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Le Vin Français S'américanise


Antoninov

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Comme quoi tous les producteurs de vin français ne passent pas leur temps à se plaindre des pertes progressives de parts de marché…

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Le vin s'américanise

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Les producteurs français rivalisent d'idées pour reconquérir le marché US.

Vinexpo, le plus grand salon mondial des vins et spiritueux qui se tient jusqu'à jeudi à Bordeaux (sud-ouest), s'est mis à l'heure américaine. «Au moment où le consommateur français continue de réduire sa consommation de vin, les Etats-Unis restent pour nos vins un marché prioritaire avec 60 millions de consommateurs de vin et une moyenne qui est passée de 8 à 13 litres par habitant et par an au cours des 10 dernières années», souligne Jean-Noël Bossé, directeur général adjoint de la Sopexa (Société pour la promotion et l'expansion des produits agroalimentaires français). «Aussi doit-on accepter la diversité des noms de marques commerciales, même anglo-saxons», ajoute-t-il.

Les deux nouveautés présentées au salon sont «Tres Bandidos» (Trois Bandits), du groupe Gabriel Meffre, de Gigondas (sud-est), et «You» (Vous), de la société bordelaise Yvon Mau, filiale du groupe espagnol Freixenet.

Pour Gabriel Meffre, c'est le franc succès de «Fat Bastard» (Gros Bâtard) - illustré par un hippopotame - qui a donné l'idée de «Tres Bandidos», des bouteilles dont l'étiquette paraît trouée par des balles de revolver, ce qui paraît incongru selon les codes publicitaires très classiques du vin. «Nous en avons vendu 5 millions de bouteilles en 2004 et nous tablons sur 10 à 12 millions dans 2 ou 3 ans», se réjouit Anthony Taylor, directeur des ventes export, car «Fat Bastard», secondé par «Wild Pig» (Cochon sauvage), représente déjà le tiers du chiffre d'affaires de la société (37,8 millions d'euros en 2004). Aussi, pour la clientèle latino-américaine, Meffre a imaginé «Tres Bandidos» proposé au prix de 7,99 dollars. «Il faut un produit simple pour un vin populaire», conclut-il.

Le textile de demain?

«Le vin français risque d'être le textile de demain si on ne réagit pas», affirme avec force Jean-François Mau, président du directoire de Yvon Mau. Aussi lance-t-il «You», un vin de pays originaire du sud-ouest qui sera vendu l'équivalent de 4 à 5 € aux Etats-Unis avec des capsules à vis au lieu des traditionnels bouchons de liège. «Nous devrions en vendre 2 millions de bouteilles dès 2007», prédit-il.

Le succès semble déjà au rendez-vous pour «Pont d'Avignon», une AOC (Appellation d'origine contrôlée) qui vient de faire l'objet d'une nouvelle commande de 100000 bouteilles pour 2005 par le géant californien Gallo. Son prix de vente oscillera entre 15 et 20 dollars dans le circuit CHR (cavistes-hôtels-restaurants) alors que les autres vins sont destinés à la grande distribution.

Lancé le 1er septembre dernier, «Red Bicyclette», un vin du Languedoc produit par une coopérative pour Gallo, poursuit de son côté tranquillement son chemin avec sur son étiquette un Français comme on n'en voit quasiment plus, coiffé du traditionnel béret et chevauchant un vélo, suivi par un chien tenant dans sa gueule une baguette de pain.

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Enfin un sujet interessant! Le problème du vin francias moyen de gamme est le marketing: à moins d'être conseillé et/ou d'être un oenologue averti, on a aucune idée de ce qu'on va boire.

PS: Quelqu'un a vu "Sideways", LE succès commercial inattendu de l'année dernière aux US?

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Je n'y connais rien à ces histoires de pinard, mais je vous poste deux articles bruts que j'ai parcouru sur ce sujet:

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Les bouteilles de vin se rajeunissent

Pour fournir des repères aux consommateurs et répliquer à l'offre du Nouveau Monde, une partie du secteur modernise bouteilles et étiquettes.

Si les châteaux, vignes et autres grappes font toujours bonne figure sur les étiquettes, les bouteilles de vin commencent à se moderniser. Toutes les régions de production dans l'Hexagone sont concernées. C'est une réplique aux vins du Nouveau Monde, au design soigné, et une réponse aux besoins de repères des consommateurs. Le public peut ainsi difficilement passer à côté de « L'arrosoir à rosé », vin de pays d'Oc lancé par Frantz et Emmanuelle Vènes, vignerons au Château-Massamier-La Mignarde dans l'Aude et, depuis peu, négociants (Béal Distribution). Poussant le concept jusqu'au bout, il est tout de rose vêtu, de la bouteille au bouchon, en passant par le carton. L'assemblage des cépages syrah, grenache et cinsault se veut en revanche classique et frais.

