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Interdiction de la burqa aux Pays-Bas


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Posté
Je n'irai pas par quatre chemin, le voile est un instrument de soumission de la femme. Accepter le port du voile est équivalent à accepter le port des menottes.

Pour ce que j'en vois tous les jours, le voile n'empêche pas les musulmanes de travailler, d'accomplir les tâches quotidiennes et même - chose vue - de s'en griller une en public. Avec des menottes ce doit être beaucoup plus difficile.

Je ne veux pas que l'Etat interdise des comportements pour notre bien. Je veux que l'Etat interdise les comportements oppressifs (c'est à dire qu'il soit garant de la Liberté). Le voile est un outil d'oppression envers la femme.

L'oppression suppose la coercition. Problème: de nombreuses musulmanes portent le voile tout à fait librement, soit par respect de la tradition, soit parce que ça leur plait. Si tu penses que l'Etat doit les "libérer" malgré elles, c'est que ton approche du libéralisme est pour le moins curieuse (et Dieu sait que j'ai horreur de porter des jugements sur le quotient libéral des autres)

Pourquoi refuser à l'Etat toute intervention et toute utilisation de la force (loi), et accepter l'intervention et l'intimidation (menace de violence) de la part d'une partie des citoyens vers d'autres citoyens?

L'Etat intervient ici de manière préventive au nom de principes qui, ne lui en déplaise, n'ont rien d'universel. Si une femme est forcée de porter le voile, alors oui, l'Etat doit intervenir mais pas au détriment de celles qui choisissent librement de s'enrouler dans un morceau de tissu. Le voile est de ces sujets qui doivent être réglés au cas par cas et non à la hache comme les Bataves.

Posté
Comme on ne peut pas discriminer ouvertement contre les musulmans dans les politique immigratoires, on s'occupe de rendre le pays le plus invivable possible pour un musulman. C'est une façon politiquement correcte de régler le problème de l'immigration musulmanes.

Oui, et je n'arrive pas à leur en vouloir. Ca doit être un relent de conservatisme, ou pire… de xénophobie :icon_up:

Avec le temps et de saines lectures (libérales), ça devrait passer.

Posté

Une question

Si une fille se fait agresser par un homme parce que vêtue de façon un peu trop agichante pour celui-ci, qui est le responsable? La femme parce qu'elle a provoquée l'homme en ne se cachant pas assez pour celui-ci? Ou l'homme parce qu'il n'est pas capable de respecter une femme?

Pour moi, je trouve dérangeant de poser la question tant c'est la seconde réponse la bonne.

Mais je pense aussi qu'il y a chez certaines populations un manque de respect incroyable pour la femme. L'Etat est dans son rôle d'assurer la Liberté à chaque citoyen. L'Etat est dans son rôle d'intervenir contre les tentatives d'oppressions.

Il y a moins de liberté perdue à interdire le voile qu'à laisser des femmes se faire ainsi soumettre

Posté

Au delà du voile (pour reprendre le titre d'un livre à succès) il y a le problème de la condition féminine dans les sociétés occidentales. Nous avons tendance à croire que toutes les femmes sont des Germaine Greer en puissance, opprimées par les forces du mal/mâle. C'est une vision caricaturale dont nous sommes redevables aux féministes qui n'en sont pas avares, il faut le dire. Si la "domination masculine" (encore un titre de livre à succès) persiste contre vents et marées, c'est aussi parce que de nombreuses femmes l'acceptent ou y trouvent leur compte. Je connais dans mon entourage une fille que son compagnon bat comme plâtre, la chose est notoire et ni l'un ni l'autre ne s'en cachent. Plusieurs fois, nous avons essayé de la convaincre de le quitter et les réponses sont toujours les mêmes: "Il perd parfois son sang-froid mais au fond je sais qu'il m'aime", "De toute façon je l'avais mérité" ou, plus matter-of-fact, "il prend soin de moi et des enfants". Que faire face à ça? On ne peut pas porter plainte à sa place, et quand bien même les flics s'en mêleraient, elle témoignerait sans doute en faveur de son bourreau. Alors bien sûr on va me répondre qu'il s'agit de lavage de cerveau, que cette fille est paumée et ne sait pas ce qu'elle veut, qu'elle a besoin d'aide, mais il n'empêche qu'objectivement elle accepte sa situation et je vois mal sur quelle base et comment intervenir.

