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L'etat De Grace


Taranne

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Une femme élue à la présidence de la république: ça pouvait donner quelque chose d'eventuellement intéressant… mais pas à la télévision française. J'ai beau être habitué au degré de cucuterie bien-pensante que peuvent atteindre nos productions télévisées, rien ne me préparait à ça. La présidente est jeune, de gauche, a un passé de militante associative (lycéens en colère, étudiants pour la paix, droit au logement) et décore son bureau de l'Elysée avec des photos de Gandhi et de Martin Luther King. Elle vit maritalement avec un professeur de golf qu'elle reçoit en catimini, car "elle ne veut pas donner sa vie privée en spectacle". Son ami et plus proche conseiller est gay. Ses projets? Revitaliser la mixité sociale, inscrire le droit au logement dans la constitution, etc. Hélas, son premier ministre (un homme, qui digère mal son éviction de la présidentielle) lui cherche des noises… Au début j'ai cru au second degré. Mais non. Les auteurs semblent on ne peut plus sérieux. Difficile, en tout cas, de prendre le feuilleton au sérieux.

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Moi je trouve ça drôle. Toutes les platitudes dans les discours sont tellement réalistes. En plus avec Christophe Barbier, on s'y croirait …

Toute ressemblance avec des anticicpations sur les faits réels serait complètement fortuite :icon_up:

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C'est quoi exactement, le scénario des spots publicitaires pour la candidature de Ségolène Royal ? :icon_up:

Je vois mal Hollande faire du golf, c'est un sport de riche, il les aime pas.

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Quand j'ai lu l'article dans le journal tout à l'heure j'étais déjà à peu près certain du résultat…

Issue du monde associatif, animée d'idées généreuses mais en marge du sérail politique, la présidente Grace va découvrir sous nos yeux la dureté des moeurs politiques.

L'actrice parlant de son rôle :

Sans cesse sous les yeux des projecteurs, elle s'en moque pourtant éperdument, elle est trop tournée vers les autres pour s'arrêter sur elle.
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L'actrice parlant de son rôle :

Ah, les yeux des projecteurs et les nez des caméras ! :icon_up:

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Incroyable le nombre de pervers masochistes qui s'imposent le visionnage de telles daubes.

Je n'ai regardé que le premier épisode, il y a des limites à la résistance humaine.

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Je n'ai regardé que le premier épisode, il y a des limites à la résistance humaine.

On admirera le courage. Rien que l'entrefilet de présentation sur le programme télé me donnait des pertes d'équilibre.

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Issue du monde associatif, animée d'idées généreuses mais en marge du sérail politique, la présidente Grace va découvrir sous nos yeux la dureté des moeurs politiques.

Elle a trouvé son mandat dans un kinder surprise ou quoi ?

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Elle a trouvé son mandat dans un kinder surprise ou quoi ?

Les enfants croient au Père Noël, les adultes votent.

P. Desproges.

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Enooooorme!

Il y a eu aussi: "les femmes votent pour le candidat le plus beau, les hommes pour le plus honnête".

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Cela étant, Martin Sheen était bien plus convaincant en politicien fanatique perdu par sa lâcheté (et loupant de ce fait la Maison-Blanche) dans l'excellent film de Cronenberg Dead Zone .

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Cela étant, Martin Sheen était bien plus convaincant en politicien fanatique perdu par sa lâcheté (et loupant de ce fait la Maison-Blanche) dans l'excellent film de Cronenberg Dead Zone .

L'aurais-tu revu vendredi dernier sur Arte? :icon_up:

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Elle a trouvé son mandat dans un kinder surprise ou quoi ?

Elle a crée la surprise au premier tour en battant le candidat de la gauche plurielle (son futur premier ministre)

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L'Etat d'une femme

SERIE TV. Un court feuilleton raconte la vie de la première présidente française. Ou quand la fiction TV s'invite, au moins un peu, dans la campagne électorale.

Nicolas Dufour

Vendredi 22 septembre 2006

Lorsqu'une femme accédera à la présidence de la République française, Michel Drucker fera toujours de la télévision. On l'apprend en découvrant L'Etat de Grace, mini-série que la TSR diffuse en primeur ce vendredi, quelques jours avant France 2. Ces six épisodes racontent la vie de Grace Bellanger (Anne Consigny), première résidente de l'Elysée.

