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Indigence Technique Du Cinéma Français


Taranne

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Depuis quelques temps j'essaie d'élargir mes horizons cinématographiques et je regarde donc de plus en plus de films français, même quand il y a autre chose à la télé et que mon magnétoscope n'est pas en panne. J'avais pas mal de préjugés contre la production nationale, et maintenant que je la connais mieux, je me rends compte qu'ils étaient parfaitement… fondés. C'est même pire que je ne le croyais. On s'ennuie ferme la plupart du temps et les acteurs jouent souvent comme des pieds, et les scénarios n'en parlons pas, mais ce qui frappe le plus c'est l'indigence technique. La norme du cinéma français c'est la fiction du mercredi soir avec un petit peu plus de moyens et de scènes de cul. Mise en scène limitée aux gros plans et aux plans larges, caméra qui ne bouge (et pas beaucoup) qu'en cas d'absolue nécessité, photographie platissime, montage léthargique, décors minimalistes… et ce même dans les films de prestige, les superproductions qui coûtent des sous: il ne s'agit donc pas d'une question de pognon. En France, la forme, la technique, comptent pour rien. Alors bon il y a des exceptions, des metteurs en scène qui essaient de faire de l'image et de donner un peu de nerf et de relief à leurs films, mais ils sont généralement flingués par la critique et partent aux States à la première occasion. L'establishment se gargarise de Hitchcock, Kubrick ou Ophüls, mais le moins que l'on puisse dire est que leur influence ne se fait guère sentir dans les oeuvres.

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Mise en scène limitée aux gros plans et aux plans larges, caméra qui ne bouge (et pas beaucoup) qu'en cas d'absolue nécessité, photographie platissime, montage léthargique, décors minimalistes…

Tout à fait, sans compter l'éclairage souvent des plus merdiques : je ne compte plus les plans où les acteurs ont 4 ou 5 ombres. Et la bande son ! Généralement incapable de faire une balance correcte entre voix, bruits et musique.

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Le pire c'est la photo genre téléfilm allemand. Je sais pas trop quel éclairage et quel type de caméra ils utilisent mais faut vraiment changer !

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Même le porno US est mieux réalisé techniquement (voire au niveau du scénario !) que la moyenne de la production ciné française. Et encore, j'ignore si l'on peut qualifier de "production" une diarrhée subventionnée, règlementée selon des critères (forcément) non-artistiques et jugée par des prétentieux incapables.

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Même le porno US est mieux réalisé techniquement (voire au niveau du scénario !) que la moyenne de la production ciné française. Et encore, j'ignore si l'on peut qualifier de "production" une diarrhée subventionnée, règlementée selon des critères (forcément) non-artistiques et jugée par des prétentieux incapables.

Un début de piste ici.

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J'avais pas mal de préjugés contre la production nationale, et maintenant que je la connais mieux, je me rends compte qu'ils étaient parfaitement… fondés. C'est même pire que je ne le croyais. On s'ennuie ferme la plupart du temps et les acteurs jouent souvent comme des pieds, et les scénarios n'en parlons pas, mais ce qui frappe le plus c'est l'indigence technique.

Faudrait pas mal nuancer : d'abord des films de quelle époque ? Personnellement mes films français préférés sont : La règle du jeu et la Grande illusion : perfection à tous les étages. Alors certes Renoir partit aux E.-U. mais ses films ne furent plus aussi bons une fois là-bas : mystère du génie !

Sur les 15 dernières années : je te recommande si tu ne l'as pas vu le Van Gogh de Maurice Pialat. Bonne chance pour trouver un défaut.

Ou Cyrano de Bergerac. Ou le Grand Bleu, etc.

Plus généralement, les cinéastes français sont de très bons voire d'excellents techniciens. Mais justement ils ne sont souvent que cela et le scénario n'est pas solide.

Quant au décor minimaliste et autres "arguments" du même style, ça n'a aucune importance en ce qui concerne la qualité du film : ce qui compte, c'est la représentation du monde que le cinéaste fait passer. Point barre. Si j'ai pleuré comme jamais lors des scènes finales de Rome ville ouverte, ce n'est pas parce que j'étais ébloui par le pognon dépensé par Rossellini !

