Rincevent Posté 24 octobre 2006 Signaler Posté 24 octobre 2006 Récemment lu sur le blog d'Econoclaste ( http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/ ) : Il faut augmenter les taxes sur l'essence, par N.G. MankiwAlors que les élections de mi-mandat s'approchent, voici une idée que vous n'entendrez pas souvent de la part de nos élus : nous devrions augmenter les taxes sur l'essence. Pas trop vite, mais de façon significative. Je voudrais voir le Congrès augmenter les taxes sur l'essence d'environ un dollar par gallon, de façon graduelle, de 10 cents par an au cours des 10 prochaines années. Les conseillers politiques n'aiment guère ce genre de propositions, mais les experts continueront de les promouvoir. Voici pourquoi : - L'environnement : la combustion d'essence émet des polluants. Cela inclut le dioxyde de carbone, qui provoque le réchauffement climatique. Des taxes sur l'essence plus élevées, composante possible d'une taxe plus large sur le carbone, serait le moyen le plus direct et le moins envahissant de régler les problèmes environnementaux. - Les embouteillages : chaque fois que je me retrouve coincé dans les bouchons, je souhaite que les automobilistes roulent moins, peut-être en vivant plus près de leur lieu de travail ou en empruntant les transports publics. Une taxe sur l'essence plus élevée nous donnerait à tous l'incitation d'agir ainsi, réduisant les embouteillages. - Moins de réglementations. Le congrès a tenté de réduire la dépendance énergétique en adoptant des standards d'économie de carburant. Ces règlementations sont lourdes et pleines de conséquences inattendues : elles sont en partie responsables de la croissance des 4x4 urbains, parce que les petits camions font l'objet de réglementations moins lourdes que les voitures. Par ailleurs, en rendant la flotte automobile plus efficiente, elle encourage les gens à rouler plus, réduisant une partie de l'effet d'économie d'énergie, et exacerbant le trafic routier. Une taxe plus élevée permet d'obtenir exactement ce que la règlementation obtient, mais sans les effets négatifs. - Le budget de l'Etat : Tous ceux qui ont étudié les chiffres savent que le budget fédéral est dans une voie insoutenable. Quand les baby-boomers prendront leur retraite, obtenant l'accès à la retraite publique et au remboursement public des soins, il faudra soit augmenter les impôts, soit réduire les versements aux personnes âgées. Un compromis politique acceptable inclura nécessairement une part de chaque. Une hausse de taxes de un dollar par gallon rapporterait 100 milliards de dollars annuels au trésor public, réduisant les déficits futurs. - L'incidence des taxes. Un principe de base de l'analyse des taxes - enseignée dans la plupart des enseignements d'économie de première année - est que le poids des taxes est partagé par consommateurs et producteurs. Dans ce cas, une taxe sur l'essence plus élevée décourage la consommation de pétrole, faisant baisser le prix de celui-ci sur les marchés mondiaux. De ce fait, le prix de l'essence augmentera moins que la hausse de la taxe. Une partie de la taxe sera payée au bout du compte par l'Arabie Saoudite et le Venezuela. - La croissance économique : les experts en finance publique savent depuis longtemps que les taxes sur la consommation sont plus favorables à la croissance à long terme que les impôts sur le revenu, parce que ces derniers découragent l'épargne et l'investissement. L'essence est une partie de la consommation. Fonder le budget de l'Etat sur des taxes sur l'essence plutôt que sur le revenu rendrait le code des impôts plus favorable à la croissance; cela inciterait par ailleurs les entreprises à consacrer plus de recherche et développement à la recherche de substituts à l'essence. - La sécurité nationale : Alan Greenspan s'est récemment déclaré favorable à des taxes sur l'essence plus élevées. "C'est une question de sécurité nationale" a-t-il déclaré. Il est difficile de savoir à quel point la consommation de pétrole conduit les USA à intervenir dans la politique du Moyen-Orient : mais M. Greenspan a peut-être raison de penser qu'une taxe sur l'essence aura des conséquences positives sur les affaires internationales. Peut-on espérer que les experts remporteront la bataille contre les conseillers politiques? Je le pense. Même après une hausse de un dollar, les taxes sur l'essence américaines seraient moitié moindre du niveau qui prévaut par exemple en Grande-Bretagne, qui était toujours une démocratie aux dernières nouvelles. Mais n'espérez pas voir ceux qui espèrent se faire