Une question

Si une fille se fait agresser par un homme parce que vêtue de façon un peu trop agichante pour celui-ci, qui est le responsable? La femme parce qu'elle a provoquée l'homme en ne se cachant pas assez pour celui-ci? Ou l'homme parce qu'il n'est pas capable de respecter une femme?

Pour moi, je trouve dérangeant de poser la question tant c'est la seconde réponse la bonne.

Ben moi ce que je trouve dérangeant, c'est de considérer que certaines questions ne doivent pas être posées parce qu'il n'y aurait qu'une seule bonne réponse (celle du censeur, bien entendu)

Mais je pense aussi qu'il y a chez certaines populations un manque de respect incroyable pour la femme.

Certaines, pourquoi certaines, et lesquelles?

L'Etat est dans son rôle d'assurer la Liberté à chaque citoyen. L'Etat est dans son rôle d'intervenir contre les tentatives d'oppressions.

Pour peu que cette oppression soit constatée, oui. A moins de créer une police des burkas, je vois mal comment faire dans ce cas précis.

Il y a moins de liberté perdue à interdire le voile qu'à laisser des femmes se faire ainsi soumettre

Vous êtes visiblement dans une démarché missionnaire; cela ne facilite pas le dialogue.

Que vous le vouliez ou non, il y a des femmes qui acceptent ce que vous considérez comme une "soumission", soit parce qu'elles sont effectivement soumises, soit parce qu'elles veulent respecter la tradition, soit par conviction religieuse ou même tout simplement parce qu'elles trouvent ça bien. Faites un tour sur un marché de banlieue un de ces jours, vous serez surpris du choix en matières de voiles; il y en a vraiment pour tous les goûts; la "soumission" n'empêche visiblement pas la coquetterie.

Posté
Il y a moins de liberté perdue à interdire le voile qu'à laisser des femmes se faire ainsi soumettre

Nous n'avons pas à faire le tri.

Posté
Que vous le vouliez ou non, il y a des femmes qui acceptent ce que vous considérez comme une "soumission", soit parce qu'elles sont effectivement soumises, soit parce qu'elles veulent respecter la tradition, soit par conviction religieuse ou même tout simplement parce qu'elles trouvent ça bien. Faites un tour sur un marché de banlieue un de ces jours, vous serez surpris du choix en matières de voiles; il y en a vraiment pour tous les goûts; la "soumission" n'empêche visiblement pas la coquetterie.

Ça a le mérite d'être clair. :icon_up:

En effet, si QUELQUES femmes sont soumises en mettant le voile (pas facile à prouver, je pense, même si forte présomption dans certains cas) est-il légitime de l'interdire pour TOUTES ? Car alors, quid de CELLES qui veulent le porter de façon librement acceptée ?

Posté

Le problème n'est pas de toute façon que les femmes soient ou non soumises, c'est de savoir si elles le sont volontairement ou non.

Posté
En effet, si QUELQUES femmes sont soumises en mettant le voile (pas facile à prouver, je pense, même si forte présomption dans certains cas) est-il légitime de l'interdire pour TOUTES ? Car alors, quid de CELLES qui veulent le porter de façon librement acceptée ?

Mouais. Demain je m'endette envers un usurier, et après-demain je n'arrive pas à rembourser, les dettes dépassent de très loin mon patrimoine. Pour m'en sortir, je décide de signer un contrat d'esclavage avec mon usurier qui aliène ma liberté jusqu'à la fin de ma vie. J'ai librement signé ce contrat ; pourtant, l'esclavage c'est mal.

N.B. : Je ne justifierai pas l'ingérence de l'Etat dans la tenue vestimentaire ; toutefois, je tenterai toujours de convaincre les concernées d'abandonner le voile.

Posté
Pour ce que j'en vois tous les jours, le voile n'empêche pas les musulmanes de travailler, d'accomplir les tâches quotidiennes et même - chose vue - de s'en griller une en public.

Ni non plus de courir après les hommes. Les souvenirs que j'ai gardé des Comoriennes sont particulièrement croustillants. En comparaison, les Françaises sont bien plus coincées.

Posté

Ce qui est génial avec la burqa, c'est qu'avant un certain 11 septembre, personne n'en connaissait même le nom. Aujourd'hui, c'est devenu "un problème de société".

Qui, ici, a déjà vu une burqa en rue ?? Pas à la télé, hein, en rue, dans la vraie vie…

Personnellement, je n'en ai JAMAIS vu une seule.

J'ai changé le titre de ce fil.