Je vous prie de me pardonner si je me suis un peu emporté, mais dès qu'on parle d'art…

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:icon_up:

Je maintiens : ce film m'a fait rêver quand j'étais gamin et comme j'ai gardé une âme d'enfant…

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Je maintiens : ce film m'a fait rêver quand j'étais gamin et comme j'ai gardé une âme d'enfant…

Tu n'as pas à te justifier :icon_up:

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Autre classique: moins féquent: le champs contre champs où on voit le personnage qui ne parle pas. Plus généralement, le montage donne souvent l'impression d'être une première mouture pour donner un avant goût du film, et non pas un poduit fini.

(Ouuuuuuuuh, il a utilisé mot produit, la création n'est pas une marchandise!)

Mon frère utilisait l'expression "films de khâgneux", et c'est un meme (au sens Dawkinsien du terme) qui m'

a infecté: je ne peux plus penser au cinéma Français autrement qu'en ce terme.

La seule catégorie de films qui trouvaient grâce à mes yeux, quand j'allais voir des films Français, ce qui n'est plus le cas depuis des années, étaient les films de cape et d'épée. Pas cutting edge, mais professionnels: Cyrano, La fille de d'Artagnan, le Bossu.

Le meilleur film Français récent (tout est relatif) est l'Astérix de Chabat. Il a réussi à controler Clavier, et ça me fait marrer (ça vous donne mon niveau), on retrouve les petites appartés débiles des nuls et de la Cité de la Peur.

J'ai vu Indigènes, et je l'ai aussi trouvé professionnel. Peut-être est-ce l'implication forte de l'Etat… Marocain.

Tu n'as pas à te justifier :icon_up:

Ban quand même, ça craint.

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Le ciné français a été fantastique jusqu'aux années '70.

Partant, je présume que Taranne parle de productions récentes, qui en effet sont, pour la plupart, merdiques.

A noter quand même qu'il y a des exceptions, comme Caro et Jeunet par exemple, ou Gondry. On aime leurs films ou pas, mais en tout cas il n'y a rien à redire d'un point de vue technique.

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Faudrait pas mal nuancer : d'abord des films de quelle époque ? Personnellement mes films français préférés sont : La règle du jeu et la Grande illusion : perfection à tous les étages. Alors certes Renoir partit aux E.-U. mais ses films ne furent plus aussi bons une fois là-bas : mystère du génie !

Il y a tout de même L'Homme du sud et Le Fleuve qui est magnifique d'un point de vue formel.

Je précise toutefois que mon post initial portait sur le cinéma français actuel, celui de l'âge classique (c.à.d. d'avant 1960 grosso modo) n'est pas concerné, même si force est de reconnaître qu'il n'a produit que très peu de stylistes, mais c'est un autre débat.

Sur les 15 dernières années : je te recommande si tu ne l'as pas vu le Van Gogh de Maurice Pialat. Bonne chance pour trouver un défaut.

Je l'ai vu et ne le prends pas mal, mais je me suis ennuyé comme c'est pas possible. Je préfère la version Minelli, avec Kirk Douglas. Je n'ai jamais compris ce que l'on pouvait trouver à Pialat.

Plus généralement, les cinéastes français sont de très bons voire d'excellents techniciens. Mais justement ils ne sont souvent que cela et le scénario n'est pas solide.

Des noms, des noms! :doigt:

Quant au décor minimaliste et autres "arguments" du même style, ça n'a aucune importance en ce qui concerne la qualité du film : ce qui compte, c'est la représentation du monde que le cinéaste fait passer. Point barre. Si j'ai pleuré comme jamais lors des scènes finales de Rome ville ouverte, ce n'est pas parce que j'étais ébloui par le pognon dépensé par Rossellini !

J'aurais dû dire "bâclé" plutôt que "minimaliste". Le minimalisme est une démarche esthétique aussi valable que les autres, alors que l'impression générale que donnent les films français est que personne n'en a rien à cirer. J'attends personnellement d'un metteur en scène qu'il ait un style, et que ses films soient intéressants d'un point de vue visuel et technique, or force est de reconnaître que le cinéma français est très déficient de ce point de vue, et ce depuis pas mal d'années. La doctrine du cinéma français c'est celle de John Ford: on installe la caméra et les acteurs viennent se placer devant. Le problème c'est que Ford plaisantait, ses films sont très travaillés visuellement si on les examine de près. Alors que ceux de François Ozon, par exemple…

Je vous prie de me pardonner si je me suis un peu emporté, mais dès qu'on parle d'art…

Mais tu es tout excusé. :icon_up:

A noter quand même qu'il y a des exceptions, comme Caro et Jeunet par exemple, ou Gondry. On aime leurs films ou pas, mais en tout cas il n'y a rien à redire d'un point de vue technique.

