WALDGANGER Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Rocou a dit : Mais si le "monopole" en question est capable de baisser ses prix pour contrer l'entrée d'un nouveau concurrent, c'est qu'il pratiquait des prix trop élevés tout à fait Citation et que par conséquent il existe déjà une concurrence. là je ne suis plus le raisonnement? Citation S'il accepte de perdre de l'argent pour tenter de contrer l'entrée d'un nouveau concurrent, pourquoi ce dernier ne pourrait pas en faire autant?Dans mon métier j'ai déjà été confronté à ce genre de tactique de la part de gros groupes dont le but est de planter des drapeaux et ainsi d'éradiquer la concurrence. Cela fonctionne à court terme, ensuite ils doivent payent les pots cassés de leur politique: trésorerie exsangue, investissements en berne, etc. je ne parlais pas de ça. Je crois que tu parles de prédation, effectivement je n'y crois pas trop moi même à la prédation (bien qu'on l'observe parfois, donc disons qu'il faille des conditions de marché particulières), pour les raisons que tu exposes notamment, et pour d'autres. Mais dans mon cas la baisse de prix de l'ancien monopole n'a pas pour but cette éviction du concurrent, c'est une baisse de prix qui est normale en concurrence, le problème étant que la baisse de prix peut entrainer des pertes, ce qui va se passer c'est que le concurrent ne va pas rentrer sur le marché. je sens que je suis brouillon là j'espère que je suis assez clair quand même
WALDGANGER Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Roniberal a dit : http://www.institutmolinari.org/pubs/note200411fr.pdfPuisqu'on parle de concurrence, je vais troller un peu en signalant le tout dernier article de Xavier Méra sur les ententes. Lumineux. http://www.institutmolinari.org/editos/20060914.htm ce sont des bons papiers très clairs, à part qu'il me semble que la notion de barriere à l'entrée qui est décrite n'est pas celle utilisée par les économistes néo-classiques. Je crois que cette question est centrale, si il n'y a pas de barrieres la prédation, la collusion, les fusions ne doivent pas être controlées. Il faudra que je creuse la question.
Calembredaine Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 WALDGANGER a dit : là je ne suis plus le raisonnement? Et bien nous avons convenu qu'un monopole dans un monde libre, ne peut pérenniser sa situation monopolistique s'il pratique des prix trop élevés. Par conséquent, - soit il pratique des prix très bas et aucun concurrent ne peut s'installer mais dans ce cas, le monopole n'est pas néfaste, - soit ses marges sont plus confortables ce qui laisse de la place à la concurrence. Conclusion: quoiqu'il fasse, il ne peut empêcher la concurrence de s'installer sauf s'il offre ce qu'il y a de mieux.
Roniberal Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 WALDGANGER a dit : il me semble que la notion de barriere à l'entrée qui est décrite n'est pas celle utilisée par les économistes néo-classiques. Je l'avais pourtant étudié en cours sous cet angle-là. WALDGANGER a dit : si il n'y a pas de barrieres la prédation, la collusion, les fusions ne doivent pas être controlées. Le "si" est inutile en l'espèce: la "prédation" (qu'est-ce?), la "collusion" et les fusions ne doivent être contrôlées en aucun cas. Penser le contraire reviendrait à sous-entendre 1) que l'Etat est omniscient et capable de savoir ce qui est bon pour la concurrence 2) que la liberté contractuelle puisse être violée au nom de "fantaisies concurrentielles".