Vous seriez assez aimables de mettre des titres explicites, plutôt que des manchettes dignes de l'Huma.

Posté
Ce qui est génial avec la burqa, c'est qu'avant un certain 11 septembre, personne n'en connaissait même le nom. Aujourd'hui, c'est devenu "un problème de société".

Qui, ici, a déjà vu une burqa en rue ?? Pas à la télé, hein, en rue, dans la vraie vie…

Personnellement, je n'en ai JAMAIS vu une seule.

J'ai vu des niqabs en France aux champs-élysée et surtout à Londres.

Mon frère a vu une client en burka au Pink à Paris (une boite à streap-tease). :icon_up:

Posté
Qui, ici, a déjà vu une burqa en rue ?? Pas à la télé, hein, en rue, dans la vraie vie…

Personnellement, je n'en ai JAMAIS vu une seule.

Déjà vu quelques unes dans la rue, et dans le métro. Je ne vis pourtant pas dans une banlieue spécialement "déshéritée" comme on dit.

Posté
Pas aussi évident que cela. Je crains d'ailleurs que ce genre de psychose ne finisse par gagner du terrain chez nous.

Oh non pas forcément! Ailleurs chez un autre voisin: on aime ça la bourqa!

(source Marianne)

Le problème n'est pas de toute façon que les femmes soient ou non soumises, c'est de savoir si elles le sont volontairement ou non.

Quid des enfants portant la burqa?

Posté
C'est vrai que voir des femmes avec le string qui dépasse ou les seins quasi-a l'air c'est mieux qu'une femme protégeant sa pudeur.

Ben oui moi je crois que c'est mieux

Ce qui est génial avec la burqa, c'est qu'avant un certain 11 septembre, personne n'en connaissait même le nom. Aujourd'hui, c'est devenu "un problème de société".

Qui, ici, a déjà vu une burqa en rue ?? Pas à la télé, hein, en rue, dans la vraie vie…

Personnellement, je n'en ai JAMAIS vu une seule.

Marché au puces de Marseille …..

Posté
Qui, ici, a déjà vu une burqa en rue ?? Pas à la télé, hein, en rue, dans la vraie vie…

Moi. Dans le métro, il y a quelques mois.

C'est choquant.

J'aimerais que ceux qui tendent à user d'arguments valables pour le port du voile n'en déduisent pas nécessairement qu'ils valent aussi pour la burqa.

Ce n'est pas un habit, ni une mode vestimentaire. C'est un instrument de soumission, et c'est très différent. Ca n'a pas non plus grand rapport avec des menottes dans un club SM, comme j'ai pu le lire. Le club SM, on y entre librement, et on en sort quand on veut. Dans un club SM, il y a des femmes dominatrices.

La question ici est de savoir s'il est légitime ou non d'interdire une manifestation ostentatoire de soumission de certaines personnes, sachant qu'il est fort peu probable que cette soumission soit volontaire, de même qu'il est fort peu probable que des femmes soient battues de façon volontaire.

Posté
Le problème n'est pas de toute façon que les femmes soient ou non soumises, c'est de savoir si elles le sont volontairement ou non.

C'est vrai. Ceci dit, comment vas-tu faire pour savoir?

Posté

Je suis sur que on pourrai trouver des chrétiens extremistes qui accepteraient de se clouer a une croix et de marcher ainsi dans la rue par "soumission" à leurs convictions. il ne faut pas que la soummission soit le pretexte a toutes les dérives.

Par contre je crois que il serait injuste de légiférer sur la burka quand il existe encore des catholiques qui utilisent certaines mortifications comme outils de discipline spirituelle et auquels on ne dit rien. L'islam n'a pas le monopole de l'extremisme.

Posté
Dites, entre le voile et la burqa il y a une différence quand même…

Je n'ai pas lu tout le fil et j'en étais à me demander si quelqu'un avait souligné ça. Merci Mélo.

Beaucoup de chrétiennes portaient un foulard, il n'y a pas si longtemps que ça, et c'est peut être encore le cas dans certains pays de l'Est.

Personne n'en a fait une histoire et elles ont arrêté quand c'est passé de mode.

En ce qui concerne les jeunes musulmanes Françaises, je soupçonne que pour un grand nombre d'entre elles, plus les Gaulois en font un psychodrame et plus elles y sont attachées.

