Taranne Posté 18 août 2006 Signaler Posté 18 août 2006 Citation © Mychèle DaniauLe journaliste et cinéaste Bernard Rapp, le 9 mars 2006 à Deauville PARIS (AFP) 18 Août 2006 12h49 Le journaliste et cinéaste Bernard Rapp est mort Journaliste de terrain, élégant et non-conformiste, producteur d'émissions culturelles de haute tenue, puis cinéaste et écrivain à succès, Bernard Rapp est mort jeudi d'une "longue maladie" à l'âge de 61 ans, a annoncé France 2 à l'ouverture du journal télévisé de 20H00. Jacques Chirac a déclaré vendredi avoir appris "avec peine" sa disparition. Dans un communiqué diffusé vendredi par l'Elysée, le chef de l'Etat rappelle que Bernard Rapp était "reporter, journaliste ou encore présentateur très apprécié des Français, animateur d'émissions de télévision intelligentes et sensibles, réalisateur de films ciselés et profonds". Il est toujours resté "lucide envers lui-même et envers un monde audiovisuel qu'il connaissait mieux que personne", ajoute Jacques Chirac. Le journaliste "a été animé durant toute sa carrière par la recherche du mot juste, teinté d'humour et par la volonté de donner à entendre et à voir ce que la culture, notamment la littérature, avait de meilleur", poursuit le président de la Répbulique. "Il restera comme l'un des journalistes les plus emblématiques de sa génération, attachant, simple et d'une grande élégance intellectuelle", conclut M. Chirac pour qui Bernard Rapp "a incarné ce que la télévision peut donner de meilleur quand elle sait être exigeante". Bernard était avant tout journaliste, et il fut un des présentateurs qui marquèrent l'information télévisée. Son refus de céder au "sacro-saint audimat" l'empêcha de mener aussi loin qu'il l'aurait voulu certains projets. Sa distinction toute "british" faisait de lui une personnalité très attachante, qui manquera dans le paysage audiovisuel. "Saint Audimat, priez pour nous", ironisait en 1993 cet homme, aussi affable et bon professionnel qu'incontrôlable, acerbe dans ses critiques d'un système qui selon lui dérapait, mais dont il ne pouvait ni ne voulait s'écarter. Bernard Rapp, né à Paris le 17 février 1945, obtient une licence de droit et le diplôme de l'Institut français de presse. C'est comme pigiste, dans le quotidien de gauche aujourd'hui disparu Combat, puis dans Le Monde qu'il se lance dans le journalisme. Rapidement, il est séduit par la télévision, et il séduit la télévision. A Antenne 2, ancêtre de France 2, où il est entré le 1er juillet 1976, il est grand reporter pendant cinq ans, avant d'être correspondant à Londres de 1981 à 1983. Il présenta, avec brio, le journal télévisé de 1983 à 1987. Son ton direct et son regard rieur, presqu'ironique, plaisaient. Mais il fit aussi scandale lorsque, brisant un tabou, il dit la "grand messe" du 20 heures, le 18 mai 1986, sans cravate. "Je n'étais tout de même pas en caleçon", se défendit-il. Puis, pendant quelques années, ce sera "L'assiette anglaise", émission de rencontres et d'entretiens décontractés, mais jamais complaisants, chaque samedi en direct du Saint James Club de Paris, un bar anglais. Peu à peu, la littérature et le cinéma le happent, mais comme journaliste d'abord. Il présente une émission littéraire de haute tenue, "Jamais sans mon livre". Il a également présenté de 1995 à 2001 la série documentaire hebdomadaire "Un siècle d'écrivains", sur France 3. En 45 minutes, des auteurs mythiques comme Sacha Guitry, Colette, Jean-Paul Sartre, mais aussi Jean Genet, Antoine Blondin et des dizaines d'autres deviennent des familiers des téléspectateurs. Mais Rapp est perpétuellement en quête, insatisfait. "J'ai lu 3.000 livres pour mes émissions, et je me suis rendu compte à quel point je ne savais rien. Au fur et à mesure qu'on s'y enfonce, la dimension du fossé est de plus en plus vertigineuse", confiait-il à Libération en février 1995. Puis, c'est le cinéma auquel il se donne avec réussite. "Je suis condamné à surprendre", expliquait-il. De fait, il a surpris, avec bonheur. Il est le scénariste de "L'eau et les hommes", réalisé par Pierre Willemin, et le réalisateur de "Tiré à part", en 1997, "Une affaire de goût" (2000), avec Bernard Giraudeau, qui lui vaudra le grand prix Cognac 2000, "Pas si grave" (2002) et "Un petit jeu sans conséquence" (2004). Bernard Rapp est également l'auteur de plusieurs livres dont un "Itinéraire Angleterre, Pays de galles, Ecosse" et un inventaire à la Prévert consacré aux objets mythiques de l'Empire britannique "Quality, objets d'en face". Il est également le co-auteur du Dictionnaire Larousse des films. France 3 lui rendra hommage en diffusant samedi à 20H50 "L'héritière", l'unique fiction qu'il avait réalisée pour la chaîne publique, a-t-elle annoncé vendredi dans un communiqué
Harald Posté 18 août 2006 Signaler Posté 18 août 2006 J'aimais bien L'Assiette Anglaise. C'est une des rares émissions qui m'a laissé un bon souvenir avec le très bordélique Droit de Réponse sur TF1.
Taranne Posté 18 août 2006 Auteur Signaler Posté 18 août 2006 J'étais un inconditionnel d'Un siècle d'écrivains, la seule émission dont je ne crois pas avoir jamais raté un numéro (j'en ai même magnétoscopé quelques-uns)
Calembredaine Posté 18 août 2006 Signaler Posté 18 août 2006 Taranne a dit : Notons que Jacky Gransboub est mort également. Grand figure du naturisme, il avait osé se promener à la Kermesse de Kerdruck, en Bretagne, avec pour seul vêtement, une feuille de vigne. On lui avait reproché de faire la promotion du vin au pays du cidre. Anti-conformisite et rancunier, il rappelait cette anecdote qui l'avait rendue célèbre, au journaliste du "Breton têtu" venu recueillir ses dernières paroles.
walter-rebuttand Posté 18 août 2006 Signaler Posté 18 août 2006 "longue maladie". Apparemment c'est toujours honteux de mourir du cancer.
Fredo Posté 18 août 2006 Signaler Posté 18 août 2006 RIP Il m'a toujours donné l'impression de quelqu'un de passioné pour ce qu'il faisait et qui n'en démontrait pas, à la différence de nombre d'animateurs "culturels" qui attrapent vite la grosse tête.
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