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Élections Fédérales Au Canada - 2006


William White

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Posté

Les résultats seront connus dans la soirée, soit dans la nuit pour les européens que nous sommes.

Article intéressant du Temps qui résume plutôt bien (chose rare pour nos médias, surtout français) les forces en présence:

«Le Québec perdra 4 milliards si Harper est élu.» Chef du Bloc québécois, une formation politique qui milite pour l'indépendance de la Belle Province, Gilles Duceppe ne cache pas son inquiétude à l'idée que le conservateur Stephen Harper, anglophone de l'Ouest canadien, remporte les élections législatives qui se tiennent ce lundi au Canada. Le souverainiste Duceppe craint que la manne que le Québec reçoit par le système de péréquation fédérale se réduise sensiblement avec l'avènement des conservateurs au gouvernement que les sondages semblent confirmer.

On l'aura compris, ce n'est pas l'économie qui a agité la campagne électorale canadienne qui s'achève aujourd'hui. Et pour cause: l'économie canadienne n'a jamais été aussi prospère. Le pays aligne les excédents budgétaires et connaît une croissance économique de 3%. Ce sont bien davantage le Québec et ses relations avec l'Etat fédéral qui ont animé le débat politique de ces dernières semaines.

Dans cette logique, le Bloc québécois n'a pas hésité à faire de la surenchère en accusant Stephen Harper de vouloir démanteler la loi 101, un monument de l'identité québécoise qui consacre la primauté du français.

Politologue et spécialiste de la politique canadienne, Martin Thunert rappelle que jusqu'ici, les fédéralistes favorables à l'unité du Canada ont toujours voté pour le Parti libéral. «Aujourd'hui toutefois, ce parti est usé et une partie des fédéralistes pourrait bien se jeter dans les bras des conservateurs, qui caracolent au deuxième rang selon certains sondages», relève le professeur de l'Université de Brême (voir infographie). Mais comme le souligne l'éditorialiste de Radio-Canada Maurice Godin, la division du «vote fédéraliste» pourrait doper le Bloc québécois au parlement fédéral. Le cas échéant, les velléités indépendantistes pourraient resurgir.

Martin Thunert tient toutefois à nuancer la perception que certains ont de Stephen Harper, susceptible de devenir premier ministre après douze ans de règne libéral. «Le leader conservateur a changé. Alors qu'il voulait abolir le multiculturalisme voici cinq ans, il a rassuré les Québécois durant la campagne. Il leur a notamment promis de créer, à côté de la représentation canadienne, une délégation québécoise à l'Unesco. Pour faire meilleure figure dans les débats télévisés, il a même peaufiné son français», précise le politologue. Une attitude qui tranche en effet avec celle qu'il avait en 1999 quand il présidait la National Citizens Coalition qui avait financé une campagne contre la loi 101.

Contrairement à l'actuel premier ministre libéral Paul Martin, qui a fait les frais des scandales de corruption commis dans la Belle Province par certains membres de son parti, Stephen Harper a réussi à lever les peurs qui indisposaient une partie des électeurs du Québec. Il défend d'ailleurs quelques intérêts communs avec les souverainistes: il plaide pour une décentralisation et un renforcement du pouvoir des provinces en leur transférant notamment davantage de compétences dans le domaine social.

Au sein de son parti, Stephen Harper a aussi su se distancier des «religieux fondamentalistes de type américain» qui ont effrayé les électeurs de l'Ontario et du Québec lors des législatives de 2004. Il reste très sceptique quant au mariage homosexuel, mais promet de ne pas toucher à la loi sur l'avortement. Le professeur Martin Thunert met néanmoins en garde: «Si les conservateurs remportent une large victoire et que les élus de l'Ouest canadien ne prennent pas le Québec au sérieux, ils pourraient créer les conditions pour le lancement d'un nouveau référendum en faveur de l'indépendance.»