Je remarque souvent dans la rue deux amies qui se promènent l'une voilée l'autre non. Je ne sais pas si ça leur apport quelquechose: l'une parait plus pieuse par contarste, et l'autre plus libre, que sais-je? C'est peut être trop anecdotique pour ce fil, mais c'ets une scène qui me provoque une petite réaction intriguée et amusée à chaque fois.

Posté
Je suis sur que on pourrai trouver des chrétiens extremistes qui accepteraient de se clouer a une croix et de marcher ainsi dans la rue par "soumission" à leurs convictions.

Ah?

Trouvez-en un.

Cela fait, montrez-nous tous ceux à qui des extrémistes religieux imposent de telles pratiques.

Il est bien facile de comparer la réalité avec des exemples fantasmés. Ca ne prouve rien.

il ne faut pas que la soummission soit le pretexte a toutes les dérives.

Certes.

Il ne faudrait pas non plus que la liberté de quelques unes de vivre dans une prison de toile serve de pretexte à ne pas protéger toutes celles qui ne le font que contraintes et forcées.

Par contre je crois que il serait injuste de légiférer sur la burka quand il existe encore des catholiques qui utilisent certaines mortifications comme outils de discipline spirituelle et auquels on ne dit rien. L'islam n'a pas le monopole de l'extremisme.

On notera tout de même une différence de taille : Il n'était question d'interdire le port de la burka qu'en public, tandis que votre exemple, si peu représentatif soit-il, entre directement dans la spère privée.

Posté
Ah?

Trouvez-en un.

Cela fait, montrez-nous tous ceux à qui des extrémistes religieux imposent de telles pratiques.

Il est bien facile de comparer la réalité avec des exemples fantasmés. Ca ne prouve rien.

crucifix.jpg

Dans certains villages du nord des phillipines tout les ans des gens volontairement ce font flagélés en public pour imiter la crucifiction. Parfois cela se précede d'un chemin de croix.

On notera tout de même une différence de taille : Il n'était question d'interdire le port de la burka qu'en public, tandis que votre exemple, si peu représentatif soit-il, entre directement dans la spère privée.

Oui c'est sur que sur ce point tu a raison. en france il n'y a plus de mortifications en public

Posté
Dans certains villages du nord des phillipines tout les ans des gens volontairement ce font flagélés en public pour imiter la crucifiction. Parfois cela se précede d'un chemin de croix.

Aux Philippines, oui… Et, comme vous le dites, volontairement. Je ne vois pas où il y a matière à légiférer.

Posté
Ce n'est pas un habit, ni une mode vestimentaire. C'est un instrument de soumission, et c'est très différent. Ca n'a pas non plus grand rapport avec des menottes dans un club SM, comme j'ai pu le lire. Le club SM, on y entre librement, et on en sort quand on veut. Dans un club SM, il y a des femmes dominatrices.

La question ici est de savoir s'il est légitime ou non d'interdire une manifestation ostentatoire de soumission de certaines personnes, sachant qu'il est fort peu probable que cette soumission soit volontaire, de même qu'il est fort peu probable que des femmes soient battues de façon volontaire.

C'est sûr que si l'on pose la question en ces termes, alors la réponse s'impose d'elle-même.

La burqa est-elle un instrument de soumission? D'après nos critères, sans doute. Faut-il en inférer pour autant que toutes les femmes qui la portent sont contraintes et forcées, genre "enfile ce drap ou je te tue"? Cela me paraît un poil rapide. Nous parlons de gens qui n'ont pas les mêmes références culturelles que nous, et pour qui ce genre de chose va de soi - la plupart des femmes qui mettent la burqa pour sortir n'envisagent sans doute même pas de sortir "nues". Vous n'aimez pas ça? Moi non plus. Mais en l'absence de coercition démontrable, la tolérance au sens premier du mot s'impose.

Posté
crucifix.jpg

Dans certains villages du nord des phillipines tout les ans des gens volontairement ce font flagélés en public pour imiter la crucifiction. Parfois cela se précede d'un chemin de croix.

Impressionant… :icon_up:

Reste la deuxième partie de la démonstration : Cela fait, montrez-nous tous ceux à qui des extrémistes religieux imposent de telles pratiques.

C'est sûr que si l'on pose la question en ces termes, alors la réponse s'impose d'elle-même.

