Aller au contenu

Schwarzy Socialiste


younglib

Messages recommandés

Posté

Qui a jamais cru que Schwarzy était libéral ?

La Californie aura le salaire minimum le plus élevé des Etats-Unis en 2008

mar 22 aou, 19h27

LOS ANGELES (AFP) - La Californie (ouest) va augmenter le salaire minimum horaire à huit dollars en 2008, soit le plus élevé des Etats-Unis, après un accord annoncé mardi entre le gouverneur républicain Arnold Schwarzenegger et la majorité parlementaire démocrate.

Aux termes de cet accord qui doit encore faire l'objet d'une loi, les salariés dans l'Etat américain le plus peuplé et le plus riche, dont le salaire minimum est actuellement de 6,75 dollars de l'heure, verront passer ce chiffre à 7,50 dollars en janvier 2007 et 8 dollars un an plus tard.

Le salaire minimum aux Etats-Unis est de 5,15 dollars de l'heure, mais les Etats sont libres de fixer un montant plus élevé. C'est dans l'Etat de Washington (nord-ouest) que les salaires minimum sont actuellement les plus importants, à 7,63 dollars de l'heure.

Si d'ici à 2008 d'autres Etats ne votent pas de hausse, la Californie, Etat de la taille de l'Italie où vivent 35 millions de personnes, soit un Américain sur huit, aura le salaire minimum le plus élevé du pays.

"J'ai toujours dit que lorsque l'économie serait prête, nous devrions récompenser les efforts des familles qui travaillent dur en Californie en relevant le salaire minimum", a déclaré M. Schwarzenegger, en campagne pour sa réélection en novembre.

Cette hausse prévue "est un nouveau signe du fait que la Californie revient plus forte que jamais", a-t-il ajouté dans un communiqué.

En données corrigées des variations saisonnières, le taux de chômage en Californie était en juillet de 4,8%, le même chiffre qu'au niveau national.

Le salaire horaire moyen aux Etats-Unis était en juillet de 16,76 dollars.

Posté

Une chose que je serais curieux de savoir:

Combien (en %age de la PA) de salariés sont concernés par ce relèvement du salaire minimum?

Comparativement, en France, combien de salariés sont concernés par un relèvement du salaire minimum?

Si quelqu'un avait des chiffres, ou un lien, sinon j'irai le chercher plus tard.

Posté

http://www.institutmolinari.org/editos/20060727.htm

Le Smic à 1500 euros produit un résultat opposé à la mesure

Cécile Philippe - 27 juillet 2006

Article publié par l'Agefi le 21-22-23 juillet 2006.

Arnold Schwarzenegger, gouverneur républicain de la Californie et Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT ont-ils quelque chose de commun ? Et bien oui. Tous deux défendent aujourd’hui la même mesure : augmenter le salaire minimum légal. Le premier a soutenu une loi qui fera passer dans les deux ans à venir le salaire minimum de $6,75 à $7,75 par heure et le second réclame une hausse de 300 euros portant le SMIC à 1500 euros. Aussi bien intentionnées que puissent paraître ces mesures, elles ne sont toutefois pas un moyen efficace d’améliorer le sort des salariés.

La déclaration de la CGT affirme que l’augmentation du SMIC profitera à tout le monde. Cette affirmation n’étant pas étayée par des arguments, il est peut-être prudent de la considérer avec circonspection, d’autant plus que l’analyse économique nous amène à considérer un résultat tout à fait opposé. En réalité, la CGT tout en s’affirmant le défenseur des plus mal lotis, soutient une mesure qui fera particulièrement mal à cette catégorie de la population.

Un entrepreneur n’embauche un salarié qu’à la condition que celui-ci crée davantage de revenu qu’il ne coûte en salaire et autres compensations. Et quand on augmente le salaire minimum artificiellement, comme le veut la CGT, plus d’employés se retrouvent dans le cas où leur productivité sera inférieure à leur rémunération. Les jeunes et les personnes peu formées sont souvent dans ce cas, car ils doivent construire et obtenir les compétences qui augmenteront leur productivité et leur permettront d’obtenir des salaires plus élevés dans le futur. Les expériences professionnelles, même peu rémunérées, permettent d’apprendre le métier, d’augmenter sa productivité et ainsi d’accéder à des rémunérations plus élevées.