WALDGANGER Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Rocou a dit : Et bien nous avons convenu qu'un monopole dans un monde libre, ne peut pérenniser sa situation monopolistique s'il pratique des prix trop élevés.Par conséquent, - soit il pratique des prix très bas et aucun concurrent ne peut s'installer mais dans ce cas, le monopole n'est pas néfaste, - soit ses marges sont plus confortables ce qui laisse de la place à la concurrence. Conclusion: quoiqu'il fasse, il ne peut empêcher la concurrence de s'installer sauf s'il offre ce qu'il y a de mieux. le problème de votre raisonnement (et celui de la théorie des marchés contestables cité par l'institut Molinari) c'est que vous supposez que l'entreprise qui entre sur le marché détermine sa décision d'entrée selon le prix qu'elle observe. Si le prix est élevé, c'est que le monopole pratique des prix trop élevés, donc il y a de la place pour qu'une nouvelle firme fasse son beurre, donc elle entre sur le marché. Ce que je dis moi, c'est que la firme prend sa décision, non pas selon le prix qu'elle observe, mais selon le prix qu'elle anticipe suite à son entrée (donc un prix plus faible). Pour ce nouveau prix il est possible que l'entrée ne soit plus profitable; le raisonnement n'est pas le même pour la firme en place car elle a déja fait la dépense en coût fixe, elle ne les considère plus dans son analyse contrairement à la firme entrante. ps:les coûts fixes irrécupérables font justement partie des barrières à l'entrée des économistes
Roniberal Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 WALDGANGER a dit : Ce que je dis moi, c'est que la firme prend sa décision, non pas selon le prix qu'elle observe, mais selon le prix qu'elle anticipe suite à son entrée (donc un prix plus faible). Pour ce nouveau prix il est possible que l'entrée ne soit plus profitable; le raisonnement n'est pas le même pour la firme en place car elle a déja fait la dépense en coût fixe, elle ne les considère plus dans son analyse contrairement à la firme entrante. C'est TON raisonnement, il est possible qu'une entreprise réfléchisse ainsi mais rien ne dit que toutes penseront de cette manière. De toute façon, il est bien connu, que dans toute société, l'information est imparfaite et que le marché est une succession d'essais, d'erreurs et de corrections. Donc, certaines se casseront la gueule et d'autres survivront.
WALDGANGER Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Roniberal a dit : C'est TON raisonnement, il est possible qu'une entreprise réfléchisse ainsi mais rien ne dit que toutes penseront de cette manière. De toute façon, il est bien connu, que dans toute société, l'information est imparfaite et que le marché est une succession d'essais, d'erreurs et de corrections.Donc, certaines se casseront la gueule et d'autres survivront. c'est le seul raisonnement rationnel. Il est possible que certaines raisonneront différemment, ce serait cependant un erreur et elles la corrigeront. Pour la prédation (baisse du prix pour éliminer un concurrent), je ne suis pas très chaud pour la condamner, j'ai vu des choses assez délirantes venant de l'UE là dessus. La prédation c'est une baisse de prix qui n'est pas profitable pour l'entreprise, sauf si le concurrent est éliminé du marché. La commission se contente de vérifier que le prix ne cause pas des pertes (et oui les entreprises n'ont pas le droit de faire des pertes). Et donc elle a vérifié que france télécom ne faisait pas de perte sur un de ses marchés, effectivement le produit était rentable. Mais la commission a dit que au moment où le prix a été fixé, France Télécom ne pouvait pas savoir que son produit serait rentable, qu'il ne l'a été que grace à une baisse des coûts qui ne pouvait être anticipée. Donc France télécom a été condamné.
Roniberal Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 WALDGANGER a dit : Pour la prédation (baisse du prix pour éliminer un concurrent), je ne suis pas très chaud pour la condamner, j'ai vu des choses assez délirantes venant de l'UE là dessus.La prédation c'est une baisse de prix qui n'est pas profitable pour l'entreprise, sauf si le concurrent est éliminé du marché. La commission se contente de vérifier que le prix ne cause pas des pertes (et oui les entreprises n'ont pas le droit de faire des pertes). Et donc elle a vérifié que france télécom ne faisait pas de perte sur un de ses marchés, effectivement le produit était rentable. Mais la commission a dit que au moment où le prix a été fixé, France Télécom ne pouvait pas savoir que son produit serait rentable, qu'il ne l'a été que grace à une baisse des coûts qui ne pouvait être anticipée. Donc France télécom a été condamné. En fait, je sais ce que c'est (qui ne le sait pas vu qu'on nous a rabâché les oreilles avec ça concernant les prix prédateurs chinois?). Pour ton exemple, sur France Télécom, encore une fois, cela montre bien l'imbécilité du droit de la concurrence à la française qui permet aux autorités publiques de venir s'ingérer dans la gestion des entreprises. C'est un droit "néo-totalitaire" à l'origine des pires abus et violations des droits de propriété. Il est assez scandaleux de voir la Commission Européenne envoyer ses sbires fouiller les locaux d'une entreprise avec la bénédiction de la CJCE (et on nous dire après que "le pouvoir arrête le pouvoir" ).