C'est pourquoi je le fais ainsi :doigt:

La burqa est-elle un instrument de soumission? D'après nos critères, sans doute. Faut-il en inférer pour autant que toutes les femmes qui la portent sont contraintes et forcées, genre "enfile ce drap ou je te tue"? Cela me paraît un poil rapide. Nous parlons de gens qui n'ont pas les mêmes références culturelles que nous, et pour qui ce genre de chose va de soi - la plupart des femmes qui mettent la burqa pour sortir n'envisagent sans doute même pas de sortir "nues". Vous n'aimez pas ça? Moi non plus. Mais en l'absence de coercition démontrable, la tolérance au sens premier du mot s'impose.

Notre désaccord provient de ce que nous ne partons pas du même principe :

Vous arguez que, dans le doute, on ne doit pas empêcher des femmes libres de s'accoutrer de la sorte.

Quant à moi, je défends que, dans le doute, on doit protéger une femme de l'obligation de vivre emprisonnée.

Comment nous départager? La philosophie libérale ne nous apporte pas d'élément à ce sujet. Les maths? Nous ne disposons pas de statistiques - et pour cause. En terme de probabilités cependant, on peut avancer que l'être humain ayant une forte propention à vouloir vivre libre et à chercher à franchir les limites de l'interdit, il est est plus probable qu'une majorité de femmes subissent cette situation plutôt que ne la recherchent. Quant aux peu d'informations que nous pouvons obtenir de ces femmes elles-mêmes, elles coroborent ce que je viens de dire. Lire Shirin Ebadi à ce sujet (encore qu'elle traite plus du voile que de la burqa)

Posté
Vous arguez que, dans le doute, on ne doit pas empêcher des femmes libres de s'accoutrer de la sorte.

Quant à moi, je défends que, dans le doute, on doit protéger une femme de l'obligation de vivre emprisonnée.

N'y a-t-il pas là le même début de raisonnement que dans certaines dérives liberticides ?

Comment nous départager? La philosophie libérale ne nous apporte pas d'élément à ce sujet.

Vraiment ? :icon_up:

Posté
N'y a-t-il pas là le même début de raisonnement que dans certaines dérives liberticides ?

Effectivement.

Posté
Notre désaccord provient de ce que nous ne partons pas du même principe :

Vous arguez que, dans le doute, on ne doit pas empêcher des femmes libres de s'accoutrer de la sorte.

Quant à moi, je défends que, dans le doute, on doit protéger une femme de l'obligation de vivre emprisonnée.

Comment nous départager? La philosophie libérale ne nous apporte pas d'élément à ce sujet.

Aucune des deux approches n'est correcte. Il ne s'agit pas de savoir si les femmes ont envie de s'accoutrer de la sorte. Beaucoup de gens n'ont pas "envie" d'aller travailler.

Les femmes dont vous considerez qu'elles sont "obligées" vivre emprisonnée ne le sont pas. Elle choisissent de le faire pour ne pas entrer en conflit avec leur mari ou leur famille. Elles aimeraient pouvoir ne pas porter le voile et ne pas se faire complètement rejeter de leur famille et de leur communauté. Ces deux désirs sont incompatibles, elles font un choix.

S'il y a des femmes qui portent le voile sous la contrainte d'une menace physique, elles peuvent deja trouver protection auprès de la police. Agir "dans le doute" d'une menace physique c'est renoncer au principe de la présomption d'innocence.

Posté
N'y a-t-il pas là le même début de raisonnement que dans certaines dérives liberticides ?

Je ne vois pas pourquoi. J'avoue que je ne reconnais aucun droit à quiconque d'asservir une femme et de la faire vivre de la sorte. Il n'y a pas de droit d'asservir. Quand je vois un tel degré de soumission, au-delà des effets de manche et de la bran… intellectuelle à laquelle j'ai pu assister de la part de certains, je me dis que ça n'a pas pu se faire tout seul. De même que, lorsque je vois une femme couverte de bleus, je me dis que ce n'est pas pour son plaisir.

L'argumentation selon laquelle une femme battue, terrorisée, écrasée par le poids de la religion, des traditions, ou que sais-je encore, peut peser le pour et le contre, et choisit librement de subir ses bourreaux me paraît parfaitement ignoble. Car c'est faux. Tout comme il est faux de dire que j'ai je choix de ne pas payer mes impôts.

Vraiment ? :icon_up:

Expliquez-moi où je peux trouver réponse honnête à ce dilemme : Protéger les femmes des abus de certains hommes, ou, au nom de la liberté de certaines d'entre elles de peut-être aprécier d'être asservies, laisser toutes les autres se faire écraser?

