Nick de Cusa Posté 23 août 2006 Signaler Posté 23 août 2006 Une proposition consistant à identifier et à viser les intérêts économiques des membres de la clique au pouvoir. Je ne sais pas si ça pourrait marcher, mais l'alternative est de laisser faire la pire atrocité du XXIe siècle (vous me direz, il est encore jeune). Crisis Group au sujet du Darfour A part ça, à quoi attribuez vous le fait qu'on s'y intéresse si peu?
melodius Posté 23 août 2006 Signaler Posté 23 août 2006 Parce que le Soudan n'a aucune espèce d'intérêt politique/économique pour les pays francophones ? La presse anglo-saxonne par contre en parle assez souvent.
Alexis Posté 23 août 2006 Signaler Posté 23 août 2006 La diplomatie française n'a jamais été très orientée vers la défense des droits de l'homme…
Domi Posté 23 août 2006 Signaler Posté 23 août 2006 Dans cette affaire, la presse anglo-saxonne est accusée de simplifier le problème en le présentant artificiellement comme un génocide raciste (des arabes tuent des noirs) alors qu'il s'agirait de tensions entre communautés. Les intérêts américains dans la région seraient derrière cette présentation biaisée des faits. Cette accusation viens du réseau "voltaire" par exemple. S'il est vrai que la présentation des faits par les anglo-saxon manque de nuance, il reste qu'une population sans défense est victime de la politique délibérée d'un Etat. Du moins le crois-je.
h16 Posté 23 août 2006 Signaler Posté 23 août 2006 Dans cette affaire, la presse anglo-saxonne est accusée de simplifier le problème en le présentant artificiellement comme un génocide raciste (des arabes tuent des noirs) alors qu'il s'agirait de tensions entre communautés.Les intérêts américains dans la région seraient derrière cette présentation biaisée des faits. Cette accusation viens du réseau "voltaire" par exemple. S'il est vrai que la présentation des faits par les anglo-saxon manque de nuance, il reste qu'une population sans défense est victime de la politique délibérée d'un Etat. Du moins le crois-je. Hem. Question "nuance", le réseau Voltaire n'est pas totalement une référence, ce me semble…
Harald Posté 24 août 2006 Signaler Posté 24 août 2006 Hem. Question "nuance", le réseau Voltaire n'est pas totalement une référence, ce me semble… C'est le moins que l'on puisse dire.
Invité jabial Posté 4 septembre 2006 Signaler Posté 4 septembre 2006 Update : Le Darfour, Verdun de la guerre de l’énergiePar la voix du gouverneur du Nord Darfour, le gouvernement de Khartoum a rejeté la résolution 1706 décidant du déploiement des forces de l’ONU au Darfour. Soutenue par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la résolution a été votée le 31 août par douze membres du Conseil de sécurité sur quinze. La Russie, la Chine et le Qatar se sont abstenus. Omar el-Bachir, président du Soudan, avait affirmé qu’il s’opposerait, au besoin par les armes, à toute ingérence des casques bleus au Darfour. Le traité de paix signé en mai à Abuja entre le gouvernement d’Omar el-Bachir et la faction majoritaire de l’Armée de libération du Soudan (ALS ou MLS) n’a jamais mis fin aux combats dans cette région pétrolière de l’Ouest du pays. Ces combats, d’une rare atrocité, étaient menés conjointement par des milices Janjawid, appuyées par les forces gouvernementales équipées de matériel russe, provenant entre autres de Pologne ou de Belarus. Les principales victimes de ces combats ont été les populations civiles, prises directement pour cibles par des hélicoptères et par des troupes au sol appuyées par des engins blindés. Après que la majorité des villages a été détruite, les forces gouvernementales ont attaqué des camps de réfugié jusqu’au Tchad. Depuis 2003, et malgré un cessez-le-feu signé en 2004, la guerre du Darfour a provoqué entre 180 000 et 300 000 tués, et provoqué au moins 2,4 millions de déplacés. Les troupes de l’ALS poursuivent leur combat contre les factions minoritaires non signataires de l’accord. Elles sont appuyées par les forces gouvernementales et les forces de l’Union africaine. Les milices Janjawid sont soupçonnées d’y participer également. Les massacres à grande échelle, les déplacements de population, les viols et les pillages se poursuivent. Les ONG présentes sur le terrain sont contraintes de se replier. La mort d’un chauffeur de la Croix-Rouge porte à douze le nombre de victimes des ONG depuis quelques mois. Empêchées d’intervenir, les ONG sont contraintes de se replier et de laisser derrière elles des populations privées de tout, abri, nourriture, eau. Le gouvernement propose un plan dans lequel ces forces sont présentées comme " forces de paix ". L’ONU lance depuis plusieurs mois des avertissements sur la dégradation de la situation au Darfour. Après plusieurs appels