Kimon Posté 11 mars 2007 Signaler Posté 11 mars 2007 Sans oublier : Et pour finir, lire ceci afin de comprendre comment Saint Augustin "a renvoyé au rang des utopies les célèbres sagesses antiques" (lire le chapitre intitulé Passion, perfection et âme matérielle dans l'utopie stoïcienne et chez Saint Augustin) :
José Posté 11 mars 2007 Signaler Posté 11 mars 2007 Et pour finir, lire ceci afin de comprendre comment Saint Augustin "a renvoyé au rang des utopies les célèbres sagesses antiques" (lire le chapitre intitulé Passion, perfection et âme matérielle dans l'utopie stoïcienne et chez Saint Augustin) : Les grands esprits se rejoignent : je lisais exactement ce chapitre cet après-midi. Du grand, du très grand Veyne.
Kimon Posté 15 mars 2007 Signaler Posté 15 mars 2007 Providentiel veux-tu dire ! Un ouvrage de Veyne vient justement de sortir :
José Posté 16 mars 2007 Signaler Posté 16 mars 2007 Un ouvrage de Veyne vient justement de sortir : Et hop… dans ma liste d'achat chez notre-libraire-à-tous.
Giacomo Posté 16 mars 2007 Signaler Posté 16 mars 2007 Quelqu'un peut-il me dire pourquoi diable Michel Onfray a-t-il choisi pour illustrer la couverture de son Traité d'athéologie la lutte de Jacob avec l’ange ? Je n'ai pas lu son bouquin (pas envie de lui filer du fric et de perdre mon temps), mais il n’a apparemment rien à voir avec ce combat de l’homme révolté, fonçant comme un taureau, se ruant sur son protecteur, son guide, bref, sur sa destinée. Car, bordel, cette fresque de Delacroix rapidement dessinée a émerveillé tant de catholiques, de croyants, d’hommes tout simplement, depuis un siècle et demi. C’est le pilier de Notre-dame puissance 10 000.
Taranne Posté 20 mars 2007 Auteur Signaler Posté 20 mars 2007 Et hop… dans ma liste d'achat chez notre-libraire-à-tous. Critique par l'inénarrable Marc Riglet dans Lire: Christianisme, la Genèsepar Marc Riglet Lire, mars 2007 Paul Veyne éclaire d'un jour nouveau les raisons de la conversion de l'Empire romain au christianisme alors qu'Alain Corbin revient sur ce que la culture actuelle doit à l'Eglise. Dans des pages intimidantes, Edward Gibbon, l'immortel auteur de l'Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain (Bouquins/ Robert Laffont), nous explique comment et pourquoi notre monde est devenu chrétien. Sur le comment, tout le monde s'accorde. Le 29 octobre 312, l'empereur Constantin se convertit au christianisme. La veille, sous le signe, non de la croix comme on le retient communément, mais du chrisme - monogramme formé des deux premières lettres entrelacées du mot grec Khristos (Christ) - il avait vaincu, à la bataille du pont Milvius, Maxence, son païen de concurrent. Sur le pourquoi, Edward Gibbon suggère que l'empereur Constantin attendait du christianisme qu'il fournisse «les assises métaphysiques de l'unité et de la stabilité de l'Empire». La christianisation de l'Empire romain serait donc le fruit d'un calcul, qui se serait d'ailleurs révélé être un mauvais calcul, puisque, toujours selon Gibbon, c'est à l'influence du christianisme qu'il faut imputer la chute de l'Empire. Un best-seller qui prend aux tripes Cette thèse, et quelques autres encore, Paul Veyne, avec le phénoménal brio qu'on lui connaît, va les mettre en charpie. Tout d'abord, pour retenir la thèse de la conversion par calcul, il aurait fallu qu'il y eût un intérêt proprement politique à l'association de deux puissances, celle de l'Empire et celle de l'Eglise. Or, en 312, le christianisme n'est pas une puissance. Il touche à peine 10% du monde romain. S'il a gagné quelques franges des couches élevées de la société romaine, il reste pour la grande majorité des patriciens et surtout pour les lettrés un kit de croyances, au mieux insolites, au pire navrantes. N'imaginons pas un instant que le christianisme tire de son monothéisme une quelconque supériorité morale ou philosophique. D'abord, parce que le monothéisme chrétien est, avec son Père, son Fils et son Saint-Esprit, un bien curieux monothéisme. Il est, plus sûrement, nous dit Paul Veyne, un «polythéisme moniste». Et puis, surtout, le monothéisme n'impressionne guère. On se demande pourquoi diable il constituerait un «progrès» de la raison et, sur ce point, Paul Veyne souscrit à l'aphorisme