Général Stugy Posté 5 avril 2006 Signaler Posté 5 avril 2006 Je suis plongé depuis le début de l'après-midi dans la lecture de la biographie que l'historien Jean-Jacques Marie a consacré à Trotsky et qui est parue chez Payot en décembre 2005. L'auteur est connu comme un spécialiste du genre, après 2 autres ouvrages, l'un sur Lénine et l'autre sur Staline. J'ai lu ce dernier, un des livres les plus difficiles à lire que j'ai eu le courage de finir. Non pas que M. Marie soit mauvais historien ou ne sache pas écrire, bien au contraire. Mais le Staline qu'il décrit est si abominable, sans la moindre qualité humaine, que c'en en déprimant. Quand il est mort soudainement, ne venait-il pas d'envoyer au goulag la femme de Molotov, son sbire le plus fidèle ? Je ne pleure pas les malheurs de Molotov, qui a des millions de raisons de rôtir en enfer, mais voilà qui donne la mesure du personnage qu'était son maître. Donc, Trotsky. Je me suis lancé dans cette lecture pour en apprendre plus sur ce personnage si souvent invoqué par quantité de révolutionnaires. Et pour le moment je ne suis pas déçu. Rien que l'avant-propos du livre est d'un intérêt majeur. M. Marie y expose une position politique très intéressante. Si j'ai bien compris, il vomit autant le communisme version marxiste-léniniste, son centralisme, sa bureaucratie et pour tout dire son totalitarisme, que le libéralisme à la sauce FMI-grand capital. Mais il encense la propriété collective des moyens de production et la planification économique. Je pressens que je vais trouver dans la lecture de ce livre un exposé complet très instructif. Dans les premiers chapitres, j'ai déjà noté un trait de caractère du personnage qu'était Trotsky qui m'a paru également trés éclairant. Trotsky n'avait pas d'amis, ne parlait jamais de sa famille ni ne s'en souciait beaucoup. Les livres et les idées d'abord. Lire et écrire étaient ses passions de jeunesse. Que penser de l'humanité d'un personnage pour qui les idées semblent avoir aboli les sentiments ? Mais je n'en suis qu'au début de cette volumineuse biographie. La révolution commence, les marins du Potemkine sont en pleine révolte et Trotsky devient le leader de son soviet. Voyons voir les idées en action. Si vous ne l'avez pas lu ce livre, je vous y invite car il me semble que ce soit là une lecture profitable. Si c'est déjà fait, je suis preneur de vos impressions, commentaires et conseils de lecture complémentaires.
Ronnie Hayek Posté 5 avril 2006 Signaler Posté 5 avril 2006 Il m'a toujours semblé que J.-J. Marie était d'obédience trotskarde. Mais je me trompe peut-être. EDIT : apparemment, je suis dans le vrai. http://www.denistouret.net/textes/Marie.html
Xav Posté 5 avril 2006 Signaler Posté 5 avril 2006 Il m'a toujours semblé que J.-J. Marie était d'obédience trotskarde. Mais je me trompe peut-être. Je confirme. Ma source est sûre car c'est un de mes profs qui me l'a confirmé. Ils étaient anciens camarades… D'autres liens… http://66.249.93.104/search?q=cache:rOM-Ht…r&ct=clnk&cd=23 http://66.249.93.104/search?q=cache:DboQzj…r&ct=clnk&cd=39 … histoire de pas dire qu'il était à l'OCI avec notre ancien premier ministre.
Ronnie Hayek Posté 6 avril 2006 Signaler Posté 6 avril 2006 Qu'en conclure ? Que cela risque d'être un écrit tendancieux. Général Stugy a d'ailleurs déjà relevé ceci dans le bouquin de Marie : il encense la propriété collective des moyens de production et la planification économique.
Général Stugy Posté 6 avril 2006 Auteur Signaler Posté 6 avril 2006 Oui, plus j'avance dans le livre et plus c'est clair. Je n'avais pas ressenti ça dans le "Staline", livre qui m'avait paru très solide. Mais là, le parti pris de l'auteur éclate à chaque page à un point que c'en est lassant. La situation catastrophique de la Russie au début du XXème siècle est bien décrite et son origine dans les privilèges d'une caste mise en avant avec raison, me semble-t-il. Mais après on n'a plus droit qu'à la vulgate marxiste de base, le credo maintes fois récité, sans le plus petit début d'analyse critique. La solution c'est l'appropriation collective des moyens de production, point, circulez, il n'y a rien à discuter. Allez courage, encore 500 pages. C'était le Général Stugy, en mission de reconnaissance en territoire trotskyste.
Joanes K-Parijs Posté 6 avril 2006 Signaler Posté 6 avril 2006 Pourquoi les anarchistes n'aiment pas trotsky : http://kropot.free.fr/Voline-revinco.htm Un résumé par Nestor Makhno : http://www.nestormakhno.info/french/malutte/lutte7.htm Comment croire que Trotsky n'aurait pas fait pire que Staline, s'il était vivant il fusillerait peut-être même les militants de la LCR, si la fin en justifiait les moyens.
La Fougère Posté 7 avril 2006 Signaler Posté 7 avril 2006 …Dans les premiers chapitres, j'ai déjà noté un trait de caractère du personnage qu'était Trotsky qui m'a paru également trés éclairant. Trotsky n'avait pas d'amis, ne parlait jamais de sa famille ni ne s'en souciait beaucoup. Les livres et les idées d'abord. Lire et écrire étaient ses passions de jeunesse. Que penser de l'humanité d'un personnage pour qui les idées semblent avoir aboli les sentiments ? … En effet… à méditer. …Comment croire que Trotsky n'aurait pas fait pire que Staline, s'il était vivant il fusillerait peut-être même les militants de la LCR, si la fin en justifiait les moyens. Oui… Trotsky, c'est un "Staline" qui a échoué.
Dardanus Posté 7 avril 2006 Signaler Posté 7 avril 2006 En effet… à méditer.Oui… Trotsky, c'est un "Staline" qui a échoué. Au fond, Trotsky est un loser. Il n'a pas pu accomplir les grands crimes auxquels il était appelé. C'est bien triste…
Taranne Posté 7 avril 2006 Signaler Posté 7 avril 2006 Comment croire que Trotsky n'aurait pas fait pire que Staline, s'il était vivant il fusillerait peut-être même les militants de la LCR, si la fin en justifiait les moyens. Ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont, c'est bien connu.
Taisei Yokusankai Posté 10 avril 2006 Signaler Posté 10 avril 2006 Sur Trotsky, l'assassin sans frontière, il semble important de souligner qu'il n'aurait, contrairemnt à ce que prétendent les trotskards et affiliés, jamais été le patron en URSS, même sans l'intervention de Staline. Je n'ai jamais donc compris l'importance de la question "qu'aurait-il fait si…". (La réponse: peut-être pas pire, mais certainement pas mieux, j'imagine).
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