WALDGANGER Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Roniberal a dit : En fait, je sais ce que c'est (qui ne le sait pas vu qu'on nous a rabâché les oreilles avec ça concernant les prix prédateurs chinois?).Pour ton exemple, sur France Télécom, encore une fois, cela montre bien l'imbécilité du droit de la concurrence à la française qui permet aux autorités publiques de venir s'ingérer dans la gestion des entreprises. C'est un droit "néo-totalitaire" à l'origine des pires abus et violations des droits de propriété. Il est assez scandaleux de voir la Commission Européenne envoyer ses sbires fouiller les locaux d'une entreprise avec la bénédiction de la CJCE (et on nous dire après que "le pouvoir arrête le pouvoir" ). ma philosophie n'est pas complètement formée sur le sujet. Mais il est vrai que si les économistes montrent que le droit de la concurrence peut améliorer le bien être des consommateurs, on peut aussi montrer en théorie que la planification est identique au marché…En pratique mieux vaut se méfier de l'état… ps:tu as fait quoi au fait comme études, si ça n'est pas indiscret?
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Roniberal a dit : En fait, je sais ce que c'est (qui ne le sait pas vu qu'on nous a rabâché les oreilles avec ça concernant les prix prédateurs chinois?).Pour ton exemple, sur France Télécom, encore une fois, cela montre bien l'imbécilité du droit de la concurrence à la française qui permet aux autorités publiques de venir s'ingérer dans la gestion des entreprises. C'est un droit "néo-totalitaire" à l'origine des pires abus et violations des droits de propriété. Il est assez scandaleux de voir la Commission Européenne envoyer ses sbires fouiller les locaux d'une entreprise avec la bénédiction de la CJCE (et on nous dire après que "le pouvoir arrête le pouvoir" ). …à l'européenne tu veux dire… PS : Les prix prédateurs chinois ? Je crois que le sujet du fil concerne la prédation entre entreprises pas la concurrence internationale liée au différentiel du coût de la main d'oeuvre de deux pays…
WALDGANGER Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : …à l'européenne tu veux dire…PS : Les prix prédateurs chinois ? Je crois que le sujet concerne la prédation entre entreprises pas la concurrence internationale liée au différentiel du coût de la main d'oeuvre de deux pays… je crois qu'ils parlaient de Dumping pour la chine, et c'est normalement il me semble un synonyme de prédation
Roniberal Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 WALDGANGER a dit : Mais il est vrai que si les économistes montrent que le droit de la concurrence peut améliorer le bien être des consommateurs Ils ne peuvent rien montrer et ce n'est pas leurs petits modèles mathématiques (je parle bien sûr de tous les économistes français à l'exception de nos Garello, Salin et consorts) qui parviendront à me convaincre. Et même s'il était prouvé que l'ingérence étatique permettait à la concurrence de jouer à plein (ce qui est bien sûr impossible), je ne cautionnerais pas un tel droit car il viole la propriété privée et la liberté contractuelle. De toute façon, les travaux de l'IEM et de l'ALEPS (que je te conseille de lire dans leur totalité) montrent bien que, même avec un raisonnement purement utilitariste, le droit de la concurrence est totalement inefficace et a déjà entraîné des catastrophes, non seulement pour la concurrence elle-même mais également pour les entreprises qui ont été affaiblies par les décisions de la funeste Commission Européenne. WALDGANGER a dit : En pratique mieux vaut se méfier de l'état… WALDGANGER a dit : tu as fait quoi au fait comme études, si ça n'est pas indiscret? A la base, j'ai un DEUG et une Licence de Droit avec une forte spécialisation en droit communautaire matériel (et oui, on fait tous des erreurs ). Puis, j'ai intégré Sciences-Po Aix-en-Provence en quatrième année (toujours en spécialité "Europe et International"). Cette année, j'ai suivi un double cursus Sciences-Po Aix-en-Provence/ Faculté d'Economie Appliquée.