Oui, mais ils ne sont pas représentatifs: Gondry est un autodidacte qui vient du clip et tourne essentiellement aux States (La science des rêves, pour autant que je sache, est son premier vrai film français) et Jeunet n'est plus en odeur sainteté auprès des critiques depuis longtemps.

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Le ciné français a été fantastique jusqu'aux années '70.

Partant, je présume que Taranne parle de productions récentes, qui en effet sont, pour la plupart, merdiques.

A noter quand même qu'il y a des exceptions, comme Caro et Jeunet par exemple, ou Gondry. On aime leurs films ou pas, mais en tout cas il n'y a rien à redire d'un point de vue technique.

Jeunet et Caro ensemble, d'accord, quoique la Cité des enfants perdus souffrait de la comparaison avec Delicatessen.

Chocolat Poulain avec Audrey Toutou, par contre c'était l'équivalent cinématographique de ce qu'est aujourd'hui en politique la candidate du PS Français à l'élection présidentielle.

Tiens, une inspiration soudaine: qui veut comprendre le Ségolémisme n'a qu'à se rappeler du phénomène Amelie Poutain. Je suis frappé à quel point c'est la même chose.

@Taranne. Le Fleuve, ça c'est un beau film.

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Amélie Poulain n'est pas un mauvais film, et certainement pas d'un point de vue technique. Je crois surtout que son succès a poussé tout le monde à le surinterpréter : on y a d'abord vu du crypto-fascisme (on en avait discuté ici d'ailleurs) maintenant du crypto-socialisme, alors qu'il s'agit finalement et tout simplement d'un chick-flick bien foutu.

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Chocolat Poulain avec Audrey Toutou, par contre c'était l'équivalent cinématographique de ce qu'est aujourd'hui en politique la candidate du PS Français à l'élection présidentielle.

Tiens, une inspiration soudaine: qui veut comprendre le Ségolémisme n'a qu'à se rappeler du phénomène Amelie Poutain. Je suis frappé à quel point c'est la même chose.

Heureux de ne pas être le seul à le penser. Je me suis tellement fait chier devant que je suis sorti au bout d'une heure, ce qui ne m'était jamais arrivé.

Pour Ségo, j'avoue que ta comparaison est assez géniale. C'est lisse, c'est très marketé, avec un code de couleurs très simple, suffisamment vide pour montrer aux gens ce qu'ils veulent y trouver, et réalisé par d'authentiques pros : Jeunet dans le cas d'Amélie, Cesar Consulting pour Ségolène.

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Amélie Poulain n'est pas un mauvais film, et certainement pas d'un point de vue technique. Je crois surtout que son succès a poussé tout le monde à le surinterpréter : on y a d'abord vu du crypto-fascisme (on en avait discuté ici d'ailleurs) maintenant du crypto-socialisme, alors qu'il s'agit finalement et tout simplement d'un chick-flick bien foutu.

Pour ma part je n'y ait pas vu de message politique sous-jacent mais simplement un film assez ennuyeux. Mais effectivement techniquement très bien fait.

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Je n'ai jamais compris ce que l'on pouvait trouver à Pialat.

Moi non plus, d'autant que le prix d'une place de cinéma est plus élevé que celui d'un tube de Tranxène.

D'une manière générale, je ne vais plus voir de films français tant la production nationale est désolante. Mon dernier essai concernait un Bacri/Jaoui dont j'ai totalement oublié le titre. En revanche, on m'a prêté le dvd d'Amélie Poulain et j'avoue avoir beaucoup aimé. Peut-être cela tient il à l'évocation d'un Paris depuis longtemps révolu ressemblant fort à la ville où j'ai grandi gamin…

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Les derniers films franchouillards que j'ai apprécié étaient le "Diner de cons" et "La vérité si je mens 2".

Le ciné français, ca passe sur les films purement divertissants, mais au delà…

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Intéressant aussi, le jeu vidéo français. Il a suivi exactement la même aventure que le cinéma. Et comme les CA des deux marchés sont comparables, c'est assez intéressant de noter les déboires des uns et des autres.

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Intéressant aussi, le jeu vidéo français. Il a suivi exactement la même aventure que le cinéma.

Des détails ? Tu éveilles ma curiosité, et c'est rien de le dire.

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Dans le lien donné par Harald on parle de Rohmer comme d'une exception : j'avais beaucoup apprécié Conte d'été sorti en 1996. Mais si tu t'emmerdes à Van Gogh, tu t'emmerderas aussi à Conte d'été.