en ce sens, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, avait exhorté lundi les membres du Conseil de sécurité à une action politique " immédiate " pour éviter une " catastrophe humanitaire sans précédent " et " des pertes massives en vies humaines " dans la région du Darfour. L’ONU impuissant La mission de l’ONU au Soudan, la MINUS, dispose actuellement de 9000 soldats implantés au Sud Soudan en vue de la mise en œuvre des accords de paix passés le 9 janvier 2005 entre le gouvernement du Soudan et l’Armée populaire de libération du Soudan. Son élargissement devait porter ses effectifs militaires à 17 300, englobant et encadrant les 7000 hommes des forces de la Mission africaine au Soudan (MUAS) présents au Darfour. L’Union africaine ne pourra soutenir financièrement cette intervention au-delà de la fin de ce mois de septembre. Il semble d’ores et déjà que le contrôle de ces forces soit passé sous le contrôle de Khartoum. La résolution 1706 prévoit également le déploiement de 3300 civils constituant 16 unités chargées de la police. La détermination d’el-Bachir à empêcher l’envoi de la MINUS au Darfour, y compris par les armes, a conduit le Conseil de sécurité à intégrer dans le texte de la résolution une mention faisant état de la nécessité d’un accord préalable du gouvernement soudanais. Ce déploiement restera replié sur l’étagère des bonnes intentions. Les enjeux Le massacre des populations civiles au Soudan a commencé dans le Sud du pays lorsque les élites arrivées au pouvoir lors de l’accession du pays à l’indépendance ont résolu de s’emparer des riches terres du Sud pour leur propre compte. Elles ont créé d’immenses domaines fonciers aux dépens des tribus qui les occupaient afin de transformer une économie de subsistance en agriculture de négoce. Les Etats-Unis avaient procédé de façon similaire avec les tribus indiennes. La paix signée en 1983 a coïncidé avec la découverte de pétrole par le groupe Chevron. Il s’en est suivi la prise de pouvoir par el-Bachir et la reprise des exterminations. Peu vendable à l’opinion publique, la guerre génocidaire au Sud Soudan a été présentée sous l’emballage plus commode de conflits inter-ethniques ou religieux. Pendant que les compagnies occidentales se déchiraient par populations soudanaises interposées, les Chinois ont investi dans la construction d’un oléoduc, entre la région de production et Port-Soudan, emportant l’adhésion sans faille du gouvernement de Khartoum. Les accords de paix de 2005 entérinent la présence chinoise au Soudan. La terre du Darfour est pauvre, désertique sur une partie de son territoire. Les massacres du Darfour semblent n’avoir pour but que de priver les milices rebelles de combattants et de bases arrière. La première application dans l’ère moderne à grande échelle d’une tactique d’anéantissement des forces ennemies s’est déroulée à Verdun. En Algérie, puis au Viêt-Nam, elle s’est étendue à la destruction ponctuelle de villages et de leurs populations civiles. Le Darfour subit un paroxysme dans cet anéantissement de civils, au même titre que Verdun avait représenté le paroxysme dans l’anéantissement des bataillons de soldats. Le vote du Conseil de sécurité révèle les véritables protagonistes de la guerre du Darfour. D’un côté, les compagnies pétrolières anglo-saxonnes tentent, par ONU interposé, de soustraire le Darfour au pouvoir de Khartoum et à l’influence chinoise. De l’autre, l’alliance sino-russe pousse ses pions pour conserver ses acquis sur le terrain. Le Qatar, qui a récemment manifesté son allégeance en achetant du matériel militaire chinois, s’est lié à cette alliance. Du Tchad à la corne de l’Afrique, le sous-sol promet d’importantes réserves encore inexploitées de pétrole, de gaz naturel, d’uranium, d’or, de cuivre et de bien d’autres matières premières. La Somalie, l’Ethiopie et l’Erythrée sont déjà invitées à s’entre-tuer pour garantir aux pays occidentaux le contrôle de ces richesses et, à travers elle, de l’économie des pays émergents. Renaud Delaporte Pour approfondir : http://web.amnesty.org/report2005/sdn-summary-fra
