Antoninov Posté 18 avril 2006 Signaler Posté 18 avril 2006 Le Danemark se désendette et réforme son "Etat-providence"Le Danemark vient de rejoindre le club très fermé des pays qui se sont débarrassés de leur dette extérieure. La Banque nationale du Danemark a en effet fièrement annoncé, vendredi 31 mars, en précisant en tête de son communiqué qu'il s'agissait d'une première "depuis la deuxième guerre mondiale", un surplus de 36 milliards de couronnes (4,8 milliards d'euros). En soit, cette nouvelle n'a pourtant pas vraiment surpris les Danois. "Nous l'avions anticipé depuis longtemps, souligne ainsi Peter Birch Sorensen, professeur d'économie à l'université de Copenhague. Cela fait deux décennies que le Danemark réduit régulièrement sa dette extérieure. La nouvelle a plus un effet psychologique." Elle efface toutefois le souvenir de la crise de la fin des années 1980 lorsque, comme le rappelle la Banque du Danemark, "la dette extérieure atteignait presque 50 % du produit national brut (PNB)". "C'est aussi le signe que notre économie est très saine, ajoute Jorn Thustrup, le directeur d'IFKA, un institut danois d'analyse de la conjoncture. Et cela montre au reste du monde que l'on réussit plutôt bien." Loin de se reposer sur ses lauriers, le Danemark va encore de l'avant. Mardi 4 avril, le premier ministre (libéral) Anders Fogh Rasmussen a présenté son plan de réforme à long terme de l'Etat-providence. Il prévoit notamment une hausse de l'âge de la préretraite de 60 à 63 ans, applicable à partir de 2017, et la possibilité, à compter de 2025 de toucher sa retraite à partir de 67 ans au lieu de 65 ans aujourd'hui. M. Rasmussen a également annoncé une hausse des fonds pour la recherche publique et un durcissement des règles pour les chômeurs trop peu actifs. Il sera enfin plus facile pour les étrangers "éduqués" de venir au Danemark, mais les règles se durciront encore pour les autres. Autant de réformes, qualifiées de "trop dures" par l'opposition mais destinées, selon le gouvernement, à garantir la pérennité de l'Etat-providence, alors que la situation actuelle du Danemark est très favorable. De fait, si sa croissance doit se tasser cette année pour atteindre 2,4 % après les 2,8 % de 2005, le taux de chômage devrait baisser à 4,4 % en 2006, l'excédent public serait de 2,25 % du produit intérieur brut (PIB) tandis que la dette publique devrait également être réduite à 30 % du PIB. En dépit de ces bonnes nouvelles, le ministre des finances, Thor Pedersen, a toutefois prévenu qu'il n'y aurait ni baisses d'impôts ni hausse de la consommation. "Nous pouvons être heureux sans distribuer de cadeaux", a-t-il déclaré en commentant la disparition de la dette extérieure. Pour les économistes, cette situation a plusieurs explications. Depuis une dizaine d'années, le Danemark est devenu exportateur net de gaz et de pétrole et les compagnies maritimes locales de transport, à l'instar d'AP Moller-Maersk - plus grosse société danoise et plus grand armateur de porte-conteneurs du monde - engrangent des revenus imposants. Les Danois insistent aussi sur les réformes réalisées depuis deux décennies. La première remonte au milieu des années 1980. En pleine crise, le gouvernement avait appliqué une réforme fiscale encourageant l'épargne. "Cela a favorisé les exportations", explique M. Thustrup. L'autre réforme, intervenue une décennie plus tard, est celle du marché du travail. Le fameux système de "flexsécurité", combine souplesse d'embauche et de licenciement avec des allocations- chômage généreuses et une formation continue performante. Un modèle que le gouvernement français a beaucoup étudié ces derniers temps… Olivier Truc Le Danemark se désendette et réforme son "Etat-providence"
h16 Posté 18 avril 2006 Signaler Posté 18 avril 2006 On appréciera tout particulièrement, à la lumière des données économiques françaises, la succulente saillie : "la dette extérieure atteignait presque 50 % du produit national brut (PNB)" Si avec 50%, ils avaient les mains moites, on peut mesurer toute l'étendue de l'inconscience des gouvernants français, mains sèches et tête haute, avec un bon gros 120% mini… edit : au temps pour moi, il s'agit de la dette extérieure, pas publique. Mais bon, là encore, ils sont à présent à 30%, là où le gouvernement français, muni de son masque à oxygène, attaque les hauteurs stratosphérique. Finalement, l'état providence vu par les pays nordique se rapproche presque du pire cauchemard des collectivistes français.
DiabloSwing Posté 18 avril 2006 Signaler Posté 18 avril 2006 Bien sûr, ce n'est pas le modèle anarcap, mais voir tant de gens vanter les pays scandinaves c'est proprement occulter toutes les mesures libérales existantes, en contrepartie de mesures socialisantes qui ne le sont pas. Or, renforcer le législatif anti-libéral, ça on* sait le faire (je ne me fais aucun doute que le volet sécurité de la fameuse "flexicurité" serait appliqué, sans paralyser le pays), mais quand il s'agit de déréguler, il n'y a plus grand monde. Ces modèles scandinaves impliquent donc des mesures qui ne sont pas près de voir le jour, sauf à mettre le pays en grêve toute l'année, et surtout que les gens qui vantent ces modèles ne sont pas vraiment intéressés à ceux-ci dans le détail, ou feignent de ne pas comprendre l'impossibilité de réformes allant vers le sens libéral. * les politichiens
archiliberal Posté 18 avril 2006 Signaler Posté 18 avril 2006 Une preuve de plus qu'au fond, ce n'est qu'un problème de volonté politique… Il faut maintenant être capable d'affronter durablement la rue en France pour faire passer les réformes libérales. Quand je pense qu'un certain Max Gallo prétend (C dans l'air il y a quelques jours) qu'on ne peut pas copier de modèle(s) étranger(s) tout simplement parce qu'on serait Français et qu'on aurait en tant que tel un "code génétique" (dixit Gallo). Si tel est le cas, je demande à être un OGM de suite, car je refuse l'idée que l'irréformabilité de la France et son incapacité à tirer des enseignements de l'étranger soient dues à une simple question de "code génétique". Les gauchistes ne savent plus plus quoi inventer pour justifier l'immobilisme.
