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Pascal Salin Et Le Fonctionnement D'une Société Sans Etat


Sim76600

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Voila, j'ai lu sur catallaxia le texte "un nouveau manifeste du libéralisme", une analyse du livre "libéralisme" de Salin dont je vous livre les extraits qui m'ont heurté :

" Pour un libéral authentique, c'est-à-dire non utilitariste, il n'y a pas de place pour l'Etat, puisqu' il représente l'émergence de la contrainte, c'est-à-dire la négation de la liberté. L'Etat est l'ennemi qu'il faut savoir nommer. Car il faut d'abord reconnaître ses ennemis avant de pouvoir les combattre. " (p. 70)"

" Nous avons donc la très ferme conviction que la production publique de règles sociales n'est pas nécessaire et qu'elle est même nuisible. Nous pensons qu'un marché sans règles publiques fonctionne mieux qu'un marché réglementé. Les exemples que nous avons étudiés dans le présent ouvrage, loin d'être exhaustifs, ont voulu en donner quelques illustrations. " (p. 496) " On ne connaît jamais à l'avance les meilleures solutions à un problème, il faut les découvrir lorsque les gens sont libres de décider. C'est pourquoi nous devons, sans aucune réticence, manifester notre opposition aux monopoles publics, nous devons savoir et proclamer que l'Etat est notre ennemi et nous ne devons pas hésiter à répéter sans relâche que l'Etat n'est pas un bon producteur de règles. " (p. 498)

" On ne peut pas vouloir une chose et son contraire, on ne peut pas proclamer la liberté et accepter l'esclavage. Rechercher une troisième voie mythique entre le collectivisme et l'individualisme, se prétendre tolérant parce qu'on admet des compromis, ce n'est pas seulement un manque de lucidité, c'est un véritable trahison. Il faut du courage pour être libre, mais il faut aussi du courage pour être libéral dans ce monde de fausses valeurs, d'alibis douteux, de compromis idéologiques, de mimétisme intellectuel et de démagogie politicienne où l'humanisme libéral est ignoré, déformé, caricaturé jusqu'à la haine. " (p. 500)

Donc après lecture je crois comprendre que Salin se situe plutôt dans la tendance anarcho capitaliste. Cependant, et je pense donc pouvoir poser cette questions à tous les anar, 2 points très simples m'intriguent :

Comment garantir les droits individuels de chacun, l'égalité de droit, sans l'existence d'une entité collective, et donc d'un Etat?

Comment garantir l'existence d'une politique étrangère, d'une politique de défense, à mêmes de défendre la liberté? Et si vous ne justifiez pas ces politiques, rejetez vous alors le principe même de nation, de pays, de frontières ?

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Donc après lecture je crois comprendre que Salin se situe plutôt dans la tendance anarcho capitaliste. Cependant, et je pense donc pouvoir poser cette questions à tous les anar, 2 points très simples m'intriguent :

Comment garantir les droits individuels de chacun, l'égalité de droit, sans l'existence d'une entité collective, et donc d'un Etat?

Comment garantir l'existence d'une politique étrangère, d'une politique de défense, à mêmes de défendre la liberté? Et si vous ne justifiez pas ces politiques, rejetez vous alors le principe même de nation, de pays, de frontières ?

Pour l'égalité de droit, voir le fil correspondant. Ma conclusion (grosso modo): tout est déjà garanti par la nature, aucun gouvernement n'est nécessaire.

Pour garantir les droits individuels de chacun (comme la propriété, la vie (qui n'est qu'une forme de propriété), la liberté tant que l'on ne nuit pas à la propriété de son voisin, etc…), il faut en effet un accord entre un nombre significatif de personnes composants une société. Mais la théorie anarcho-capitaliste affirme que cet accord doit être volontaire et ne pas s'imposer à ses détracteurs. Je m'explique: Tout le monde doit pouvoir choisir entre plusieurs systèmes, y compris doit pouvoir choisir "aucun système". Donc faire jouer la concurrence entre plusieurs systèmes juridiques qui assurent ces droits au mieux. Or un Etat en situation de monopole sur un territoire donné ne garanti pas cette condition.

Quant à la personne qui choisi délibéremment de n'adhérer à aucun accord:

1) elle ne peut prétendre à aucun des avantages de cet accord (protection de la propriété par une police, garantie d'un marché avec certaines règles, etc…)

2) cela ne veut pas forcément dire qu'elle sera criminelle envers les personnes membres de "l'accord" (il peut y avoir d'autres raisons de s'exclure).

