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Ogm: La Belgique A Perdu Son Avance


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OGM La recherche belge en berne

Un désert transgénique

Rachel Crivellaro

Mis en ligne le 20/05/2005

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La Belgique désertée par les sociétés de biotechnologies. Depuis 2 ans, le Conseil de biosécurité n'enregistre plus de demande d'essai d'OGM en plein champ. En cause, la lenteur de la Belgique à transposer les directives européennes.

Jean Luc Flemal

De mauvaises langues en concluraient que le personnel du Conseil de biosécurité ne croule pas sous la tâche. Chaque année, le Conseil de biosécurité (instance composée de représentants des gouvernements régionaux et des ministères fédéraux de la Santé publique, de l'Agriculture, de la Politique scientifique et de l'Emploi et du Travail) rend des avis sur les demandes d'autorisation de cultures expérimentales en pleine terre et en plein air d'OGM. Or, ces deux dernières années, ces demandes ne se sont pas bousculées.

En réalité, il n'a eu à traiter qu'un dossier concernant des pommiers transgéniques. Dossier qui a, d'ailleurs, essuyé un «niet» ministériel. Voilà qui tranche avec le paysage des années 90, période où les expériences en plein champ essaimaient. Au même titre, d'ailleurs, que les opérations sauvages «arrachage de plants» par les activistes anti-OGM. Avec ou sans nostalgie, la période paraît pour le moins révolue. Depuis fin 2001, les essais de cultures transgéniques dans notre pays sont en chute libre. Un contraste flagrant avec la situation qui prévalait entre 1995 et 2000 où les cultures expérimentales effectuées en pleine terre et à l'air libre en Belgique avaient bondi de 13,5ha à un peu plus de120ha en 5ans.

Raréfaction

Mais, à partir de 2001, les expérimentations ont commencé à se raréfier. En 2002, elles sont retombées à 33ha. Et, depuis deux ans donc, c'est le calme plat. En cause, l'embargo décrété en 2003 par les firmes de biotechnologie -comme Syngenta ou encore Monsanto- qui ont décidé d'ignorer la Belgique. Soit qu'elles ont fermé boutique, soit qu'elles ont délocalisé leurs activités vers des cieux «transgéniquement» plus «cléments».

«Elles ont jugé que les procédures d'autorisation en Belgique étaient trop aléatoires et que le climat ambiant était peu favorable aux OGM», note Patrick Rüdelsheim, président du Groupe de travail biotechnologie des plantes de BelgoBiotech. Et de pointer du doigt les tergiversations et le retard accumulés par le gouvernement fédéral dans la transposition de la directive européenne de 2002 sur la dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement. Elle a été finalement transposée en droit national par l'arrêté royal du 21 février 2005 dernier qui réglemente désormais la dissémination volontaire dans l'environnement ainsi que la mise sur le marché d'organismes génétiquement modifiés ou de produits en contenant.

Freins

Aux incertitudes belges se sont aussi ajoutées les hésitations européennes. Car, terminées les expérimentations, les variétés qui ont été testées et ont satisfait à tous les critères devraient être théoriquement prêtes pour le passage à la culture à grande échelle et au stade commercial.

Mais, dans les faits, elles continuent à faire antichambre car la procédure d'autorisation par l'Union européenne -outre qu'elle est très longue et contraignante- ne fait toujours pas l'unanimité au sein des pays membres. Résultats: si certains OGM peuvent désormais être importés dans l'Union, aucun OGM «Made in Europe» n'a encore reçu le feu vert pour sa culture en vue d'une commercialisation.

[bref, l'Europe faisait tout pour que les activités de recherche se passent ailleurs, mais qu'après les produits dérivés soient admis.]

En Belgique, toutefois, le nouvel arrêté royal devrait constituer le signal d'une reprise des expériences d'OGM en plein champ. Mais, rien n'est moins sûr. «Les opérateurs attendent quand même encore des clarifications sur les procédures administratives. Par ailleurs, la reprise des essais suppose que l'on reconstitue des équipes de spécialistes, un stock de matériel déterminé… Et même si tous ces paramètres parvenaient à être rencontrés rapidement, encore faudrait-il résorber le retard qu'accuse désormais la Belgique, comme l'Europe aussi d'ailleurs, souligne Patrick Rüdelsheim. Outre-Atlantique, on travaille déjà sur les OGM de deuxième génération.»

Pour les firmes, en tout cas, la controverse sur les OGM a fait long feu. «Il existe désormais une réglementation européenne qui prévoit un contrôle très strict, le plus strict du monde, et qui joue la transparence vis-à-vis des consommateurs. On ne peut donc plus sacrifier la recherche et le développement sur l'autel du principe de précaution», affirme-t-on chez BelgoBiotech.

Avec l'épée de damocles que représente l'Etat et ses futures règlementations, les entreprises finissent par être demandeuses d'une législation, pour leur permettre d'attirer les investisseurs.

A relier

- aux nouvelles activités spatiales privées

- aux boites qui proposent des assurances contre le risque politique (qui en avait parlé ici?)

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