élire en arriver là tant que les américains n'ont pas compris que si les taxes sur l'essence sont désagréables, les alternatives sont largement pires. Suivent quelques réactions d'experts de même opinion, puis un sondage du style "Aimez-vous les taxes ? Oh ben non alors ! Et si ça sauve la planète ? Oh ben oui alors !" Et puis, arrive le commentaire acerbe d'un pleutre anonyme, suivi de la réaction cinglante d'Alexandre Delaigue. Or, et c'est bien là que réside mon trouble, je n'arrive pas à savoir lequel des deux a raison ! Je les recopie ici, mais j'aimerais bien savoir ce que les experts en économie de lib.org en pensent. Il était bien connu que la rhétorique était capable de justifier n'importe quoi par n'importe quel argument… Mais mettre tous les arguments les uns à la suite des autres dans le même texte a un côté délicieusement incohérent.Que l'augmentation d'une taxe sur un produit soit un excellent moyen de réduire sa consommation (ou de freiner la croissance de ladite consomation), difficile d'en douter. Mais comment dans le même temps annoncer un chiffre pour les rentrées fiscales supplémentaires, puisqu'on ne sait pas de combien la consommation sera freinée ? Quant à l'argument des embouteillages, il implique immédiatement que l'augmentation de la taxe sur l'essence fera augmenter les prix de l'immobilier et l'encombrement des transports en commun. Le paragraphe sur l'incidence des taxes est lui aussi étonnant. Pour que le prix de l'essence augmente moins que la hausse de la taxe, il faudrait qu'il existe des marges à rogner ; or, les stations-service américaines ne font plus qu'un seul cent de bénéfice par gallon vendu. De plus, au cas où effectivement le prix augmenterait moins que la taxe, les arguments portant sur la réduction de la consommation seraient affaiblis d'autant. Pile, l'auteur se trompe ; face, il a tort. Autre sophisme remarquable, l'Arabie Saoudite ou le Vénézuéla ne paieront pas la taxe, parce que ce n'est pas comme ça que ça marche. Une taxe est toujours, in fine, payée par un individu. En l'occurence, le consommateur ou l'actionnaire des compagnies pétrolières ou de leurs fournisseurs. Les pays producteurs vendent au prix du marché, point. Encore un sophisme : annoncer que les taxes sur la consommation sont plus favorables à la croissance à long terme que les impôts sur le revenu et en déduire qu'il faut augmenter les premières est absurde. Si je dis qu'il vaut mieux se trancher un orteil que se trancher la main, dois-je en conclure qu'il faut que je tranche un orteil à mon voisin ? Ne reculant devant aucun effet de manche, l'auteur nous gratifie même d'un superbe argument d'autorité. "Si Greenspan l'a dit, alors il doit avoir raison ; même si je n'ai pas compris son raisonnement, il doit avoir de bonnes raisons". Bon, c'est vrai, j'ai été un peu vache. Je dois avouer que le paragraphe concernant la réglementation et expliquant les causes de la "mode" des 4x4 est vraiment éclairant. Il sauve à lui seul le reste du manifeste. Réponse d'Alexandre Delaigue : Ouille. Vous avez visiblement grand besoin de lire un bon manuel d'économie de base.- si, on peut estimer de combien elle sera freinée. Cela s'appelle l'élasticité-prix de la demande, et ensuite, calculer la recette fiscale résulte d'une multiplication. - oui, ça fera augmenter le logement en centre ville et ca enverra des gens prendre le bus. En quoi est-ce un problème, exactement? Le vrai problème, c'est que les logements à pétaouchnok sont subventionnés par une essence dont les consommateurs ne paient pas le coût. - il n'y a aucune question de "marge à rogner". La courbe d'offre d'essence est croissante, ce qui signifie qu'à quantité plus petite, il y a prix plus petit. La raison ne tient pas aux marges des distributeurs, mais au coût marginal du dernier producteur de pétrole. - Pour la même raison, si la demande diminue, le prix diminue et avec lui les recettes des pays producteurs. Qui sont les actionnaires de l'Aramco, ou de la compagnie nationale du Venezuela, au fait? - L'argument de Mankiw est : il faudra de toute façon augmenter les impôts aux USA pour supporter les échéances futures; autant le faire avec des impôts pas trop nuisibles. Faire de l'esprit c'est bien, lire, c'est mieux. - le troisième argument repose en effet sur une intuition. Il est vrai que l'engagement américain au moyen-orient n'a absolument aucun lien avec les questions pétrolières. - Vous n'avez pas été vache, simplement vous êtes mal informé. Vous avez de la chance, c'est facile à corriger. Alors, vous en pensez quoi ?