En fixant un salaire minimum, les autorités publiques créent du chômage en excluant du marché du travail les personnes dont la productivité est faible. Il s’ensuit qu’elles les empêchent aussi d’accéder à un apprentissage sans lequel ces personnes jeunes ou peu formées n’ont aucune chance de voir leur productivité et rémunération augmenter.

Cette mesure se retourne finalement contre les personnes qu’elle est supposée défendre. Elle les prive du droit de gagner ce que leurs compétences et leur situation leur permettraient d’obtenir en l’absence de minimum légal. Ce que nous propose en fait la CGT, comme elle l’a déjà défendu à maintes occasions, c’est de substituer du chômage à un salaire bas. Cela faisait dire en 1970 à Paul Samuelson, économiste au MIT et prix Nobel : « un jeune noir ne gagne rien au fait qu’un employeur doit le payer $2 par heure si c’est aussi ce qui l’empêche d’obtenir un job ».

Le chômage en France touche près de 10% de la population active et plus encore les jeunes, qu’ils soient formés ou pas. Ce chômage est le résultat de politiques publiques qui, réglementations après réglementations, ont rigidifié la relation employeur employé. Ainsi, seules les personnes les plus productives trouvent encore du travail en France. Les autres sont condamnées à rester au chômage ou à chercher du travail là où ils peuvent encore en trouver, comme en Angleterre et en Irlande.

Si la CGT veut vraiment défendre une mesure efficace et juste, il est urgent de renoncer à l’augmentation du SMIC et ainsi éradiquer le chômage en France. Cette mesure autoriserait la CGT à affirmer que ses intentions sont compatibles avec ses propositions.

.

Cécile Philippe, Directeur Institut Economique Molinari et Senior fellow au Centre for the New Europe

Posté

Fabius est moins généreux…

Laurent Fabius propose d'augmenter le smic de 100 euros

PARIS (Reuters-mardi 22 aout 2006) - Laurent Fabius a annoncé que sa première décision présidentielle serait d'augmenter le smic de 100 euros, soit environ trois fois plus qu'en 2006.

"On a un problème de pouvoir d'achat massif en France. Il y a beaucoup de gens qui n'ont pas les moyens de joindre les deux bouts", a déploré le présidentiable socialiste sur TF1.

"Si je suis investi et élu, la première décision du gouvernement sera d'augmenter le smic de 100 euros (…) Il y aura pour les petites entreprises une compensation par baisse des charges sociales et salariales", a-t-il déclaré.

Avec une telle augmentation mensuelle, le smic passerait à 1.354 euros brut. Le projet présidentiel du Parti socialiste propose de porter le salaire minimum à au moins 1.500 euros avant la fin de la prochaine législature.

A titre de comparaison, au 1er juillet 2006, le smic a été revalorisé d'environ 37 euros.

"A l'autre bout de l'échiquier des revenus", Laurent Fabius propose "que l'on supprime les modalités extravagantes des stock-options sauf pour les nouvelles sociétés.

"Donc, vous aurez un resserrement des inégalités", a-t-il plaidé.

Les militants socialistes doivent choisir leur candidat pour 2007 en novembre.

Posté
Fabius est moins généreux…

"Donc, vous aurez un resserrement des inégalités", a-t-il plaidé.

Ce "Donc" est pour moi fabuleux. Quel artiste ce Fafa.

Invité Sensual Touch
Posté

@ Coldstar

Que pourrait t'on deduire de ces chiffres cepandant ? Le niveau de vie ? Je crois que le fait que le PIB par habitant des Etats-Unis est 30% plus eleve que le francais. C'est deja un indice :icon_up:

Posté
Une chose que je serais curieux de savoir:

Combien (en %age de la PA) de salariés sont concernés par ce relèvement du salaire minimum?

Comparativement, en France, combien de salariés sont concernés par un relèvement du salaire minimum?

Si quelqu'un avait des chiffres, ou un lien, sinon j'irai le chercher plus tard.

De mémoire, en France on a 16,8% de smicards et 2,4 % aux US. Pour l'ordre de grandeur…

Invité Sensual Touch
Posté

Ok pour le pourcentage de "smicards", mais les "concernes" sont ils comptabilises ? ceux qui deviendraient des "smicards" ?