3) Si elle devient criminelle, la question à se poser est la suivante: n'aurait-elle pas été criminelle de toute façon, même si elle avait accepté l'accord? (finalement, c'est le cas de tous les criminels dans notre société actuelle)

La théorie anarcap ne dis donc pas "interdiction de se rassembler et former des sociétés", mais bien "interdiction de créer de telle sociétés et les imposer à d'autres", sous prétexte de "nation", de "territoire", "d'ethnie", etc…

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Comment garantir l'existence d'une politique étrangère, d'une politique de défense, à mêmes de défendre la liberté? Et si vous ne justifiez pas ces politiques, rejetez vous alors le principe même de nation, de pays, de frontières ?

Deuxième partie de réponse:

En effet, je rejette le principe de nation, de pays et de frontières dans le sens employé actuellement. Les seules frontières que j'accepte sont celles, virtuelles, délimitant les différentes associations de personnes, et celles, physiques ou virtuelles, délimitant la propriété privée.

Quant à garantir une politique étrangère ou de défense (globalement la même chose: comment se défendre face aux "autres"?, que ce soit par la force ou les mots), est ce nécessaire? Probablement pour une grande majorité de personnes, mais pas toutes. Surtout pas à n'importe quel prix. D'où le besoin de concurrence et donc pas d'Etat possible dans cette configuration.

En effet, encore une fois, l'anarcho-capitalisme ne démend pas la nécéssité pour certains individus de s'allier face à une menace extérieure (à vrai dire, je ne vois pas d'autre raisons de s'allier. Je peux me tromper), mais réclame de la concurrence et la possibilité de ne pas adhérer.

Donc par exemple dans le cas de l'Europe, on peut imaginer trois armées X, Y et Z (et pas de Mouloud ou autres :icon_up::doigt: ) qui proposent leurs services aux européens, en échange de frais d'adhésion. Cela règle du même coup le sort des anti-guerres qui peuvent tout simplement adhérer à une armée de self-défense plutôt que d'attaque (non libérale par définition pour moi, mais c'est un autre débat) ou alors à pas d'armée du tout.

Pour être concret, demain tu as le droit de choisir d'être protégé par l'armée française, l'armée anglaise, l'armée irlandaise ou l'armée polonaise. Et de payer l'impôt la cotisation au gouvernement état major correspondant à ton choix.

Idem bien sûr pour la politique étrangère: cela s'appelle se payer une campagne publicitaire de promotion. Les coûts à ceux qui en bénéficient.

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:icon_up: Excellente réponse. La question a été posée de nombreuse fois, c'est la meilleure réponse que j'ai pu voir jusqu'à présent.

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:icon_up: Excellente réponse. La question a été posée de nombreuse fois, c'est la meilleure réponse que j'ai pu voir jusqu'à présent.

Merci :doigt: . Sur ce, je vais aller manger…

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Comment garantir les droits individuels de chacun, l'égalité de droit, sans l'existence d'une entité collective, et donc d'un Etat?

Mais la liberté de choisir qui va garantir ces droits, n'est-ce pas un droit individuel?

Imposer le monopole de l'Etat en matière de justice, n'est pas une forme d'autoritarisme visant à priver le peuple de sa liberté de choix?

L'Etat est-il vraiment capable (plus qu'une entité privée et concurrencée) de garantir les droits individuels, alors même que sa justice est faillible et qu'elle peut parfois, elle même, remettre en question ces droits (Affaire d'Outreau)?

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Mais la liberté de choisir qui va garantir ces droits, n'est-ce pas un droit individuel?

Imposer le monopole de l'Etat en matière de justice, n'est pas une forme d'autoritarisme visant à priver le peuple de sa liberté de choix?

L'Etat est-il vraiment capable (plus qu'une entité privée et concurrencée) de garantir les droits individuels, alors même que sa justice est faillible et qu'elle peut parfois, elle même, remettre en question ces droits (Affaire d'Outreau)?

C'est relatif ça dépend des états…En France on peut effectivement ce poser la question,meme si je me doute des réponse des anar…

Posté
C'est relatif ça dépend des états

Voilà pourquoi il faut la liberté de choix…

Posté

<HS>

J'aime bien ta signature :

Je soutiens Edouard Fillias même si il n'a pas mis sa cravate

</HS>

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