Calembredaine Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 WALDGANGER a dit : ps:les coûts fixes irrécupérables font justement partie des barrières à l'entrée des économistes C'est sûr, le chômeur au QI de 50 ne pourra pas concurrencer Vivendi ou Suez. Cependant, ces barrières à l'entrée n'en sont pas vraiment car elles sont inclues dans le calculs des marges potentielles. Si vos calculs vous montrent que malgré l'investissement vous dégagez des marges, trouver les ressources nécessaires n'est pas un problème. Par la suite, ce n'est qu'un problème d'amortissement. (Et évidemment, l'Etat vient mettre son grain de sel en altérant l'amortissement réel de façon maximiser l'impôt mais bon, c'est un autre débat.)
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 WALDGANGER a dit : je crois qu'ils parlaient de Dumping pour la chine, et c'est normalement il me semble un synonyme de prédation Dans ce cas, il y a bien un rapport. En revanche, la prédation par les prix est un cas particulier de cette catégorie générale. Faut bien distinguer.
Roniberal Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : …à l'européenne tu veux dire… Ah? Je croyais que WALDGANGER parlait du Conseil de la Concurrence français (de toute façon, peu importe, ces deux droits ont la même inspiration néo-classique). océane sitbon a dit : PS : Les prix prédateurs chinois ? Je crois que le sujet du fil concerne la prédation entre entreprises pas la concurrence internationale liée au différentiel du coût de la main d'oeuvre de deux pays… On parlait de la définition de "prix prédateurs" et je disais juste, dans un petit aparté, qu'on en avait souvent entendu parler au moment des débats sur la Constitution européenne à propos de la Chine.
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Rocou a dit : C'est sûr, le chômeur au QI de 50 ne pourra pas concurrencer Vivendi ou Suez. Cependant, ces barrières à l'entrée n'en sont pas vraiment car elles sont inclues dans le calculs des marges potentielles. Si vos calculs vous montrent que malgré l'investissement vous dégagez des marges, trouver les ressources nécessaires n'est pas un problème. Par la suite, ce n'est qu'un problème d'amortissement. (Et évidemment, l'Etat vient mettre son grain de sel en altérant l'amortissement réel de façon maximiser l'impôt mais bon, c'est un autre débat.) Je ne comprend pas tout à cette démonstration. Mais, ne pas considérer les coûts fixes irrécurables comme des barrières à l'entrée est une erreur (est-ce bien cela que vous défendez ?). Roniberal a dit : On parlait de la définition de "prix prédateurs" et je disais juste, dans un petit aparté, qu'on en avait souvent entendu parler au moment des débats sur la Constitution européenne à propos de la Chine. J'avais donc bien compris et je réitère : les prix prédateurs d'une entreprise sont le fruit d'une stratégie volontaire pour faire le vide autour d'elle, en acceptant des pertes pendant un certains temps. Le problème des prix chinois (hormis la question du dumping) n'est pas de la même nature : il s'agit d'une simple concurrence entre deux pays qui n'ont pas (et ne peuvent pas avoir) les mêmes coûts salariaux. Mais, il s'agit d'un détail et mon intervention n'a pour but que de bien m'assurer que tu as compris le terme de "prix prédateurs".
Roniberal Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : Mais, il s'agit d'un détail et mon intervention n'a pour but que de bien m'assurer que tu as compris le terme de "prix prédateurs". Si mais pour l'Union Européenne et nos politocards (je reconnais que je choisis un mauvais exemple), la Chine pratique aussi des prix prédateurs, le but des entreprises chinoises étant de "vider" la concurrence des firmes européennes. Enfin, bref, reconcentrons-nous sur le sujet. P.S.: c'est quoi des coûts "irrécurables"? Des coûts dont on ne peut pas guérir?
Calembredaine Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : Je ne comprend pas tout à cette démonstration. Mais, ne pas considérer les coûts fixes irrécurables comme des barrières à l'entrée est une erreur (est-ce bien cela que vous défendez ?). Je ne suis pas sûr de te suivre. Je considère que les coûts fixes non récupérables ne sont pas des barrières à l'entrée ou du moins elles sont loin d'être insurmontables. Le risque est plus grand mais cela implique des marges plus importantes.