Posté
@ Coldstar

Que pourrait t'on deduire de ces chiffres cepandant ? Le niveau de vie ? Je crois que le fait que le PIB par habitant des Etats-Unis est 30% plus eleve que le francais. C'est deja un indice :doigt:

Tout simplement le "coût social", la facture réelle d'une telle mesure.

Comme, malgré ce relèvement, le salaire minimum me paraît encore relativement faible, et que la Californie est l'un Etat américains des plus riches, je me disais que le %age de Californiens travaillant au salaire horaire devait être relativement faible; ceci étant, comparativement à ce que coûterait (en terme d'activité économique détruite) une mesure proportionnelle en France - qui est dans les cartons du PS, is'n'it? :icon_up:- l'impact n'est pas le même.

Posté

Si les Californiens soutiennent cette hausse importante avec un taux de chomage demeurant faible, chapeau à eux.

Et comme l'a dit Pankkake, ils pourront au moins se barrer dans un autre Etat.

Posté

Et bien ça va certainement inciter certains Républicains à défendre la candidature du Libertarien local, quelques uns l'ont déjà fait ailleurs.

De toute façon la Californie est un Etat très interventionniste, très liberal, donc rien d'étonnant à ce que Schwarzy fasse ça…

Posté
Et bien ça va certainement inciter certains Républicains à défendre la candidature du Libertarien local, quelques uns l'ont déjà fait ailleurs.

De toute façon la Californie est un Etat très interventionniste, très liberal, donc rien d'étonnant à ce que Schwarzy fasse ça…

Interventionniste et libéral à la fois ? :icon_up:

Posté

D'une manière ou d'une autre, l'existence d'un "minimal wage" est, moralement, indéfendable, avec l'intervention d'une entité dans un contrat entre deux grandes personnes majeures et vaccinées.

Si ca marche d'un point de vue utilitariste bah… tant mieux, c'est déjà ca.. Après tout ils n'ont pas la législation sur le travail que nous subissons.

Posté
D'une manière ou d'une autre, l'existence d'un "minimal wage" est, moralement, indéfendable, avec l'intervention d'une entité dans un contrat entre deux grandes personnes majeures et vaccinées.

Si ca marche d'un point de vue utilitariste bah… tant mieux, c'est déjà ca.. Après tout ils n'ont pas la législation sur le travail que nous subissons.

du peu que j'ai pu en voir, c'est un des domaines de l'économie pour lequel les études empiriques sont les moins concluantes, donc du point de vu des conséquences c'est difficile de se prononcer, peut être que cette hausse permettre de faire des études intéressantes (c'est déja ça)

Posté
Si ca marche d'un point de vue utilitariste bah… tant mieux, c'est déjà ca.. Après tout ils n'ont pas la législation sur le travail que nous subissons.

Ils ont surtout une très grande mobilité des travailleurs, qui seront obligés de déménager pour changer d'Etat et donc trouver du travail.

En plus, vu qu'il ne va rester que les plus riches, ça sera un bon moyen de faire du clientélisme électoral.

Posté
D'une manière ou d'une autre, l'existence d'un "minimal wage" est, moralement, indéfendable, avec l'intervention d'une entité dans un contrat entre deux grandes personnes majeures et vaccinées.

Si ca marche d'un point de vue utilitariste bah… tant mieux, c'est déjà ca.. Après tout ils n'ont pas la législation sur le travail que nous subissons.

L'aspect moral est evidemment le plus important. Mais il peut etre utile d'argumenter d'un point de vue utilitariste.

Il y a trois sortes de gens qui pretendent qu'un salaire minimal soit benefique:

1) les marxistes, qui soutiennent la theorie de la valeur du travail, et concluent donc que tout travail salarie est une exploitation. Ceci dit en general ils sont contre le salaire minimum car il permettrait au capitalisme de survivre au lieu de s'effondrer.

-> la theorie de la valeur du travail est facilement refutable

2) les keynesiens, modele IS-LM etc… pour qui la hausse des salaires entraine une relance de la consommation et une augmentation de l'embauche.

-> la theorie de l'anticipation de la production est naive

3) des empiristes, qui pretendent travailler sans modele et concluent d'apres leurs statistiques a un marche du travail monosponique.

