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Un Climat Voisin Des Années Pasqua


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Les relations intercommunautaires se tendent; le débat politique se focalise sur l'immigration.

La droite est accusée de s'«extrême-droitiser».

Et Nicolas Sarkozy parie délibérément sur la radicalisation de son image.

CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS

Déjà plusieurs fois chahuté lors de visites de terrain pendant la crise des banlieues, Nicolas Sarkozy a annulé mercredi un déplacement aux Antilles vu l'hostilité qu'il y suscitait. En Martinique et en Guadeloupe, une quarantaine d'associations avaient appelé à manifester contre lui, et le poète Aimé Césaire, annoncé qu'il boycotterait sa venue. Le ministre a donc jugé que les «conditions de sérénité» n'étaient plus réunies pour son déplacement.

Venant d'un homme affichant son goût du «contact», fût-il rude, avec le peuple, cette annulation est une première. Elle est aussi significative du malaise des Français d'outre-mer et/ou d'origine immigrée devant l'évolution du débat politique, qui se focalise de plus en plus sur les questions liées aux étrangers - jusqu'à rappeler parfois le climat des années Pasqua, il y a vingt ans.

Ainsi, la loi sur les rapatriés affirmant «le rôle positif de la colonisation française» a ulcéré l'outre-mer, qui a mal vécu aussi la commémoration des victoires napoléoniennes et le traitement (langagier, notamment) de la crise des banlieues, où habitent nombre d'Antillais. Signe du trouble: une fédération des associations noires vient de voir le jour, démarche ethniciste inédite dans un pays censé champion de l'intégration.

Les étrangers «persécutés»

Démantèlement de la couverture maladie des sans-papiers, refonte du code de la nationalité en outre-mer, durcissement de la politique d'asile et du regroupement familial, dérapages sur la polygamie et sur les mariages mixtes: l'opposition et les associations s'indignent. Ce week-end, le tribun socialiste Arnaud Montebourg a accusé la droite de «s'extrême-droitiser». Auparavant, Jean-Marie Le Pen avait raillé «l'hommage permanent» des sarkozystes à ses idées et l'association SOS Racisme, pourtant assez consensuelle, stigmatisé l'utilisation par la droite des immigrés «comme bouc émissaire afin de camoufler les vrais problèmes». D'autres associations, de la gauche radicale elles, jugent que Nicolas Sarkozy «persécute» les étrangers. Et préparent une spectaculaire campagne d'affichage qui montrera le visage angélique du ministre de l'Intérieur souligné d'un slogan-choc: «Votez Le Pen».

Le patron de l'UMP, lui, assume, jusqu'à utiliser les termes mêmes du président du FN («racaille», «voyous», etc.) et à applaudir la lecture raciale de la crise des banlieues faite par le philosophe Alain Finkelkraut. Nicolas Sarkozy voit que plus il durcit son discours, plus sa popularité croît. Alors qu'un grand institut de sondages diagnostique l'amplification d' «un mouvement de fond» dans l'opinion - un «sentiment xénophobe» mêlé de «désir d'ordre» -, le ministre de l'Intérieur parie que les présidentielles de 2007 ne se joueront plus au centre comme d'habitude mais aux extrêmes: chez ces 4,8 millions d'électeurs qui ont voté Front national le 21 avril 2002.

Douteuse pour un second tour, la stratégie paraît même risquée pour un premier tour. «Rien n'indique une baisse de l'audience du FN», relève ainsi le Centre d'études de la vie politique française. Au contraire. Jamais autant de Français (24 pc) ne se sont sentis aussi souvent en phase avec les idées de l'extrême droite.

© La Libre Belgique 2005

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&…1&art_id=255663

J'adore la manière dont Césaire Aimé boycotte Sarkozy alors qu'il fait la bise à Dieudo. Vachement cohérent.

Sinon, j'ai l'impression que pas mal de gens aiment à se faire peur dans ce pays, et nourrissent par leurs conneries les ennemis qu'ils prétendent combattre.

Posté

Il est vrai que la mort de Malik Oussékine ou les événements de la grotte d'Ouvéa avaient tout de même un peu plus de classe qu'une bête loi promouvant "les aspects positifs de la colonisation" (tout en restant largement en dessous de la guerre d'Algérie, elle même nettement moins fun que le régime de Vichy). C'est l'art de se faire peur avec un tigre de papier. Comparer Finkielkraut avec Charles Maurras, c'est ridicule. Il est vrai que les Français ne savent même plus assassiner un président correctement, alors…

Posté
j'ai l'impression que pas mal de gens aiment à se faire peur dans ce pays, et nourrissent par leurs conneries les ennemis qu'ils prétendent combattre.

Ca me rappele quelquechose, tiens.