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Roniberal a dit : P.S.: c'est quoi des coûts "irrécurables"? Des coûts dont on ne peut pas guérir? C'est exactement cela Des coûts qui seront à jamais perdu (même) si je décide de sortir du marché : et ça peut faire très mal. Pour simplifier, lorsque j'achète un immeuble pour y installer mon siège, je peux le revendre si je sors. Lorsque j'engage des campagnes de publicité il m'est difficile de "récupérer" mon investissement si je m'en vais.
Calembredaine Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : C'est exactement cela Des coûts qui seront à jamais perdu (même) si je décide de sortir du marché : et ça peut faire très mal. Pour simplifier, lorsque j'achète un immeuble pour y installer mon siège, je peux le revendre si je sors. Lorsque j'engage des campagnes de publicité il m'est difficile de "récupérer" mon investissement si je m'en vais. Ce qui est discutable. Si vous investissez en publicité, vous pouvez revendre votre nouvelle notoriété. De même on parle de coûts irrécupérables quand on investit par exemple dans du matériel dédié à une seule tâche et que le marché de l'occasion est très peu fournit du fait de l'activité très pointue. Il n'en reste pas moins que du fait justement de ce marché de l'occasion peu fourni, la moindre offre prend une valeur considérable.
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Rocou a dit : Je ne suis pas sûr de te suivre. Je considère que les coûts fixes non récupérables ne sont pas des barrières à l'entrée ou du moins elles sont loin d'être insurmontables. Le risque est plus grand mais cela implique des marges plus importantes. Quelque soit l'analyse que tu défendes au sujet la politique de la concurrence, le terme économique de "barrière à l'entrée" existe de façon indépendante. Lorsque je rentre sur le marché du service à domicile les investissements initiaux sont quasi nuls et les coûts irrécupérables sont très faibles. Si je veux lancer une compagnie aérienne les barrières à l'entrée sont bien plus élevées (et cela n'a pour le moment rien de normatif). La question est ensuite de savoir si cette considération objective doit servir de point de départ pour une intervention étatique (en baissant artificiellement les barrières à l'entrée par exemple). Autre question : une entreprise déjà implantée peut-elle monter les barrières à l'entrée pour se protéger de l'arrivée d'autres concurrents (c'est en partie la question des prix prédateurs) ?
Roniberal Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : La question est ensuite de savoir si cette considération objective doit servir de point de départ pour une intervention étatique (en baissant artificiellement les barrières à l'entrée par exemple). Si Rothbard, ta référence, t'entendait.
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Roniberal a dit : Si mais pour l'Union Européenne et nos politocards (je reconnais que je choisis un mauvais exemple), la Chine pratique aussi des prix prédateurs, le but des entreprises chinoises étant de "vider" la concurrence des firmes européennes.Enfin, bref, reconcentrons-nous sur le sujet. Pour en finir avec cela : je ne suis pas sûre que les entreprises chinoises aient réellement besoin d'utiliser la stratégie extrêmement dangereuse des prix prédateurs pour éliminer les firmes européennes… Roniberal a dit : Si Rothbard, ta référence, t'entendait. …il serait fier que je prenne la peine de comprendre les arguments de mes adversaires pour mieux les détruire !!
Calembredaine Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : Quelque soit l'analyse que tu défendes au sujet la politique de la concurrence, le terme économique de "barrière à l'entrée" existe de façon indépendante. Lorsque je rentre sur le marché du service à domicile les investissements initiaux sont quasi nuls et les coûts irrécupérables sont très faibles. Si je veux lancer une compagnie aérienne les barrières à l'entrée sont bien plus élevées (et cela n'a pour le moment rien de normatif). Mais les marges infiniment plus importantes. océane sitbon a dit : une entreprise déjà implantée peut-elle monter les barrières à l'entrée pour se protéger de l'arrivée d'autres concurrents (c'est en partie la question des prix prédateurs) ? Dans un monde libre, la réponse est non.
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Rocou a dit : Mais les marges infiniment plus importantes. Évidemment, les pertes initiales et les marges de profits futurs sont souvent proportionnelles : la question n'est pas là. Il s'agit de savoir si les barrières à l'entrée ne sont pas trop élevées pour laisser le temps aux nouveaux entrants d'atteindre l'objectif initial. En d'autres termes, les barrières ne sont-elles pas disuasives (ou rendu ainsi par les entreprises en place) ? Rocou a dit : Dans un monde libre, la réponse est non. ??? Tu justifies l'intervention, là !!!