-> trop de parametres entrent en jeu, on ne peut pas prendre une approche statistique ou empirique en economie, il faut analyser le mecanisme des rapports humains qui repose avant tout sur la raison et pas sur un modele macroeconomique simpliste

Posté
L'aspect moral est evidemment le plus important. Mais il peut etre utile d'argumenter d'un point de vue utilitariste.

Il y a trois sortes de gens qui pretendent qu'un salaire minimal soit benefique:

1) les marxistes, qui soutiennent la theorie de la valeur du travail, et concluent donc que tout travail salarie est une exploitation. Ceci dit en general ils sont contre le salaire minimum car il permettrait au capitalisme de survivre au lieu de s'effondrer.

-> la theorie de la valeur du travail est facilement refutable

2) les keynesiens, modele IS-LM etc… pour qui la hausse des salaires entraine une relance de la consommation et une augmentation de l'embauche.

-> la theorie de l'anticipation de la production est naive

3) des empiristes, qui pretendent travailler sans modele et concluent d'apres leurs statistiques a un marche du travail monosponique.

-> trop de parametres entrent en jeu, on ne peut pas prendre une approche statistique ou empirique en economie, il faut analyser le mecanisme des rapports humains qui repose avant tout sur la raison et pas sur un modele macroeconomique simpliste

Monosponique? Qué?

Posté
Monosponique? Qué?

Le miroir du monopole, un seul client. ( Ou peu de clients par extension ).

Posté
L'aspect moral est evidemment le plus important. Mais il peut etre utile d'argumenter d'un point de vue utilitariste.

Il y a trois sortes de gens qui pretendent qu'un salaire minimal soit benefique:

1) les marxistes, qui soutiennent la theorie de la valeur du travail, et concluent donc que tout travail salarie est une exploitation. Ceci dit en general ils sont contre le salaire minimum car il permettrait au capitalisme de survivre au lieu de s'effondrer.

-> la theorie de la valeur du travail est facilement refutable

2) les keynesiens, modele IS-LM etc… pour qui la hausse des salaires entraine une relance de la consommation et une augmentation de l'embauche.

-> la theorie de l'anticipation de la production est naive

3) des empiristes, qui pretendent travailler sans modele et concluent d'apres leurs statistiques a un marche du travail monosponique.

-> trop de parametres entrent en jeu, on ne peut pas prendre une approche statistique ou empirique en economie, il faut analyser le mecanisme des rapports humains qui repose avant tout sur la raison et pas sur un modele macroeconomique simpliste

bon résumé, pour plus de détails on peut renvoyer à éconoclaste:

La hausse du salaire minimum conduit-elle à un accroissement du chômage ?

A cette question, deux réponses s'opposaient traditionnellement.

Un économiste néoclassique, raisonnant dans le cadre d'un marché en concurrence parfaite privé de toute imperfection, répondait que la hausse du salaire minimum, en obligeant les employeurs à payer certains salariés au delà de leur productivité marginale, privait ces derniers de toute chance de trouver un emploi, puisqu'il serait absurde pour un employeur de payer un salarié plus que ce qu'il ne rapporte. Moralité : la hausse du salaire minimum crée forcément du chômage car, à chaque hausse, un certain nombre de travailleurs deviennent, ceteris paribus, inemployables au salaire minimum en vigueur.

Un économiste keynésien, raisonnant dans un modèle IS-LM « hydraulique » répondait pour sa part que la hausse du salaire minimum, en accroissant le pouvoir d'achat des plus mal payés (qui consomment intégralement toute hausse de leur revenu), créait une relance de la demande agrégée et donc de l'emploi. Si l'on ajoute à cela que la hausse du salaire minimum était supposée se transmettre globalement à toute la hiérarchie des salaires, l'effet multiplicateur était encore plus fort. Conclusion : la hausse du salaire minimum, loin de réduire l'emploi, était un levier disponible pour remplir les carnets de commande et réduire le chômage.

Les deux versions ont toujours un fond de vérité. On constate facilement que la première a néanmoins reçu plus d'appui depuis un certain nombre d'années, tant sur le plan théorique qu'empirique. Le keynésianisme hydraulique a, quant à lui, montré des limites que Keynes lui-même n'aurait probablement pas regrettées.