En matière de politique étrangère, Stephen Harper pourrait être plus ouvert vers les Etats-Unis que Paul Martin, qui ne s'est pas privé d'assimiler Harper aux néo-conservateurs de Washington. «Entre les deux pays, cela pourrait être un accord commerce contre sécurité», anticipe Martin Thunert. Preuve d'une certaine proximité idéologique: à l'image des républicains aux Etats-Unis, les conservateurs canadiens, qui représentent les industriels, rejettent aussi le Protocole de Kyoto.

http://www.letemps.ch/template/internation…&article=172401

Duceppe craint les Conservateurs, mais n'a cessé de cracher sur le bilan des Libéraux, plutôt très bon s'agissant de la réforme de l'État et des finances canadiennes dans les années 90. En réalité, il s'est offert une petite résurrection politique et médiatique grâce au scandale politico-financier - les commandites - qui a éclaboussé le gouvernement fédéral de Paul Martin.

Tout cela appartient désormais au passé, on ne connait pas encore les résultats, Harper semble être en tête. L'analyse de Thunert est intéressante: «Entre les deux pays, cela pourrait être un accord commerce contre sécurité». Ceci pourrait changer de manière importante la vie politique canadienne. Le risque d'un "patriot act" canadien? Le relance du projet de bouclier anti missile avec le Canada?

J'ajoute que j'ai lu dans le Québécois Libre que Harper était un ancien lecteur de ce dernier, connu de Martin Masse, et proche défenseur des idées libertariennes. Le bougre à bien changé depuis.

Pour en savoir plus sur Stephen Harper: le Québecois Libre!

http://www.quebecoislibre.org/06/060115-2.htm

Posté

Après toutes les mauvaises surprises que nous a faites dernièrement l'Amérique du Sud, il serait bon que l'Amérique du Nord nous en fasse une bonne, pour changer.

Posté

Bon voilà les conservateurs remportent les plus de députés, Harper devient ainsi premier ministre, mais d'un gouvernement minoritaire. Statistiquement, au Canada, les gouvernements minoritaires ne tiennent pas plus de 18 mois. Dans environ plus ou moins deux ans donc, il est fort probable que de nouvelles élections soient lancées:

- par Harper pour remporter plus de députés, et viser un gouvernement majoritaire. (scénario favorable si sa popularité tient bon)

- forcées par l'opposition, si le gouvernement n'arrive pas à contenir les critiques. (scénario défavorable si sa popularité chute). (le cas des ces élections)

Mon avis est que le gouvernement conservateur va rester plutôt dans la continuité, sans boulverser les lignes.

Je redis ce que j'ai déjà dis ailleurs : il m'a l'air le plus "libéral" des deux d'après ce que j'en lis.

Le temps nous le dira.

Posté
Je redis ce que j'ai déjà dis ailleurs : il m'a l'air le plus "libéral" des deux d'après ce que j'en lis.

Martin Masse, de QL, semble s'être fait une raison sur ce point :

http://www.quebecoislibre.org/06/060115-2.htm

Note : je ne partage pas l'avis de Martin, je n'exclus pas qu'il soit possible de fonder une authentique parti libéral (en tout cas je n'ai pas encore trouvé d'impossibilité).

Posté
C'est le lien donné par William White :icon_up:

Désolé, reste la question centrale : un politicien peut-il être authentiquement libéral ?

Je lisait il y a peu -mais où ?) que Ron Paul lui l'est (d'ailleurs je l'ai rencontré et il me semble bien que c'est possible) … mais qu'il se définit comme un éducateur, pas comme un congressman.

Posté
C'est possible oui, mais après, de là à ce qu'il gagne les élections…

Disons qu'il a été réelu au congrès 3 fois (Texas), c'est pas président US, mais c'est une performance respectable…

Posté

6 élus, mais ce ne sont peut-être pas des congressmens… J'avais vu ça sur le site du LP Florida… Dans l'histoire… Ils t'expliquent qu'ils étaient 30 000 au début, et qu'aujourd'hui ils sont 882 000.

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