Pourquoi le Van Gogh de Pialat est exceptionnel ? Il illustre de façon magistrale la violence de la création artistique, et la lenteur fait au combien partie de la violence ! L'inspiration y est lente comme la vie, constante, difficile car elle résulte de la lucidité "la blessure la plus rapprochée du soleil" (René Char). La notion de création n'y est pas traitée naïvement, de façon romantique, comme Minelli l'a fait: avec Pialat on perçoit la variation sur les écrits d'Artaud, et c'est bien plus intéressant.

As-tu vu Andreï Roublev de Tarkovsky ? c'est là encore un univers lent mais immensément violent qui pose de façon magistrale le problème de la création. Que faire de ce don de dieu dans notre société qui manifestement n'en veut pas? Et puis la scène du jeune fondeur de cloche qui, sans le savoir, procède à son auto-initiation…

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D'une manière générale, mon approche du cinéma est plus proche de la vision américaine. Pour moi, il s'agit avant tout d'entertainment. On peut certes donner à réfléchir, mais l'approche intello-chiante qui sous-tend beaucoup "d'auteurs" français me gonfle.

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Des détails ? Tu éveilles ma curiosité, et c'est rien de le dire.

Bon démarrage, voire fulgurant. La french touch est renommée de tous côtés. Les graphistes, les scénaristes, les programmeurs s'exportent.Les petites boîtes de papa maman qui vendent des jeux deviennent subitement multimillionnaires. La sauce prend. Mais comme les impôts, tout ça, c'est assez méchant en France, les studios s'exportent (pour ne pas revenir) en Chine, au Canada, etc…

Avec l'argent, le lobbying national commence, surtout que les amerloques et les nippons mangeurs d'enfants détiennent le gros du marché. Ajoute à cela une bulle, et hop, on vote des protections et des lois à tire-larigot.

L'hémorragie de créatifs continue. On surtaxe, on protège. C'est de pire en pire.

http://www.internetactu.net/?p=6517

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rap…075/index.shtml

http://actualite.aol.fr/high-tech/france-b…id/article.html

Pour ne rien te cacher, je connais fort bien quelqu'un qui travaille dans ce milieu depuis des années à une place qui lui a permis de voir pas mal de cette évolution…

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D'une manière générale, mon approche du cinéma est plus proche de la vision américaine. Pour moi, il s'agit avant tout d'entertainment. On peut certes donner à réfléchir, mais l'approche intello-chiante qui sous-tend beaucoup "d'auteurs" français me gonfle.

Ce n'est pas pour "faire réfléchir". On n'est pas à un énième colloque sorbonnard !

C'est pour bouleverser, dans les tous les sens . L'art, c'est une acte révolutionnaire.

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Bon démarrage, voire fulgurant. La french touch est renommée de tous côtés. Les graphistes, les scénaristes, les programmeurs s'exportent.Les petites boîtes de papa maman qui vendent des jeux deviennent subitement multimillionnaires. La sauce prend. Mais comme les impôts, tout ça, c'est assez méchant en France, les studios s'exportent (pour ne pas revenir) en Chine, au Canada, etc…

Avec l'argent, le lobbying national commence, surtout que les amerloques et les nippons mangeurs d'enfants détiennent le gros du marché. Ajoute à cela une bulle, et hop, on vote des protections et des lois à tire-larigot.

L'hémorragie de créatifs continue. On surtaxe, on protège. C'est de pire en pire.

http://www.internetactu.net/?p=6517

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rap…075/index.shtml

http://actualite.aol.fr/high-tech/france-b…id/article.html

Pour ne rien te cacher, je connais fort bien quelqu'un qui travaille dans ce milieu depuis des années à une place qui lui a permis de voir pas mal de cette évolution…

Merci pour le cours d'histoire accélérée ! Renseignements pris, le type qui a écrit le "Rapport pour développer l'industrie des Jeux Vidéo en France" (aïe aïe aïe !) a fait Normale Sup puis l'ENA. C'est donc tout sauf un expert en jeux vidéos, qui ne doit connaitre le monde de l'entreprise que par son carnet d'adresses. :icon_up:

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Amélie Poulain n'est pas un mauvais film, et certainement pas d'un point de vue technique. Je crois surtout que son succès a poussé tout le monde à le surinterpréter : on y a d'abord vu du crypto-fascisme (on en avait discuté ici d'ailleurs) maintenant du crypto-socialisme, alors qu'il s'agit finalement et tout simplement d'un chick-flick bien foutu.