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L'initiative est payante. Prévue au départ pour satisfaire des clients recherchant un habillage moins strict, notamment pour les terrasses de café, elle suscite un intérêt dépassant les attentes. La petite mise en bouteille de départ n'a pas suffi et une deuxième a été faite. « Beaucoup de cavistes en ont fait des vitrines. Il existe une demande pour quitter la grisaille et trouver des produits sortant du lot. Ce vin s'adresse aux femmes, aux jeunes et aux hommes qui aiment rire », remarque Frantz Vènes. Cette offre permet de relancer des clients autour d'un autre thème et d'être présent dans des lieux comme le Bon Marché à Paris. Le couple réfléchit à de nouvelles propositions en blanc et en rouge.

La cave des vignerons de Beaumes-de-Venise a retravaillé sa bouteille de muscat, qui avait plus de trente ans, avec l'envie de la moderniser. Lorgnant l'univers du flacon de parfum, elle vise à renvoyer une image plus haut de gamme, assortie au positionnement affiché. L'objectif est aussi de clarifier l'offre, dont la présentation n'était pas homogène sur le marché. « Il ne s'agissait pas de sacrifier à la vogue marketing, mais d'améliorer la lisibilité et la visibilité », explique Alain Ignace, président de la cave. Le prototype prévoyait un bouchage noir et un lettrage au design plus marquant, mais il n'a pas été suivi jusqu'au bout.

La modernisation n'empêche pas de rester informatif. Pour le saint-émilion Château-Saint-Valéry, l'agence de design Saguez & Partners met toutes les indications réglementaires sur l'étiquette avant, classiquement blanche et d'un format respectant les normes du saint-émilion, mais trois gros cercles pleins et très colorés viennent attirer l'oeil, pour appuyer l'inscription « un vin rond ». « Le rajeunissement des codes est d'autant plus nécessaire que le vin est notamment consommé par une génération très sensible au design, qui achète les secondes lignes des couturiers », commente Françoise Serralta, directrice de recherche au cabinet Peclers, qui se penche depuis près de deux ans sur le secteur pour le Salon des vins de Loire dont la dernière édition a eu lieu début février.

Pour les produits bien implantés dans l'imaginaire du public, renouveler son habillage ne peut s'effectuer dans n'importe quelle condition. Pour se rapprocher d'un public urbain de 25 à 45 ans et ajouter des éléments de statut et de modernité, Jaillance a ainsi lancé une bouteille de clairette-de-die grande tradition millésimée se passant d'étiquette, optant pour un graphisme moderne et une couleur orangée du décor associé à un lettrage argenté. Mais ce produit n'est destiné qu'au circuit des cavistes et aux consommateurs qui les fréquentent. En grande distribution, les présentations classiques subsistent. « Le packaging est un élément qui n'est pas simple à faire bouger. Une grande partie des consommateurs actuels ne peut pas se passer de blasons », note Lionel Ballet, directeur marketing de la maison.

Dans les démarches de modernisation, un bon dosage reste de mise. « Il est important de respecter l'équilibre entre le contenant et le contenu. Gare aux faux messages ! Il faut aussi prendre garde aux risques de caricature, s'interdire de déguiser le produit », avertit Françoise Serralta. Le conseil vaut aussi pour les noms donnés au vin. Derrière le lifting des bouteilles et étiquettes, les dénominations prennent plus de liberté qu'avant vis-à-vis de la tradition, comme Buzz (version moderne du bouche-à-oreille), nom de la nouvelle cuvée de côtes-du-rhône rouge de la cave de Cairanne ou Tongs, cuvée de coteaux varois tout juste lancée par la maison Gassier.

CLOTILDE BRIARD

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Le monde du vin cible les néophytes

Dans l'espoir de conquérir d'autres consommateurs, la filière développe études et nouvelles façons d'appréhender les attentes et l'offre.

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En vingt ans, l'éventail des consommateurs réguliers de vin a été divisé par deux. Si certains l'expliquent par une évolution des modes de vie, d'autres incriminent franchement le permis à points.

Les novices en matière de crus, de millésimes et d'arômes n'ont plus à rougir de leur relative ignorance. Après avoir longtemps hésité sur la conduite à tenir, le monde français du vin semble aujourd'hui aux petits soins pour eux. Il n'a guère le choix : la baisse des consommateurs réguliers l'oblige à partir à la conquête de nouveaux publics en remettant en cause ses codes habituels. Vinexpo, qui ouvrira ses portes dimanche à Bordeaux, se fera l'écho des initiatives prises. Le Salon international du vin et des spiritueux s'est penché dans une étude sur ce public peu expert mais curieux qu'il baptise « grands commençants ».

« Il peut aussi bien s'agir d'une Japonaise de 35 ans que d'un Britannique de 30 ans ou d'un Français de 25 ans, note Robert Beynat, son commissaire général. Leurs réactions sont finalement assez proches les unes des autres. Pour eux, la consommation de vin permet de prendre un moment de respiration, joue le rôle de ralentisseur dans un monde moderne pressé. Elle leur sert aussi de lien social et permet d'entrer dans une catégorie de consommateurs plus chics. » A New York ou Paris, le breuvage confère à celui qui le déguste une aura de respect, tandis qu'à Tokyo, il apporte de l'indépendance et une notion d'excellence culturelle.