Coldstar Posté 18 avril 2006 Signaler Posté 18 avril 2006 edit : au temps pour moi, il s'agit de la dette extérieure, pas publique. Mais bon, là encore, ils sont à présent à 30%, là où le gouvernement français, muni de son masque à oxygène, attaque les hauteurs stratosphérique. La France dépasse désormais les 65% (officiels - ça dépend de ce qu'on inclut) . Encore une fois, faut-il répéter que certains pays font bien pire que la France sur la dette publique, notamment en Europe du sud: Italie, Grèce… Mais la France se distingue d'une bien mauvaise manière sur la dynamique de ces dernières années, le critère des 3% étant régulièrement dépassé.
archiliberal Posté 18 avril 2006 Signaler Posté 18 avril 2006 La France dépasse désormais les 65% (officiels - ça dépend de ce qu'on inclut) . Encore une fois, faut-il répéter que certains pays font bien pire que la France sur la dette publique, notamment en Europe du sud: Italie, Grèce… Mais la France se distingue d'une bien mauvaise manière sur la dynamique de ces dernières années, le critère des 3% étant régulièrement dépassé. Je voudrais trouver un bon article de fond sur les créanciers de la dette publique… Quand je dis à un gaucho qu'il va falloir payer ses dettes, qu'il y a des créanciers derrière, donc des emplois (entre autres), il ne comprend pas pourquoi on s'obstine à vouloir rembourser une dette d'Etat. Certains d'entre vous ont-ils une référence à me communiquer sur les créanciers de la dette publique française et les raisons à l'obligation de la rembourser. Merci d'avance
Messer Posté 19 avril 2006 Signaler Posté 19 avril 2006 Plus de la moitié (55%) des OAT sont detenus par l'étranger, et notre épargne est dans la balance pour ta gouverne
h16 Posté 19 avril 2006 Signaler Posté 19 avril 2006 Je voudrais trouver un bon article de fond sur les créanciers de la dette publique… Quand je dis à un gaucho qu'il va falloir payer ses dettes, qu'il y a des créanciers derrière, donc des emplois (entre autres), il ne comprend pas pourquoi on s'obstine à vouloir rembourser une dette d'Etat.Certains d'entre vous ont-ils une référence à me communiquer sur les créanciers de la dette publique française et les raisons à l'obligation de la rembourser. Merci d'avance Agence France Trésor. Le mot Trésor ici n'est pas destiné à être comique, mais quelque part, il fait rire.
archiliberal Posté 19 avril 2006 Signaler Posté 19 avril 2006 Agence France Trésor. Le mot Trésor ici n'est pas destiné à être comique, mais quelque part, il fait rire. Merci h16 pour la pertinence du lien ! Il y a donc bien des entités qui ont "intérêt" (c'est le cas de le dire) à ce que la dette d'Etat soit remboursée. Apurer la dette est donc bien un enjeu "capital" (c'est aussi le cas de le dire) pour le pays !
alex6 Posté 19 avril 2006 Signaler Posté 19 avril 2006 "En dépit de ces bonnes nouvelles, le ministre des finances, Thor Pedersen, a toutefois prévenu qu'il n'y aurait ni baisses d'impôts ni hausse de la consommation. "Nous pouvons être heureux sans distribuer de cadeaux", a-t-il déclaré en commentant la disparition de la dette extérieure. Pour les économistes, cette situation a plusieurs explications. Depuis une dizaine d'années, le Danemark est devenu exportateur net de gaz et de pétrole et les compagnies maritimes locales de transport, à l'instar d'AP Moller-Maersk - plus grosse société danoise et plus grand armateur de porte-conteneurs du monde - engrangent des revenus imposants" imposants… imposables surtout reste tout de même quelques petits "reflexes" socialiste (dans le sens étatiste), vu d'ici ça passe pour libéral, certes. Il y a donc bien des entités qui ont "intérêt" (c'est le cas de le dire) à ce que la dette d'Etat soit remboursée. Apurer la dette est donc bien un enjeu "capital" (c'est aussi le cas de le dire) pour le pays ! L'utilisation de la dette c'est encore une fois une niaiserie totalement politique, servant une fois encore à critiquer le gouvernement précédent et à se renvoyer la patate chaude. Bref, rien à espèrer de ce côté. Le remboursement de la dette on s'en tape à court terme, ce qui compte c'est que cette dette serve à préparer l'avenir en utilisant intelligement les "fonds". La priorité est donc de stopper totalement le système actuel pour l'orienter dans une optique libérale afin de recréer de la richesse et tout ce qui suivra. Le remboursement viendra ensuite tout seul en temps voulus. Pour le moment cette dette ne sert à rien et ne prépare rien du tout sauf une nouvelle dette. c'est cela qui est dramatique et qui nous envoie direct dans le mur
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