Posté
Le patron de l'UMP, lui, assume, jusqu'à utiliser les termes mêmes du président du FN («racaille», «voyous», etc.) et à applaudir la lecture raciale de la crise des banlieues faite par le philosophe Alain Finkelkraut. Nicolas Sarkozy voit que plus il durcit son discours, plus sa popularité croît. Alors qu'un grand institut de sondages diagnostique l'amplification d' «un mouvement de fond» dans l'opinion - un «sentiment xénophobe» mêlé de «désir d'ordre» -, le ministre de l'Intérieur parie que les présidentielles de 2007 ne se joueront plus au centre comme d'habitude mais aux extrêmes: chez ces 4,8 millions d'électeurs qui ont voté Front national le 21 avril 2002.

Douteuse pour un second tour, la stratégie paraît même risquée pour un premier tour. «Rien n'indique une baisse de l'audience du FN», relève ainsi le Centre d'études de la vie politique française. Au contraire. Jamais autant de Français (24 pc) ne se sont sentis aussi souvent en phase avec les idées de l'extrême droite.

Si cette stratégie est réelle et pensée, il se met le doigt dans l'oeil.

Effectivement le FN n'a jamais été aussi élevé dans la population qu'au jour d'aujourd'hui. Quant au clone de Villiers, s'il prend des voix, elles viendront de l'UMP et pas ailleurs.

Posté

Que ferait le monde politique français sans l'épouvantail lepéniste ?

Cela permet le sursaut républicain, les grands défilés avec Le fascisme ne passera pas par moi et autres niaiseries de crétins qui se sentent des Jean Moulin avec tout le confort moderne.

La droite essaie de faire des risettes aux électeurs FN sans grand succès (cf. épisodes Millon, de Villiers).

La gauche fait tout pour diaboliser le FN en espérant que cela contribuera à empêcher la droite de gagner les élections (type stratégie 1988).

Le résultat de tout cela furent les mirifiques élections présidentielles de 2002.

La seule menace sérieuse pour le FN c'est l'âge du capitaine.

Posté

je ne suis pas d'accord je trouve sa stratégie très fine au contraire il chasse clairement sur les terres du FN et surfe à juste titre sur la vague que le FN a lancé, mais en plus il paraît beaucoup moins "extrémiste" que jean marie qui est stigmatisé depuis trop longtemps (j'emploie le terme stigmatisé parce que quand on voit ce qu'on dit en face des trotskos qui sont encore plus allumés…). Donc Sarko a l'image de quelqu'un qui comprend la France profonde, celle qui ne pense pas plus loin que le bout de son nez et qui croit ce qu'on lui dit, tout en n'ayant pas cette image de dictateur (bien aidé là dessus par de villepin qui refuse les primaires et oblige sarko à insister sur le débat démocratique). Donc je trouve qu'il manoeuvre à merveille.

D'ailleurs je le regrette lourdement parce que j'espère depuis longtemps que les extrèmes soient elus pour provoquer une grave crise politique et une remise à plat dans laquelle les libéraux pourraient avoir leur carte à jouer. Malheureusement Sarko risque de tout gacher. De toute façon vu que les libéraux seraient représentés par AL, c'est peut être pas plus mal…

Posté
La gauche fait tout pour diaboliser le FN en espérant que cela contribuera à empêcher la droite de gagner les élections (type stratégie 1988).

La seule menace sérieuse pour le FN c'est l'âge du capitaine.

Exactement, le jour où la droite sera décomplexée, elle fera alliance avec le FN comme la gauche le fait avec le PC.

La seule menace du FN vient, je pense de l'intérieur: divisions, etc. … On ne le dira jamais assez, mais la prouesse de Le Pen a été de fédérer des groupuscules totalement éparpillés.

D'ailleurs je le regrette lourdement parce que j'espère depuis longtemps que les extrèmes soient elus pour provoquer une grave crise politique et une remise à plat dans laquelle les libéraux pourraient avoir leur carte à jouer.

Quand il sera à 25 %, il l'aura. Je ne vois rien de très extraordinaire dans l'action de Sarkozy. Un peu comme Jospin, je ne comprends pas la focalisation sur sa "personne". Bon il parle bien à la TV, c'est vrai. Il a prononcé le mot "racaille", wahhhooo. Le nouvel obs est choqué. Sinon il n'a pas évité la division de la droite (Villiers , Bayrou, Dupont-Aignan), il a un bilan accroché à celui de Chirac (Raffarin, Villepin). Bref, pas de quoi fouter un chat.

Posté
J'adore la manière dont Césaire Aimé boycotte Sarkozy alors qu'il fait la bise à Dieudo. Vachement cohérent.

Dieudonné n'est pas ministre de l'intérieur et en campagne pour les présidentielles.