WALDGANGER Posté 24 octobre 2006 Signaler Posté 24 octobre 2006 Récemment lu sur le blog d'Econoclaste ( http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/ ) :Suivent quelques réactions d'experts de même opinion, puis un sondage du style "Aimez-vous les taxes ? Oh ben non alors ! Et si ça sauve la planète ? Oh ben oui alors !" Et puis, arrive le commentaire acerbe d'un pleutre anonyme, suivi de la réaction cinglante d'Alexandre Delaigue. Or, et c'est bien là que réside mon trouble, je n'arrive pas à savoir lequel des deux a raison ! Je les recopie ici, mais j'aimerais bien savoir ce que les experts en économie de lib.org en pensent. Réponse d'Alexandre Delaigue : Alors, vous en pensez quoi ? J'aurais aimé plus d'explications sur pourquoi une taxe sur la consommation serait préférable à un impot sur le revenu, j'ai toujours entendu le contraire. Pour l'élasticité, à la limite on peut connaitre l'élasticité locale, mais pour faire le calcul il faut supposer qu'elle est constante ce qui est faux, d'autant plus si on considère qu'il y aura des innovations
vincponcet Posté 24 octobre 2006 Signaler Posté 24 octobre 2006 J'aurais aimé plus d'explications sur pourquoi une taxe sur la consommation serait préférable à un impot sur le revenu, j'ai toujours entendu le contraire. Pour l'élasticité, à la limite on peut connaitre l'élasticité locale, mais pour faire le calcul il faut supposer qu'elle est constante ce qui est faux, d'autant plus si on considère qu'il y aura des innovations le revenu sert à consommer et à épargner, ce qui va dans l'investissement, augmente la quantité de capital mélé au travail, et donc augmente la productivité et donc le niveau de vie. en terme d'investissement, il faut aussi penser que les intérêts du capital se retrouvent intégré au capital pour faire encore plus de capital. Bref, il y a un effet cumulatif. La consommation est au bout de la chaîne. il n'y a pas d'effet cumulatif. il vaut donc mieux taxer la consommation que l'investissement. Les impacts en terme de niveaux de vie ne sont pas les mêmes.
Rincevent Posté 24 octobre 2006 Auteur Signaler Posté 24 octobre 2006 […]il vaut donc mieux taxer la consommation que l'investissement. Les impacts en terme de niveaux de vie ne sont pas les mêmes. Certes, mais entre une situation initiale avec un certain taux d'impôts sur la consommation et sur l'investissement, et une autre situation avec le même taux d'impôt sur l'investissement et davantage d'impôts sur la consommation (ce que le Pigou Club a l'air de défendre), ne vaut-il pas mieux la première situation ?
vincponcet Posté 24 octobre 2006 Signaler Posté 24 octobre 2006 Récemment lu sur le blog d'Econoclaste ( http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/ ) :Suivent quelques réactions d'experts de même opinion, puis un sondage du style "Aimez-vous les taxes ? Oh ben non alors ! Et si ça sauve la planète ? Oh ben oui alors !" Et puis, arrive le commentaire acerbe d'un pleutre anonyme, suivi de la réaction cinglante d'Alexandre Delaigue. Or, et c'est bien là que réside mon trouble, je n'arrive pas à savoir lequel des deux a raison ! Je les recopie ici, mais j'aimerais bien savoir ce que les experts en économie de lib.org en pensent. Réponse d'Alexandre Delaigue : Alors, vous en pensez quoi ? Que l'essence est actuellement extrêmement subventionnée (de l'interventionnisme militaire passé et présent, aux actions des ambassades, aux subventions directes aux entreprises concernées, la pollution qui cause des dommages à autrui sans dédommagement du fait des lois qui nient le droit de propriété, les marés noires que les responsables ne payent pas, etc…), du fait, comme ce produit est subventionné, on en consomme plus que sans subvention avec toutes les conséquences collatérales que cela génère du fait de la quasi-étatisation des filières de ce produit (notamment soutiens aux dictatures, terrorisme, pollution). Donc mettre une taxe à hauteur des subventions grattées par ce secteur, ferait que l'essence serait à son vrai coût. De là, cela restructurerait les incitations vers une structure plus proche de celle des coûts, car ajoutant une taxe à la consommation en rapport à la hauteur des subventions sur ce produit, cela fait bien payer le vrai prix aux consommateurs du produit. L'idéal étant que l'Etat se désengage totalement de la filière, à défaut, l'idée d'une taxe ne me parait pas idiote. Par contre, on tombe dans un cas proche de l'impossibilité du calcul en régime socialiste selon Mises. et donc, dans ce cas, se pose la difficulté de l'évaluation des subventions directes ou indirectes perçues par le secteur (le plus dur à évaluer étant les indirectes). Certes, mais entre une situation initiale avec un certain taux d'impôts sur la consommation et sur l'investissement, et une autre situation avec le même taux d'impôt sur l'investissement et davantage d'impôts sur la consommation (ce que le Pigou Club a l'air de défendre), ne vaut-il pas mieux la première situation ? oui, certes, on préfère avoir une masse d'impôt totale le plus bas possible, donc à défaut de réduction, balancer de la masse d'impôt sur le revenu sur de l'impôt sur la consommation. Parce que les conséquences de l'un ne sont pas les mêmes que celles de l'autre. Mais aussi, il y a le souci des coûts non supportées par les consommateurs qui du fait sont payés par l'ensemble de la population, et cela une taxe pourrait rééquilibrer le truc. càd diminuer la pression fiscale sur ceux qui ne consomment pas de l'essence, et augmenter la charge sur ceux qui consomment, bref, réduire les privilèges et la violence. Le souci est que l'évaluation exacte du montant de cette taxe n'est pas possible.