En pleine campagne présidentielle française, cette fiction TV fait événement. Grace Bellanger préfigure-t-elle Ségolène Royal? Les auteurs ne donnent pas de date pour l'accession au pouvoir de leur héroïne. Mais en mentionnant Drucker - Grace refuse de participer à son émission «pour ne pas faire le guignol, comme les autres» -, on peut supposer qu'ils inscrivent leur fiction dans un futur proche. Voire: en considérant l'inusabilité de l'animateur, rien n'exclut que le sacre de Grace n'advienne qu'en 2026.

Le parallèle Grace - Ségolène reste inévitable. A la vision des deux premiers épisodes, il fait aussi long feu. Alors que la madone des sondages perd de son aura pour descendre dans l'arène politique et les calculs de parti, la Grace fictive, elle, reste un ange. Elle est hors parti: lors de l'élection, elle évince le candidat de gauche avant de s'imposer par 50,12%. Bardée de sa désarmante sincérité, elle s'oppose à son premier ministre, un mâle prétentieux ulcéré par «la baudruche».

Grace pourrait plutôt préfigurer la vie d'une femme présidente. La difficile féminisation de la fonction. Ainsi quand elle demande au secrétaire général de l'Elysée de l'appeler par son prénom. Surnommé «le p'tit Suisse» en raison de son absolue neutralité, le valet peine à se faire à cette féminine familiarité. Ou encore, lorsqu'en méditant un discours écrit par un conseiller, la nouvelle scribe de Grace lance: «Ce n'est pas un peu trop guerrier?» Ou quand, durant une séance des collaborateurs, le chef de service veut s'assurer qu'ils n'ont rien prévu pour un week-end qui s'annonce chargé, et que l'attachée de presse lance: «Une épilation du maillot. Pas grave, j'annulerai.»

Grace elle-même rechigne à se prêter au jeu médiatique du pouvoir, avant d'y céder en révélant son homme. Cette variation sur une présidence teintée de rose monte encore d'un cran lorsque la résidente de l'Elysée tombe enceinte.

L'Etat de Grace détaille ainsi tous les clichés attachés à la politique au féminin, une imagerie de douceur et de franchise que bien des authentiques politiciennes démentiront. La raison vient du fait qu'en réalité, il ne s'agit pas d'une série politique. Emmenée par le créateur Jean-Luc Gaget, la production présente ce feuilleton comme une comédie, pas une fiction politique.

La comparaison avec la (très) grande sœur A la Maison-Blanche (1999-2006) est éclairante. Alors que cette dernière a décortiqué l'entourage du président américain dans un bal visuel virevoltant et des dialogues à la mitraillette, en n'épargnant aucun détail de la machinerie politicienne, L'Etat de Grace se contente de l'intimité de ses personnages. De fait, ses créateurs sont sincères. La fonction politique n'est pas au cœur de leur projet. Les intentions, gentilles, de la présidente sont parsemées au cours de l'action, sans qu'elles ne la façonnent. Narrées à gros trait, les tribulations de Grace Bellanger sont celles de chaque femme ayant des responsabilités. On peut tout aussi bien l'imaginer en PDG d'une grande entreprise.

Le thème féminin mâtiné de politique est tout de même dans l'air, puisque, dans quelques semaines, M6 dévoilera Commander in chief, série américaine de 2005 dans laquelle une femme devient présidente des Etats-Unis. Dans le pilote, fort mauvais, on y découvre comment Mackenzie Allen (Geena Davis, moins glamour qu'Anne Consigny) déjoue les plans des congressistes machos, dont un Donald Sutherland déchaîné. Mal partie, la série n'a pas survécu à sa première saison.

Grace, Ségolène, voire Hillary Clinton: la confusion de la fiction et du réel semble pourtant à son comble. Pour boucler la boucle, les créateurs de Grace lui font soudain répondre au téléphone: «Allo? Hi, Hillary!»