Ah non, je n'ai pas dit crypto socialiste. C'est pas du tout ça que j'avais en tête.

Je voyais plutôt l'idée d'une France "Rêve de Jean-Pierre Coffe". Douceur de vivre, nostalgie d'une époque perdue (qui n'a jamais existé, mais passons), isolement du méchant monde qui nous entoure, proximité des gens simples et des choses simples, pas d'arabes sauf le gentil Djamel qui ne ferait pas de mal à une mouche, et une vacuité du contenu.

Ces nanards qui bouleversent la France à interval régulier ont en commun cet escapisme délirant. Le grotesque Grand Bleu, qui fût évoqué ici par erreur par quelque intervenant, se finissait avec le héros qui rejoignait nos amis les dauphins pour toujours.

C'est ça qui m'évoque le phénomène Ségolène.

Ceci dit, Amélie Poutain est un film de bonne facture d'un point de vue technique et artisanal.

D'une manière générale, mon approche du cinéma est plus proche de la vision américaine. Pour moi, il s'agit avant tout d'entertainment. On peut certes donner à réfléchir, mais l'approche intello-chiante qui sous-tend beaucoup "d'auteurs" français me gonfle.

C'est vrai pour le mainstream, mais c'est aussi un peu un cliché.

Je vois plus de finesse dans une minute d'un film écrit par Charlie Kaufmann (mon écrivain préféré du moment, même si je n'ai jamais rien lu de lui) que dans mille films de khâgneux.

Adaptation est justement un traité malin sur la création et le divertissement. A voir et à revoir. Being John Malkovitch et Eternal Sunshine sont des chef d'oeuvre pour moi et je ne galvaude pas ici le mot. Gondry a fait un travail splendide sur un scénario de Kaufmanm, ce qui ne doit pas être évident. Chapeau bas.

J'aime aussi bien le clown qui a fait Rushmore et Steve Zissou et cette sorte d'étrangetés. On n'est pas dans le divertissement pur, même si c'est exactement ce genre de choses qui me procurent du pur divertissement (et vous lire, bien sûr).

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Pourquoi le Van Gogh de Pialat est exceptionnel ? Il illustre de façon magistrale la violence de la création artistique, et la lenteur fait au combien partie de la violence ! L'inspiration y est lente comme la vie, constante, difficile car elle résulte de la lucidité "la blessure la plus rapprochée du soleil" (René Char). La notion de création n'y est pas traitée naïvement, de façon romantique, comme Minelli l'a fait: avec Pialat on perçoit la variation sur les écrits d'Artaud, et c'est bien plus intéressant.

Bof. Artaud ou pas Artaud, Char ou pas Char, "violence de la création artistique ou pas" il n'en reste pas moins que Van Gogh à la sauce Pialat m'a profondément emm…. et que visuellement, il ne casse pas trois pattes à un canard. Minelli est peut-être plus naïf (ce qui, en art, n'est pas forcément un défaut) mais son film est un bonheur visuel de tous les instants. Le cinéma est aussi un art pictural, la forme importe autant que le fond - je dirais même qu'elle prime le fond.

As-tu vu Andreï Roublev de Tarkovsky ? c'est là encore un univers lent mais immensément violent qui pose de façon magistrale le problème de la création. Que faire de ce don de dieu dans notre société qui manifestement n'en veut pas? Et puis la scène du jeune fondeur de cloche qui, sans le savoir, procède à son auto-initiation…

Oh là là, Tarkovsky… Je comprends mieux nos divergences. Nous parlons de lieux diamétralement opposés. :icon_up:

Pour rester dans le sujet, un article très intéressant (on y parle de Pialat et de Rohmer, et pas pour leur envoyer des fleurs)

http://nicco.free.fr/?2005/09/27/168-l-exception-culturelle-franaaise-1

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OK, on n'est pas du tout d'accord :doigt:. C'est pas grave, c'est ton droit le plus absolu d'avoir tort. :icon_up:

Un point sur lequel on se rejoindra : le fait que c'est nous qu'on paye la Femis et Louis Lumière est un véritable scandale.

Aveu : je n'ai pas vu ni Perceval ni sous le Soleil de Satan, à partir de là…

Autre chose : j'aime pas Godard : je m'emmerdais tellement en regardant Pierrot le fou que je me suis cassé avant la fin.

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