de Spinoza: «Il est aussi naïf et superstitieux de croire sans raison qu'il n'y a qu'un seul dieu que de croire qu'il y en a plusieurs.» Si, en ce début du IVe siècle, le christianisme est là, et même bien là, nul n'est en mesure d'imaginer sa gloire future. Si Constantin se convertit, ce n'est pas sous l'effet d'une anticipation visionnaire, c'est, tout simplement, par conviction. Car il y a de quoi vouloir être embarqué dans cette étrange religion dont le fondement est cette «passion mutuelle de la divinité avec l'humanité ou plus exactement avec chacun d'entre nous», cette religion «originale, pathétique, dynamique, qui ne laisse personne indifférent», bref, cette religion dont le succès peut être comparé à celui d'un best-seller qui «prend aux tripes» ses lecteurs. D'autres facteurs ont aussi joué. En 312, le christianisme est toujours une religion «nouvelle». Elle a la fraîcheur des commencements, elle a les séductions des avant-gardes. Le christianisme, en somme, est «moderne» et Constantin cède à la tentation de l'être. Les métamorphoses d'une «secte pour virtuoses» Telles sont donc les solides et bonnes raisons, selon Paul Veyne, de la conversion de Constantin. Mais il ne nous plante pas là. Pour que cette conversion produise les conséquences historiques bouleversantes que nous savons, il faut encore qu'adviennent une série d'événements que nulle nécessité n'a commandés. Il faut que les successeurs immédiats de Constantin soient, eux aussi, chrétiens. Il faut que Julien l'Apostat ne dispose que de trop peu de temps pour restaurer le paganisme et ses promesses de liberté. Il faut, surtout, que le successeur de Julien, le païen Sallustius, d'abord choisi par les clans de l'armée, renonce au trône et qu'avec Jovien, Valentinien, Gratien puis Théodose s'engage la prodigieuse métamorphose d'une «secte pour virtuoses» en «religion pour tous», la «christianisation des masses» étant désormais assurée par le «vertueux devoir de faire comme tout le monde». On a compris qu'il faut lire Paul Veyne pour au moins trois raisons. Parce qu'il n'a pas son pareil pour transformer l'érudition la plus haute en un récit haletant. Parce qu'il nous délivre de la pesante chape des causes profondes et des nécessités supposées de leurs effets. Enfin, parce qu'il exécute au passage quelques grands lieux communs, telle cette séparation entre Dieu et César que nous devrions au christianisme alors que «l'on n'avait pas attendu le Christ pour savoir que Dieu et César faisaient deux». Un bijou de livre, auquel, tout naturellement, on adjoindra l'ample Histoire du christianisme que dirige Alain Corbin. Facture et propos sont de nature différente. Avec Paul Veyne, nous scrutions les commencements, avec Alain Corbin nous surplombons les développements. Des voyages de saint Paul à Vatican II, de saint Augustin à la démocratie chrétienne, en passant par les «inventions successives» du purgatoire, du culte marial et du saint sacrement, nous embrassons tout le cercle de ce christianisme qui ne constitue sans doute plus «nos racines» mais qui reste, à coup sûr, notre culture. Si l'on cède à la tentation de la critique vétilleuse, on s'étonnera d'une curieuse absence. Ainsi, un sort est bien fait au schisme orthodoxe mais on regrette qu'aucune contribution ne soit précisément consacrée à la querelle théologique - celle du filioque - qui en est le prétexte sinon la cause. A-t-on redouté que le point de savoir si le Saint-Esprit procède seulement du Père (orthodoxie) ou du Père et du Fils (catholique romain) soit jugé trop «byzantin»? Mais, au-delà de cette réserve, combien de magistrales synthèses au plus haut desquelles on mettra, pour notre part, la brillantissime étude de Claude Lepelley sur saint Augustin. Depuis Cioran, nous savons que «si quelqu'un doit tout à Bach, c'est bien Dieu». Toutes choses égales par ailleurs, si quelque chose doit beaucoup aujourd'hui à Paul Veyne, à Alain Corbin et à ses soixante contributeurs, c'est bien le christianisme. Ca n'a pas l'air d'un panégyrique. Encore que je n'ai jamais bien compris la relation de Paul Veyne avec le christianisme: un coup il lui accorde plein de qualités philosophiques, le lendemain il traite l'Eglise de machine totalitaire… faut suivre.