Nick de Cusa Posté 21 septembre 2006 Auteur Signaler Posté 21 septembre 2006 Au moins, Wole Soyinka, prix Nobel de litérature, ancien prisonnier politique, voix de la rectitude et de la paix au Nigeria, n'est plus de ceux qui se taisent sur ce sujet: Soyinka Lashes Arab League Over Darfur Business Day (Johannesburg) NEWS September 20, 2006 Posted to the web September 20, 2006 By Jonathan Katzenellenbogen Johannesburg NOBEL prize winning author Wole Soyinka accuses the Arab League of "studied indifference" to the situation in Darfur, Sudan, in a speech to be delivered in Paris today. In a text prepared for delivery he says the world community has not acted with enough speed and will to prevent atrocities in Darfur. In the emotional text, he questions why the United Nations (UN) has been able to do nothing in Darfur when it reacted "with speed" to bring about a cease-fire in Lebanon. Soyinka will make the remarks in an address to the 50th anniversary of the First Congress of Black Writers and Artists. The speech says "it is depressing to observe the studied indifference of the Arab family to the criminality of one of its members, a nation historically placed as a cultural bridge between two races". "The Arab family," says Soyinka, "has steadfastly refused to call Sudan to order, indeed placed obstacles in the way of sanctions." The writer says the Jajaweed, the militia accused of waging campaigns of ethnic cleansing in the Darfur region, are the "arrowhead of a state policy of ethnic cleansing," who have a "naked language of racial incitement" with "claims of race superiority, complemented by the language of contempt and disdain for the indigenous African". Soyinka says should the African Union's (AU's) peacekeeping mission in Darfur depart, it would be "preparing to abandon the peoples of Darfur, leaving them to the mercy of murdering, raping and burning gospellers of race doctrine". His speech comes on the eve of a meeting in New York of the AU's Peace and Security Council, which could pave the way for the AU's observer mandate in Sudan to be extended. It may also provide for assistance for the force from the UN. Sudan has resisted the conversion of the mission into a UN one, and China and Russia, which have veto rights, have refused to consider more effective action in the Sudan. Soyinka also points to the ineffectiveness of the UN in the face of the crisis. "When a deviant branch of that family of nations flouts, indeed revels in the abandonment of, the most basic norms of human decency, is there really justification in evoking the excuse that protocol requires the permission of that same arrogant and defiant entity?" If the UN were to enter into Sudan, it would require the permission of the government in Khartoum. Soyinka goes on to say that those who did not stand up against Khartoum would be stigmatised as collaborators.
Invité jabial Posté 21 septembre 2006 Signaler Posté 21 septembre 2006 Bah c'est pas compliqué : au Liban les agresseurs étaient occidentaux.
Nick de Cusa Posté 10 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 10 octobre 2006 C'est peut-être l'intervention de Soyinka qui aura poussé Obasanjo à réagir: non, ce n'est pas acceptable de laisser faire un génocide, même si ce sont des Africains qu'on tue. Olusegun Obasanjo dénonce un "génocide" qui se "développe" au Darfour AFP 10.10.06 | 13h57 Le président nigérian Olusegun Obasanjo a affirmé mardi qu'un "génocide" était en train de "se développer" au Darfour, insistant sur la nécessité du déploiement d'une force de paix des Nations unies dans cette région de l'ouest du Soudan en proie à la guerre civile depuis 2003. "Ce n'est ni dans l'intérêt du Darfour, ni dans l'intérêt de l'Afrique ou du monde, de rester là à voir se développer un génocide au Darfour", a déclaré M. Obasanjo en visite au siège de l'Union africaine (UA), à Addis Abeba. "Je voudrais louer les efforts de nos partenaires pour leurs efforts acharnés afin d'aider l'Amis (mission de paix de l'UA au Darfour), jusqu'à la transition - avec le soutien du Soudan - menant à une force des Nations unies qui garderait son caractère africain", a-t-il ajouté lors d'un discours prononcé devant des diplomates africains et occidentaux. Le Conseil de sécurité avait décidé fin août d'envoyer une force de l'ONU d'environ 17.000 soldats et 3.000 policiers au Darfour pour prendre la relève de l'Amis, mal équipée et sous-financée. Mais ce projet se heurte à l'opposition farouche du président soudanais Omar el-Béchir, qui assimile ce scénario à une tentative occidentale de recoloniser le Soudan. M. Obasanjo a par ailleurs appelé mardi la communauté internationale à "rester concentrée pour encourager ceux qui n'ont pas signé l'accord de paix du Darfour à le faire et pour s'assurer qu'il est appliqué". Ce texte, moribond de fait, a été signé le 5 mai par le gouvernement soudanais et la faction majoritaire de l'un des groupes rebelles, le Mouvement de libération du Soudan (SLM). Les combats au Darfour opposent des rebelles aux troupes gouvernementales appuyées par des milices arabes, les djandjawids, accusées d'être responsables d'exactions - meurtres, viols et pillages - contre les cultivateurs sédentaires d'origine africaine. La guerre civile et ses conséquences humanitaires ont fait au moins 200.000 morts depuis février 2003.
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