Posté

sarko est un des seuls politiciens actuel a avoir les aptitudes à l'être au niveau de la présence et de la réthorique. Ca fait déjà de lui quelqu'un d'exceptionnel ce qui explique qu'on s'intéresse à lui. Après au niveau des idées je n'aime pas son pragmatisme évidemment.

Posté
Donc Sarko a l'image de quelqu'un qui comprend la France profonde, celle qui ne pense pas plus loin que le bout de son nez et qui croit ce qu'on lui dit,

- "Boudiou, les gars, moi j'dis que Sarkozy, c'est çui-là qui va remettre la France dans le bon sens des rails ! c'est-y dont point vrai ce que j'dis ? "

- "Té, Sarkozy, c'est même pas français comme nom ! J'vous le dis : le communisme, c'est l'avenir de demain !"

- "Pouah, de toute façon, nous autres les culs-terreux, on n'y comprend rien à comment ils causent, à la capitale"

- "Ouais, t'as raison, remets-nous ça Rico, tu veux ? 3 armagnacs. Du bon hein : le vieux."

Posté

A moins de "nous" faire revoter, le FN arrivera au pouvoir tôt ou tard.

Après ça le déluge. Ils auront beau "nettoyer" les rues, ça ne changera rien. Et je ne sais pas comment vont réagir "les gens" après cet échec. Si même eux n'y arrivent pas, eux qui étaient censés faire une politique diamétralement opposé. Peut-être se délaisseront-ils des politiciens, et iront vers le libéralisme ? On peut rêver je crois. Il y a de fortes chances qu'ils cherchent l'esclavage à gauche toute. Et après cela on sera tous morts ou exilés.

Pour en revenir à la loi promouvant "les aspects positifs de la colonisation". Qu'en pensez-vous ? Il y-a-t-il du "positif" là-dedans ? Doit-on tout occulter dans le cas contraire ? Avons-nous le recul nécessaire ?

Posté

Sur la colonisation, à chacun de se faire son idée et surtout les concernés.

Concernant le FN au 2e tour je le vois bien avec Sarko en 2007. L'avantage du FN est d'avoir des vrais morceaux de libéralisme dans sa politique, malheureusement je ne cautionne pas la plupart du programme.

Vieillard Maniak>Les cul terreux se pochtronnent à la pression ou au ballon de pinard, l'armagnac ca se fait pas^^

Posté
Pour en revenir à la loi promouvant "les aspects positifs de la colonisation". Qu'en pensez-vous ? Il y-a-t-il du "positif" là-dedans ? Doit-on tout occulter dans le cas contraire ? Avons-nous le recul nécessaire ?

Au même titre que l'État ne fabrique pas de casserole, l'État ne fabrique pas le passé, ce n'est pas son rôle.

Posté
[…]

Pour en revenir à la loi promouvant "les aspects positifs de la colonisation". Qu'en pensez-vous ? Il y-a-t-il du "positif" là-dedans ? Doit-on tout occulter dans le cas contraire ? Avons-nous le recul nécessaire ?

En fait, il s'agit de parler des aspects positifs de "la présence française outre-mer".

Comme beaucoup de "colonisés", je ne vois guère d'aspects positifs à la présence de l'état français dans les colonies que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Nouvelle-Calédonie, etc… du moins pas plus que pour la présence de l'état français en Auvergne ou en Franche-Comté.

TF1 annonçait qu'un sondage donne deux Français sur trois en faveur de cette loi. Cela pose un intéressant problème "démocratique": si deux français sur trois sont d'accord, alors il n'y pas de doute que c'est ce que l'école laïque, républicaine et démocratique doit enseigner. A moins que l'école ne soit plus démocratique? :icon_up:

Une meilleure solution serait de couper le lien entre l'école et l'état, comme cela les Martiniquais pourraient choisir dans quelle école ils enverraient leurs enfants et quel enseignement ils veulent leur faire suivre.

Posté
Dans le même style, Il faut lire l'article "les nouveaux réacs" à la une du nouvelle obs de cette semaine. Pauvre France !

Le voici, le voilou:

Semaine du jeudi 1 décembre 2005 - n°2143 - Dossier

Au-delà de « l'affaire Finkielkraut »

Les néoréacs

Après des décennies de domination progressiste, ils sont les intellos d'une droite nouvelle qui, au nom d'un parler vrai sur les banlieues et la « haine de l'Occident », cautionne les dérives de l'actuelle majorité, au risque d'aggraver les fractures de la société française

Différents, disparates, discordants parfois, ils n'ont rien d'un groupe constitué. Tout n'est pas faux dans leurs raisonnements : ils font partie du débat démocratique. On ne doit pas les disqualifier. Mais, pour la clarté du débat, on doit les qualifier : ils sont les intellos d'une droite nouvelle que le 11-Septembre, la dissémination terroriste, la montée de l'islamisme et la faiblesse culturelle de la gauche coalisent peu à peu. Après des décennies de domination progressiste, ils veulent écrire le nouveau logiciel que leur inspirent le terrorisme, l'insécurité, les violences urbaines et surtout le «choc des civilisations» diagnostiqué par Samuel Huntington. Ils sont les néoréacs.