L'Etat de Grace s'inscrit dans un courant qui proclame le renouveau des séries TV françaises. Détail amusant, ces six épisodes commencent par des images de Charles de Gaulle montrées dans un vieux poste de télé, alors que sa mère accouche de la future présidente. Comme si cette série du nouvel âge se ressourçait à l'époque de ORTF, à l'aune des dramatiques fondatrices. Elle conserve néanmoins quelques lourdeurs de l'écriture hexagonale actuelle. En particulier, des dialogues souvent creux, à côté desquels même le doublage français d'A la Maison-Blanche sonne plus juste.

La surprise vient plutôt de la légèreté du ton, emmenée par une musique allègre. En sus, les réalisateurs utilisent un procédé curieux, des apartés de quelques proches de Grace qui, face à la caméra, confessent leur adoration envers la présidente. Qui sait, si le public l'apprécie autant, France 2 pourrait commander une deuxième saison. Celle-ci serait alors diffusée après l'élection présidentielle. Ce sympathique feuilleton aura-t-il été de l'anticipation, ou de l'ironie?

L'Etat de Grace. Vendredi, TSR1, dès 20h50. En France dès le 27 septembre.

http://www.letemps.ch/template/societe.asp…&article=189862

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Elle conserve néanmoins quelques lourdeurs de l'écriture hexagonale actuelle. En particulier, des dialogues souvent creux, à côté desquels même le doublage français d'A la Maison-Blanche sonne plus juste.

Exactement ce que je me dis à chaque fois que je tombe sur une série française. Même les séries américaines doublées sont plus crédibles.

est-ce que quelqu'un peut expliquer ca ? Ce sont les scénaristes qui sont mauvais ? les acteurs ? QU'est-ce qui fait que ca sonne (tout le temps) complétement faux ?

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Exactement ce que je me dis à chaque fois que je tombe sur une série française. Même les séries américaines doublées sont plus crédibles.

est-ce que quelqu'un peut expliquer ca ? Ce sont les scénaristes qui sont mauvais ? les acteurs ? QU'est-ce qui fait que ca sonne (tout le temps) complétement faux ?

Il y a un peu de tout ce que tu dis. Les acteurs français - du moins ceux qui jouent à la télé - sont extrêmement mauvais, et les scénaristes ne sont pas des lances non plus. A leur décharge, ils sont tellement bridés par les chaînes et les maisons de production qu'ils ne pourraient pas sortir quelque chose de vraiment bon même s'ils le voulaient. Et puis il y a la prise de son qui, je trouve, donne aux dialogues un côté théâtral comme au bon temps de l'ORTF… En tout cas ce n'est pas une question de moyens. Les Britons ne sont pas plus riches que nous et ils font des séries formidables.

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Un autre truc qui me frappe dans les séries françaises, c'est qu'elles se ressemblent toutes. Si il n'y avait pas l'acteur principal, je serais incapable de faire un différence entre la fliquette rousse, le rebouteux et le prof de lycée. Mêmes plans, mêmes mieveries dans les dialogues, même sujets politiquement corrects usés jusqu'à la trame…

Il y a effectivement à mon avis une multiplicité de causes, je trouve que ces articles présentent des explications assez plausibles :

Mais pourquoi les séries françaises sont-elles si mauvaises ?

Autre cause de la médiocrité de la production française

Amha la cause la plus importante est le mépris du public.

Merci. bcp d'infos intéressantes.

En fait, j'ai vraiment l'impression qu'aux USA, on travaille en professionnels et qu'en France, finalement, on s'en contrefout et on fait n'importe quoi. Phénomène qui parcoure toute la sphère du spectacle. Même les pièces scolaires de fin d'année ont l'air d'être sympa alors que, chez nous, c'est bien parce qu'on a un gosse qu'on se doit d'y aller. :icon_up:

Tiens, au fait, est-ce que les anglo-saxons mettaient les acteurs de théatre à la fosse commune ?

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les series française ressemble à leyur publique, plattes, sans gout, une image de merde, chiantes et radoteuses.

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les series française ressemble à leyur publique, plattes, sans gout, une image de merde, chiantes et radoteuses.

Quantt à l'urer othgrograffe, elle ste dégeucu.

  • 2 weeks later...
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les series française ressemble à leyur publique, plattes, sans gout, une image de merde, chiantes et radoteuses.

Je verrais bien un remake français des 7 Samouraïs. Une sorte de version gauloise des 7 MercenairesLes 7 Fonctionnaires !

NB : en fait, c'est Mobius qui me l'a soufflé. Rendons à César ce qui est à César.

