les plus grandes difficultés, Air France est une des compagnies les plus rentable du monde. Confronter la réalité à la fiction est un exercice utile en économie. Je décortique pour les fraises, mais c'est finalement le fond du débat : est ce qu'on croit au libéralisme aussi aveuglément que les socialistes croient … (euh non mauvais exemple, les socialistes croient plus en rien) on va dire : aussi aveuglément que les CGTistes croient à la nécessité de l'ultra protection des services publics, y compris quand la réalité montre que ca ne marche plus (ie déficits abyssaux, pertes chroniques, diminution de la qualité du service corrélée à l'augmentation des budgets…) Traduction: vouloir capturer un individu pour en faire un esclave, ou vouloir libérer un esclave pour en faire un homme libre, c'est pareil. Ainsi, il ne faut pas croire aussi aveuglément à la liberté que les esclavagistes croient à la non-liberté, ça ne mène à rien. Bref : faut-il s'aveugler à l'inverse, donc de la même facon, de nos vaillants bureaucrates étatistes parce qu'on est libéral ? <{POST_SNAPBACK}> Tout pareil, tout est relatif, tout se vaut, tout est vrai, tout est faux: interdire=permettre, voler= pas voler, cher=pas cher, liberté=esclavage,etc….
Sylvain Posté 18 février 2005 Signaler Posté 18 février 2005 C'est vrai, tu as raison, seul l'Etat peut aider à empêcher les dérives. Je vais parler d'un autre sujet, que je connais mieux et qui est connexe au sujet de l'agroalimentaire, je veux parler du médicament.Exemple: soit l'entreprise X, qui fabrique le médicament Y. X est une entreprise où seuls des gens cupides travaillent, c'est pourquoi ils n'ont pas hésité à mettre sur le marché un lot de médicament Y, en sachant pertinemment que cela conduirait les patients qui en consommeraient à une mort certaine. Le probleme, c'est que le stock a coûté environ 30 millions de francs à fabriquer, on ne va certainement pas mettre tout cela à la poubelle. En plus, non contents de cet acte déjà en soi maléfique, l'entreprise X a empêché, grâce au moyen que la transnationale X a à sa disposition, la société Z de vendre un test qui permettrait de vérifier si le medicament Y était nocif ou pas. En fait, X a préféré aider une entreprise amie, la société W, qui fait un test moins bien, qui arrivera plus tard sur le marché, mais c'est pas grave on s'en fout. Vraiment, ces X, ce sont vraiment des pas gentils. Seul l'Etat peut empecher cela. Pour information, je viens de parler de l'affaire du sang contaminé en France, avec X: Etat, pour être précis le centre de transfusion sanguine (producteur de poches de sang à transfuser) (plus l'Autorité du Medicament qui délivre les autorisations de mise sur le marché). Y : les poches de sang pour hémophiles Z: un test de la société Johnson & Johnson, que Geogina Dufoix, alors ministre de la Santé, a emêché d'entrer en France, pour que la société W (Pasteur) puisse pousser son propre test. Que s'est-il passé pour les malades? "Responsable mais pas coupable". Une autre manière de dire "allez vous faire foutre, je suis IN-TOU-CHA-BLE". Je rappele pour mémoire que le PDG de sociétés telles que Worldcom (gros scandale de fraude financiere aux USA) s'est fait arréter par le FBI, et encourt pour certaines des peines de prisons très lourdes. Juste pour de la thune, imaginez quand il y a des morts. <{POST_SNAPBACK}> Excellente ta synthèse sur le sang contaminé. Me permets-tu de la citer sur un de mes blogs ?
Jerome Morrow Posté 18 février 2005 Signaler Posté 18 février 2005 Waaaoooouu ! Moi aussi, puis-je reprendre ta citation sur mon blog, Chitah ?
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