Alain Finkielkraut, bien sûr, est le plus visible, le plus fiévreux et sans doute le plus talentueux d'entre eux. L'entretien qu'il a donné à « Haaretz » (voir encadré) est le dernier en date de ses exploits rhétoriques. Qu'y lit-on ? D'abord des propos un peu ridicules : qu'il serait interdit, en France, de dire certaines choses, sous peine de prison par exemple (vraiment ridicule en effet, on se demande où Finkielkraut a été chercher ça…), ou qu'il y a beaucoup de Noirs en équipe de France de football, et que cela fait rire en Europe (!). Ensuite - plus sérieux - que les auteurs des violences urbaines de ces dernières semaines sont des Noirs et des Arabes et qu'ils haïssent assez la France pour se livrer à un «pogrom antirépublicain». Et donc - thèse centrale - qu'une minorité ethnique manifestement impossible à intégrer s'est déchaînée contre les symboles de la République par l'effet d'une haine de l'Occident mondialement répandue. Le chômage français ? La discrimination ? Les ghettos urbains ? Des excuses avancées par les bien-pensants, des élucubrations de sociologues masos, des angélismes diffusés par la presse de gauche… Voilà ce qu'il était soi-disant interdit de dire. Mais qui est dit, même si Alain Finkielkraut est ensuite revenu en arrière sur les phrases les plus controversés, tout en «assumant» ses idées…

Sans aucune coordination, bien sûr, mais dans une étonnante simultanéité, une série de mots et de gestes révèlent une convergence. Nicolas Sarkozy avait ouvert le bal en parlant à propos des cités de «racaille » et de «nettoyage au Kärcher», un « parler vrai » musclé qu'il continue de revendiquer hautement. De Moscou, interviewée sur la chaîne NTS, Hélène Carrère d'Encausse, spécialiste de la Russie, est passée tout à coup de l'Académie française au Bar des Sports en expliquant que si les enfants africains sont dans la rue, c'est parce que «beaucoup de ces Africains sont polygames», réflexion déjà formulée par Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée (la polygamie est un vrai problème, mais elle n'est pas la clé principale des émeutes). Et notre académicienne de jouer, elle aussi, les martyrs du « politiquement correct » en affirmant que nous avons des lois «qui auraient pu être imaginées par Staline», aux termes desquelles «vous allez en prison si vous dites qu'il y a cinq juifs ou dix Noirs à la télévision».«Les gens, ajoute-t-elle, ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde Guerre mondiale ou sur beaucoup d'autres choses.» Comme le remarque Philippe Val dans « Charlie », étrange référence au négationnisme. Passons, et précisons que notre académicienne est toujours en liberté.(Certes, mais le tir groupé dont elle a fait l'objet révèle quand même qu'il y a des choses à ne pas dire dans notre beau pays…) Jacques Myard, député proche de Charles Pasqua, demande pour sa part la création de « bataillons disciplinaires » pour mettre au pas « ces jeunes Français malgré eux »…

André Glucksmann impute lui aussi au «nihilisme» et à la haine pure les émeutes de banlieue, défend le vocable «racaille» et qualifie de «Trissotins moralisateurs» ceux qui répugnent à employer ce vocabulaire. Là encore cette haine existe, et les incendiaires ne méritent aucune excuse. Mais le rôle des intellectuels consistet-il à simplifier jusqu'au slogan - répondraient-ils à d'autres slogans - l'analyse d'un phénomène tout de même un peu plus complexe, où les facteurs culturels et sociaux se mélangent ? Dérive du clerc devenant polémiste. André Glucksmann est l'un des animateurs du groupe de l'Oratoire, active escouade d'intellos formés autour du soutien à la guerre américaine en Irak. (Quelle horreur, vous vous rendez compte, des intellectuels favorables à la guerre en Irak, le fascisme est à nos portes…)