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Rendons à César ce qui est à César.

et à Dieu ce qui appartient à Dieu…

Ce n'est pas un proverbe sur l'attribution legitime à une personne mais plutot sur la part de choses contrairement à ce qu'on pense en general.

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Je verrais bien un remake français des 7 Samouraïs. Une sorte de version gauloise des 7 MercenairesLes 7 Fonctionnaires !

NB : en fait, c'est Mobius qui me l'a soufflé. Rendons à César ce qui est à César.

On peut déjà imaginer les personnages:

Antoine, 42 ans, professeur des écoles. Au début de sa carrière il y a une petite quinzaine d'années, Antoine a inventé une méthode éducative révolutionnaire, reposant sur la disparition de l'écrit, la suppression des contraintes et la réduction permanente des inégalités par les échanges culturels à parfaite égalité entre les élèves. L'Education Nationale ne l'a pas suivi et l'a obligé à animer des cours d'informatique sponsorisés par la société Goupil. Dégoûté par l'irruption du marché à l'école, il a préféré échouer dans la ZEP de Belleuil, une commune de la couronne parisienne. Ayant des difficultés à se faire respecter dans sa classe par les jeunes de Belleuil, il traîne sa dépression chronique en compagnie de Séverine, une mère célibataire de 37 ans qui essaie d'apprivoiser cet écorché vif.

Josiane, 28 ans, assistance sociale. Josiane est en prise directe avec les inégalités sociales et la misère. Employée par le service d'action sociale de la mairie de Belleuil, elle passe son temps à dégoter des moyens afin de distribuer de maigres subsides aux familles dans le besoin. Par exemple, sa débrouillardise lui a permis de négocier un accord avec un coopérative de distribution de produits électroniques, qui équipe en appareils électro-ménagers les familles nécessiteuses de la zone HLM de Belleuil. Josiane critique souvent le maire de Belleuil, Maurice Dimstein, un homme d'affaires doublé d'un politicien sécuritaire, qui rogne sur les budgets sociaux pour distribuer des subventions aux entreprises.

Marcel, 52 ans, ancien ouvrier reconverti en éducateur. Les ravages du capitalisme, Marcel les a vus de près lorsque son usine de pièces mécaniques pour les camions de l'armée française a mis la clé sous la porte en 1988, le laissant sur le carreau, lui et 2400 collègues. Au chômage pendant 3 ans puis au RMI dès la création de ce dernier, il finit par sortir la tête hors de l'eau grâce à un programme de solidarité créé en commun par la mairie de Belleuil, la CGT et le Ministère de la Ville. En suivant les cours du soir pendant deux ans, il est devenu éducateur pour les jeunes en difficulté, "à la force du poignet" comme il le dit lui-même. Sa femme, qui l'avait quitté avec leurs deux enfants pour un cadre supérieur de l'industrie chimique, est revenue dans leur foyer, après 8 ans de séparation. Mais Maurice Dimstein menace de fermer le service où travaille Marcel, prétendûment pour faire des économies et rembourser la dette publique de Belleuil.

Olivier, 26 ans, employé EDF. Olivier est un fervent partisan du service public à la française. La privatisation de l'électricité et de l'énergie, il ne faut pas lui en parler, "c'est une mission qui doit rester au coeur de l'Etat". Olivier est tenté par l'action politique à l'ultra-gauche mais il hésite encore "pour ne pas ouvrir un boulevard au Front National". Il se contente pour l'instant d'assister aux meetings en se demandant comment il pourrait se rendre utile. Son engouement pour la politique et la faiblesse de son salaire l'ont amené à épouser en mariage blanc Malika, une palestino-irakienne sans papiers qui entretient des relations troubles avec le Takfir, un mouvement islamiste solidement implanté dans la zone HLM de Belleuil. Malika et Olivier vivent ensemble pour ne pas s'attirer les foudres de la police mais font chambre à part. Récemment cependant, Malika a montré de l'intérêt pour les livres de la bibliothèque politique d'Olivier. Un rapprochement entre ces deux êtres que tout oppose est-il possible?