Doit-on en conclure que la hausse du salaire minimum est toujours associée à une hausse du chômage ? L'observation de l'évolution des salaires minimum dans des pays tels que les Etats Unis ou la Grande Bretagne au cours des dix ou quinze dernières années montre que la messe n'est pas dite. Ces pays ont connu des hausses succéssives de leur salaire minimum, sans pour autant que cela ne pèse sur le taux de chômage. Bien sûr, un constat aussi général est insuffisant pour conclure. Il montre au moins que là où le salaire minimum augmente, le chômage n'augmente pas nécessairement, au contraire. En d'autres termes, même si le salaire minimum détruit des emplois, cet effet n'est pas important au point de dominer tous les autres (évidemment, la teneur de la hausse doit être prise en compte). En réalité, on dispose d'arguments théoriques et empiriques pour affirmer que dans certains cas, la hausse du salaire minimum peut non seulement être sans effet négatif sur l'emploi, mais, au surplus, avoir un effet net positif.

C'est à David Card et Alan Kueger (ainsi que Lawrence Katz) que l'on doit la mise en évidence du phénomène, dans un article de 1994, (dont une version préliminaire est disponible à cette adresse, au 8 février 2006).

Leur étude portait sur l'effet d'une hausse du salaire minimum, en 1992, dans l'état du New Jersey etr sur ses conséquences sur l'emploi dans les fast food. Ils ont constaté que, contrairement à ce que la sagesse conventionnelle aurait du montrer, cette hausse a induit une hausse significative, quoique faible, de l'emploi dans ce secteur.

Comment expliquer ce phénomène ? L'interprétation retenue consiste à faire appel à une imperfection de la concurrence. Supposons que les employeurs ont localement un pouvoir de marché qui les place en position de force face aux offreurs de travail que sont les salariés. Ce pouvoir de marché peut être du par exemple à une faible mobilité géographique des salariés ou à un manque d'information sur les opportunités d'emploi ailleurs. Il peut également être la conséquence de la spécificité du capital humain qui rend celui-ci « inutilisable » chez un autre employeur et conduit le salarié « captif » à accepter les conditions de l'employeur. On peut enfin imaginer que ce pouvoir est la résultante d'une entente entre demandeurs qui se comportent alors comme un cartel, donc comme un seul demandeur. Dans tous les cas, l'employeur peut imposer son prix. Le marché du travail considéré tend vers une structure de monopsone (cas où de nombreux offreurs – ici les salariés - sont confrontés à un unique demandeur – ici l'employeur). A la manière d'un monopole qui tient compte de la sensibilité de la demande pour prélever le maximum de surplus possible, le monopsone joue avec l'élasticité de l'offre pour maximiser son profit. Dans cette structure de marché, le demandeur fixe le salaire à un niveau où il sait qu'il en tirera un grand profit, alors même que des offreurs renonceront à offrir leur travail au salaire en vigueur ; salaire et emploi sont alors inférieurs à ce que donnerait un marché de concurrence parfaite.

Dans un marché comme celui des fast food, les employés sont généralement payés au salaire minimum. Toute hausse du salaire minimum forcera donc l'employeur à accroître les salaires. Néanmoins, dans la mesure où le monopsone lui procure initialement un profit confortable, il a toujours intérêt à employer autant (et pour tout dire, plus de salariés). Ainsi, du côté de la demande de travail, l'effet de la hausse du salaire minimum n'est pas dépressif. L'employeur est prêt à embaucher au salaire minimum qui reste pour lui la solution de maximisation du profit, même si le changement de législation a rogné sa marge. Du côté offre de travail, la hausse du salaire minimum se traduit par une augmentation. Des salariés qui ne trouvaient pas intéressant de travailler au salaire minimum précédemment en vigueur sont attirés par la hausse du salaire minimum. Ils ont face à eux un employeur prêt à les embaucher au nouveau salaire minimum. Il en résulte un nouvel équilibre sur le marché du travail. Il se caractérise par un salaire et un emploi plus élevés.

En introduisant des imperfections de concurrence dans un modèle néoclassique, on parvient à retrouver un lien positif entre emploi et salaire minimum. C'est George Stigler qui le premier fournit (en 1946) un modèle de ce genre. Cinquante ans après, il est remis au goût du jour.