WALDGANGER Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : ??? Tu justifies l'intervention, là !!! je pense qu'il veut dire qu'elle ne peut pas au sens où elle n'en a pas la possibilité, pas au sens où elle ne doit pas en avoir le droit (ce qui était je crois ta question?)
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 WALDGANGER a dit : je pense qu'il veut dire qu'elle ne peut pas au sens où elle n'en a pas la possibilité, pas au sens où elle ne doit pas en avoir le droit (ce qui était je crois ta question?) J'ai un moment songé à cette interprétation (que j'ai tout de suite rejeté). Pourquoi n'en auraient-elles pas la possibilité ? Dans un monde libre, les entreprises sont libres de s'entendre pour baisser les prix, faire pression sur les fournisseurs, se partager le marché, etc…
vincponcet Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 Rocou a dit : Et bien nous avons convenu qu'un monopole dans un monde libre, ne peut pérenniser sa situation monopolistique s'il pratique des prix trop élevés.Par conséquent, - soit il pratique des prix très bas et aucun concurrent ne peut s'installer mais dans ce cas, le monopole n'est pas néfaste, - soit ses marges sont plus confortables ce qui laisse de la place à la concurrence. Conclusion: quoiqu'il fasse, il ne peut empêcher la concurrence de s'installer sauf s'il offre ce qu'il y a de mieux. ce n'est pas une question de marge. Tu peux avoir une entreprise en monopole de fait qui a une marge faible, mais avec un gaspillage énorme, voir même des pertes permanente si il s'agit d'une entreprise publique. Le potentiel entrant ne regarde pas la rentabilité de celui qui est en place, il regarde la marge qu'il pense pouvoir faire lorsqu'il sera sur le marché. Sa décision est indépendante de la marge de celui qui est en place.
océane sitbon Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 vincponcet a dit : ce n'est pas une question de marge. Tu peux avoir une entreprise en monopole de fait qui a une marge faible, mais avec un gaspillage énorme. Le potentiel entrant ne regarde pas la rentabilité de celui qui est en place, il regarde la marge qu'il pense pouvoir faire lorsqu'il sera sur le marché. Sa décision est indépendante de la marge de celui qui est en place. Tout-à-fait. Mais je pensais que Rocou avait également pris conscience de cette nuance.
Chitah Posté 14 septembre 2006 Signaler Posté 14 septembre 2006 océane sitbon a dit : J'avais donc bien compris et je réitère : les prix prédateurs d'une entreprise sont le fruit d'une stratégie volontaire pour faire le vide autour d'elle, en acceptant des pertes pendant un certains temps. Le problème des prix chinois (hormis la question du dumping) n'est pas de la même nature : il s'agit d'une simple concurrence entre deux pays qui n'ont pas (et ne peuvent pas avoir) les mêmes coûts salariaux.Mais, il s'agit d'un détail et mon intervention n'a pour but que de bien m'assurer que tu as compris le terme de "prix prédateurs". Et je dirais même plus, c'est UNE composante d'une stratégie volontaire, n'oublions pas qu'en face il existe quelquechose que l'on appele "client", et qu'un marché ça se segmente :lorsque l'on parle de machines à café, par exemple, parle-t-on de la machine bidon à 9€ en vente dans toutes les bonnes crèmeries, ou bien parle-t-on de la super cafetière programmable avec filtre en or (ça existe) et tutti quanti ? Tout cela pour dire que cette notion de "prix prédateurs" n'a de sens que dans l'imagination des hommes d'Etat et des technocrates, qui ne raisonnent qu'en terme de biens indifférenciés. Et que cela démontre en plus leur obsession de l'argent, de la thune. Enfin, sur les coûts salariaux, je conseille la lecture de Made In Monde, qui démontre que ceux-ci sont en général une composante peu importante du total de la valeur ajoutée (au sens économique du terme) d'une entreprise sur un bien donné. Mais c'est un autre sujet.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.