Les relais politiques ont vite suivi. Alain Finkielkraut se croit audacieux quand il explique qu'il y eut naguère un aspect positif dans la colonisation. Cette opinion est tellement marginale, hérétique, qu'elle figure… dans une loi récemment votée par l'Assemblée nationale et fort heureusement contestée par la gauche.(Inutile d'expliquer à Joffrin que dans le milieu où évolue Finkielkraut s'opposer à la gauche sur quoi que ce fut relève d'un courage inouï; Laurent et Alain ont en commun le syndrôme de la forteresse assiégée, mais le second l'admet tandis que le premier non) L'Assemblée, encore elle, vient de recevoir sur son bureau une proposition de loi des députés Daniel Mach et Jean-Paul Garraud créant le délit «d'atteinte à la dignité de la France et de l'Etat» et de «détournement du drapeau national». Là encore, on peut à juste titre s'indigner des paroles contenues dans certains raps. Mais une telle incrimination, chacun le voit bien, aboutirait à une restriction inédite de la liberté d'expression. Georges Brassens, Louis Aragon, Boris Vian ou Serge Gainsbourg bientôt hors la loi ? Le même Garraud, député de la droite classique, récidive en demandant qu'on retire la nationalité française aux délinquants de fraîche naturalisation. La dernière fois qu'on a pris cette mesure, c'était sous Vichy… (Balaise comme argument, le point Godwin dans toute sa splendeur)

Ces personnages sont disparates, mais ils finissent par se ressembler. D'abord dans la méthode : ils adoptent toujours la position de l'homme de vérité qu'on réprime, du solitaire incompris dont on étouffe la voix. L'adversaire proteste ? Il réfute ? Il répond que l'analyse est sommaire, que les causes sociales des émeutes sont patentes même si les différences culturelles compliquent l'affaire, que la DST elle-même a écarté toute manoeuvre des religieux (arf, depuis quand la DST est-elle une source fiable? Joffrin est impayable), que l'origine raciale des délinquants ne saurait, tout de même, expliquer en premier lieu leur comportement, à moins de croire à une nature intrinsèquement violente des Arabes et des Noirs ? (Et hop, un strawman) Aussitôt il est catalogué flic du politiquement correct. Tactique couronnée de succès : tous ces propos ont eu un écho national, mais nulle procédure, nulle censure évidemment, n'est venue bâillonner les imprécateurs. Martyrs imaginaires…(Sans blague? Le battage autour des propos de Finkielkraut est donc imaginaire, lui aussi? Car l'interprétation ethnique des émeutes n'a rien d'une audace intellectuelle. Bien au contraire, c'est l'opinion de la grande majorité des Français. Les néoréacs prétendent briser un tabou. Point du tout ! Ils énoncent le plus plat des lieux communs dans une France qui impute naturellement à l'immigration les débordements récents(Lieux communs, certes, mais qui ne sont guère relayés dans les médias - c'est peu de le dire - et qui ne le sont pas moins que ceux que Joffrin aligne dans cet article).

Alain Finkielkraut incarne à la perfection cette double posture. Il y a, en fait, Alain et Finkielkraut. Alain est un philosophe subtil et érudit, qui publie des livres intelligents et bien écrits sur les modernes, sur Charles Péguy, sur la culture de masse ou sur Emmanuel Levinas. Finkielkraut, celui que l'on voit à la télé, est un quidam qui vitupère la nouveauté, qui pense que tout fout le camp, qu'il n'y a plus de respect et qu'un coup de pied aux fesses ne ferait pas de mal à la jeunesse (N'importe quoi - Joffrin et l'honnêteté intellectuelle, ça fait VRAIMENT deux). Toutes choses dont on peut discuter, d'ailleurs, mais qu'on peut difficilement élever au rang de pensée politique profonde (Ah bon, et c'est quoi, une pensée politique profonde? Celle de Joffrin et Jean Daniel? Eh bé, on n'est pas sorti de l'auberge). Etrange dédoublement, où l'on passe sans transition du café philo au café du commerce. On croit que Finkielkraut est le penseur de la technique, de la modernité, de la République. Il est surtout le Noël Roquevert de la pensée, ronchon, grognon et péremptoire. Il dit tout haut ce que la droite pense tout bas. Il est le philosophe… de l'UMP.(Mon Dieu, quel horreur! Des intellectuels de droite! En France! Le fascisme est à nos portes (bis)!

Les néoréacs se récrieront, parleront d'un amalgame honteux, d'un procès en sorcellerie. (Pourquoi? Ce n'est pas le cas?) Toujours la pose du martyr… Alors il faut aller plus loin dans la définition, mieux les qualifier. Quatre caractéristiques les réunissent.

1 Pour eux, nous sommes en guerre. Une guerre déclarée le 11 septembre 2001, point de départ d'un mouvement mondial d'agression contre l'Occident, ses valeurs, sa civilisation et dont le terrorisme d'Al-Qaida n'est que la pointe extrême. On en retrouve la manifestation partout, d'Irak en Tchétchénie, de Palestine en Thaïlande. Prend corps l'image d'un Occident assiégé par les nouveaux barbares, qui ravagent sa périphérie mais frappent aussi au coeur de ses métropoles : New York, Londres et Madrid. Jusque-là rien de scandaleux, même si la notion de guerre mondiale reste très contestable s'agissant du phénomène terroriste (la dernière guerre mondiale a fait 20 millions de morts : ce n'est pas tout à fait la même chose). Mais on va plus loin.