Invité Arn0 Posté 24 octobre 2006 Signaler Posté 24 octobre 2006 Que l'essence est actuellement extrêmement subventionnée (de l'interventionnisme militaire passé et présent, aux actions des ambassades, aux subventions directes aux entreprises concernées, la pollution qui cause des dommages à autrui sans dédommagement du fait des lois qui nient le droit de propriété, les marés noires que les responsables ne payent pas, etc…), du fait, comme ce produit est subventionné, on en consomme plus que sans subvention avec toutes les conséquences collatérales que cela génère du fait de la quasi-étatisation des filières de ce produit (notamment soutiens aux dictatures, terrorisme, pollution). Je ne suis pas d'accord. L'interventionnisme guerrier à fait monter les prix du pétrole. Par exemple si on en voulait juste au pétrole iraqien il suffisait de lever l'embargo. Cela nous aurait épargné la destruction des infrastructures pétrolière iraqienne ainsi que bien des incertitudes sur l'avenir du marché pétrolier moyen oriental.De la même manière je pense que l'étatisation du secteur pétrolier a contribué à augmenter les prix, pas à les baisser.
vincponcet Posté 24 octobre 2006 Signaler Posté 24 octobre 2006 Je ne suis pas d'accord. L'interventionnisme guerrier à fait monter les prix du pétrole. Par exemple si on en voulait juste au pétrole iraqien il suffisait de lever l'embargo. Cela nous aurait épargné la destruction des infrastructures pétrolière iraqienne ainsi que bien des incertitudes sur l'avenir du marché pétrolier moyen oriental.De la même manière je pense que l'étatisation du secteur pétrolier a contribué à augmenter les prix, pas à les baisser. si les compagnies pétrolières avaient à payer elles-mêmes tous les bataillons des différentes armées qui ont été ou sont encore actuellement dans ces endroits, de même que les bataillons de diplomates, je doute que cela ferait le même coût de production que celui d'aujourd'hui. à partir du moment où elles ont commencé à aller chercher le pétrole au delà de leurs frontières, les compagnies pétrolières ont été très proches des affaires étrangères. De même, lorsque l'on n'a pas à payer les conséquences d'une marée noire, cela augmente la marge.
Invité Arn0 Posté 24 octobre 2006 Signaler Posté 24 octobre 2006 si les compagnies pétrolières avaient à payer elles-mêmes tous les bataillons des différentes armées qui ont été ou sont encore actuellement dans ces endroits, de même que les bataillons de diplomates, je doute que cela ferait le même coût de production que celui d'aujourd'hui. à partir du moment où elles ont commencé à aller chercher le pétrole au delà de leurs frontières, les compagnies pétrolières ont été très proches des affaires étrangères. Sauf que si les états n'auraient pas été faire la guerre les compagnies ne l'auraient pas faite non plus. Elle auraient été obligée de jouer le jeu de l'échange libre. Au final cela aurait coûté moins cher aux contribuables et aux consommateurs. Dire que grâce l'interventionnisme guerrier le pétrole est moins cher me semble totalement faux.Pour les marées noires je suis d'accord.
A.B. Posté 24 octobre 2006 Signaler Posté 24 octobre 2006 Sauf que si les états n'auraient pas été faire la guerre les compagnies ne l'auraient pas faite non plus. Elle auraient été obligée de jouer le jeu de l'échange libre. Au final cela aurait coûté moins cher aux contribuables et aux consommateurs. Dire que grâce l'interventionnisme guerrier le pétrole est moins cher me semble totalement faux.Pour les marées noires je suis d'accord. Idem. Le cout des marees noires me semble epsilonesque mais c'est juste au juge, je me trompe peut-etre.
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