Les travaux de Card et Krueger, qui se sont prolongés bien après l'article de 1994 ont été disséqués et critiqués. Les auteurs défendent l'idée que l'hypothèse d'une élasticité de l'emploi au salaire minimum positive et faible n'a rien d'exotique dans un certain nombre de cas. En France, les faits montrent que l'on a vraisemblablement franchi la limite où la hausse du SMIC est sans effet négatif sur l'emploi des moins qualifiés. En d'autres termes, alors que dans le cas de Card et Krueger une hausse du salaire minimum ne faisait que réduire le surplus accaparé par les employeurs, en France, ce surplus est déjà nul pour de nombreuses entreprisessur certains emplois. Chaque hausse du SMIC rendrait l'emploi de certains travailleurs trop coûteux pour l'employeur. Néanmoins, on ne peut pas non plus exclure qu'un effet à la Card et Krueger puisse jouer dans certains secteurs alors qu'il est épuisé dans d'autres. Et si la réduction des cotisations sociales sur les bas salaires a pu jouer le rôle de contrepoids pendant longtemps, les spécialistes du domaine considèrent – assez logiquement - que cette politique ne tardera pas à trouver ses limites - vu l'ampleur des réductions de cotisations déjà accordées.

Invité jabial
Posté
D'une manière ou d'une autre, l'existence d'un "minimal wage" est, moralement, indéfendable, avec l'intervention d'une entité dans un contrat entre deux grandes personnes majeures et vaccinées.

Toute personne sérieuse sait qu'à moyen terme, SMIC = chomage des pauvres = exclusion = insécurité.

C'est donc pire qu'indéfendable, c'est un véritable crime.

Invité Arn0
Posté
3) des empiristes, qui pretendent travailler sans modele et concluent d'apres leurs statistiques a un marche du travail monosponique.

-> trop de parametres entrent en jeu, on ne peut pas prendre une approche statistique ou empirique en economie, il faut analyser le mecanisme des rapports humains qui repose avant tout sur la raison et pas sur un modele macroeconomique simpliste

Je suis sceptique quand à cette affirmation trop générale qui n'est qu'une pétition de principe des autrichiens. En gros : si des faits semblent nous contredire c'est qu'ils sont forcement non pertinents.
Posté
Je suis sceptique quand à cette affirmation trop générale qui n'est qu'une pétition de principe des autrichiens. En gros : si des faits semblent nous contredire c'est qu'ils sont forcement non pertinents.

C'est vrai que c'est un peu la petition de principe de l'ecole Autrichienne… le probleme quand on discute de statistiques avec quelqu'un c'est que si on ne dispose pas des chiffres, on ne peut pas refuter facilement l'analyse… il y a un acte de foi qui consiste a donner a la personne en face le benefice du doute sur le biais de son etude… il faudrait un effort immense pour refuter l'ensemble des etudes statistiques…

De maniere generale une etude sur un parametre de societe doit se faire toutes choses egales… ce n'est jamais possible, les agents sont soumis a une incertitude politique, des "experiences" macroeconomique existent mais elle ne touchent en general qu'un ou deux groupes de personne - la statistique est faite au sein du groupe alors qu'elle devrait etre faite sur de nombreuses experiences etc etc.

Si les statistiques peuvent nous apprendre une chose, c'est que le liberalisme et le capitalisme conduisent a des societes plus prosperes… il n'y a qu'a comparer les pays.

Posté
C'est vrai que c'est un peu la petition de principe de l'ecole Autrichienne… le probleme quand on discute de statistiques avec quelqu'un c'est que si on ne dispose pas des chiffres, on ne peut pas refuter facilement l'analyse… il y a un acte de foi qui consiste a donner a la personne en face le benefice du doute sur le biais de son etude… il faudrait un effort immense pour refuter l'ensemble des etudes statistiques…

De maniere generale une etude sur un parametre de societe doit se faire toutes choses egales… ce n'est jamais possible, les agents sont soumis a une incertitude politique, des "experiences" macroeconomique existent mais elle ne touchent en general qu'un ou deux groupes de personne - la statistique est faite au sein du groupe alors qu'elle devrait etre faite sur de nombreuses experiences etc etc.