2 Dans cette guerre, il y a une cinquième colonne. Une certaine extrême-gauche se lie à l'islamisme et devient le vecteur d'une nouvelle judéophobie à oripeaux progressistes, qu'on retrouve chez José Bové comme dans les résolutions proposées à la conférence de Durban. Un courant antiaméricain, qu'on voit à gauche et à l'extrême gauche, mais aussi dans les postures néogaullistes d'un Dominique de Villepin ou bien dans le pacifisme d'un Gerhard Schröder, affaiblit l'Occident. Une frange violente, antirépublicaine et antisémite des populations immigrées qui campent autour des villes occidentales sert d'armée de réserve aux émeutes urbaines et de vivier de recrutement pour les groupes terroristes.

3 Il y a enfin, dans ce combat planétaire, des « idiots utiles » : les hommes de gauche bien sûr, accusés de cécité, d'angélisme et d'inertie. Indécrottables dans leur rousseauisme, ils refusent de voir le mal, de percevoir la haine, d'admettre le retour de la bête immonde, le «troisième totalitarisme». Toute à ses idées de paix par le droit et de multilatéralisme à l'eau de rose, la gauche ne cesse d'entraver l'effort de résistance dirigé par une administration américaine certes un peu fruste mais ô combien précieuse par sa fermeté. Incapable de comprendre qu'elle a affaire à une entreprise de subversion générale des valeurs judéo-chrétiennes, elle fait droit, par respect des autres cultures, à toutes sortes de revendications mémorielles et différentialistes qui ne font qu'affaiblir l'Occident en l'engluant dans un sentiment de culpabilité permanent. Aveugle devant la situation dangereuse créée par une immigration incontrôlée, la gauche continue enfin à se concentrer sur l'inégalité sociale alors que l'intégration ne se fait pas et que la « culture de l'excuse » laisse la délinquance et la subversion prendre le contrôle de cités désormais peuplées non de victimes mais d'ennemis.

4 Ces « idiots utiles » ne sont que la manifestation d'un syndrome plus large : la fin du progrès et la dissolution des valeurs - républicaines, occidentales, judéo-chrétiennes, c'est selon. La liberté qui prévaut dans la démocratie finit par la ronger de l'intérieur. Les croyances s'effacent, les institutions s'effritent, une douce anarchie consommatrice et médiatique, shootée à la culture de masse, amollit la société et abaisse les défenses morales de l'Occident. La démocratie est un lieu vide, sans foi ni règle. Nous sommes en décadence.

Ami progressiste, lecteur de gauche, démocrate tolérant, avouez-le, en lisant ces paragraphes, vous vous dites que tout là-dedans n'est pas faux, que dans cette vision du monde il y a une bonne part de vérité. C'est toute la question. Au-delà de leurs différences (un Glucksmann dénonce la Russie en Tchétchénie, un Finkielkraut n'approuve pas la guerre d'Irak, etc.), les néoréacs professent une pensée cohérente, solide. Une pensée qui prend en compte le danger du monde, que la gauche, reconnaissons-le, ne mesure pas toujours(Eh bien, il était temps de le reconnaître…). Comme les néoconservateurs aux Etats-Unis, les néoréacs préparent les esprits à des politiques nouvelles, bien plus dures et audacieuses que le gaullo-centrisme d'un Chirac ou d'un Villepin. Nicolas Sarkozy vient de ressortir la « loi anticasseurs »(Le fascisme… (ter) : prémices de la suite. Les néoréacs sont moins des intellectuels que des combattants, moins des analystes que des propagandistes (De vrais intellectuels français, en somme…). Pour les réfuter, il faudrait expliquer que le terrorisme, aussi meurtrier soit-il, pose des problèmes fort différents des menaces guerrières d'antan et qu'une action combinée, policière, politique et sociale peut seule en venir à bout, plutôt qu'un enrôlement sous la bannière martiale de George Bush. Il faudrait montrer que les banlieues, aussi travaillées qu'elles soient par l'islamisme, se révoltent surtout pour des raisons intérieures, qu'elles demandent l'intégration à la République et non sa disparition, qu'elles sont lieu d'injustice et de discrimination plus que de haine (L'un n'exclut pas l'autre, et même se nourrissent mutuellement…). Il faudrait rappeler que la répression s'opère là-bas sans faiblesse :icon_up: et que ce n'est pas Finkielkraut et Carrère d'Encausse qu'on met en prison, mais des centaines d'Arabes et de Noirs, certes coupables, mais envers qui la faiblesse irénique des progressistes et la culture de l'excuse ne s'exercent que fort peu :doigt::icon_ptdr:. Il faudrait montrer que la fermeté sans faille à l'égard de l'islamisme doit se doubler d'une tolérance républicaine et d'un dialogue franc avec l'islam, et qu'il est de bonne politique, vis-à-vis des minorités, de reconnaître les blessures mémorielles et les humiliations. Il faudrait, en un mot, dessiner les contours d'une politique plus complexe, plus moderne, qui joue sur des leviers sociaux, culturels, politiques, autant que répressifs et dénonciateurs. Bref, il faudrait être sans ambages - on ose à peine l'écrire - nuancé et progressiste. Horreur ! (Horreur pour les gens de l'Obs, apparemment)