phantom_opera Posté 20 mars 2007 Signaler Posté 20 mars 2007 Michel Onfray […]Le plus grand philosophe français vivant nous parle Moi qui croyait que c'était Finkielkraut
Rincevent Posté 20 mars 2007 Signaler Posté 20 mars 2007 Moi qui croyait que c'était Finkielkraut J'ai le plus grand respect pour quelqu'un qui refuse qu'on le nomme "philosophe". C'est une marque de modestie trop rare chez les zinzintellectuels français.
(V) Posté 21 mars 2007 Signaler Posté 21 mars 2007 J'ai le plus grand respect pour quelqu'un qui refuse qu'on le nomme "philosophe". C'est une marque de modestie trop rare chez les zinzintellectuels français. Pourquoi serait-ce prétentieux d'accepter d'être présenté en tant que philosophe ? Cette remarque est révélatrice d'une certaine conception de la philosophie, qui me semble fausse et démagogique. Que penser de celui qui refuse qu'on le nomme "physicien", mathématicien" ou "juriste" ?
Rincevent Posté 21 mars 2007 Signaler Posté 21 mars 2007 Pourquoi serait-ce prétentieux d'accepter d'être présenté en tant que philosophe ? Cette remarque est révélatrice d'une certaine conception de la philosophie, qui me semble fausse et démagogique. Que penser de celui qui refuse qu'on le nomme "physicien", mathématicien" ou "juriste" ? Il n'est pas prétentieux d'être appelé "philosophe", mais il est modeste de refuser d'être mis au niveau des Platon, Aristote, Descartes, Kant ou Nietzsche. Autant la compétence en physique, en mathématiques ou en droit peut être évaluée, autant il n'est pas certain qu'il existe une "compétence philosophique", et que ce qui différencie le philosophe du penseur, du sage ou de l'intellectuel, c'est peut-être la trace qu'il réussit à laisser dans l'histoire. Or, Finkielkraut semble avoir une vision franchement modeste de son rôle ; le rôle qu'il tente de jouer, ce n'est que celui du passeur d'une époque à une autre - ce en quoi il est cohérent, d'ailleurs.
h16 Posté 21 mars 2007 Signaler Posté 21 mars 2007 autant il n'est pas certain qu'il existe une "compétence philosophique", Peut-être, mais je dirai qu'on peut le faire "en creux" : il existe des penseurs médiocres, des philosophies bancales …
phantom_opera Posté 22 mars 2007 Signaler Posté 22 mars 2007 Moi non plus je ne crois pas qu'on puisse parler de "compétence philosophique", dans le sens ou pour être bon en philosophie il ne suffit pas d'apprendre. On est philosophe ou on ne l'est pas. J'ai l'impression qu'être bon en philosophie est conditionné par l'histoire personnelle et la capacité à raisonner. C'est peut-être pour ça que la philo est une matière si aléatoire au bac, en général on tombe sur un sujet qu'on n'a pas étudié en cours d'année scolaire. Il suffit juste d'avoir une certaine méthodologie je pense, pour le reste les ressources sont en nous-même.
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.