François-Jacques, 31 ans, chargé de mission au Ministère de la Culture. Major de sa promotion à l'ENA, apôtre de la diversité culturelle, il est en charge du contrôle budgétaire des aides au spectacle vivant de rue. Toujours tiré à 4 épingles, François-Jacques ne quitte sa calculatrice et son agenda que pour s'émerveiller des résultats de l'"exception culturelle", une politique consensuelle entre la droite et la gauche. Lorsqu'il lève son regard vers une statue vivante de Jean Jaurès incarnée par un intermittent du spectacle ou vers une scène de la comedia dell arte revendicative du Festival de Culture Alternative de Vierzon, ses yeux brillent. "Tout ça, c'est grâce à moi", se dit-il. A la recherche du grand amour, François-Jacques papillonne entre comédiennes et théâtreuses, sans jamais trouver l'âme soeur. Il est justement de passage dans la région afin de superviser le financement du Slam Dingue, un championnat de slam citoyen organisé par un collectif de la cité HLM de Belleuil.

Marie-Christine, 33 ans, infirmière. Après avoir séjourné 3 ans au Mali au sein d'une ONG spécialisée dans l'agriculture citoyenne et le développement durable, Marie-Christine est récemment rentrée en France où son désir d'aider les autres a pu se réaliser dans le service des urgences du CHU de Belleuil. Gaie mais seule à élever son petit garçon de 7 ans, Marie-Christine passe des heures supplémentaires à son travail. Le service des urgences est totalement débordé, du fait du manque de moyens et de la difficulté à recruter des infirmières et des médecins, attirés par les salaires mirobolants proposés par la clinique privée de Maurice Dimstein.

Michel, 38 ans, policier. Alors qu'il venait de rentrer dans la police, Michel a vu son co-équipier se faire tuer par des revendeurs de drogue, sans pouvoir dégainer son arme de service. Marqué à vie par ce qu'il considère comme un échec, il a rejoint la police de proximité, qui patrouille autour de la cité HLM de Belleuil. Mais l'arrivée récente au Ministère de l'Intérieur d'un politicien sécuritaire du même parti que Maurice Dimstein a changé la donne. Il faut maintenant des résultats chiffrés et Michel a dû cesser de jouer au foot avec les jeunes de Belleuil pour faire la chasse aux revendeurs de drogue et aux incivilités. Profondément troublé par ces actions répressives, Michel rêve de rejoindre la brigade financière afin de pouvoir combattre la corruption qui gangrène le département.

Tous ces personnages sont en butte à l'implacable déliquescence du tissu social français mais voilà que se présente enfin une occasion de passer à l'action.

Ancien de l'OAS et mercenaire en Afrique au cours des années 60, obligé de revenir en France au cours des années 80 lorsque la dictature qu'il soutenait a été renversée, Jean-Raymond Loseil est le PDG de Mirador-Sentinel, une société de sécurité. Pour protéger les zones commerciales et les transports de fonds de la région, Mirador-Sentinel emploie environ 600 personnes, essentiellement des jeunes de banlieue dont la plupart viennent de la zone HLM de Belleuil. Alertée par Ahmed, l'un des ses contacts qui travaille pour Mirador-Sentinel, Malika informe Olivier que Loiseil s'apprête à annoncer un plan social, après avoir détourné des millions d'euros à son profit.

Ayant frôlé la délinquence lorsqu'il était jeune et l'un des plus jeunes embauchés de Mirador-Sentinel, Ahmed risque d'être le premier à perdre son emploi. A l'annonce de cette nouvelle, sa mère Taïfa, une maghrébine de 58 ans débarquée adolescente en France avec son père Harki, est victime d'une grave attaque cardiaque et atterrit aux urgences. Marie-Christine parvient à sauver la vie de Taïfa d'extrême justesse, en la faisant passer en priorité devant un cadre commercial victime d'un accident de la route alors qu'il se rendait à son travail. Accourue au CHU pour rendre visite à sa vieille amie Taïfa (qui lui avait offert des loukoums pour lui avoir obtenu un frigo américain de 250l), Josiane découvre la gravité de la situation. Outrées, Marie-Christine et Josiane ont l'idée de mener une action festive et citoyenne pour mettre un terme aux agissements de Loseil. Il s'agira de dénoncer les malversations de Loseil au cours d'un spectacle de rue, devant le siège social de Mirador-Sentinel.