Laurent Joffrin

Posté
Au même titre que l'État ne fabrique pas de casserole, l'État ne fabrique pas le passé, ce n'est pas son rôle.

Exact. Il ne devrait même pas défendre l'une ou l'autre interprêtation.

Posté

Je n'ai pas lu tout l'article du Nouvel Obs, mais cette partie m'a fait réagir:

Le voici, le voilou:
D'abord des propos un peu ridicules : qu'il serait interdit, en France, de dire certaines choses, sous peine de prison par exemple (vraiment ridicule en effet, on se demande où Finkielkraut a été chercher ça…),

Ce n'est pourtant pas complètement faux. Par exemple, le délit d'incitation à la haine raciale peut vous envoyer en prison:

http://perso.wanadoo.fr/felina/doc/extr_dr/condamnation_de_lepen_pour_incitation.htm

Il est vrai que cela est rarissime et que Finkielkraut a dit "will send you to jail", qui exprime la certitude et non pas "may", qui aurait été plus juste. En tout cas, Finkielkraut a effectivement pété les plombs, comme on peut le voir dans l'article de Haaretz:

http://www.haaretz.com/hasen/spages/646938.html

Sa tirade sur l'équipe de France m'a rappelé Le Pen se demandant pourquoi les footballeurs ne chantent pas la Marseillaise avec plus de ferveur. Mais bon, l'article du Nouvel Obs est parfaitement ridicule lui aussi. Finkiel ennemi numéro 1 de l'anti-racisme, c'est aussi rigolo que de prétendre que Pikatchu est un grave danger pour la belle jeunesse de France.

Posté
Je n'ai pas lu tout l'article du Nouvel Obs, mais cette partie m'a fait réagir:

Ce n'est pourtant pas complètement faux.

C'est complètement vrai vrai, ce "journaliste" ne connait pas la loi :

Seront punis des peines prévues par le sixième alinéa de l'article 24 (1 an d'emprisonnement et 45 K€ d'amende) ceux qui auront contesté, par un des moyens énoncés à l'article 23, l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité tels qu'ils sont définis par l'article 6 du statut du tribunal militaire international annexé à l'accord de Londres du 8 août 1945 et qui ont été commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de l'article 9 dudit statut, soit par une personne reconnue coupable de tels crimes par une juridiction française ou internationale.

Je trouve une telle loi parfaitement scandaleuse.

Posté
Je n'ai pas lu tout l'article du Nouvel Obs, mais cette partie m'a fait réagir:

Ce n'est pourtant pas complètement faux. Par exemple, le délit d'incitation à la haine raciale peut vous envoyer en prison:

http://perso.wanadoo.fr/felina/doc/extr_dr/condamnation_de_lepen_pour_incitation.htm

Il est vrai que cela est rarissime et que Finkielkraut a dit "will send you to jail", qui exprime la certitude et non pas "may", qui aurait été plus juste. En tout cas, Finkielkraut a effectivement pété les plombs, comme on peut le voir dans l'article de Haaretz:

http://www.haaretz.com/hasen/spages/646938.html

Sa tirade sur l'équipe de France m'a rappelé Le Pen se demandant pourquoi les footballeurs ne chantent pas la Marseillaise avec plus de ferveur. Mais bon, l'article du Nouvel Obs est parfaitement ridicule lui aussi. Finkiel ennemi numéro 1 de l'anti-racisme, c'est aussi rigolo que de prétendre que Pikatchu est un grave danger pour la belle jeunesse de France.

Media Ratings parlait de cet article de Valeurs Actuelles qui donne quelques détails sur le "piège" d'Haaretz.

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Media Ratings parlait de cet article de Valeurs Actuelles qui donne quelques détails sur le "piège" d'Haaretz.

Je veux bien croire qu'Haaretz a orienté l'interview de Finkielkraut mais de toute façon, c'est une tempête dans un verre d'eau. Je me demande quand la gauche française va sortir la tête de son propre nombril. Je viens de regarder DSK, Kouchner et Besancenot ferailler au sujet de la politique d'après 2007 sur France 2 et tout cela avait un petit air d'opérette assez ridicule.