Les femmes dont vous considerez qu'elles sont "obligées" vivre emprisonnée ne le sont pas. Elle choisissent de le faire pour ne pas entrer en conflit avec leur mari ou leur famille. Elles aimeraient pouvoir ne pas porter le voile et ne pas se faire complètement rejeter de leur famille et de leur communauté. Ces deux désirs sont incompatibles, elles font un choix.

De même que la femme battue fait le choix de rester auprès de son brutal compagnon plutôt que de mourir. Curieusement, les premières sont souvent aussi dans ce cas-là.

Vous avez une conception du libre choix indéfendable.

S'il y a des femmes qui portent le voile sous la contrainte d'une menace physique, elles peuvent deja trouver protection auprès de la police.

C'est ça. Et vive le monde des bisounours.

Une femme, le plus souvent ne parlant pas ou très mal français, qui ne sort jamais sans un chaperon, qui passe de l'état de propriété partiarcale à celui de propriété maritale, que l'on force souvent à se marier, à qui personne ne dit quels sont ses droits, à qui l'on fait un lavage de cerveau depuis le plus jeune âge, une femme qui, en somme, n'est qu'un objet aux yeux des hommes qui l'entoure, cette femme, donc, va sortir seule de chez elle et porter plainte au commisariat du coin.

J'en rirais si ce n'était pas si grave.

Agir "dans le doute" d'une menace physique c'est renoncer au principe de la présomption d'innocence.

On n'agit pas dans le doute. On interdit le port d'un signe ostensible d'oppression en assumant que l'opression n'est pas volontaire.

De même qu'on interdit le meurtre, en assumant que la mort n'est pas volontaire.

De même qu'on interdit la violence, en assumant que la douleur n'est pas volontaire.

Dans chacun de ces cas, dans l'absolu, si l'on se trompe, la possibilité est laissée de le prouver.

Mais quand même, on notera que la plupart des victimes de meurtre, de violences, et… d'opression ne le sont pas de leur plein gré, au sens strict du terme "plein gré". Dans le doute, on l'interdit. Ca coûte moins cher aux victimes, et somme toute, les rares personnes qui veulent vraiment se faire battre ou se faire tuer se sentent peut-être brimées, mais étant statistiquement moins nombreuses que les victimes involontaires de meurtres ou de violence, on y gagne au total.

D'autant que, pour le cas qui nous intéresse, il me semble que l'éventuelle frustration vestimentaire de quelques unes pèse bien moins lourd que l'opression religieuse et culturelle de toutes les autres.

Posté

Dans une éthique libérale cohérente, vous ne pouvez pas obliger les gens à être libres. Mais seulement les inciter gentiment, soit par la raison, soit par l'intérêt.

On ne peut donc défendre la liberté par des méthodes liberticides.

Attention aux dérives utilitaristes.

Posté
Notre désaccord provient de ce que nous ne partons pas du même principe :

Vous arguez que, dans le doute, on ne doit pas empêcher des femmes libres de s'accoutrer de la sorte.

Quant à moi, je défends que, dans le doute, on doit protéger une femme de l'obligation de vivre emprisonnée.

Ce n'est pas la première fois que j'entends cet argument; il faut dire que la rhétorique des "dévoileurs" ne se renouvelle pas beaucoup. Notre désaccord vient essentiellement du fait simple que je défends la liberté comme principe, alors que vous ne défendez sous ce nom que votre conception personnelle de ce que doit être une vie libre. La burqa vous est insupportable, donc les femmes qui la portent sont opprimées.

Comment nous départager? La philosophie libérale ne nous apporte pas d'élément à ce sujet. Les maths? Nous ne disposons pas de statistiques - et pour cause. En terme de probabilités cependant, on peut avancer que l'être humain ayant une forte propention à vouloir vivre libre et à chercher à franchir les limites de l'interdit, il est est plus probable qu'une majorité de femmes subissent cette situation plutôt que ne la recherchent.

Bref, vous n'avez rien qui puisse appuyer votre thèse, alors vous vous rabattez sur les probabilités et un postulat indémontrable et extrêmement discutable d'un point de vue anthropologique, ethnologique et historique.

Quant aux peu d'informations que nous pouvons obtenir de ces femmes elles-mêmes, elles coroborent ce que je viens de dire. Lire Shirin Ebadi à ce sujet (encore qu'elle traite plus du voile que de la burqa)

Si ce sont là vos seules sources…

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