Pour jouer dans ce spectacle, Marie-Christine et Josiane décident de rassembler une petite équipe de militants citoyens déterminés. Le principal test qu'elles imposent aux candidats consiste à remplir une feuille de sécurité sociale sans faire de rature. Pressé d'en découdre, Olivier est le premier à se présenter mais, malgré son entraînement avec la mutuelle du CE d'EDF, il échoue pitoyablement, confondant le nom du médecin traitant avec celui de son délégué syndical. "Les ANPE sont pleines de jeunes trop pressés d'en découdre", commente simplement Josiane.

Les démarches de Josiane et Marie-Christine finissent par attirer l'attention de François-Jacques, fort intéressé par les conceptions artistiques de Marie-Christine (dont l'inspiration provient des spectacles des Dogons du Mali pour attirer la mousson). Hélas, il est trop tard pour remplir un dossier de subvention auprès du Ministère de la Culture, car la date limite de dépôt des dossiers est dépassée depuis deux jours et demi. Le spectacle de Marie-Christine et de Josiane ne pourra pas non plus bénéficier du label d'association culturelle aidée de mairie de Belleuil. Ainsi en a décidé Maurice Dimstein, trop occupé à faire installer un système de vidéo-surveillance dans les rues autour de la zone industrielle où se trouve Mirador-Sentinel. Le manque de moyens, toujours le manque de moyens…

Devant les difficultés et le petit nombre de candidats, Marie-Christine et Josiane sont obligées de chercher des participants elles-mêmes. En assistant au spectacle de fin d'année de son fils à l'école Léo Jengrange, Marie-Christine découvre les talents de metteur en scène d'Antoine, dont la chorégraphie "coq, poule et poussins" a ravi l'assistance. Après voir longtemps hésité, Antoine accepte de mettre en scène le spectacle de Marie-Christine et Josiane, à condition d'avoir "son nom en haut de l'affiche".

Pendant ce temps, Marcel apprend que le service où il travaille a été privatisé au profit d'une filiale de Mirador-Sentinel et son contrat de fonctionnaire requalifié en CDD non-renouvelable de 84 mois. Ne pouvant se résoudre à travailler sous les ordres d'un patron, Loseil de surcroît, victime de la précarité à 52 ans, Marcel doit trouver un moyen de payer les traites de son pavillon acheté à crédit. Avec l'aide des jeunes délinquants qu'il a sortis du ruisseau et qui sont pressés de se faire de la thune, il a l'idée de produire un DVD interactif sur les effets du néo-libéralisme. Le spectacle de Marie-Christine et Josiane constituera le gros des contenus de ce DVD.

La petite troupe est suivie de près par Olivier qui tente de se rendre utile en placardant des affiches dans les rues et en utilisant les ressources du CE d'EDF pour leur faire de la publicité. Mais Marie-Christine et Josiane se méfient de lui car il est bien trop marqué à gauche.

Alors qu'il patrouille dans les rues de Belleuil, Michel surprend une rencontre entre la BMW de Dimstein et la Mercedes de Loseil. Les deux hommes semblent entretenir des relations cordiales. Ne faudrait-il pas mener une petite enquête à leur sujet? Les informateurs de Michel lui conseillent de rencontrer un responsable du Takfir, qui détient des information extrêmement intéressantes au sujet de Dimstein. Sitôt dit, sitôt fait. Rafik, le frère d'Ahmed, rencontre Michel discrètement. Il l'informe que l'une des missions du Takfir est de surveiller Dimstein, soupçonné de détourner de l'argent public au profit des partis d'extrême-droite israéliens. Quant à Loseil, ses accointances avec le Front National sont connues et les millions qu'il a détournés depuis des années ont servir à financer des dictatures d'Amérique du Sud. En guise de preuve, Rafik montre à Michel une photo où Loseil pose complaisamment avec Augusto Pinochet, Alfredo Strossner et Joseph Mengele, en 1967, au cours d'une balade dans la Cordillère des Andes. Aujourd'hui, Dimstein et Loseil sont en cheville.

Ne pouvant agir seul, Michel décide de communiquer ses informations à Josiane. En interrogeant diverses personnes dans la cité, tous deux découvrent que le père de Loseil a collaboré avec les Nazis pendant la guerre…

… La Suite Bientôt …

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