Si les statistiques peuvent nous apprendre une chose, c'est que le liberalisme et le capitalisme conduisent a des societes plus prosperes… il n'y a qu'a comparer les pays.

en matière d'économie du travail il y a de plus en plus d'études basées sur des expériences (naturelles ou provoquées) qui permettent d'assurer le toutes choses égales par ailleurs, évidemment toutes les études économétriques en général ont cette objectif mais il est en pratique difficile de controler toutes les variables.

pour la position de l'école autrichienne, j'aimerais bien revoir les textes, je me demande si ça n'était pas en partie motivé par la façon dont était faite l'économétrie keynésienne à l'époque?

Posté

Eh beh, ça va projetter encore plus certains travailleurs dans la clandestinité, et peut-être détruire des emplois qui jusqu'alors étaient rémunérés en dessous de ce nouveau salaire minimum… Vivement que les Républicains retrouvent leurs vrais valeurs!

Posté
Monosponique? Qué?

Il aura voulu écrire "monopsonique".

Le monopsone est l'inverse du monopole. Plusieurs offreurs, un seul demandeur.

Exemple de marché monopsonique… euh… des entreprises qui fabriquent un appareil de contrôle qui sert aux centrales nucléaires: elles ne peuvent avoir qu'un seul client, EDF. Je schématise.

Posté
en matière d'économie du travail il y a de plus en plus d'études basées sur des expériences (naturelles ou provoquées) qui permettent d'assurer le toutes choses égales par ailleurs, évidemment toutes les études économétriques en général ont cette objectif mais il est en pratique difficile de controler toutes les variables.

pour la position de l'école autrichienne, j'aimerais bien revoir les textes, je me demande si ça n'était pas en partie motivé par la façon dont était faite l'économétrie keynésienne à l'époque?

je ne vois qu'une seule manière de faire des expériences sociale selon la méthode des sciences de la nature. faire n expériences, avec des humains dans un contexte controlé, càd dans une cage, et en vidant la mémoire des individus à la fin de chaque expérience. Parce qu'il semble qu'un être humain apprend de la connaissance lorsqu'il a une expérience, ce qui ne semble pas être le cas de l'électron. Pour assurer le "toutes choses égales par ailleurs" nécessaire à l'empirisme, il faut donc arriver à supprimer remettre le niveau de connaissance des individus dans l'expérience. Autant mettre des gens en cage, c'est facile à faire. Autant leur remettre la mémore dans l'état dans laquelle elle était avant l'éxpérience, on a plus de mal.

Pour dire que l'empirisme en science sociale, il me semble que c'est une escroquerie, puisque que l'on ne peut garantir le "toutes choses égales par ailleurs".

Mises : Epistemological Problems of Economics

http://www.mises.org/epofe/c1p1sec5.asp

Rothbard : Praxeology: The Methodology of Austrian Economics

http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard38.html

Posté
je ne vois qu'une seule manière de faire des expériences sociale selon la méthode des sciences de la nature. faire n expériences, avec des humains dans un contexte controlé, càd dans une cage, et en vidant la mémoire des individus à la fin de chaque expérience. Parce qu'il semble qu'un être humain apprend de la connaissance lorsqu'il a une expérience, ce qui ne semble pas être le cas de l'électron. Pour assurer le "toutes choses égales par ailleurs" nécessaire à l'empirisme, il faut donc arriver à supprimer remettre le niveau de connaissance des individus dans l'expérience. Autant mettre des gens en cage, c'est facile à faire. Autant leur remettre la mémore dans l'état dans laquelle elle était avant l'éxpérience, on a plus de mal.

Pour dire que l'empirisme en science sociale, il me semble que c'est une escroquerie, puisque que l'on ne peut garantir le "toutes choses égales par ailleurs".

Mises : Epistemological Problems of Economics

http://www.mises.org/epofe/c1p1sec5.asp

Rothbard : Praxeology: The Methodology of Austrian Economics

http://www.lewrockwell.com/rothbard/rothbard38.html

pour les politiques de l'emploi qui sont discutées ici, sur un échantillon quelconque de chomeurs tu tires de façon aléatoire deux sous échantillons, si tu appliques une politique que tu souhaites étudier à un de ces échantillons seulement, cela te permet d'isoler l'effet de la politique, tu n'es pas d'accord?

ce type d'expérience est aujourd'hui assez courant dans différents domaines, parfois c'est l'économiste qui la construit, parfois c'est la "nature". Ca ne devait pas vraiment exister du temps de Mises, quelle pourrait être son opinion là dessus?

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...