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Comme beaucoup de "colonisés", je ne vois guère d'aspects positifs à la présence de l'état français dans les colonies que sont la Guadeloupe, la Martinique, la Nouvelle-Calédonie, etc… du moins pas plus que pour la présence de l'état français en Auvergne ou en Franche-Comté.

Ah? D'où es-tu?

TF1 annonçait qu'un sondage donne deux Français sur trois en faveur de cette loi. Cela pose un intéressant problème "démocratique": si deux français sur trois sont d'accord, alors il n'y pas de doute que c'est ce que l'école laïque, républicaine et démocratique doit enseigner. A moins que l'école ne soit plus démocratique? :icon_up:

Ce qui amène à un parallèle et une question intéressants: les "aspects positifs de la colonisation" sont-ils notre Intelligent Design à nous? Après tout ce qu'on a pu entendre sur l'incapacité prétendue des Américains à séparer l'idéologie de l'enseignement, voilà qui ne manquerait pas de sel… :doigt:

Exact. Il ne devrait même pas défendre l'une ou l'autre interprêtation.

Tout à fait. Il devrait en revanche empêcher les enseignants et les auteurs de manuels d'imposer la leur. Faudrait se rappeller que la laïcité prohibe également le militantisme politique à l'école et de ce côté-là, il reste beaucoup à faire - notamment dans les cours d'histoire.

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Tout à fait. Il devrait en revanche empêcher les enseignants et les auteurs de manuels d'imposer la leur. Faudrait se rappeller que la laïcité prohibe également le militantisme politique à l'école et de ce côté-là, il reste beaucoup à faire - notamment dans les cours d'histoire.

Et c'est là qu'on arrive à l'impossible position de l'état dans l'enseignement : il lui faut surtout éviter d'écrire l'histoire (logique) et tout faire pour empêcher que les opinions des professeurs transparaissent, tout en respectant, comme dans tout pays disposant de la liberté d'expression, celle des enseignants (au moins dans une certaine mesure). Je ne vois pas comment, concrêtement, l'état compte s'y prendre pour respecter ces contraintes contradictoires ou à tout le moins un peu antagonistes ou empiétant un peu l'une sur l'autre…

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Sur la colonisation, à chacun de se faire son idée et surtout les concernés.

Dans ce cas, l'idée est simple : une écrasante majorité des concernés a disparu.

Personne sur ce forum, bien sûr, ne raisonnera en terme de "peuple", pour expliquer par exemple que sont concernés les "français" et les "algériens" par exemple…. :icon_up:

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Ah? D'où es-tu?

[…]

Je suis auvergnat! Nous avons été honteusement colonisés par les habitants d'une cité de troisième zone, appelée Lutèce à l'époque! Ce forfait remonte à peu près au XIIIème siècle et n'a jamais été jugé. :icon_up:

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Je suis auvergnat! Nous avons été honteusement colonisés par les habitants d'une cité de troisième zone, appelée Lutèce à l'époque! Ce forfait remonte à peu près au XIIIème siècle et n'a jamais été jugé. :icon_up:

Je suis partiellement arverne du côté de ma mère - et ainsi que belge, berrichon et breton. Parfois je me dis que je devrais demander un passeport macédonien. :doigt:

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Ah oui?

J'avais écrit, il y a fort longtemps sur feu Ex Abrupto, un article sur les particules et les anti-particules.

En gros, j'écrivais que structurellement, de nombreux débats politiques opposent deux camps autour d'un problème complètement bidon, et ceux-ci tirent leur légitimité de l'existence de leur "adversaire".

Exemples :

- les syndicats de salariés et de patrons en France, qui se lancent, à intervalles réguliers, dans des comédies dont le script est déjà écrit, alors même que ces deux factions ont une illégitimité identique (qui vient de la loi), qu'ils parlent au nom, non pas du plus grand nombre, mais d'une fraction des deux "camps" (respectivement les fonctionnaires et les patrons du CAC 40).

- les comédies qui opposent, virtuellement, des Guy Millière à des Tariq Ramadan, dont le diagnostic erroné est le même (l'islam est le driver des populations immigrées en France)

- les laïcards et les pas laïcards (qui oublient tout deux que la religion c'est dans la sphère privée, et qu'elle n'est ni à promouvoir, ni à financer, ni à expliquer, ni à dédramatiser, ni à…) etc…

- les partisans du choc des civilisations et ses opposants (voir à ce titre l'excellent intervention, je n'ai pas peur de le dire, de mon ami Tarzan :icon_up: )

- etc…

Cette grille de lecture permet de mettre en évidence un fait simple : lorsqu'un débat politique apparaît, la question primordiale est "ce débat existe-t-il, ou est-il inventé de toute pièce?"

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