Pour revenir à la question initiale :
Je suis persuadé que la raison principale de l'échec du libéralisme en France (et dans l'ouest en général) est l'absence de volonté de défendre le capitalisme comme le seul système moral, la moralité étant définie comme le respect des libertés individuelles de chacun. Il n'existe aucune contestation possible au niveau de la théorie économique et des preuves historiques. Plus une société est socialiste, plus elle est pauvre. Plus elle est capitaliste, plus elle est riche. Il n'y a aucune exception.
Mais les gens ne votent pas pour ce qui marche, mais pour ce qu'ils pensent juste. Or, l'idée de justice a été accaparée par le socialisme, et pervertie. Les libertés individuelles definies par la déclaration des droits de l'homme et par la constitution sont devenues secondaires. Il n'est plus juste de garantir à quelqu'un sa liberté ou son droit de propriété, si cela permet d'établir une égalité de fait (voir par exemple la loi florange, ou la liberté d'une personne est sacrifiée pour le bien-être matériel, à court terme, de plusieurs). Quand les syndicats crient à l'inégalité, il s'agit d'une inégalité de fait, et personne n'objecte qu'une égalité de fait, ou même de chance, ne peut être obtenue qu'au prix d'une inégalité de droit, qui est pourtant celle garantie, en théorie, par la constitution. Ici aussi, la conception de justice a changé. C'est la nouvelle "justice sociale", qui a remplacé la vraie justice.
La justice n'est plus "obtenir ce que l'on mérite", mais "retirer à ceux qui ont plus pour que tous aient les mêmes chances".
De mêmes, les droits individuels ont été perverties par le socialisme. De nouveaux "droits socialistes" ont été créés, comme le droit à la santé ou le droit au logement, qui sont présentés comme supérieurs aux droits individuels. Il est devenu par exemple souhaitable de violer la liberté de quelqu'un, en le faisant travailler pour donner à quelqu'un d'autres des soins pour lesquels lui-même n'a pas levé le petit doigt. Cela s'appelle de l'esclavage, mais cela n'est pas grave, puisque qu'il existe un besoin. Ce besoin crée une obligation morale permettant d'asservir autrui.
Ainsi, la liberté est sacrifiée sur l'autel du socialisme.
La seule chance du libéralisme est de rétablir le concept de justice, et les libertés telles qu'elles étaient garanties par la constitution, dans l'idée du public en général, car dans une démocratie, l'Etat n'est que le reflet des souhaits de la majorité (pour ne pas citer de Tocqueville). La vraie bataille se situe sur le terrain de la moralité, pas sur celui de l'économie.
Pour cela, il faudrait changer l'éducation dans les écoles, publiques et quasi-publiques (que je refuse d'appeler "privées"). Tant que l'Etat aura la mainmise sur l'éducation, l'Etat croîtra.