Les images que fait naître chez eux le vin sont très éloignées du discours traditionnel. « Ils n'évoquent pas la vigne, la cave, l'idée de pieds dans la boue ou des techniques compliquées, mais des visions de relaxation, de partage. Ils montrent une grande méfiance par rapport à un langage oenologique qui leur paraît ésotérique », détaille Christian Gatard, dirigeant du cabinet Gatard & Associés, qui a mené l'étude qualitative. Les néophytes ont du mal à percevoir les raisons des différences de prix entre 2 et 10 euros, et il faut leur expliquer.

Pour répondre à ces attentes de pédagogie et de nouvelles approches, une partie de la profession commence à revoir ses codes. Même Bordeaux, que l'on aurait pu croire un peu figé dans ses habitudes et ses châteaux, part à l'assaut des jeunes adultes qui se sentent perdus dans l'univers du vin. Sous l'impulsion de la commission jeunes du Syndicat des AOC bordeaux et bordeaux supérieur vient de naître un site Internet, e-motif-bordeaux.com. Misant sur un langage visuel et interactif, ce guide des émotions du vin est destiné aux 20 à 30 ans, néo-consommateurs urbains, appartenant aux catégories socioculturelles moyennes à supérieures. « Il faut donner un alphabet pour accéder à la littérature du vin. Il existe moins de repas d'affaires ou de famille susceptibles de servir de lieu d'éducation. Alors que l'on sent une vraie envie », relève Galatée Faivre, directrice d'ID Vin, société de marketing spécialisée dans cet univers, qui a planché sur le projet.

En parallèle, trois vins, choisis par un jury composé de professionnels et de consommateurs jeunes, ont été lancés : un « blanc excitant », plutôt associé à l'apéritif et à l'éveil des papilles, un « rosé complice » axé sur le partage et un « rouge fusion », à vocation plus amoureuse. La maison Sichel en assure l'assemblage, la mise en bouteille et la distribution, qui s'effectue notamment sur son site Internet. L'objectif est d'en faire une initiation pour éventuellement mener ensuite cette clientèle vers des offres plus classiques. Pour faire connaître ces bouteilles, des soirées de dégustation ont eu lieu sur invitation. D'autres déclinaisons, soumises au vote des internautes, devraient voir le jour dans la gamme.

Des cocktails inventifs

Dans le groupe Castel, c'est un jurançon, le Valoisin, qui initie un public d'étudiants à la dégustation du blanc à l'apéritif. Durant l'année universitaire 2004-2005, un espace réservé aux majeurs lui était consacré dans les soirées organisées par les bureaux des élèves avec en accompagnement des toasts de foie gras et des éthylotests pour vérifier la modération.

A côté de ces actions émergent aussi de nouvelles générations de produits. Jusque-là plutôt composée avec des spiritueux, l'offre prête à boire à base de vin arrive sur les linéaires. Maison Malesan vient ainsi de lancer des cocktails baptisés « Zebra Colors », élaborés à partir de vin pétillant et titrant 4,5 degrés d'alcool. Avec des saveurs fraise, citron et gingembre ou pomme-cannelle et même une couleur verte pour l'une des trois références, ils se démarquent franchement de l'image traditionnelle du vin. De quoi faire frémir les puristes, mais aussi faire tomber les barrières des plus complexés.

CLOTILDE BRIAR

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« L'Oie & Vin ».

Rebondissant sur l'étude menée sur les perceptions du vin par les « grands commençants », Vinexpo a demandé à six agences de communication de concevoir des marques et des campagnes d'affichage pour les 25 à 35 ans urbains, respectant les contraintes de la loi Evin. Parmi les projets figure Crazy Owl, un « vin de nuit », imaginé par Créhalet Pouget Poussielgues. Tablant sur le divertissement et la spontanéité, sa mise en scène fait appel à un hibou un peu déjanté, amateur de nuits blanches. L'agence Zunior n'a pas hésité à utiliser le registre de l'humour, donnant pour nom de baptême au breuvage « L'Oie & Vin », clin d'oeil à la loi, avec l'animal trônant sur l'étiquette comme sur l'affiche. Les différents projets seront présentés lors du salon dans l'exposition « Dire le vin demain ».

Invité jabial
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  Chitah a dit :
75% des références que j'ai donné sur ce forum proviennent de ce journal, t'es pas un lecteur très attentif, toi! :icon_up:  :doigt:

Boh, j'ai juste du mal avec le mercantilisme de fond. Quand tu lis certaisn articles ça fait mal au cul… regarde un peu dans celui d'aujourd'hui, tiens… il y a même un article dont le titre reprendre le commentaire du candidat PS comme quoi une région "manque de projet". Traduisez : "moi, je veux dépenser plus".

EDIT: ah, et ils parlent aussi de "cagnotte" fiscale pour les USA… c'est-à-dire que le déficit n'est pas aussi élevé que prévu! Hallucinant.

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