Aller au contenu

Terrorisme : Peut-on En Quantifier Le Coût économique Et Humain ? (et Celui De La Pollution Ou De La Bêtise Politique ?)


Messages recommandés

Posté

Terrorisme : Peut-on en quantifier le coût économique et humain ? (Et celui de la pollution ou de la bêtise politique ?)

11 septembre : Déjà cinq années de Twin Towers et de prétendue « guerre des civilisations » assénée par les penseurs officiels. Déjà cinq années de vidéos exquises du présentateur TV Oussama Bin Ladin, dont les studios secrets - pas pour tout le monde - ne sont qu'une créature des grands médias occidentaux, eux-mêmes dépendance systémique des autres grands pouvoirs économiques et politiques.

Anniversaire oblige, Pierre-Yves Geoffard, chercheur au CNRS, livre aujourd'hui sa rubrique « Economiques » au journal « Libération » (11 septembre 2006, page 37). Suite à une étude de l'Université de Zurich, voici sa question du jour : Peut-on quantifier le coût économique et humain du terrorisme ?

Tentative de réponse scientifique en 4 chapitres :

I - Superficie totale des bureaux disponibles à Manhattan après les attentats du WTC : « n'a diminué « que » de 4% ».

II - Impacts économiques suite à la modification des comportements (par ex. touristiques) et aux mesures de sécurité: évalués à une fourchette entre 40 et 90 milliards de dollars, soit seulement « 0,6% du PIB américain. » (A mon avis, les coûts globaux des équipements et précautions sécuritaires sont largement sous-évalués.)

III - Dissuasion des investissements, découragement de l'épargne et « au final » de la croissance : non calculable. A l'impossible, nul économiste n'est tenu !

IV - Reste un dernier aspect très intéressant : le coût humain du terrorisme en terme de souffrances et d'angoisses, de peur diffuse.

Peut-on le transcrire en « valeur marchande », en « coûts monétaires » ? On n'est plus loin des fameux "droits à polluer". La méthode proposée est originale : Vous partez des mesures de « bien être » idéal, et vous défalquez. C'est aussi simple que cela.

Explication : « Le développement récent des mesures directes de bien-être, à travers des questions où chaque personne interrogée situe son propre «bonheur» sur une échelle (par exemple de 1 à 5), permet, en comparant cette mesure du bien-être moyen dans les périodes de faible et de vive activité terroriste, d'évaluer la perte de bonheur imputable au risque d'attentats. On peut par ailleurs estimer le revenu supplémentaire dont les personnes interrogées devraient disposer pour compenser cette perte de bonheur ; cette mesure donne alors une idée d'un «équivalent monétaire» du risque terroriste. » (Le chiffrage final n'est pas fourni avec cette tribune économique dans « Libération », mais il serait considérable, selon Pierre-Yves Geoffard. Je voulais d'ailleurs en parler tout de suite à Monsieur de La Palice.)

D'accord, mais il faut déjà supposer des périodes de « faible activité terroriste » qui serviraient d'étalon économique, une sorte d' « Etat de nature » en quelque sorte, de stade primitif peu ou prou rousseauïste, de société « pré-terroriste ». Il faudra la reconstituer in-vivo en laboratoire ? Autant dire que cette tentative économétrique risque fort de tourner au scientisme ou au délire idéologique.

Une réflexion personnelle : A ce compte là, on devrait pouvoir mesurer économiquement :

1 - Les souffrances dues à la pollution et à la mise à mort méthodique des écosystèmes. (Suffirait de comparer les indices actuels de bonheur avec des périodes idéales, mais hypothétiques, de non-pollution ???)

2 - Les terribles angoisses, frustrations, pertes d'espoir et de dignité, perte de sens, dues aux insondables bêtises, égoïsmes et irresponsabilités de nos classes démocratiques professionnalisées, de l'extrême-droite à l'extrême-gauche. (Il suffirait pour cela d'imaginer un monde doté idéalement d'une classe politique responsable, ou d'une démocratie en acte, et de mesurer la différence en terme de bien-être. Exercice facile pour un économiste imaginatif !)

Luc Douillard

on ze webblog : http://lucky.blog.lemonde.fr

Posté

Il est intéressant de constater que le monde occidental a besoin d'ennemis, une forme de motivation. Ce point est évident et je ne le développerai pas.

En revanche nombre d'études montrent qu'en période de «bien-être» la consommation baisse.

Posté

Je rappelle qu'à l'époque bénie des Trente Glorieuses dont on nous rabat les oreilles, les Français avaient un sentiment de recul de pouvoir d'achat et de dégradation de leur niveau de vie.

Posté
Je rappelle qu'à l'époque bénie des Trente Glorieuses dont on nous rabat les oreilles, les Français avaient un sentiment de recul de pouvoir d'achat et de dégradation de leur niveau de vie.

La question m'intéresse beaucoup. Vous avez des sources ?

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...